dimanche 17 avril 2016

La montagne du dieu cannibale de Sergio Martino, 1978

LA MONTAGNE DU DIEU CANNIBALE
de Sergio Martino
1978
Italie
Avec Ursula Andress, Claudio Cassinelli, Stacy Keach, Antonio Marsina, Franco Fantasia
Aventures exotiques
103 minutes (version uncut)
Considéré comme « Video nasty » en Grande Bretagne où il fut interdit jusqu’en 2001
DVD édité chez Néopublishing
Musique de Guido et Maurizio de Angelis
Synopsis :
Fin des années soixante- dix, Nouvelle Guinée…
Susan Stevenson, une riche jeune femme, arrive à l’aéroport, elle rencontre le professeur Edward Foster et le persuade de l’aider à retrouver Henry Stevenson, son mari disparu…
Son frère Arthur les accompagne, la dernière trace laissée par Henry prouve qu’il est resté dans la jungle, sur une petite île…
De multiples dangers vont émailler l’expédition et plusieurs porteurs sherpas seront tués ou fuiront !
Manolo, un aventurier, sauve in extremis Susan des mains d’un indigène qui voulait la transpercer avec une lance…
Les Poukas, une tribu de cannibales, rodent et terrorisent une ethnie dirigée par un missionnaire, ami de Foster…
Un breuvage aphrodisiaque sème la zizanie et une jeune femme de la tribu est tuée sauvagement…
Mais ce qui attend Susan sera bien pire que ça !
Mon avis :
Honnête artisan du bis transalpin, Sergio Martino s’attaque ici au film d’aventures, y mêlant des cannibales et des animaux hostiles et ce, un an avant « Cannibal Holocaust », le résultat est efficace mais on doit quand même se farcir des massacres d’animaux dans des séquences abominables de cruauté (Martino se dédouana en prétextant que c’était les producteurs qui avaient souhaité ces scènes, certes, mais cela n’empêche le film d’être franchement ignoble !)…
La version uncut nous gratifie même de zoophilie et de pornographie, Martino a poussé loin dans l’horreur surtout que ces scènes sont inutiles et n’apportent rien à l’histoire, déjà bien corsée…
Le jeu des acteurs (Ursula Andress en tête) reste très fade et le retournement de situation avec l’uranium peu crédible, c’est vraiment du film d’exploitation à la Grindhouse comme en florissaient beaucoup à l’époque dans le cinéma italien…
Tous les clichés inhérents au film de jungle sont présents (bestioles, pièges mortels, tribus cannibales, sacrifices) et le film, une fois le décor planté, ne décollera qu’aux dix dernières minutes lorsque les deux survivants parviennent à s’échapper, avec une fin en queue de poisson improbable…
La partie scénaristique avec le missionnaire apporte un court répit au spectateur et fait une pause pour faire repartir l’action de plus belle !
Avec des moyens financiers confortables, Sergio Martino réussit à s’en sortir de manière honnête, même si c’est loin d’être son meilleur film…
Il insiste beaucoup sur le gore avec des trucages cradingues (émasculation, corps transpercés, décapitation, il faut s’accrocher lors du visionnage !) et semble privilégier moins le fond que la forme, n’hésitant pas à dénuder la belle Ursula pour appâter le chaland, potentiel spectateur, le gimmick de la belle prend les trois quarts de l’affiche du film donc il fallait honorer la commande et cela reste un des (maigres) atouts du film…
Encore une fois j’attire l’attention que ce film a été interdit aux moins de dix- huit ans, il n’est donc pas à montrer à des enfants ou des personnes sensibles et l’aura qu’il dégage est plutôt malsain, seuls les habitués de films de cannibales y trouveront leur compte, les autres passeront allègrement leur chemin…
Dans la filmo de Martino, on préfèrera « 2019 après la chute de New York », bien plus fun et attachant, d’ailleurs « La montagne du dieu cannibale » souffre d’un énorme handicap : son manque total d’humour…
Très spécial dans le genre, « La montagne du dieu cannibale » ne contentera que les fans de cinéma extrême…

Note : 7/10




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