DRACULA
CONTRE FRANKENSTEIN
de Tulio
de Micheli
1970
Espagne/Italie/Allemagne
Avec
Karin Dor, Paul Naschy, Michael Rennie, Craig Hill, Patty Shepard, Angel del
Pozo, Manuel de Blas, Ferdinando Murolo, Diana Sorel, Helga Geissler, Fajda Nicol
Aka Los
monstruos del terror
Fantastique
Co
réalisé par Hugo Fregonese
87
minutes
Edité
en DVD chez Artus films
Synopsis :
Une
ville d’Europe, début des années soixante- dix…
Le
docteur Odo Warnoff et son assistante, une superbe brune, sont en fait des
extraterrestres mandatés et guidés à distance par un alien qui se trouve aux
confins du cosmos, ce dernier leur a donné pour mission de détruire la planète
Terre et d’en annihiler tous les habitants…
Lors
d’une fête foraine, ils kidnappent une femme blonde nommée Ilona, qui leur
servira pour effectuer des expérimentations, notamment lors de tortures
mentales et soniques…
Warnoff,
enfermé dans un château, comprend qu’il doit réanimer et ressusciter des
monstres qui lui serviront d’appui pour dominer l’humanité…
Un
lycanthrope est lâché dans la ville et terrorise des prostituées, un vampire
sème la panique, une momie est exhumée et fait éclater au grand jour une
malédiction…
Waldemar
Daninski, le loup garou, refuse de suivre les directives de Warnoff et se rend
dans son laboratoire pour le tuer…
Pendant
ce temps, l’inspecteur Tobermann, un commissaire de police bourru et libidineux
tombe dans un piège et l’enquête patauge…
Un
combat final va mettre le laboratoire sens dessus dessous et le dénouement se
jouera à peu de choses, le matériel de Warnoff étant partiellement détruit…
Mon
avis :
Réalisé
en doublon par Hugo Fregonese et Tulio de Micheli, ce « Dracula contre
Frankenstein » à la sauce ibérique s’approprie les personnages du
bestiaire du cinéma fantastique de façon grossière et schématique, ici rien à
voir avec les films de la Hammer, la rigueur de la firme d’outre-Manche étant
totalement absente, les metteurs en scène bafouant complètement les codes
instaurés par leurs prédécesseurs pour accoucher d’un foutoir sans nom, certes
assez sympathique au départ mais mensonger et brouillon au final…
Au
bout d’un quart d’heure, le spectateur comprend qu’il s’est fait berner malgré
le gimmick de l’accroche, somme toute prometteuse, la production est vraiment
fauchée et les comédiens peu convaincants, seul l’illustre Paul Naschy parvient
à peu près à tirer son épingle du jeu…
Les
actrices sont toutes superbes et de Micheli l’a bien compris, axant donc les
atouts de leurs plastiques irréprochables pour racoler lors de séquences
impudiques, mais cela est bien maigre comme avantage et ne fait pas la qualité
première d’un film…
Le
scénario est d’une pauvreté consternante et les plans défilent sans trop de
logique, si bien qu’à la moitié du film on est perdus et pris de baillements
intempestifs…
Bâclé,
« Dracula contre Frankenstein » souffre de défauts inexcusables et
semble patauger dans la choucroute, les protagonistes y vont à la rame pour
rendre leur histoire crédible, mais celle-ci est déjà pipée dès le début à
cause d’un postulat improbable et qui ne tient pas la route…
Aux
atours néanmoins sympathiques et candides, « Dracula contre Frankenstein »
est un nanar qui vaut son pesant de cacahuètes et qui ne recule devant aucun
stratagème pour masquer son manque évident de moyens (le plan d’un avion et hop !
on est en Egypte pour exhumer la momie !)…
Génèse
d’un certain cinéma espagnol qui accèdera à son firmament quelques années plus
tard, « Dracula contre Frankenstein » a au moins le mérite de sa
franchise puisqu’il revendique clairement son ridicule en évitant la prétention,
autrement dit c’est grâce à cela qu’il évite la catégorie de « navet »
pour se cataloguer comme « nanar »…
Décalé
et rigolo, « Dracula contre Frankenstein », outre une mise en images
sommaire (les plans de la transformation de Waldemar en loup-garou où on voit
les sauts d’images lors de la mutation) pourra éventuellement faire passer un
bon moment aux moins exigeants d’entre vous…
Vous
avez aimé « Virus cannibale », « Robowar » ou « Les
rats de Manhattan » ? vous devriez vous poiler avec « Dracula
contre Frankenstein », on assiste ici à une pré Matteisation du nanar
européen, le tout mixé dans un gloubiboulga Hammer/Bava/classics Monsters d’Hollywood…
C’est
tout de même sacrément dispensable et uniquement obligatoire si vous
collectionnez en intégralité les DVD de la mythique maison d’éditions Artus
films…
Le
bonus du DVD avec l’interview de quarante minutes d’Alain Petit est lui, par
contre, phénoménal, on y apprend des tas d’anecdotes et Monsieur Petit connaît son
sujet comme personne !
« Dracula
contre Frankenstein » s’adresse donc avant tout aux connaisseurs…
Note :
4/10
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