DOCTEUR
FOLAMOUR
de
Stanley Kubrick
1964
Grande Bretagne/Etats-Unis
aka Doctor Strangelove
Avec Peter Sellers, George C. Scott,
Sterling Hayden, Slim Pickens, James Earl Jones, Tracy Reed
Comédie
satirique
Budget :
1 800 000 dollars
91
minutes
Synopsis :
Etats-Unis,
en plein pendant la période de la guerre froide avec l’URSS…
Le
général Jack D.Ripper, un éminent responsable de l’armée américaine donne l’ordre
par le code « R » à plusieurs avions de la flotte militaire de
larguer des bombes nucléaires sur l’URSS, c’est la stupeur mais les aviateurs
doivent effectuer leur mission et ce, coûte que coûte !
Buck
Turgidson, un haut gradé qui était avec sa secrétaire, Miss Scott, se rend
compte que cet ordre est inapproprié, il se rend en urgence à l’assemblée
située sous terre, non loin du Pentagone pour raisonner Ripper et endiguer l’incident
diplomatique phénoménal créé par une telle décision…
Lionel
Mandrake est isolé dans une base militaire qui se fait attaquer alors que le
président Merkin Muffley demande l’appui du docteur allemand Folamour, un
nostalgique du Troisième reich qui effectue des quenelles et des saluts nazis à
tout va…
Une
solution serait de prévenir les soviétiques de l’emplacement des bombardiers
afin que ceux-ci les détruisent en plein vol avant le largage des bombes !
D’autres
éléments se greffent à la situation, celle-ci devient insoluble et le pire
semble être imminent…
Mon
avis :
A
chaque fois que Stanley Kubrick décide d’entreprendre un film, on sait qu’on
peut s’attendre à quelque chose de phénoménal et d’atypique, ce « Docteur
Folamour » est une nouvelle fois un film de haut niveau, une comédie
satirique pas comme les autres et inédite dans le genre, qui se sert du levier
de l’absurdité des guerres pour permettre à Kubrick d’appuyer un délire total,
ponctué de dialogues très longs et parfois incompréhensibles tant ils sont
ciblés dans l’absurde…
Techniquement,
les plans sont très travaillés et une scène d’anthologie désamorce l’austérité
de ces militaires, la séquence de la secrétaire en petite tenue qui répond au
téléphone, totalement iconoclaste et inadaptée au film et pourtant elle fait
rayonner littéralement la continuité du métrage, amplifiant l’humour inhérent à
ce dernier…
Peter
Sellers incarne TROIS rôles ( !), le président, Lionel Mandrake et le
docteur Folamour ! on est en pleine jubilation toute la durée du film et
George C. Scott débite ses phrases comme une mitraillette lors de loghorrées
surréalistes bluffantes, le tout face à un parterre de diplomates et de
militaires littéralement sciés !
Kubrick
se fiche de la crédibilité de son œuvre et les avions sont de vulgaires
maquettes miniatures posées sur des collages de paysages aériens en mouvement,
les effets sont bricolés et Kubrick a moins mis les moyens sur la forme que sur
le fond, il privilégie les dialogues et leur sémantique burlesque (le passage
avec la « fluorisation » restera gravé dans les oreilles de tout
cinéphile) et la cocasserie de certaines situations fait mouche et fera date (« si
les russes sont bombardés, vous devrez rendre des comptes aux dirigeants de
Coca Cola ! »)…
Jouissif
à tous les niveaux, « Docteur Folamour » est une œuvre phare et
charnière dans la filmographie de Kubrick et même s’il soulève des
interrogations, il n’en reste pas moins d’une force comique et d’une liberté de
ton d’une modernité encore intactes de nos jours…
Tout
cinéphile se doit de l’avoir visionné au moins une fois dans sa vie et le
plaisir procuré est largement à la hauteur du talent déployé par ce cinéaste de
génie qu’était Kubrick, virevoltant dans les genres qu’il appréhendait et
cassant les codes créés par les autres
réalisateurs, c’était un vrai trouble-fête mais son cinéma s’avèrera nécessaire
pour l’histoire du septième art et pour son évolution et sa renaissance !
Note :
10/10
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