dimanche 9 octobre 2016

La fiancée de Frankenstein de James Whale, 1935

LA FIANCEE DE FRANKENSTEIN
de James Whale
1935
Etats Unis
avec Boris Karloff, Elsa Lanchester, Colin Clive, Ernest Thesiger, Valérie Hobson, Una  O’Connor
Fantastique de haut niveau
71 minutes
aka Bride of Frankenstein
Synopsis :
Lord Byron est en compagnie d’un ami à lui, Percy Shelley, et de sa femme Mary, il y a un terrible orage dehors ; Mary est écrivaine, elle décide de conter à ses hôtes la suite de l’histoire de Frankenstein et de la créature qu’il a créée…
Le film démarre là où s’était arrêté le précédent opus, le monstre semble avoir été tué par les villageois mais, enfoui dans les sous- sols des décombres, il s’en sort…
Victor Frankenstein, son créateur, doit épouser la belle Elizabeth, sa promise, mais un mystérieux médecin, le docteur Septimus Pretorius, vient l’alerter un soir que la créature est revenue !
Le monstre trouve refuge chez un homme aveugle qui lui donne l’hospitalité, il est pourchassé par la police et des villageois vindicatifs qui veulent le tuer…
Pretorius veut convaincre Victor de créer une « compagne » au monstre ; pour se faire il fait enlever Elizabeth, contraignant Victor Frankenstein à le seconder pour la création de la « fiancée » du monstre…
Celle-ci « vient au monde », lorsqu’elle voit le monstre de Frankenstein elle pousse un hurlement, apeurée !
Elizabeth restera t-elle en vie et retrouvera t-elle Victor ? Pretorius accomplira t-il son souhait ?
Il semble que la créature ait retrouvé un semblant d’humanisme durant ses péripéties, deviendrait-elle « humaine » ?
Mon avis :
Deuxième film de « Frankenstein » sous la bannière « Universal classic monsters », « La fiancée de Frankenstein » est considéré comme le plus grand film fantastique d’avant-guerre de tous les temps, on peut même le placer au même rang que des films comme « Citizen Kane » tant James Whale parvient à atteindre un niveau au sommet du septième art qui restera indélébile pendant des décennies ; on est un quart de siècle avant le déferlement des films de la Hammer, et Whale donne une approche inédite et avant-gardiste au mythe de la créature de Frankenstein qu’aucun autre metteur en scène n’a pu atteindre, même encore de nos jours…
James Whale donne un visage au monstre qui le rend humain, un peu comme Tod Browning avait fait pour « Freaks, la monstrueuse parade », il invente une facette du personnage de Frankenstein qui en fait une icône et l’idée d’y rajouter une « compagne », un élément féminin tient du miracle…
Graphiquement, le film est magnifique et incroyable de picturalité (les ombres des villageois dans le ciel ténébreux, le château figé avec son sommet qui culmine, les décors, les paysages, le début hallucinant avec les sous-sols), la séquence avec l’homme aveugle est splendide et l’affect qui y est transmis nous provoque des larmes, tout comme la créature, Karloff est bouleversant, on se pince pour se demander si on ne rêve pas !
Extrêmement moderne dans sa conception et dans le déroulement des plans, « La fiancée de Frankenstein » amène une nouvelle dimension, une nouvelle approche au film fantastique dotant son bestiaire de monstres d’un relief si important qu’il semble sortir d’un onirisme incroyable, très peu de réalisateurs peuvent arriver à un niveau si élevé, la grâce et l’illumination que l’on éprouve lors du visionnage de « La fiancée de Frankenstein » en deviennent presqu’irréelles…
Témoignage et reflet de tout un pan du cinéma fantastique, « La fiancée de Frankenstein » explose les barrières du cinéma conventionnel pour s’ériger comme un chef d’œuvre absolu tous genres réunis, l’aura dégagée par ce film sidère autant qu’il impressionne et le plaisir que l’on éprouve en le regardant est orgasmique, nous sommes transportés en état d’apesanteur pendant une heure et quart et tous les ingrédients sont réunis, que ce soit l’émotion, l’effroi, la fascination ou l’illusion, ce film est MAGIQUE, tout simplement…
Accessible à tous les publics et véritable leçon de cinéma, « La fiancée de Frankenstein » est un monument du septième art qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie, peu d’autres œuvres ont pu atteindre le summum et la quintessence comme celui-ci…
Indélébile, immortel et intemporel…

Note : 10/10





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