LA
ROUTE DES INDES
de David
Lean
1984
Grande
Bretagne
avec Alec Guiness, Judy Davis, Peggy
Ashcroft, Victor Banerjee, James Fox
Fresque
historique
164
minutes
aka A
passage to India
Blu
ray sorti chez Carlotta films
Budget
de 16 000 000 dollars
Nomination
pour l’oscar du meilleur film 1985, oscar de la meilleure actrice dans un second
rôle
Synopsis :
Durant
les années vingts, en Inde, dans la ville de Chandrapore…
Adela
Quested arrive d’Angleterre aux Indes, elle est accompagnée de Madame Moore, sa
future belle-mère, elle doit rencontrer Ronny, son fiancé…
Adela
constate la suprématie britannique sur le peuple autochtone qui vit dans la
misère et la précarité la plus totales ; les anglais ont « colonisé »
l’Inde et « règnent », imposant avec froideur et suffisance leur
autorité sur le peuple indien…
Adela
sympathise avec le docteur Ahmed Aziz, un homme doux qui refuse les conflits ;
ce n’est pas du goût de Ronny…
Aziz
propose à Adela et à Madame Moore de faire une excursion dans les grottes de
Marabar, ils s’y rendent sur le dos d’un éléphant…
Tout
va basculer lorsqu’Adela est victime d’un malaise à l’intérieur d’une des
grottes, elle passe par l’autre côté de la montagne et chute sur des cactus, se
blessant grièvement…
Adela
va accuser Aziz de l’avoir violée, ce qui va provoquer un tollé !
Un
procès a lieu et la foule indienne, aux abords du palais de justice, crie sa
colère…
Finalement,
Adela se rétractera et annulera sa plainte…
Aziz
était en fait fou amoureux d’elle…
Quelques
années plus tard, Aziz s’est retranché dans un coin de l’Himalaya et a fondé
lui-même son institut de santé…
Une
visite inopinée et fortuite d’un homme va chambouler sa vie…
Madame
Moore décèdera peu de temps après…
Adela
décide de rentrer en Angleterre après tout ce qu’elle a vécu aux Indes, et qui
lui laissera des souvenirs indélébiles…
Mon
avis :
Auréolé
d’une palanquée de récompenses et de nominations aux Oscars 1985, « La
route des Indes » est effectivement un très beau film avec des paysages et
des plans séquences somptueux et une histoire émouvante, servie par des
comédiens tous très investis et une réalisation exemplaire de l’illustre metteur
en scène David Lean, réalisateur de tas de chefs d’œuvre tous connus et
reconnus du grand public…
Lean
met en exergue la domination britannique sur le peuple indien au début du
vingtième siècle et la reconstitution est un vrai tour de force ;
bénéficiant d’un gros budget (seize millions de dollars), David Lean donne une
crédibilité à son histoire avec des passages époustouflants qui ont nécessité
des milliers de figurants (l’émeute devant le bâtiment lors du procès, l’arrivée
d’Adela à la gare)…
« La
route des Indes », c’est du cinéma grandiose, très calculé et où rien n’est
laissé au hasard, la maitrise de David Lean est indéniable et le rôle joué par
Alec Guiness (il est méconnaissable !) est en fait un clin d’œil à Peter
Sellers que Lean vénérait…
Le
charme de la belle Judy Davis (sosie de Charlotte Valandrey) est pour beaucoup
dans la réussite du film, elle sait donner de la crédibilité à son personnage,
chose qui n’est pas aisée pour un film de ce calibre…
Certains
plans séquences sont inoubliables comme la vue nocturne du train ou les flots
de la mer vus de l’arrière du bateau ; le passage sur le pont rafistolé
qui donne dans le vide est également prodigieux et n'a pas dû être facile à
tourner…
Le
point d’orgue du film, là où tout va basculer, est bien sûr la séquence dans
les grottes de Marabar, inoubliable et ultra précise, c’est cet endroit qui va
faire l’intérêt pour la suite du film et une nouvelle fois, David Lean prouve
son talent et sa maitrise pour donner une empathie au personnage d’Aziz, le
spectateur a une vision pré-procès de la réalité et voit bien qu’il n’a jamais
été question d’un viol de la part d’Aziz sur Adela…
Formellement
humain et humaniste, « La route des Indes » est un film empreint d’une
grande générosité et d’une bonté à toute épreuve, il n’y a aucune violence, l’action
est cadrée juste comme il faut, c’est un film très mesuré et qui occulte les
grandiloquences et les surenchères, bref « La route des Indes » est
une œuvre d’une extrême finesse…
Il
manquerait peut être une touche de folie pour faire s’envoler le film mais ce n’est
pas le propos voulu par David Lean qui opte pour une narration académique mais
néanmoins accessible à tous les publics…
Immense
chef d’œuvre, « La route des Indes » bénéficie d’un transfert sur
format blu ray édité chez Carlotta films de très haute qualité, je l’ai vu avec
mon père qui m’a avoué qu’il avait redécouvert le film même si c’est la
quatrième fois qu’il le voyait !
Les
amateurs de très grands films se rueront donc sur ce blu ray qui rend honneur à
ce film de la plus belle manière qui soit et qui permet ainsi de comprendre ce
qu’est le haut niveau au cinéma…
A
voir et revoir sans modération !
Note :
9/10
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