PLAISIR
A TROIS
de Jess
Franco
France/Espagne
1974
Avec Alice Arno, Lina Romay, Robert
Woods, Howard Vernon, Tania Busselier
Film
érotique
84
minutes
Edité
en DVD chez Artus films
Synopsis :
Une
ville de la péninsule ibérique au début des années 70…
Martine
de Bressac, une jeune femme, a passé une année entière dans un institut
psychiatrique, le médecin, après l’avoir reçue lors d’un ultime entretien, lui
signifie sa sortie définitive, Mathias, le majordome de la richissime femme,
conduit Martine à son domicile, un luxueux manoir situé à la périphérie de la
ville…
Dans
ce lieu cossu vivent Charles, l’époux de Martine, Malou, le jardinier et Adèle,
une très jeune femme sourde et handicapée mentale…
Charles,
Adèle et Martine se livrent à des « jeux » érotiques avec copulations
et caresses, Malou, quant à lui, est devenu fou depuis qu’il a été témoin de la
mort d’un évêque qui a chuté de son piédestal et s’est fracassé le crâne sous
ses yeux…
Pour
pimenter leurs jeux pervers, Charles et Martine ont « repéré » lors d’une
séance d’onanisme, une fille de vingt et un ans, Cécile, qu’ils supposent
encore vierge…
Par
un subterfuge, ils obtiennent du père de Cécile que cette dernière séjourne au
sein du manoir…
Dépravations
diverses seront légions durant la visite de Cécile jusqu’à une issue pour le
moins inattendue qui vérifie pleinement l’adage « tel est pris qui croyait
prendre »…
Mon
avis :
Comme
d’habitude dans la plupart de ses films, Jess Franco pousse à maxima dans ses
expérimentations les scènes sulfureuses, ici, « Plaisir à trois » ne
déroge nullement à la règle et entérine les codifications créées par Franco lui-même,
dans ce métrage, on peut aisément dire qu’il s’est surpassé en faisant totale
référence aux ouvrages du Marquis de Sade, le projet lui tenait à cœur depuis
très longtemps et Franco s’applique dans sa démarche de retranscription de
nombreuses perversions, comme le voyeurisme, le sadomasochisme, le triolisme, l’onanisme
et la dépravation par droit de cuissage…
La
nudité est par conséquent omniprésente et, même si la qualification aurait
presque pu être adaptée, « Plaisir à trois » ne se considère pas
comme un film pornographique dans le sens où l’intrigue érotique sert de levier
à une histoire de machination machiavélique proche du fantastique…
La
demeure joue un rôle prépondérant dans le film, notamment lors de plans
esthétiquement formidables dotés d’éclairages que n’aurait pas renié Mario Bava
et un soin certain est donné aux mouvements de caméras, notamment lors d’alternances
plans fixes/zooms en gros plans/vues d’ensembles…
Trois
faux raccords sont à déplorer, la scène de voiture au début (Vernon met une
trentaine de secondes à répondre à la demande d’Alice Arno), l’arrivée de
Martine avec Adèle sur le perron sortie du manoir et le plan suivant sortant de
la porte d’entrée ( !) et l’incroyable séquence de jeu « défi »
où Adèle se lève promptement lorsqu’on prononce son nom, sauf qu’elle est
censée être sourde ! (lol)
Le
final fait preuve d’un radicalisme surprenant et floue tout le monde, à
commencer par le spectateur, dans l’ensemble « Plaisir à trois » est
un divertissement érotique honnête et multiplie les séquences excitantes tout
en cadrant bien la démarche scénaristique qui s’avère méthodique et redoutable !
L’édition
d’Artus films est encore une fois un sans fautes et pour tous les aficionados
fans de Jess Franco, le DVD est inespéré…
Encore
une fois, « Plaisir à trois » est un grand Franco, témoignant de son
talent et mettant en lumière l’une des multiples facettes de ce réalisateur
marginal et marginalisé à tort, il possède un style inouï que beaucoup de
cinéphiles pourront apprécier sans nul doute…
Note :
8/10
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