L’EXECUTRICE
de Michel
Caputo
1986
France
avec
Brigitte Lahaie, Richard Allan, Pierre Oudrey, Michel Godin, Michel Modo
Polar
86
minutes
Synopsis :
Paris
et sa banlieue, milieu des années quatre-vingts…
Madame
Wenders est une très dangereuse proxénète qui fait kidnapper des jeunes filles
pour faire un trafic de cassettes VHS pédophiles ; Martine, une policière
aux méthodes expéditives, est chargée de démanteler le réseau et de mettre hors
d’état de nuire Wenders et tous ses complices ; dans un terrain vague,
Martine pourchasse deux hommes mais l’arrivée d’un hélicoptère où se trouve son
collègue l’inspecteur Legrand fait mal tourner l’opération et un des sbires de
Wenders est tué, ce que refuse de cautionner Martine…
Luigi
et son frère, un prédateur sexuel, kidnappe une lycéenne directement dans son
établissement, ils se font passer pour des ambulanciers, prétextant que la
lycéenne a une crise d’appendicite ; Martine qui les filait sur place, les
suit en voiture ; les deux gangsters mènent Martine dans une demeure
bourgeoise, à la périphérie de Paris, Martine découvre qu’il s’agit du manoir
de Madame Wenders !
Madame
Wenders a la main mise sur une boite de nuit louche dans un quartier chaud de
la capitale appelée « Le cloître », au départ une discothèque mais
qui s’avère, en fait, être un repaire où s’effectue une traite des blanches ;
Wenders a collaboré avec la mafia chinoise, ce qui n’arrange pas les choses
pour Martine…
L’inspecteur
Legrand fait équipe avec Martine et est également son petit ami, Martine lui
présente sa sœur, Caroline…
L’inspecteur
Legrand et Martine se doutent de quelque chose lorsque Madame Wenders est
finalement interpelée et placée dans le bureau du commissaire au 36 quai des
Orfèvres, ils ont l’impression que le commissaire fait tout pour la couvrir et
la remettre en liberté par tous les
moyens !
Un
soir, Caroline, décide d’aller danser en discothèque ; Luigi et son frère
la chlorophorment et la kidnappent…
Une
jeune toxicomane, indicatrice de Martine, prévient cette dernière de l’endroit
où se trouve sa sœur, Martine fonce pour la sauver…
Legrand,
également arrivé sur les lieux, assiste impuissant à la mort de Caroline qui se
tue lorsque des bâtons de dynamite, placés par les hommes de Wenders, explosent !
Legrand
périt également dans l’explosion…
Folle
de rage et de douleur, Martine applique une vendetta sans pitié et va retrouver
Madame Wenders pour la tuer !
Une
révélation finale, totalement, inattendue va faire tout comprendre à Martine
lorsqu’elle se rend chez le commissaire…
Mon
avis :
Réalisateur
de seconde zone, de comédies à la Max Pécas ou de films pornographiques, Michel
Caputo réalise en 1986 cet improbable « Exécutrice », tous les
ingrédients sont paramétrés pour que ce soit un nanar, et bien « nanar »
pas tant que ça ! Caputo opte à fond pour l’efficacité dans son polar et
finalement ça fonctionne !
Poursuites
en voitures (réglées par l’équipe de Rémy Julienne), bagarres, fusillades,
explosions et une Brigitte Lahaie à deux cents à l‘heure qui n’hésite pas à
piquer des sprints, le tout avec des dialogues croustillants et un Richard
Allan (légendaire acteur de X, une sommité du genre) excellent dans un rôle de
gangster sadique et lubrique…
L’histoire
fait, en plus, preuve d’originalité avec une révélation finale plausible et
glaçante, on peut dire que Caputo (il a réalisé mais aussi écrit le scénario) s’est
donné du mal pour se démarquer et faire se singulariser son film, alors que d’autres,
souvent, choisissent la facilité et ne s’ennuient pas sur les détails
scénaristiques, Caputo, lui, a fait du bon travail et son film est plaisant à
suivre…
Il y
a certes des séquences dénudées mais l’axe principal de « L’exécutrice »
est vraiment le polar à la française, moins graveleux que son comparse « Brigade
des mœurs » de Max Pécas, sorti quelques années auparavant…
« L’exécutrice »
tient bien la route et le titre se justifie aux vingt dernières minutes, à la
mort de Caroline, la sœur de Brigitte Lahaie, Lahaie joue pas trop mal et rend
crédible son personnage, tout comme Michel Modo, un briscard des séries B, dans
le rôle du commissaire et sa composition archétypée qui nous rend familier son
personnage…
On
ne s’ennuie à aucun moment et on prend plaisir à suivre les pérégrinations de
Martine/Brigitte Lahaie, même si on est très loin de « La femme flic »
d’Yves Boisset avec Miou-Miou, mais le registre est globalement différent…
Relativement
sympa et sans temps morts, « L’exécutrice » est donc un polar tonique
et sans prétention que savoureront nombre de cinéphiles et il permet également
de donner à Brigitte Lahaie un rôle bien différent de ce que l’on avait l’habitude
de voir, l’actrice prouve qu’elle peut jouer autre chose que du X et c’est tout
à son honneur…
A
savourer sans la moindre modération, « L’exécutrice » a le mérite de
son honnêteté et de sa non-prétention, ce qui est déjà pas si mal !
Note :
7/10
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