RESURRECTION OF LITTLE MATCHGIRL
de Jang Sun Woo
2002
Corée
du sud
avec Yim Eun Kyeong, Lee Chung Ah,
Kangta, Jin Xing, Jeong Doo Hong
Science-fiction/action
124
minutes
Budget :
11 200 000 wons
Synopsis :
Une
grande métropole de Corée du sud, aux années deux –mille…
Hee-mi
est la petite fille aux allumettes en hommage au conte d’Andersen, cette
fois-ci elle vend désespérément des briquets, mais vit dans la rue, c’est l’hiver
et la fillette est transie de froid et affamée, aucun badaud ne semble s’intéresser
à son sort et la pauvre risque à tout moment la mort par hypothermie…
Ju,
un livreur d’un petit restaurant, s’adonne à sa passion des jeux vidéo dans un
cyber café local, il y retrouve le sosie de Hee-mi et tombe irrésistiblement
amoureux d’elle ; un ami de Ju fait partie d’une compétition de « gamers »
et finit par remporter un trophée de meilleur joueur du pays ; alors qu’ils font la bringue pour fêter ça,
Ju, en pleine rue, est témoin d’une agression, puis déboule une brune à moto,
Lara, la lesbienne qui flingue tout ce qui bouge et vole dans les airs !
Ju
se voit proposer de pénétrer dans un jeu virtuel qui lui permettra de retrouver
la petite fille aux allumettes, il sera doté d’une carte de crédit magique,
remplie en permanence, mais devra combattre une vingtaine de personnages,
disséminés dans la ville et surarmés…
C’est
alors que Ju retrouve Hee-mi et ils intègrent un monde parallèle ;
fusillades et cascades à moto, poursuites multiples seront leur quotidien, mais
ils ne pourront plus sortir de ce gigantesque jeu où ils sont prisonniers !
La
seule issue possible est d’arriver au terme du jeu et de remporter la partie…
L’armée,
la police, les gangsters, tout le monde est aux trousses de Ju et Hee-mi !
Les
deux jeunes gens devront faire preuve d’une volonté en fer forgé pour surmonter
les épreuves qui les attendent …
Mon
avis :
Conçu
comme un énorme jeu vidéo, « Resurrection of little matchgirl » est
un spectacle jubilatoire de deux heures où le rythme ne faiblit jamais, aussi
bien dans l’esthétique que dans l’action on a affaire à un mix entre « Matrix »,
« Blade runner » agrémenté de gunfights à la John Woo période « Hard
boiled », ça n’arrête pour ainsi dire jamais et on s’en prend plein les
mirettes, avec des plans à la « Zu, les guerriers de la montagne sacrée »
où les protagonistes volent à dix mètres du sol, le tout chorégraphié de main d’artiste
par un Jang Sun Woo au firmament de son talent…
Les
trouvailles scénaristiques pullulent et ça barde ! Le personnage de Lara
la lesbienne, sur sa moto, gunfightée à l’extrême, envoie du bois et cela fait
penser évidemment à Lara Croft de « Tomb raider » mais avec la touche
coréenne ; le passage où elle déboule rappelle « Crying Freeman »
mais c’est bien là que se justifie le côté science- fiction du film, qui prend
ainsi son envol et nous transporte dans un univers cybernétique où les codes
sont établis clairement…
Le
début mélancolique à souhait est finement orchestré et Sun Woo témoigne d’un
sens narratif proche du conte mais qui va bifurquer dès la dixième minute pour
transcender le personnage de Hee-mi qui devient central, à la fois dans une
histoire d’amour et dans une quête vers l’aventure pure, c’est très habile et l’empathie
que l’on a pour la jeune femme est immédiate…
Pourvu
de séquences cultes, « Resurrection of little matchgirl » est,
paradoxalement, un film méconnu du grand public et qui mérite franchement la
réhabilitation, c’est une œuvre sincère, rocambolesque et élitiste ; il
faut se doter d’une prédisposition aux univers oniriques pour le voir et le
savourer, mais l’action omniprésente aidant, cela fait passer le film comme une
lettre à la poste ; « Resurrection of little matchgirl » est
ouvert à tous publics, fans de science- fiction et d’actioners, geeks,
puristes, tous y trouveront leur compte !
Sun
Woo transmet un aspect mystique avec le passage de la pêche (il faut retenir sa
respiration et faire descendre le battement du cœur), l’arme futuriste du « maquereau »
semble rendre invincible quiconque la possédera, le final avec la plage de
sable fin… autant d’éléments qui démontrent l’intelligence de traitement de
Jang Sun Woo, qui ne s’est pas contenté de sortir un énième film de bourrins…
« Resurrection
of little matchgirl » est vraiment un film à part, une excellente
surprise, que je vous encourage à visionner, seize ans après il n’a pas vieilli
et fit à l’époque de sa sortie l’effet d’une bombe (Mad movies en fit des
louanges et ils eurent raison !)…
L’exemple
typique de ce que produit de mieux le cinéma coréen…
Note :
9/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire