SYMPATHY
FOR MISTER VENGEANCE
De Park
Chan Wook
Corée
du sud
2002
Avec Bae Doo Na, Kang Ho song, Shin
Ha kyun, Ryoo Sung bum, Bo Bae han
129
minutes
Drame/film
d’auteur
Edité
en DVD chez HK vidéo
Synopsis :
Corée
du sud, début des années 2000…
Ryu
est sourd muet, il vit chichement et son travail lui procure à peine de quoi
subvenir à ses besoins, sa sœur est malade, elle aurait besoin de la greffe d’un
rein mais Ryu n’a pas le rhésus sanguin compatible pour la sauver…
Dans
des vespasiennes, Ryu voit une affichette qui propose un trafic d’organes, le
deal est le suivant : une forte somme d’argent à qui accepte de donner son
rein, Ryu se rend dans un endroit où doit s’effectuer l’opération, peu après il
se retrouve nu sur le bord d’une route !
Yeong
mi, sa petite amie, est désespérée, tout allant de mal en pis, Ryu est licencié !
Pour
se venger, Ryu kidnappe Yu sun, fillette de Dong jin, un des amis de son ex
patron, la gamine atterrit chez Ryu, ce dernier fait croire à sa sœur qu’elle
doit assurer du baby sitting…
Tout
part en live, la sœur se suicide et Yu sun meurt noyée…
La
vengeance de Dong jin sera à la hauteur de l’horreur qu’il a vécue et les
quatre hommes du groupuscule anarchiste libertaire dont faisait partie Yeong mi
sont également sur le coup !
Tortures,
égorgements, meurtres seront l’apanage des protagonistes de cette partie de
ping pong gigantesque qui s’achèvera dans un bain de sang !
Mon
avis :
Prélude
au mythique « Old boy », « Sympathy for mister vengeance »
permet à Park Chan Wook de « préparer le terrain » pour faire appréhender
un style qui pourra rebuter certains mais qui possède des qualités techniques
formelles et bascule les codifications du cinéma asiatique de manière
indéniable, poussant très loin dans l’extrême, tout en ne possédant pas le
caractère vulgaire des catégories 3 (comme des films qui s’y apparentent, « Ebola
syndrome » par exemple)…
Ici,
c’est du gore en finesse, du massacre léché stylistiquement et une maitrise
technique parfaite servie par des comédiens impliqués dans un cauchemar qui a
tous les atours d’un paysage luxuriant (le lac, les rues et leurs bâtiments,
les plaines sublimées par des plans de toute beauté)…
Ce
qui aurait été pornographique dans un catégorie 3 passe ici comme une lettre à
la poste et la superbe Bae Doo Na au corps cristallin est pour beaucoup dans la
réussite du métrage notamment dans l’intensité d’une scène de copulation qui
restera dans les annales…
La
caméra file de façon fluide, les séquences s’entrechoquent vigoureusement avec
un aplomb propre au cinéma coréen, d’ailleurs le ministère de la culture de ce
pays finance de plus en plus des initiatives comme « Sympathy for mister
vengeance » pour revigorer et faire la fierté d’un pays au cinéma en plein
essor, seuls les réalisateurs de haut niveau comme Park Chan Wook peuvent
bénéficier d’une telle confiance, amplement méritée…
Quant
au scénario, il est exemplaire, rien n’a été laissé au hasard et l’histoire de
la greffe hypothétique n’est qu’un prétexte pour provoquer un déluge de
violence et un florilège d’exercices de style graphiques sidérants et
habilement mis en scène…
Véritable
chef d’œuvre d’un genre méconnu en France, « Sympathy for mister vengeance »
a le triple mérite de le faire découvrir à un public plus large, de mettre en
lumière un cinéma atypique et de redorer le blason du septième art coréen tout
en montrant la qualité et le talent d’un metteur en scène prodigieux comme Park
Chan Wook…
Un
grand film à découvrir…
Note :
9/10
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