L’ŒIL
DU LABYRINTHE
de Mario
Caiano
1972
Italie
avec Rosemary Dexter, Adolfo Celli,
Alida Valli, Sybill Danning, Horst Frank, Franco Ressel
95 minutes
Giallo atypique
aka Eye of labyrinth
aka L’occhio nel labirinto
Synopsis :
Italie,
début des années soixante-dix…
Julie
est une superbe brune, elle suit une psychothérapie avec le docteur Berti, ce
dernier est également son amant, Julie fait des rêves récurrents où elle voit
Berti poignardé dans des décors très bizarres, Julie décide de se rendre au
domicile de Berti mais celui-ci est introuvable !
Julie
a pour seuls indices un agenda et une photo de Luca Berti….
Julie
montre la photo de Berti à des gens dans un café puis, durant son périple, elle
rencontre Antonio, qui lui dit qu’il a vu Berti dans une luxueuse villa au bord
de la mer…
Julie
se rend dans la villa en question et découvre des jeunes gens oisifs qui
passent leur temps à bronzer et à picoler…
Toni
et Eugene forment un couple étrange, Toni, photographe, une magnifique blonde
au charme scandinave est violentée alors que Luis, un gigolo, est en fait l’amant
de Gerda, la propriétaire cinquantenaire de la villa…
De
fil en aiguille, Julie va comprendre que Luca Berti est bien venu dans cette
villa et que son passage n’a pas fait que des heureux, les hôtes de Gerda se
souviennent bien de lui et le détestèrent !
Une
succession de meurtres est alors en place, des meurtres dans des conditions
troubles où l’on ne sait si c’est de l’imaginaire ou la réalité…
Berti
finit par apparaître et renoue son idylle avec la belle Julie, il est installé
sur un transat et lui demande une bière ; Julie lui apporte alors que soudain,
la folie de la jeune femme refait surface !
Mon
avis :
Par
le passé, Mario Caiano nous a prouvé qu’il était un excellent cinéaste
(notamment avec son « Amanti d’oltretomba » avec Barbara Steele, chef
d’œuvre du genre), ici, il s’attaque au giallo et que dire, sinon qu’il signe
ici un des plus brillants films du genre ; Caiano mêle onirisme et
érotisme à son intrigue et dirige le tout d’une main de maitre avec toujours
cette application à ne jamais faire comme ses prédécesseurs, Caiano nous donne
une nouvelle dimension du giallo et « L’œil du labyrinthe » est même
teinté de fantastique !
L’actrice
Rosemary Dexter, hyper sensuelle, joue à merveille un rôle de femme psychotique
et on est baladé du début à la fin (terrible et que je ne vous le dévoilerai
pas !) avec ce petit bout de femme qui cherche à retrouver son amant et psychanalyste,
durant ses pérégrinations elle rencontre des gens marginaux et souvent
déviants, le film est très original et les protagonistes amplifient le côté
insolite du métrage, un peu comme la trilogie des animaux de Dario Argento (« Quatre
mouches de velours gris », « L’oiseau au plumage de cristal » et
« Le chat à neuf queues »), on pense également beaucoup à Mario Bava
et son « Bay of blood »…
Les
décors sont surréels, comme ce bâtiment délabré dans lequel Julie se perd et
dont une issue donne sur le vide ; le titre du film se justifie ainsi, l’œil
du labyrinthe, c’est un peu le dédale du cerveau de Julie et elle ne semble pas
réussir à s’en extirper, prisonnière d’une forte névrose, toute la bizarrerie
de l’ensemble s’expliquera à la fin et l’histoire particulièrement tortueuse
prendra alors tout son sens et une explication formelle nous sera donnée…
La
qualité de l’interprétation, le sens que prend le scénario en nous réservant de
nombreuses et incessantes surprises et la charge en sensualité du film, tous
ces ingrédients en font une pierre angulaire du genre qui, curieusement, est
restée dans l’ombre (une unique VHS est sortie dans l’hexagone, il existe un
blu ray mais sans version française, sorti récemment) ; « L’œil du
labyrinthe » est donc une œuvre méconnue et qui gagnerait à être
réhabilitée, une sortie en DVD ou blu ray chez nous devient donc urgentissime,
ne serait-ce que pour apprécier l’originalité et la volonté de la part de Mario
Caiano de renouveler un genre, ici à son apogée (1972, on est en plein âge d’or
du giallo)…
Particulièrement
intéressant, « L’œil du labyrinthe » se dote de tous les moyens pour
séduire les cinéphiles et ces derniers seront immanquablement comblés au
visionnage de ce giallo qui mixe érotisme et onirisme avec le plus grand talent,
on pense également pas mal au « Venin de la peur » de Fulci…
Bref,
si vous avez aimé tous les films que je viens de citer, ruez- vous sur le blu
ray (à condition de maitriser l’italien !) et on souhaite vraiment une
sortie dvd ou blu ray du film avec la VF !
Note :
9/10
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