Blue Holocaust
Aka Buio Omega aka Folie sanglante aka Bio Omega
De Joe D’amato
1980
avec Cinzia Monreale, Franca Stoppi
Synopsis :
Francesco, un jeune homme apparemment bien sous tous rapports, a une passion affirmée pour un loisir assez atypique : la taxidermie…
Suite à un rituel de malédiction orchestré par une sorcière, sa femme, Anna, se retrouve plongée dans un coma dépassé et décède…
Fou de douleur, Francesco décide d’exhumer son corps et de le conserver chez lui, dans une bâtisse bourgeoise, où ce dernier vit avec une gouvernante perverse et dominatrice…
Mais ce que Francesco ignore, c’est qu’il a été vu à la morgue injectant un sérum à sa défunte dulcinée et qu’un enquêteur a repéré son petit manège !
Comment cela va se dérouler ?
La folie meurtrière aura-t-elle une issue ?
Que cache la gouvernante, en fait éprise de Francesco ?
Critique :
Nous sommes indubitablement en présence du meilleur film de Joe D’amato.
Le bougre s’est surpassé en signant ce poème macabre et sincèrement morbide.
Il a su (comme par magie) illuminer son métrage d’une sobriété déconcertante via une exploitation des décors, que l’on aurait insoupçonné de sa part, si l’on se réfère en mémoire à ses autres œuvres, le plus souvent tournées « à l’arrache » et souvent bâclées !
Ici, un réel sens du détail, déconcertant et servi par un scénario imparable, calculé, aux enchainements faisant preuve d’une réelle implication et qui, au final, laisse le spectateur hypnotisé et hagard.
Les comédiens (tous excellents) font preuve d’une transcendance dans leurs rôles et se révèlent épatants, habités par la folie régnant et baignant dans une ambiance déjantée, putrescente et nauséeuse.
L’érotisme sous jacent imprègne de bout en bout « Blue Holocaust » mais n’en oublie pas, pour autant, de sublimer un thème rarement employé au cinéma : la nécrophilie.
Bouleversant les codes de ses prédécesseurs, D’amato parvient à insuffler une combinaison de séquences chocs, traumatiques et glauquissimes, avec une classe rare et frontale…
Un véritable régal où l’ennui est absent et où le malaise est légion, un peu comme un basculement à 360 degrés dans l’horreur la plus ultime, une plongée aveugle dans la fange et dans un univers abstrait, point d’orgue tourmenté et obnubilant, mais revêtu du plus grand raffinement.
Une superbe approche du cinéma Italien quand il était en apothéose, au même titre que « Salo ou les 120 jours de Sodome » de Pasolini ou « Semaforo Rosso » de Bava, une expérience insensée et sensationnelle qui ravira les fans d’extrême, le tout mixé avec un talent gracile et épuré.
Un bien beau témoignage, relique d’un genre aujourd’hui disparu, mais qui hantera encore longtemps l’inconscient de ceux qui l’auront visionné.
Je dédicace cette critique à mon ami Bruno Dussart et à ma petite chienne Ursa, partie prématurément le mercredi 13 octobre 2010 que je garde éternellement dans mon cœur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire