samedi 2 avril 2016

Dracula et les femmes de Freddie Francis, 1968

DRACULA ET LES FEMMES
de Freddie Francis
1968
Grande Bretagne
avec Christopher Lee, Veronica Carlson, Barbara Ewing, Rupert Davies, Barry Andrews
aka Dracula has risen from the grave
Fantastique vampirique
Production Hammer films
92 minutes
Synopsis :
Europe, début du vingtième siècle, Kleinnenberg, une bourgade des Carpates…
Le lieu de culte du village est déserté à cause d’un événement horrible qui a eu lieu un an auparavant, une jeune femme fut retrouvée vidée de son sang à l’intérieur de la cloche de l’église…
Monseigneur Muller, un fervent ecclésiastique, se rend à Kleinnenberg, dans l’auberge, les habitants lui apprennent que le responsable de ce désarroi n’est autre que le comte Dracula, qui est censé avoir été mis hors d’état de nuire depuis son cruel forfait…
Aidé d’un prêtre porté sur la boisson, Muller part éradiquer définitivement la malédiction et se rend au château de Dracula pour y porter une gigantesque croix en effigie sur la demeure du comte…
Pris de panique, le prêtre chute et se blesse, son sang se répand sur la glace et réveille le comte Dracula qui sommeillait sous un torrent gelé…
En ville, Maria Muller, la nièce du cardinal est folle amoureuse de son boy friend Paul, qui se révèle athée, lors d’un repas ce dernier a un violent accrochage avec Muller…
Pendant ce temps, revenu à la vie, Dracula ensorcelle  Zena, la serveuse de la taverne, et lui ordonne de conduire à lui la belle Maria…
Pris de pulsions vampiriques, Dracula kidnappe Maria et l’emmène dans son château !
Mon avis :
Segment intermédiaire entre « Dracula, prince des ténèbres » et « Une messe pour Dracula », « Dracula et les femmes » fait partie du fleuron des productions Hammer qui étaient ici à leur apogée…
La féminité est particulièrement présente dans le film, notamment par la présence étincelante de Veronica Carlson, qui fut propulsée comme icône sex symbol de la firme britannique…
On voit peu Christopher Lee, « Dracula et les femmes » est surtout un festival de trognes comme les clients éthyliques de la taverne, le personnage central étant celui de Paul, en contradiction avec la religion inhérente au prêtre et à l’oncle Muller, ce qui apporte un peu de fraicheur et de nouveauté par rapport aux personnages typiques de la Hammer…
L’aspect sexuel est prégnant et vampirisme rime souvent avec copulation ou volupté, la mise en scène de Freddie Francis est fluide et sans temps mort, comme d’habitude, les décors tiennent une place importante et primordiale et un soin tout particulier a été accordé à ceux-ci même dans les extérieurs (la forêt, la montagne et ses chemins escarpés, les torrents glacés –on est en plein âge d’or du pur gothique !-)…
On assiste aussi à de magnifiques séquences sur les toits de la ville, lorsque Veronica Carlson part de chez elle pour retrouver son amant, ou lors de la fuite de Dracula lorsqu’il est poursuivi…
Les fulgurances sont bien entendu les apparitions récurrentes de Dracula avec beaucoup de gros plans sur son regard, les yeux grand ouverts avec la rétine ensanglantée, Christopher Lee, à lui seul, symbolise vraiment ce personnage issu du bestiaire fantastique, nul autre ne lui arrive à la cheville, sa prestance et son charisme sont inégalables…
Assez violent dans certaines séquences (le début, le coup asséné à Paul par le prêtre est très réaliste), « Dracula et les femmes » fait figure des meilleurs films de vampires pondus par la Hammer, il va de soi que les aficionados les plus exigeants du genre seront comblés, à la fois par l’efficacité du scénario que par les articulations entre les personnages, tous bien liés et exploités pour retenir suffisamment l’intérêt…
Bénéficiant d’une intrigue qui permet de revigorer la basicité des précédents films, « Dracula et les femmes » se suit avec un grand plaisir et demeure un bon exemple de la qualité des productions Hammer de l’époque…
C’est même l’aspect satanique qui est global dans « Dracula et les femmes », créant une confrontation religion/occultisme, rarement vue de façon si appuyée pour un métrage grand public, ce qui renforce la perversité et le côté extrême…
Tous les éléments sont présents et représentés avec rigueur et application, de plus le blu ray bénéficie d’une très belle image et d’un transfert de qualité, il est indispensable de le posséder !
Un des meilleurs « Dracula » de la fin des années soixante…

Note : 10/10






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