MR
73
d’Olivier
Marchal
2008
France
Avec
Daniel Auteuil, Olivia Bonamy, Philippe Nahon, Catherine Marchal, Francis
Renaud, Gérald Laroche
Polar
atypique
124
minutes
Synopsis :
Marseille,
fin des années 2000…
Louis
Schneider est flic à la SRPJ, il est devenu alcoolique au dernier degré depuis
qu’il a perdu sa fille dans un terrible accident de la route, sa femme, Mathilde,
est tétraplégique et lourdement
handicapée, il va lui rendre visite régulièrement et revoit ponctuellement des « flashs »
de l’accident…
Multipliant
les catastrophes lors d’interventions qui tournent au vinaigre, Schneider ne
doit son salut qu’à Marie, sa supérieure, qui lui évite les pires foudres de la
hiérarchie placée plus haut…
Charles
Subra, un dangereux psychopathe, arrêté il y a plusieurs décennies par
Schneider, bénéficie d’une remise de peine et doit sortir de manière imminente
de prison…
Justine
Maxence, seule rescapée d’un massacre familial orchestré par Subra, apprend la
nouvelle et se met en relation avec Schneider, elle se prend d’affection pour
le policier…
Subra,
converti au christianisme, sort et retrouve la trace de Justine…
Mon
avis :
Il
est des œuvres qui réconcilient avec le cinéma…
« MR
73 » fait partie de ces rares films français qui vous assène un coup de
poing en plein visage, un uppercut en plein cœur, Olivier Marchal a réussi à
nous projeter dans un univers foisonnant et crépusculaire où gravitent des
personnages désespérés et habités par le malheur, mais il transgresse ces
situations et ces sentiments par une intrigue policière tout à fait pénétrante
et d’une noirceur totale…
Marchal
flirte avec les cimes du polar de haut niveau et atteint la perfection dans de
nombreuses séquences dont la plus marquante, la finale, il éclabousse les
normes, s’approprie son style de façon abrupte par des symbolisations, des
métaphores uniques qui vont extrêmement loin dans l’hyper sensibilité (la
religion est éclaboussée par le sang, la mort passe par la vie, par la
naissance… on suppose même une réincarnation, c’est dire si le transfert et le
parallèle sont osés !)…
Au
niveau de la direction d’acteurs, Daniel Auteuil prouve une nouvelle fois son
authenticité, Philippe Nahon fait encore plus peur que dans « Seul contre
tous » et Olivia Bonamy est cinglante de fragilité, enveloppant un rôle frêle et vulnérable, elle donne la
vie comme pour se sauver elle-même…
Les
contrastes avec les polars traditionnels sont saisissants, que ce soit la
pluie, la nuit, l’atmosphère qui règne dans « MR 73 » tout se
démarque de ce que l’on avait pu voir auparavant, Olivier Marchal s’imprègne d’une
histoire assez basique pour la renouveler et la transcender à sa façon, de la
lumière aux ténèbres, il n’y a qu’un pas…
Froid,
glaçant même, « MR 73 » est un polar qui ne ressemble à aucun autre,
il pulvérise les codes et amène le spectateur sur une réflexion sur la justice
et la vie de ces policiers, loin des clichés que l’on a pu voir et entendre, il
donne une dimension mystique à cette profession et le réalisme totalement
assumé par Marchal ne peut qu’appuyer et entériner son propos…
Très
dur, « MR 73 » fait sortir de l’ombre les pires affres que peuvent
vivre des humains et dépassent ces derniers par un espoir, un faible espoir d’arriver
à la plénitude et au repos de l’âme…
Fantastiquement
mis en scène, « MR 73 » est une œuvre qui laisse des séquelles et qui
grave instantanément l’histoire du cinéma français au sommet…
Note :
10/10
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