David Cronenberg
Canada
1981
avec Michael Ironside, Jennifer O’ Neill
Synopsis :
Le monde est composé d’une poignée de gens qui ont une particularité, ce sont des « scanners », c'est-à-dire qu’ils peuvent contrôler directement par leur force, leur pensée et la force de leur pensée d’autres êtres humains, le tout à distance…
Certains sont inoffensifs mais d’autres dangereux, terriblement dangereux et leurs funestes desseins sont ni plus ni moins de dominer le monde via leur pouvoir maléfique et despotique !
Un homme scanner et une femme de la même identité se voient contraints via un savant de renommée mondiale de contrer un industriel qui a déjà annihilé nombre de personnes autour de lui…
Dans leur quête effrénée de faire triompher le bien du mal, ils sont aidés par leurs pouvoirs spectraux et paranormaux mais, de surcroît, ils doivent faire preuve de ténacité et d’inventivité, eu égard à la coriacité de leur adversaire…
Un combat sans merci doublé d’une course contre la montre est désormais jeté et nul n’en connaît l’issue !
Ce que j’en pense :
Premier véritable film « non underground » de Cronenberg datant de 1981 est la symbiose encore latente des obsessions inhérentes au metteur en scène…
S’appuyant avec virtuosité sur un postulat passionnant et malicieux, il arrive à faire le possible avec l’impossible, transcendant les fantasmes neurotiques de chacun en « outil- arme » la plus efficace et la plus annihilatrice !
Respectant parfaitement les conventions du film fantastique alors dans une période faste (le début des années 80) Cronenberg plonge le spectateur dans un spectacle visionnaire, diabolique et malignement orchestrée, prétexte à des scènes d’action faisant la part belle aux effets « gore », comme sorties de nulle part ! (en témoigne cette prodigieuse explosion de tête).
18 ans avant le premier « Matrix », Cronenberg sonde l’amorce d’idée de l’humain contrôlant la « matrice » de l’ordinateur via un simple téléphone.
Précurseur d’un cinéma fantastique avant-gardiste et hautement novateur, le réalisateur met en corrélation la machine, la pensée et l’être humain de façon linéaire, souple et maîtrisée à l’extrême !
Les comédiens parfaitement impliqués rendent l’œuvre tout à fait intéressante et prenante, les décors sont superbes et la magie opère dès les premières minutes du métrage…
Considéré à juste titre comme une pièce maîtresse du cinéma canadien, « Scanners » se savoure avec un plaisir certain et son audace indéniable pour l’époque en fait un pur régal, clef de voûte du genre auquel il s’apparente !
Immanquable, grandiose et cathartique !
9.5/10
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