BARON
VAMPIRE
de Mario
Bava
1972
Italie
avec
Elke Sommer, Joseph Cotten, Nicoletta Elmi, Massimo Girotti, Rada Rassimov,
Antonio Cantafora, Luciano Pigozzi, Umberto Raho
Fantastique
gothique
97
minutes
Musique
de Stelvio Cipriani
aka Baron
Blood
aka Gli Orrori del Castello di
Norimberga
Produit
par Alfred Leone
Synopsis :
Une
ville d’Autriche, dans la périphérie de Vienne, début des années soixante-dix…
Peter
Kleist arrive des Etats unis pour rencontrer le légataire de l’héritage de son
grand père, le baron Otto Von Kleist ; ce dernier était propriétaire d’un
gigantesque château…
Eva Arnold,
une jeune femme, est la responsable des travaux de restauration du château ;
elle fait connaissance avec Peter ainsi que le docteur Karl Hummel, professeur
d’université, l’oncle de Peter…
Un
des employés, Fritz, est renvoyé suite à des malveillances…
Eva
Arnold fait visiter le château à Peter Kleist, ils trouvent un parchemin…
Eva,
excitée et ne se rendant pas trop compte de la gravité de ses actes, fait lire
à haute voix des incantations en latin à Peter ; c’est alors qu’une force
démoniaque terrorise les deux jeunes gens ; il semblerait qu’ils aient
réveillé le baron Otto Von Kleist sous l’aspect d’un monstre…
Alors
qu’Eva supplie Peter de relire l’incantation pour chasser la force diabolique,
le vent envoie le parchemin dans une cheminée qui le brûle !
Le
soir, Peter Kleist ainsi qu’Eva dinent chez Hummel ; un meurtre a lieu non
loin de là ; le docteur Hess est égorgé au scalpel par un mystérieux tueur
que personne n’a pu identifier…
Gretchen,
une fillette, entend les discussions des adultes présents chez Hummel…
La
police suspecte Fritz, mais l’enquête piétine car plus tard, Fritz est lui-même
assassiné !
Lors
de la mise en vente du château aux enchères, un homme paralysé en fauteuil du
nom
d’Alfred
Becker obtient l’acquisition du château…
Devant
les impasses et cette mosaïque d’incompréhensions, Karl Hummel, Eva Becker et
Peter Kleist vont appel à une médium, Christina Hoffmann…
Elle
parle d’une amulette à Eva, que la jeune femme a autour du cou…
Alfred
Becker va donner la solution à cette énigme…
Lorsque
Karl, Eva et Peter trouveront l’explication, leurs vies seront réellement en
danger, les sous-sols du château renferment en effet des instruments de torture
et il semble que le baron Otto Von Kleist soit encore en vie !
Mon
avis :
Le
titre français « Baron Vampire » est en fait mensonger puisqu’à aucun
moment dans le film il n’y a de scène de vampirisme ; il s’agit ici d’une
déclinaison gothique du mythe des châteaux hantés mâtinée de séquences avec des
incantations qui font revenir à la vie un baron au visage atrocement brûlé et
qui va semer la pagaille autour de lui avec des meurtres crapuleux…
Mario
Bava signe ici un de ses films mineurs mais néanmoins bien mis en scène et
extrêmement sympathique, on est loin du « Corps et le fouet » ou des « Trois
visages de la peur » niveau transcendance mais « Baron vampire »
se laisse suivre avec le plus grand plaisir…
Dès
le début on retrouve la technique propre à Bava (le gros zoom sur le serrage de
main à l’aéroport, l’escalier en colimaçon, les plans en contre plongée du château)
et il y a Elke Sommer (une ex girl friend de notre Johnny national) qui
affolera la libido des cinéphiles érotomanes avec ses mini jupes ultra-courtes…
Nous
retrouvons également la petite Nicoletta Elmi qui joua dans une palanquée de
films de genre transalpins au début des années soixante-dix et le briscard
Joseph Cotten (qui fut dirigé par Orson Welles) dans un rôle clef du film,
ainsi que la belle Rada Rassimov dans le rôle d’une médium…
L’histoire
se suit bien et le film s’avère passionnant, on est pris dedans de l’entame
jusqu’à l’épilogue ; la musique de l’illustre Stelvio Cipriani est, comme
toujours, fabuleuse et donne une variation atmosphérique suivant chaque scène,
accentuant l’angoisse, notamment dans les scènes nocturnes ou dans les dix
dernières minutes dans les sous-sols du château lors de la révélation sur l’identité
du fameux Baron…
L’idée
ingénieuse de l’incantation donne une réelle saveur au film et servira de point
d’orgue pour faire déclencher l’intrigue avec comme point de non- retour le
fait que le parchemin soit brûlé, il entérine la malédiction et les
protagonistes vont désormais avoir maille à partir avec ce monstrueux baron,
sorte de boogeyman issu des tortures de l’inquisition…
Bava
est toujours autant inventif et le plan où Elke Sommer/Eva est agressée est
vraiment flippant et intéressant au sens de la réalisation, Bava nous gratifie
moins par les couleurs comme à l’accoutumée mais plus par la nuit, mise en
valeur avec un brouillard à couper au couteau, le tout donne un rendu excellent
et clairement anxiogène, du très beau travail …
Parfois
un peu lent vers le milieu du film, « Baron vampire » se dote
néanmoins de fulgurances (le passage avec Gretchen et sa pomme, la mort de
Fritz enfermé dans un sarcophage avec des piques) et il serait malhonnête de
dire que le métrage est ennuyeux ; on y trouve encore la Bava’s touch et
le plaisir de visionnage est indéniable…
Pas
le meilleur film de son génial auteur, « Baron vampire » a le mérite
de faire passer une heure quarante agréable au cinéphile ; plaisant à voir
en tous points, « Baron vampire » est à ne pas louper pour agrémenter
ses connaissances du cinéma bavaien, il a certes vieilli mais la sympathie qu’il
déploie force le respect…
On
aimerait beaucoup un beau blu ray avec la version française car le DVD du
coffret sorti en 2000 laisse beaucoup à désirer niveau qualité (écran cadré
haut/bas, droite/ gauche, image vraiment pas top), messieurs les éditeurs un
appel est lancé !
Note :
9/10