LES
NERFS A VIF
de Martin
Scorsese
Etats-Unis
1991
aka Cape
fear
Avec
Nick Nolte, Robert de Niro, Jessica Lange, Juliette Lewis, Joe Don Baker,
Robert Mitchum, Gregory Peck
Thriller
123
minutes
Budget :
35 millions de dollars
Musique
de Bernard Herrmann dirigée par Elmer Bernstein
Synopsis :
Etats-Unis,
début des années 90…
Max Cady
est un violeur pédophile qui vient juste de sortir de prison, son incarcération
aurait pu être réduite de moitié si Sam Bowden, un avocat, n’avait pas
dissimulé des documents portant des circonstances atténuantes en faveur de Cady…
Cady,
à l’époque du procès, ne savait pas lire, il a appris à se cultiver en prison
et une fois sorti, il connaît parfaitement ses droits et la législation en
vigueur, il n’est pas à la rue puisqu’une épargne financière lui a permis de
disposer d’une forte somme d’argent…
Cady
a décidé de faire l’enfer à Bowden, il va méthodiquement et inlassablement le
harceler, lui et sa famille, Leigh, sa femme et Danielle, sa fille, une
adolescente de quatorze ans, proie facile et idéale pour le pédophile…
Après
un passage à tabac dont il sort indemne, Cady détourne tous les subterfuges de
Bowden et le roule dans la farine, il parviendra même, hissé sous le 4X4
familial à les suivre sur leur bateau dans un bayou…
L’issue
de cette histoire sera éprouvant et cauchemardesque, Cady u(tili)sant toutes ses
ressources diaboliques, cet homme est le DIABLE !
Mon
avis :
Remake
du film éponyme de 1962, ce « Cape fear » estampillé 1991 est une
version modernisée de son prédécesseur qui s’autorise nombre de transgressions
scénaristiques par rapport à l’original (la pédophilie de Cady) et la violence
paranoïaque surgit comme tapie dans les ténèbres, « Les nerfs à vif »
est avant tout un thriller psychologique, le style scorsesien faisant monter la
mayonnaise encore plus et De Niro une nouvelle fois y trouve un de ses
meilleurs rôles ajoutant à son panel de personnages un tueur pas piqué des
hannetons…
La
palme de l’interprétation revient sans conteste à Juliette Lewis, elle est
littéralement habitée par son rôle, se propulsant dans le personnage d’une adolescente
qui symbolise l’innocence et la crédulité face à un De Niro diabolique et
démoniaque qui ne recule devant rien pour l’odieux et l’ignominie (la séquence
de leur rencontre a été totalement improvisée et fait mouche, une leçon de
cinéma !)…
Malgré
un final qui plonge dans le grand guignol et qui s’avère peu crédible (De Niro
avec la coiffe de la femme de ménage, la bagarre qui n’en finit pas, le cramage
de visage qui ne vient pas à bout d’un De Niro qui pète encore la forme, le
viol avorté mère/fille…), « Les nerfs à vif » est un métrage
remarquablement réalisé et dont l’accumulation des plans est déclinée avec
audace et talent…
Les
accès foudroyants de fureur lors des homicides sont à la hauteur du panorama de
serial killers vus au cinéma américain (on pense même à Hannibal Lecter) et
rien n’est innocent au niveau du scénario, chaque passage entraine le
spectateur dans une schizophrénie latente et pesante…
En
relativisant et dans sa globalité, « Les nerfs à vif » est une œuvre mineure
dans la carrière de Martin Scorsese mais ne décevra pas les fans de thrillers
tordus et déviants tant la trajectoire qu’il emprunte passée l’exposition des
personnages est rigoureuse et ne sortant nullement de ce que l’on est en droit
d’attendre pour un film de cette catégorie…
Du
lourd, du politiquement incorrect et un spectacle pas du tout familial qui
évite le grotesque tout en renouvelant un genre pas très présent au cinéma
américain…
Note :
10/10
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