CLASS
1984
de Mark
Lester
1982
Canada
Avec
Perry King, Timothy Van Patten, Roddy Mac Dowall, Michael J. Fox, Lisa Langlois,
Merrie Lynn Ross
Chronique
sociale/Anticipation
94
minutes
Aka Class
of 1984
Edité
en DVD chez Seven sept
Distribué
en salles et en VHS par UGC Vidéo
Scénario
de Tom Holland
Musique
de Lalo Schiffrin
Chanson
« I am the future » interprétée par Alice Cooper
Budget :
4 300 000 dollars
Synopsis :
Toronto,
dans un futur proche aux années quatre-vingts…
Andy
Norris, une nouvelle recrue du lycée Lincoln, enseigne la musique ; lors
de son premier jour d’affectation il fait la connaissance de Terry Corrigan, le
professeur de biologie ; très vite, Norris constate que l’établissement
est composé de jeunes voyous pour la plupart incontrôlables…
Peter
Stegman fait partie de la bande la plus redoutée du lycée, il terrorise ses
camarades et se livre même à un trafic de drogues dures dans les toilettes du
bâtiment ; lors d’une altercation avec Norris, ce dernier est pris en
grippe par Stegman, qui le menace verbalement et vertement…
La
situation va aller crescendo et s’empirer, un ado se suicide en tombant d’un
drapeau hissé au ciel, Stegman se trouve mêlé à un réseau de prostitution de
mineures et manque d’égorger Arthur, un élève sans histoire, ainsi qu’une de
ses amies…
Fou
de rage, Norris se rend au domicile de Stegman et lui vandalise sa voiture
après avoir tenté d’amorcer un dialogue avec sa mère sans succès…
Corrigan
devient fou lorsque ses lapins sont mutilés atrocement…
Le
concert de fin d’année approche, Diane, la femme d’Andy, enceinte de trois mois
est alors violentée et violée par Stegman et ses sbires, introduits
fortuitement et illégalement au domicile de Norris !
Trop
c’est trop ! Un carnage innommable va avoir lieu !
Mon
avis :
ATTENTION
FILM MECHANT !
Sous
couvert d’une étude de mœurs et d’une chronique sociale, « Class 1984 »
se veut surtout une anticipation et une surexagération de la violence inhérente
dans les lieux scolaires d’outre Atlantique, visionnaire dans son fond mais
exacerbée dans sa forme, Lester sait très bien que la violence est un argument
marketing au cinéma et place la barre à un tel niveau que « Class 1984 »
outrage ses capacités narratives pour ne se consacrer qu’à une succession de
séquences chocs, certes au scénario habile et dynamique, mais qui pourra
rebuter car le film devient victime de ses limites, ne se cantonnant que dans l’outrance
et l’ultraviolence…
Ne
reculant devant aucune facilité, Lester pose les conditions d’un postulat assez
basique et manichéen et déchaine la montée en tension crescendo pour que celle-ci
explose dans une issue presque grotesque (les cordes se sont attachées toutes
seules au cou de Stegman ?), cette vulgarisation du « vouloir choquer »
par tous les moyens rend l’histoire certes très efficace mais à quoi bon s’entêter
dans cette barbarie ?
Malgré
ces réserves mineures, « Class 1984 » est calibré par une mise en
scène solide et une histoire prenante, on se prend immédiatement d’attachement
pour Norris (excellent Perry King) et le côté mystique de Corrigan
(exceptionnel Roddy Mac Dowall) donne de la consistance à son personnage…
Pour
les « méchants », Timothy Van Patten est bluffant et reste crédible
tout le temps, il allie la haine qu’on a pour lui avec un jeu d’acteur très
intelligent, terrorisant et glaçant mais toujours sûr de lui, l’antagonisme qu’il
a avec Perry King est très rude, presque viscéral…
Cette
plongée dans le microcosme de la délinquance (la pire existante :
prostitution, drogue, combats de rues, persécutions…) demeure réaliste (Lester
n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, un peu à la manière de William
Lustig) et le budget très conséquent du film permet de doter les séquences de
moments foudroyants (l’explosion de la voiture lors de la poursuite, le passage
gore avec la scie circulaire)…
Il y
a manifestement une grande application dans la mise en scène et l’ambiance qui
sort du visionnage de « Class 1984 » rappelle celle de films comme « Les
guerriers de la nuit », à la fois très intense et impressionnante et on ne
peut oublier cette expérience, ce qui justifie la qualification de film « culte »
pour « Class 1984 », un des précurseurs au niveau violence
cinématographique démocratisée pour son époque (on peut faire un parallèle avec
« Mad Max »)…
Tous
les cinéphiles de l’époque bénie des cassettes VHS aux vidéo clubs ont
forcément vu « Class 1984 » et le connaissent par cœur…
Cette
« nouveauté » pour le septième art fera rentrer ce film dans la
catégorie très fermée des « incontournables de l’ultra violence au cinéma »…
Un
mélange entre « The warriors », « Vigilante », « Graine
de violence » et « Orange mécanique » avec un côté revendiqué « punk
1977 » qui fait mouche, visionner ou revisionner « Class 1984 »
fait toujours l’effet d’une énorme claque !
Malgré
quelques réserves pour le fait que ce soit un film extrême, « Class 1984 »
demeure encore de nos jours mythique et incontournable et n’a pris aucune ride…
Note :
10/10
A Daniel
Aprin, Bruno Dussart, Philippe Chouvel, Bertrand Lesaffre, Pierre Bertrand,
Guillaume Mathieu, David Mutelet et Lionel Corso
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