De John Mac Naughton
1990
Avec Michael Rooker, Tom Towles
Le parcours barbare d’un serial killer dans l’Amérique des années 80, ses meurtres, ses rencontres, sa vie… tout est relaté de A à Z.
L’enfance avec une mère givrée qui le travestissait lors de ses ébats amoureux, le meurtre plus tard de sa génitrice, sa rencontre avec Otis et sa sœur Becky, le tout entremêlé de crimes, le plus souvent gratuits, dans un éclair foudroyant d’ultra violence cathartique, où le sordide n’a d’égale que la cruauté !
John Mac Naughton délivre une oeuvre électrisante mais ne prend jamais parti pris dans le déroulement de cette odyssée putride et nauséabonde, mettant en exergue le parcours d’Henry Lee Lucas, célèbre tueur en série américain…
A aucun moment une once d’humour, froid, clinique et désabusé, Mac Naughton emploie le principe du « je montre tout » et met le spectateur devant le fait accompli.
« Henry, portrait of a serial killer » est le film qui va le plus loin dans la violence et dans le réalisme, ni grandiloquence, ni compassion, ni pitié…
On sort de là groggy, avec un grand malaise, presque l’envie de vomir, tétanisé et déboussolé.
Les comédiens (tous excellents) jouent sans ambiguïté et s’apparentent presque à des quidams que l’on pourrait rencontrer dans la rue.
L’atmosphère crépusculaire des scènes de nuit renforcent le côté glauque et lugubre de ce qu’il faut bien nommer un « monstre du film de tueurs en série », peu de plans gore mais une réelle ambition pour Mac Naughton d’aller plus loin dans les limites instaurées par le genre, au même titre que « Maniac » et « le Silence des agneaux », à la différence près qu’»Henry » a un aspect plus underground encore !
Une plongée dans l’innommable, déconcertante et dégoutante avec des scènes de nécrophilie suggérée et un viol incestueux très dur, à prendre avec d’immenses réserves, ce qui justifie pleinement l’interdiction du film pendant de nombreuses années sur le sol tricolore…
Un film qui explose les bornes de la sanité, unique en son genre et jusqu’au jour d’aujourd’hui inégalé !
Eclaboussant les conventions de manière sordide et calculée, « Henry serial killer » reste l’un des 10 pires films, faisant passer les métrages de Ferrara pour des bluettes.
Il laissera une empreinte irréversible dans la rétine médusée du spectateur qui osera s’y aventurer…
A voir avec d’énormes précautions et réservé à un public averti !
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