FLAGELLATIONS
de Pete
Walker
1974
Grande-Bretagne
avec Sheila Keith, Penny Irving, Barbara
Markham, Patrick Barr, Ray Brooks
Film
d’horreur
102
minutes
aka House of the whipcord
Blu
ray édité chez Artus films
Synopsis :
Grande-Bretagne,
Londres et sa périphérie, milieu des années soixante-dix…
Anne-Marie
de Varnet est un jeune mannequin qui mène une vie volage et débridée, un de ses
amis, photographe, a pris un cliché d’elle alors qu’elle était topless en
pleine rue ; lors d’une soirée, ce photographe montre à tous les invités
cette photo où Anne Marie est seins nus, sur un poster géant…
Décontenancée
et agacée, Anne- Marie sympathise avec Mark, un jeune garçon venu à la soirée
mais inconnu des autres jeunes, ce dernier la charme et lui fixe un rendez-vous
dans son manoir situé à quelques kilomètres de Londres…
Arrivée
sur place, Anne-Marie est accueillie par une vieille dame du nom de Walker et
par Madame Wakehurst ; ces dernières font entrer Anne-Marie et ferment
tout de suite la porte !
Anne-Marie
de Varnet a été piégée par Mark, son soi-disant ami ; Madame Wakehurst est
sous les ordres d’un vieux monsieur, le juge Bailey, et le manoir est en fait
une maison de redressement où sont emprisonnées et violentées des jeunes filles
qui ont toutes été kidnappées et qui seront avilies, humiliées, torturées,
fouettées voire tuées par pendaison !
Wakehusrt,
Walker et Bailey veulent faire prendre conscience à ces jeunes femmes qu’une
vie débridée et où on montre trop son corps n’est pas bonne…
Anne-Marie
prend d’abord tout cela à la légère puis finalement elle comprend qu’elle est
en isolement, loin du monde et qu’elle va vivre un cauchemar terrible !
Alors
qu’elle parvient à s’enfuir sous une pluie battante, elle est recueillie,
terrorisée et ne pouvant pas parler correctement, par un chauffeur routier qui…
finalement, la ramène à son point de départ, pensant qu’il s’agit d’une
clinique !
Tony,
l’ami d’Anne-Marie, est étonné de ne pas avoir de ses nouvelles ; il
demande à Julia King de retrouver la trace d’Anne-Marie par tous les moyens…
De
fil en aiguille, Julia retrouve le manoir…
Elle
frappe à la porte et une des geôlières lui ouvre …
Mon
avis :
Pete
Walker est un cinéaste culte pour tous les fans de pré-slashers anglais des
années soixante-dix, il signe ici, avec « Flagellations » ce que
beaucoup considèrent comme son meilleur film ; classé X par la censure (et
pour cause, Walker signe ici un pamphlet anticlérical totalement délirant !),
« Flagellations » est clairement un film extrême, à l’atmosphère
ultra poisseuse et vraiment « shocking » pour reprendre l’expression
d’outre- Manche…
On
est dans le contraire absolu du Flower power de l’époque, et toutes les filles
qui ont le malheur d’avoir un décolleté ou une jupe un peu trop courte en
prennent pour leur grade !
Ici,
ça ne rigole mais alors pas du tout !
Sous
l’autorité délirante d’un juge gâteux et aveugle, les « sœurs »
Walker (clin d’œil au nom du réalisateur) et Wakehurst appliquent ce que l’on
pourrait qualifier de post inquisition moderne et terrorisent et torturent les
pauvres jeunes filles un peu comme le faisaient Cushing dans « Twins of
evil » ou Hopkins dans « Le grand inquisiteur », avec comme
ultime souffrance une peine de mort par pendaison !
Intérieurs
glauques aux murs dégueulasses, rats dans le cachot (Bruno Mattei dans son « Violences
à la prison de femmes » n’a rien inventé !), châtiments d’une cruauté
inouïe et postulat totalement barré pour corroborer les « raisons »
de ces punitions, Walker signe là un film hors normes, à la limite du
soutenable et véritablement flippant (les trognes atroces des mégères geôlières,
les retournements scénaristiques qui leur donnent toujours l’avantage –Walker est
vraiment un cinéaste sadique, les happy ends il oublie !comme dans « Mortelles
confessions»-)…
« Flagellations »
est donc un métrage totalement politiquement incorrect, et l’horreur cinématographique
s’amplifie par un point de rupture sans retour, c’est une œuvre sur l’enfermement,
à la fois physique et psychique !
Les
jeunes filles qui n’ont rien demandé à personne sont prisonnières d’un ordre
établi basé sur des foutaises et on suppose que Pete Walker a cru bon avec ce
film de provoquer un « exutoire » pour phallocrates mais là c’est
carrément pire car les actrices ne passent pas du tout pour des aguicheuses ou
des allumeuses, mais le spectateur a de l’empathie pour elles et souhaiteraient
qu’elles se sortent de ce bourbier infernal…
Pete
Walker est extrêmement malin et nous balade entre compassion, dégoût et non-
assistance à personne en danger, « Flagellations » c’est les
montagnes russes pendant une heure quarante !
J’ai
eu un problème en visionnant le film et
c’est la première fois avec Artus films que je note un défaut, j’ai mis la
version UNCUT en français et impossible d’avoir les passages en anglais sous titrés !
Le
bonus du blu ray est dantesque avec David Didelot qui s’est surpassé ! Un
tour de force ! David parle du film pendant une heure ! Tout ce qu’il
dit est passionnant et nous apprend des tas de choses sur Pete Walker et sa
façon de fonctionner, on apprend également des informations sur sa carrière qui
sont très intéressantes…
En
tout cas, « Flagellations » est bel et bien une œuvre totalement à
part, aussi bien dans la carrière de Pete Walker que pour le cinéma anglais, il
s’en dégage une ambiance très lourde et anxiogène qu’il me semble, on peut
trouver rarement au cinéma, un peu comme dans « Le silence des agneaux »…
Une
expérience cinématographique inoubliable et indélébile à réserver, bien sûr,
aux plus aguerris d’entre nous, car ça barde vraiment !
Note :
9/10
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