LES
MAITRESSES DU DOCTEUR JEKYLL
de Jess
Franco
1964
Espagne/Autriche/France
aka El secreto del doctor Orloff
avec
Agnès Spaak, Perla Cristal, Hugo Blanco Galasso, Marcelo Arroita Jauregui, Pepe
Rubio
Fantastique
horrifique
85
minutes
Musique
de Daniel White
Produit
par Eurociné
Synopsis :
Une
ville d’Espagne, années soixante…
Le
docteur Conrad Jekyll est un savant fou qui a assassiné son frère Andros, il
détient une formule chimique secrète que le professeur Orloff lui a fourni
avant de décéder…
Jekyll
parvient à créer une créature hybride avec le corps embaumé du cadavre de son
frère, dès lors Andros peut aller tuer des jeunes femmes volages, c’est Conrad
qui lui commande ses forfaits, sa femme, Rosa, alcoolique et dépressive, ne se
rend compte de rien et vit cloitrée dans leur somptueux manoir, à la périphérie
de la ville…
Leur
valet se nomme Cicéron…
La
nièce de Conrad, la jeune Melisa, arrive passer quelques jours chez son oncle…
Un
automobiliste, Jean Manuel, courtise
Melisa avec insistance, la belle finit par tomber sous son charme…
Les
meurtres de jeunes femmes vont bon train, l’inspecteur Klein mène l’enquête et
Andros, tel un mutant robotique, étrangle ses victimes en s’introduisant à leur
domicile !
Tout
dérape lorsque Melisa découvre la supercherie et quand son propre oncle, devenu
dément, décide de la mettre hors d’état de nuire à ses desseins délirants et
malveillants…
Mon
avis :
Tourné
par un Jess Franco en confiance avec la firme Eurociné et à l’époque où le
bougre donnait toute son énergie et toute son application dans ses
réalisations, « Les maitresses du docteur Jekyll » figure, au même
titre que « Le diabolique docteur Z » ou « Le sadique baron Von
Klaus », dans les œuvres phares de Franco, dans la période où il créait
ses standards et s’appropriait son style bien à lui…
L’histoire
est précise, les décors très soignés, le jeu d’acteurs convaincant et la dose d’érotisme
bien présente ; Franco s’applique également dans la technique et une
recherche toute particulière est savamment insérée lors de trouvailles dans les
cadrages ou dans les gros plans (ils sont nombreux lors de la séquence d’ouverture)…
On
est dans un cinéma latin, ibérique, chaud et sublimé par un noir et blanc qui
ne dénature pas le propos premier des films de Franco : mêler déviances et
intrigue fantastico horrifique teintée de polars proches des Krimmis allemands
mais rehaussés à la sauce érotique qui produit le plus bel effet, avec une
scène gratuite de voyeurisme appuyé (les jambes de la témoin au commissariat)…
Le
robot, solide gaillard, est manipulé par le savant fou Jekyll, sa créature
rappelle les frasques de Frankenstein avec un côté libidineux même s’il se
contente uniquement de les étrangler, les SFX restent sages et le film n’est
pas gore, mais plutôt atmosphérique et envoûtant…
L’investigation
des policiers nous donne un final sidérant et touchant avec un lever de caméra
qui permet d’inscrire « Les maitresses du docteur Jekyll » dans le
cercle fermé des meilleures productions fantastiques que l’Espagne a pu pondre
au milieu des années soixante…
Méconnu
du grand public, « Les maitresses du docteur Jekyll », à l’instar des
autres métrages de Jess Franco, est un film à réhabiliter absolument, il s’en
dégage un charme désuet et épuré, propre au cinéma européen d’exploitation, la
Franco’s touch en bonification…
Une
excellente (re)découverte pour une œuvre assez rare et que je vous encourage
fortement à visionner (le DVD zone 2 sorti avec Mad Movies est de qualité
correcte)…
Note :
9/10
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