samedi 28 mai 2016

CLASS 1984 de Mark Lester, 1982

CLASS 1984
de Mark Lester
1982
Canada
Avec Perry King, Timothy Van Patten, Roddy Mac Dowall, Michael J. Fox, Lisa Langlois, Merrie Lynn Ross
Chronique sociale/Anticipation
94 minutes
Aka Class of 1984
Edité en DVD chez Seven sept
Distribué en salles et en VHS par UGC Vidéo
Scénario de Tom Holland
Musique de Lalo Schiffrin
Chanson « I am the future » interprétée par Alice Cooper
Budget : 4 300 000 dollars
Synopsis :
Toronto, dans un futur proche aux années quatre-vingts…
Andy Norris, une nouvelle recrue du lycée Lincoln, enseigne la musique ; lors de son premier jour d’affectation il fait la connaissance de Terry Corrigan, le professeur de biologie ; très vite, Norris constate que l’établissement est composé de jeunes voyous pour la plupart incontrôlables…
Peter Stegman fait partie de la bande la plus redoutée du lycée, il terrorise ses camarades et se livre même à un trafic de drogues dures dans les toilettes du bâtiment ; lors d’une altercation avec Norris, ce dernier est pris en grippe par Stegman, qui le menace verbalement et vertement…
La situation va aller crescendo et s’empirer, un ado se suicide en tombant d’un drapeau hissé au ciel, Stegman se trouve mêlé à un réseau de prostitution de mineures et manque d’égorger Arthur, un élève sans histoire, ainsi qu’une de ses amies…
Fou de rage, Norris se rend au domicile de Stegman et lui vandalise sa voiture après avoir tenté d’amorcer un dialogue avec sa mère sans succès…
Corrigan devient fou lorsque ses lapins sont mutilés atrocement…
Le concert de fin d’année approche, Diane, la femme d’Andy, enceinte de trois mois est alors violentée et violée par Stegman et ses sbires, introduits fortuitement et illégalement au domicile de Norris !
Trop c’est trop ! Un carnage innommable va avoir lieu !  
Mon avis :
ATTENTION FILM MECHANT !
Sous couvert d’une étude de mœurs et d’une chronique sociale, « Class 1984 » se veut surtout une anticipation et une surexagération de la violence inhérente dans les lieux scolaires d’outre Atlantique, visionnaire dans son fond mais exacerbée dans sa forme, Lester sait très bien que la violence est un argument marketing au cinéma et place la barre à un tel niveau que « Class 1984 » outrage ses capacités narratives pour ne se consacrer qu’à une succession de séquences chocs, certes au scénario habile et dynamique, mais qui pourra rebuter car le film devient victime de ses limites, ne se cantonnant que dans l’outrance et l’ultraviolence…
Ne reculant devant aucune facilité, Lester pose les conditions d’un postulat assez basique et manichéen et déchaine la montée en tension crescendo pour que celle-ci explose dans une issue presque grotesque (les cordes se sont attachées toutes seules au cou de Stegman ?), cette vulgarisation du « vouloir choquer » par tous les moyens rend l’histoire certes très efficace mais à quoi bon s’entêter dans cette barbarie ?
Malgré ces réserves mineures, « Class 1984 » est calibré par une mise en scène solide et une histoire prenante, on se prend immédiatement d’attachement pour Norris (excellent Perry King) et le côté mystique de Corrigan (exceptionnel Roddy Mac Dowall) donne de la consistance à son personnage…
Pour les « méchants », Timothy Van Patten est bluffant et reste crédible tout le temps, il allie la haine qu’on a pour lui avec un jeu d’acteur très intelligent, terrorisant et glaçant mais toujours sûr de lui, l’antagonisme qu’il a avec Perry King est très rude, presque viscéral…
Cette plongée dans le microcosme de la délinquance (la pire existante : prostitution, drogue, combats de rues, persécutions…) demeure réaliste (Lester n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, un peu à la manière de William Lustig) et le budget très conséquent du film permet de doter les séquences de moments foudroyants (l’explosion de la voiture lors de la poursuite, le passage gore avec la scie circulaire)…
Il y a manifestement une grande application dans la mise en scène et l’ambiance qui sort du visionnage de « Class 1984 » rappelle celle de films comme « Les guerriers de la nuit », à la fois très intense et impressionnante et on ne peut oublier cette expérience, ce qui justifie la qualification de film « culte » pour « Class 1984 », un des précurseurs au niveau violence cinématographique démocratisée pour son époque (on peut faire un parallèle avec « Mad Max »)…
Tous les cinéphiles de l’époque bénie des cassettes VHS aux vidéo clubs ont forcément vu « Class 1984 » et le connaissent par cœur…
Cette « nouveauté » pour le septième art fera rentrer ce film dans la catégorie très fermée des « incontournables de l’ultra violence au cinéma »…
Un mélange entre « The warriors », « Vigilante », « Graine de violence » et « Orange mécanique » avec un côté revendiqué « punk 1977 » qui fait mouche, visionner ou revisionner « Class 1984 » fait toujours l’effet d’une énorme claque !
Malgré quelques réserves pour le fait que ce soit un film extrême, « Class 1984 » demeure encore de nos jours mythique et incontournable et n’a pris aucune ride…
Note : 10/10

A Daniel Aprin, Bruno Dussart, Philippe Chouvel, Bertrand Lesaffre, Pierre Bertrand, Guillaume Mathieu, David Mutelet et Lionel Corso






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