vendredi 9 octobre 2015

Les nerfs à vif de Martin Scorsese, 1991

LES NERFS A VIF
de Martin Scorsese
Etats-Unis
1991
aka Cape fear
Avec Nick Nolte, Robert de Niro, Jessica Lange, Juliette Lewis, Joe Don Baker, Robert Mitchum, Gregory Peck
Thriller
123 minutes
Budget : 35 millions de dollars
Musique de Bernard Herrmann dirigée par Elmer Bernstein
Synopsis :
Etats-Unis, début des années 90…
Max Cady est un violeur pédophile qui vient juste de sortir de prison, son incarcération aurait pu être réduite de moitié si Sam Bowden, un avocat, n’avait pas dissimulé des documents portant des circonstances atténuantes en faveur de Cady…
Cady, à l’époque du procès, ne savait pas lire, il a appris à se cultiver en prison et une fois sorti, il connaît parfaitement ses droits et la législation en vigueur, il n’est pas à la rue puisqu’une épargne financière lui a permis de disposer d’une forte somme d’argent…
Cady a décidé de faire l’enfer à Bowden, il va méthodiquement et inlassablement le harceler, lui et sa famille, Leigh, sa femme et Danielle, sa fille, une adolescente de quatorze ans, proie facile et idéale pour le pédophile…
Après un passage à tabac dont il sort indemne, Cady détourne tous les subterfuges de Bowden et le roule dans la farine, il parviendra même, hissé sous le 4X4 familial à les suivre sur leur bateau dans un bayou…
L’issue de cette histoire sera éprouvant et cauchemardesque, Cady u(tili)sant toutes ses ressources diaboliques, cet homme est le DIABLE !
Mon avis :
Remake du film éponyme de 1962, ce « Cape fear » estampillé 1991 est une version modernisée de son prédécesseur qui s’autorise nombre de transgressions scénaristiques par rapport à l’original (la pédophilie de Cady) et la violence paranoïaque surgit comme tapie dans les ténèbres, « Les nerfs à vif » est avant tout un thriller psychologique, le style scorsesien faisant monter la mayonnaise encore plus et De Niro une nouvelle fois y trouve un de ses meilleurs rôles ajoutant à son panel de personnages un tueur pas piqué des hannetons…
La palme de l’interprétation revient sans conteste à Juliette Lewis, elle est littéralement habitée par son rôle, se propulsant dans le personnage d’une adolescente qui symbolise l’innocence et la crédulité face à un De Niro diabolique et démoniaque qui ne recule devant rien pour l’odieux et l’ignominie (la séquence de leur rencontre a été totalement improvisée et fait mouche, une leçon de cinéma !)…
Malgré un final qui plonge dans le grand guignol et qui s’avère peu crédible (De Niro avec la coiffe de la femme de ménage, la bagarre qui n’en finit pas, le cramage de visage qui ne vient pas à bout d’un De Niro qui pète encore la forme, le viol avorté mère/fille…), « Les nerfs à vif » est un métrage remarquablement réalisé et dont l’accumulation des plans est déclinée avec audace et talent…
Les accès foudroyants de fureur lors des homicides sont à la hauteur du panorama de serial killers vus au cinéma américain (on pense même à Hannibal Lecter) et rien n’est innocent au niveau du scénario, chaque passage entraine le spectateur dans une schizophrénie latente et pesante…
En relativisant et dans sa globalité, « Les nerfs à vif » est une œuvre mineure dans la carrière de Martin Scorsese mais ne décevra pas les fans de thrillers tordus et déviants tant la trajectoire qu’il emprunte passée l’exposition des personnages est rigoureuse et ne sortant nullement de ce que l’on est en droit d’attendre pour un film de cette catégorie…
Du lourd, du politiquement incorrect et un spectacle pas du tout familial qui évite le grotesque tout en renouvelant un genre pas très présent au cinéma américain…

Note : 10/10






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