LE
GRAND INQUISITEUR
de Michael
Reeves
1968
Grande
Bretagne
avec Vincent Price, Ian Ogilvy,
Hilary Dwyer, Rupert Davies, Paul Ferris, Nicky Henson
Film
historique
85
minutes
aka Witchfinder
general
DVD
édité chez Neo publishing
Synopsis :
Grande-Bretagne,
au dix-septième siècle…
Le
pays est en pleine guerre politique et religieuse, les partisans de Cromwell
luttent contre les opposants au pouvoir et la bataille est rude et se compte en
milliers de morts, le plus souvent exécutés sommairement…
Matthew
Hopkins, autoproclamé « Grand inquisiteur », est un être abject et
cruel qui sillonne les contrées du royaume et tue arbitrairement des gens
considérés comme « hérétiques », la seule preuve qui pourrait
justifier ses crimes effroyables est un pique planté dans le dos des gens
accusés, condamnés directement au bûcher ou à la pendaison !
John
Lowes, un ecclésiastique paisible et inoffensif, est victime de rumeurs folles
par la population ; sa nièce Sarah est promise à Richard Marshall, nommé
capitaine par l’armée royale, Richard parvient à se libérer pour retrouver
Sarah, mais le lendemain, il devra rendre des comptes à sa hiérarchie au risque
de passer pour un déserteur…
Hopkins,
avec l’aide de ses acolytes, débarque chez les Lowes et sème le chaos !
Hopkins,
attiré par les jeunes femmes, laissera Sarah en vie mais, après un simili-test
avec le pique, condamnera John Lowes qui finira pendu !
Sarah
sera violée par un des sbires de Hopkins, qui l’avait abandonné lors d’un
contrôle avec des écuyers de l’armée…
Après
tous ces forfaits, Hopkins pensait s’être débarrassé de tous ceux qui pouvaient
le gêner, c’était sans compter sur Richard qui retrouve sa trace !
Après
s’être battu dans une taverne avec les hommes de Hopkins, Richard est
emprisonné et jeté dans un cachot…
Lorsque
Hopkins débarque, Richard est fou de rage…
Marshall
enclenche une lutte à mort avec Hopkins !
Mon
avis :
Film
réalisé par un génie du cinéma au destin tragique et sidérant (Michael Reeves
en était à son quatrième film avec « Le grand inquisiteur » et est
mort l’année suivant sa sortie à, tenez-vous bien, vingt- cinq ans !!!), « Witchfinder
general » est une œuvre immense que certains n’eurent pas peur de comparer
à du Spielberg, tant l’innovation pour le septième art est grande !
Traitant
de l’inquisition de façon insolite, « Le grand inquisiteur » est
avant tout un rôle en or pour Vincent Price, ultra charismatique et un film d’une
finesse de traitement démentielle grâce à une technique employée de mouvements
et de positions de caméra, Michael Reeves, génial créateur, renvoie les films
de la Hammer d’un revers de main et balaye tous les autres films sur l’inquisition
(même « Mark of the devil ») pour livrer une chronique historique,
fabuleuse, épique, grandiose et particulièrement aboutie !
Les
décors, les costumes, les paysages utilisés, on se croirait dans un tableau d’un
peintre, il y a même du Bergman avec le passage des personnages à gauche de l’écran
qui escaladent la côte pour monter dans l’abbaye, tout est ciselé de manière
remarquable, l’histoire est exemplaire, les dialogues ne sont pas redondants,
Reeves va à l’essentiel…
La
love story entre Sarah et Marshall est magnifique et s’insère parfaitement dans
le scénario, bien sûr il y a inévitablement des scènes de sadisme mais ce n’est
pas le propos premier de Michael Reeves, il a surtout voulu nous conter une
partie de l’histoire de la Grande Bretagne et le fait de façon miraculeuse,
optant pour un réalisme frontal et dirigeant les comédiens de telle sorte que
tout est crédible !
Le
timing lors de la mort de la pauvre Elizabeth sur le bûcher a de quoi faire
pâlir un Terence Fisher tant la mise en scène est implacable, idem pour la
dynamique de la continuité des plans, il n’y a ni trop ni trop peu et rien n’est
laissé au hasard, comme au début du film où on se demande où Reeves veut en
venir puis, nous découvrons enfin Vincent Price, la star du film, après un
prologue utile pour la suite…
On n’ose
même pas imaginer la carrière que Michael Reeves aurait pu effectuer s’il n’était
pas décédé prématurément, il s’apprêtait déjà à jouer dans la cour des plus
grands, c’est vraiment dommage pour le cinéma britannique qu’il soit parti si
vite…
« Le
grand inquisiteur » se catalogue moins comme un film d’horreur qu’une
fresque historique, c’est un film qui comporte de l’action, de l’aventure, du
sang, de l’amour et très peu d’humour mais tout cinéphile l’ayant vu ne pourra l’oublier ;
la qualité énorme et les capacités de Michael Reeves à créer un univers
atypique sont mises en avant pour, qu’au final, on sorte du visionnage
abasourdi (avec une fin incroyable, que je ne vous dévoilerai bien sûr pas)…
Incontestablement,
« Le grand inquisiteur » est un monument du cinéma d’outre- Manche
post Hammer films, doté d’atouts énormes, que ce soit la mise en scène, le
scénario, le jeu d’acteurs et la présence légendaire de Price, je ne vois pas
ce que l’on pourrait redire de plus sur ce film, magistral et monumental et qu’il
faut avoir visionné impérativement…
L’édition
DVD de Néopublishing est magnifique avec packaging digipack et fourreau, et les
bonus sont conséquents, on y apprend des tas de renseignements utiles, avec
notamment des interviews de l’équipe technique qui nous parle de Michael Reeves…
Note :
9/10
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