LA
MAISON QUI TUE
de Peter
Duffell
1971
Aka The house that dripped blood
Grande
Bretagne
Avec Christopher Lee, Peter Cushing,
Ingrid Pitt, Jon Pertwee, Denholm Elliott, Joanna Dunham, Nyree Dawn Porter,
John Bryans
97
minutes
Film
fantastique à sketches/film de demeures
Une
production Amicus
Scénario
de Robert Bloch
Edité
en DVD chez Bach films
Synopsis :
Grande
Bretagne, banlieue londonienne, début des années 70…
L’inspecteur
Holloway est missionné par Scotland Yard pour élucider une série de meurtres
qui ont tous pour points communs une maison bourgeoise que l’agent foncier A.J.
Stoker fait visiter à diverses personnes potentiellement acheteuses de ce bien
immobilier…
Charles
Hillyer, un écrivain de nouvelles fantastiques, pris par l’atmosphère régnant
dans le lieu, aperçoit un des personnages de son roman par des flashs
hallucinatoires…
Philip
Grayson, un sexagénaire veuf, voue un culte à une statue de cire repérée dans
un musée ; Neville Rogers, un de ses anciens amis, lui rend une visite
inopinée et a une attitude étrange envers Grayson, tout ceci étant lié à la
fameuse statue…
John
Reid, le père d’une fillette mystérieuse, s’installe dans la bâtisse et emploie
Ann Norton, une baby sitter préceptrice pour donner des cours à la bambine,
très vite, la jeune femme va se rendre compte que John Reid cache un terrible
secret lié, entre autres, à la sorcellerie…
Paul
Henderson, un comédien notoire de films d’épouvante assistée de sa conquête
féminine du moment, la superbe Carla Lynd, doit tourner un film, « Bloodsuckers»,
mécontent des vêtements proposés par l’accessoiriste, il se rend dans une
boutique où il achète une cape de vampire, cette dernière va lui causer de
nombreux troubles lui entrainant un destin funeste…
Le
film se clôt lorsque Holloway décide de percer le mystère et se rend dans la
maison, puis découvre un caveau dans le sous-sol !
Mon
avis :
Firme
« cousine » de l’illustre Hammer Films, Amicus réalise ici une de ses
meilleures productions allant même à surpasser certaines œuvres élaborées par
sa concurrente, « La maison qui tue » est un métrage d’épouvante
magistral qui fera date dans le cinéma fantastique d’outre-Manche, bénéficiant
d’une réalisation très soignée et d’une application scénaristique exemplaire…
Composé
de quatre segments et d’un prologue et d’un épilogue, « La maison qui tue »
emprunte et élabore des thématiques du cinéma d’horreur (la sorcellerie, la
fillette possédée, le musée de cire, le serial killer étrangleur, le
vampirisme) en y intégrant le point d’orgue, la clef de voûte de la « demeure »,
à l’instar de films comme « La maison des damnés » de John Hough ou
même préfigurant « Amityville » tourné huit années plus tard…
Non
seulement l’histoire tient en haleine le spectateur, instantanément immergé
dans le film, mais l’on assiste à de savoureux numéros d’acteurs par des cadors
du genre (Christopher Lee, Peter Cushing et la sublime Ingrid Pitt, excusez du
peu…)…
La
deuxième saynète (celle du musée de cire) comporte des plans et des idées
proches du cinéma latin avec des éclairages bavaiens et une mise en image qui n’est
pas sans évoquer « Les trois visages de la peur » (notamment « La
goutte d’eau »)…
D’une
mise en scène à la fois axée sur l’ambiguïté situationnelle et faisant la part
belle à des effets techniques irréprochables (pléthore d’utilisations de
miroirs) mais aussi une exploitation des décors hors de la maison (un étang
situé à proximité renforce le côté poétique et sombre de l’histoire), « La
maison qui tue », outre le fait de faire passer un somptueux moment au
spectateur, possède ce charme inné aux productions de l’époque et renvoie à la
légende du cinéma britannique gothique, tirant son épingle du jeu par rapport
aux films américains et parvenant à imprégner une grâce, une ambiance comme
seuls les britanniques savaient faire…
Succulent,
exquis et baroque, « La maison qui tue » est un pur délice…
Note :
10/10
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