LES
RAISINS DE LA MORT
de Jean
Rollin
1978
France
Avec
Jean-Pierre Bouyxou, Jean Rollin, Brigitte Lahaie, Marie-Georges Pascal, Serge
Marquand, Félix Marten
Fantastique
90
minutes
DVD
édité chez LCJ
Blu
ray édité chez Redemption vidéo
Titre
américain : Grapes of death
Synopsis :
Dans
les Cévennes, années soixante-dix…
Elisabeth
et Brigitte, son amie, sont dans un train ; Elisabeth doit rejoindre son
petit ami qui est viticulteur, il s’appelle Michel ; alors que le train s’arrête,
un mystérieux individu s’introduit dans la rame et agresse puis tue Brigitte,
Elisabeth a le temps in extremis de fuir…
La
jeune femme est paniquée et après avoir couru pendant des heures, elle arrive
chez Lucien, un vieil homme qui vit avec sa fille Antoinette, il semble que les
habitants de cette région aient été contaminés par un pesticide radioactif
transmis dans les vignes alentour…
Echappant
une nouvelle fois à la mort, Elisabeth rencontre Lucie, une jeune fille aveugle, elle recherche
Lucas, son mari…
Petit
à petit, les villageois zombifiés et avides de meurtres, envahissent le patelin !
Seuls
Paul et Pierre, deux hommes non contaminés car ils n’ont pas consommé de vin,
viendront à bout des zombies, à renfort de coups de chevrotine et de dynamite !
Ayant
mis à l’abri Elisabeth, Paul et Pierre pensent être tirés d’affaire, c’est
alors qu’Elisabeth retrouve Michel, il semble être contaminé, lui aussi !
Mon
avis :
« Les
raisins de la mort » est un film très important dans la carrière et la
filmographie de Jean Rollin pour trois raisons, tout d’abord, c’est le premier
film du Maitre qui obtient une production digne de ce nom car il est financé
par un homme d’affaires (Claude Guedj) qui a mis des moyens financiers très
conséquents pour le tournage, secundo, « Les raisins de la mort »
inaugure le gore chez Rollin dans des séquences vraiment sanguinolentes, chose
jamais vue dans ses précédents films et enfin, tertio, c’est le tout premier
film de zombies référencé en France !
Rollin
ne s’en cache pas, il voulait surfer sur la vague des « zombies movies »
comme « Dawn of the dead » de Romero et même sur les films de morts
vivants ibériques légendaires d’Amando de Ossorio, par conséquent, le résultat
est spectaculaire et ouvre un pan nouveau dans la longue carrière de Rollin,
déjà bien entamée et surtout axée sur le vampirisme…
Rollin
n’occulte pas, cependant, ce qui fait sa marque de fabrique, il CULTIVE
TOUJOURS LA POESIE DE L’ERRANCE avec des plans séquences magnifiques qui
témoignent d’un onirisme et d’un charme capiteux dont lui seul a le secret, le
résultat est unique et Rollin, même en changeant la trame de ses histoires,
parvient à faire du Rollin quoiqu’il advienne !
Au
niveau interprétation, un soin plus affirmé qu’à l’accoutumée est flagrant dans
la direction des acteurs, Rollin s’est beaucoup plus appliqué et nous gratifie
même de séquences parlées par une seule personne en plan fixe, on sent qu’il n’a
pas bâclé son film, contrairement à d’autres de ses œuvres à la qualité moindre
qu’ici…
On
peut même dire que « Les raisins de la mort » est son meilleur film
avec « La nuit des traquées » tourné un an auparavant…
On a
le plaisir érotomane de retrouver la belle Brigitte Lahaie, qui, bien sûr, n’hésitera
pas à dénuder sa belle poitrine, sa présence étincelante donne une bonification
au métrage constitué de comédiens tous inconnus…
Toujours
quand même assez pervers (le passage avec le vieux Lucien qui arrache le
chemisier de sa fille et lui plante une fourche dans le thorax, -fallait oser,
Rollin y a mis les coudées franches !-)
et avec des maquillages ultra dégueux (un mélange de sauce tomate, de jaune d’œuf
et de crème anglaise séchée pour mettre en exergue les plaies des irradiés), « Les
raisins de la mort » est réellement extrême dans sa conception et dans l’atmosphère
qu’il déploie et ici Rollin n’opte pas pour un happy end mais pour un final
créant le malaise…
Il
prouve une nouvelle fois qu’il sait se distinguer des autres réalisateurs de
bis et forge son idée du cinéma de manière magistrale, loin des stéréotypes…
Les
fans de « Zombie » ou de « La nuit des morts vivants »
seront comblés par « Les raisins de la mort » qui en est une
déclinaison européenne, avec des paysages et des vieilles pierres très bien mis
en valeur…
Plus
tonifié que dans les précédents films de Rollin, « Les raisins de la mort »
garde un rythme soutenu du début à la fin…
Un
régal…
Note :
9/10
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