WONDERLAND
de James
Cox
2003
Etats-Unis
Avec Val Kilmer, Christina
Applegate, Paris Hilton, Kate Bosworth, Lisa Kudrow, Josh Lucas, Dylan Mac
Dermott
Chronique
de mœurs/Drame policier
104
minutes
Synopsis :
Californie, été 1981…
Ron
Launius, Billy Deverell, Barbara Richardson et Joy Miller sont sauvagement assassinés,
la police découvre leurs corps criblés de balles et violentés à mort dans leur
luxueuse propriété de Wonderland…
Une
des dernières personnes à les avoir vus en vie, John Holmes, est un célèbre
acteur de films pornographiques qui est arrivé en fin de carrière et effectue
des trafics douteux…
Dawn,
une très jeune femme d’à peine une vingtaine d’années, est folle amoureuse de
John et le suit partout dans ses pérégrinations, le couple se drogue sans arrêt
à la cocaïne…
La
descente aux enfers s’amorce pour John lorsque celui-ci trahit Eddie Nash, un
riche producteur, il donne des détails et des éléments à Ron et Billy pour
aller cambrioler le domicile d’Eddie !
Outre
le fait de le tabasser, Billy et Ron humilient Eddie Nash qui fait fissa le
rapprochement avec John Holmes et comprend qu’il a été trahi…
Après
un carnage et dénué de toutes chances de s’en sortir, John Holmes atterrit chez
son ex épouse, Sharon, les vêtements ensanglantés…
Sharon
se rend compte que John n’a aucune plaie sur lui et le vire manu militari de sa
maison…
Toutes
les suspicions convergent vers John et la police l’arrête, un long interrogatoire
avec les inspecteurs va commencer…
Mon
avis :
Retraçant
avec minutie et réalisme le meurtre de plusieurs trafiquants de drogue qui
défraya la chronique aux débuts des années quatre vingts dans les milieux
huppés d’Hollywood, « Wonderland » est un film exemplaire d’une
virtuosité de mise en scène et d’un jeu des comédiens parfaitement élaboré…
Val
Kilmer fait reposer le film entièrement sur ses épaules et il n’y a quasiment
aucune séquence où on ne le voit pas, il parvient à donner à son personnage de
Holmes à la fois une compassion, un charme et une antipathie, un dégoût…
C’est
cette ambivalence qui fait la force du film, très tonique voire quelques fois à
la limite de la frénésie, James Cox usant de techniques de surexpositions d’images
pour accentuer la vivacité de l’histoire, menée tambour battant et sans aucun
temps mort…
Il s’inspire
même du procédé de montage alterné déjà utilisé par Gus Van Sant pour « Elephant »,
filmant plusieurs scènes identiques mais
à des endroits différents, du coup le spectateur est totalement bluffé par la
maestria de la réalisation…
« Wonderland »
est sans doute le métrage où il y a le plus de consommation de produits
stupéfiants de toute l’histoire du cinéma (Tony Montana et son « Scarface »
sont battus à plate couture !) mais c’est aussi, à l’instar de « Boogie
nights », sorti six années auparavant, l’un des rares films qui s’intéressa
au milieu des films X des années soixante dix aux Etats-Unis et qui se sert de
tout l’univers qui gravite autour pour dresser une intrigue policière…
D’une
qualité indéniable et d’un sens du graphisme qui a fait ses preuves, « Wonderland »
redonne une vision différente de ce que l’on connaissait de l’Amérique au
cinéma et dévoile le côté sombre des paillettes et les méfaits de la
toxicomanie et de l’alcool sur les vedettes de l’époque, avec un certain humour
noir et un sens acide de la dérision…
A
réserver à des cinéphiles qui n’ont pas froid aux yeux, « Wonderland »,
avec le temps, se bonifie et fera date dans le genre des chroniques de mœurs tant
la réalisation y est imparable et l’interprétation juste…
Dédié
à Pierre
Note :
10/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire