LE
FRISSON DES VAMPIRES
de Jean
Rollin
1971
France
avec
Marie Pierre Castel, Sandra Julien, Jacques Robiolles, Michel Delahaye, Nicole
Nancel, Jean Marie Durand
Film
fantastique vampirique
96
minutes
Sorti
en blu ray chez Redemption video
Musique
du groupe Acanthus
aka The Shiver of vampires
Synopsis :
Un
village de Normandie, au début des années soixante-dix…
En prologue
du film, on assiste à l’inhumation de deux cercueils dans un caveau, puis une
jeune femme se rapproche de la caméra, comme littéralement envoutée…
Antoine
et Isa, deux jeunes mariés, doivent se rendre chez Hermann et William, les deux
cousins d’Isa ; Antoine gare sa voiture et le couple se rend dans un château
où ils sont accueillis par deux très belles jeunes femmes, les servantes de la
demeure…
Isa
est étonnée de la non-présence de ses cousins ; ces derniers sont en fait
des chasseurs de vampires, ils rodent dans le château et ses environs,
notamment dans le caveau que nous avons vus au début du film !
Isolde,
une succube sortie d’une horloge, guettait Isa, elle va s’adonner à un jeu
saphique avec elle ; c’est alors qu’Hermann et William apparaissent ainsi
qu’Isabelle, leur maitresse…
D’abord
ayant cru morts ses cousins, Isa perd pied petit à petit avec la réalité et
Hermann, William et Isabelle la force à se livrer à une cérémonie nocturne de
vampirisme ; Isa risque de perdre la vie !
Antoine
comprend qu’il risque d’être trop tard, il veut absolument sauver sa femme des
griffes de ces vampires psychopathes !
Alors
que le jour commence à venir, Hermann et William emmènent Isa sur une plage ;
Antoine, armé d’un revolver, parvient à les retrouver…
Parviendra
t-il à sauver Isa ?
Les
deux vampires survivront-ils à la lumière du jour ?
Mon
avis :
Troisième
film de Jean Rollin après « Le viol du vampire » et « La vampire
nue », ce « Frisson des vampires » tient vraiment le haut du
pavé dans sa filmographie ; Jean Rollin s’est appliqué d’une façon
métronomique dans ses cadrages et il emprunte même les codifications du cinéma
de Mario Bava, usant et abusant de couleurs bariolées et criardes lors de plans
séquences franchement de toute beauté (on est même dans un délire suspiriesque,
six ans avant le film d’Argento !)…
« Le
frisson des vampires » est donc particulièrement réussi et Rollin nous
gratifie d’un dialogue entre les deux
acteurs Jacques Robiolles et Michel Delahaye qui vaut son pesant de cacahuètes,
avec des mouvements de caméra incessants qui donnent une saveur et une rigueur
indéniable au film ; Rollin a bossé comme un fou et ça se voit !
Le
charme des actrices (surtout Marie Pierre Castel et sa complice asiatique) est
bien entendu poussé à maxima et Rollin ose tout, notamment dans des scènes de
nus très insolites, conférant à sublimer l’aspect érotique de son œuvre…
Dès
le début, le spectateur est immergé dans une atmosphère que seul Rollin peut retranscrire,
on se régale malgré certaines petites maladresses (la scène de l’escalier avec
les deux suppliciés avec leur pieu planté dans le cœur, on voit bien que les
acteurs tiennent le pieu et qu’il n’est pas enfoncé correctement !)
mais ce n’est pas grave, Rollin a su se distinguer du film de vampires
traditionnel par une singularité que seul lui peut produire, au final, il s’est
appliqué de façon prodigieuse et parvient à donner un souffle gothique à son
métrage, loin de la Hammer ou des gothiques italiens des années soixante, mais
pas inintéressant…
Il n’y
a que lui qui mélange vampirisme, érotisme, gothique et insolite de cette façon ;
ce cocktail a toujours fonctionné et c’est bien cela la marque de fabrique de
Rollin…
De la
fin des années soixante jusqu’à sa mort, il n’a jamais dévié d’un pouce dans la
conception et la fabrication de ses films et c’est bien cela qui lui rend
honneur…
« Le
frisson des vampires » est un vrai bonheur de visionnage, une œuvre unique
en son genre et se vit et se voit plus comme une expérience cinématographique
que comme un simple film de vampires…
Pour
les cinéphages les plus ouverts, « Le frisson des vampires » est un
must, et la musique psychédélique du groupe Acanthus est pour beaucoup dans sa
réussite, elle bonifie les séquences et amplifie de façon certaine la qualité
de ce chef d’œuvre, à découvrir impérativement et qui restera formellement
comme un des meilleurs films de Rollin…
Note :
9/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire