LE
MARGINAL
De Jacques
Deray
France
1983
Avec
Jean Paul Belmondo, Henry Silva, Tcheky Karyo, Pierre Vernier, Jean Claude
Dreyfus, Carlos Sotto Mayor
Policier
burné
97
minutes
Dialogues
de Michel Audiard
Scénario
de Jacques Deray et Jean Herman
Edité
par René Château et en dvd par Studiocanal
Musique
d’Ennio Morricone
Synopsis :
Marseille,
début des années 80…
Philippe
Jordan, un inspecteur de police a des méthodes pour le moins musclées et
expéditives qui attirent les foudres de sa hiérarchie, lors d’une
interpellation en pleine mer où il risque sa vie, il jette deux cents kilos de
cocaïne dans l’océan…
Un
des indicateurs de Jordan est retrouvé mort dans son appartement afin de le
discréditer, c’est un stratagème de Sauveur Mecacci, son ennemi juré et
trafiquant notoire…
De
retour à Paris, dans un commissariat du dix-neuvième arrondissement sous les
ordres de l’inspecteur Rojinski et dans la banlieue proche d’Aubervilliers, Jordan
retrouve un de ses anciens amis, Francis Pierron, qui est gérant d’une salle de
boxe…
Menacé
par Mecacci, Francis est abattu pour un trafic de machines à sous !
Jordan
s’attache à une prostituée, Livia Maria
Dolores, et afin de mener à bien son enquête, n’hésite à fréquenter les
quartiers chauds de la capitale afin d’obtenir des informations pour coincer
Mecacci…
Ses
pérégrinations le mènent à un certain Freddy le chimiste mais Antonio Baldi, un
sbire de Mecacci lui tend un piège avec pour unique but de le faire abattre !
Mon
avis :
Avec
« Le marginal » on est en plein dans la période « Toc, toc,
badaboum !» de Bébel et l’acteur s’en donne et nous en donne à cœur joie
en faisant un numéro imparable de flic musclé et testostéroné via des cascades
impressionnantes et des bagarres « pif ! paf ! » sans fioritures
où les trois quarts des décors sont démolis (la scène du restaurant laisse
hilare)…
Il y
a le « méchant » qui a vraiment la « gueule » du méchant
(Henry Silva, un vieux briscard du cinéma rital s’y emploie avec froideur et
efficience), les personnages secondaires bien trempés mais jamais caricaturaux
(les débuts de Tchéky Karyo, Jean Claude Dreyfus en travesti et la belle Carlos
Sotto Mayor, femme de Bébel à l’époque) et la poursuite en Ford Mustang comme
hommage au film « Bullitt » (Steve Mac Queen décéda trois ans avant
le tournage du « Marginal »)…
Rien
n’est épargné au spectateur : que ce soit les bars gays (avec le « carré
d’as »), les repaires de toxicomanes, les coins de prostitution ou les
squatts d’immigrés sans papiers, Deray n’y va pas de main morte et passe en
revue tous les recoins mal famés de la capitale…
Une
vraie carte postale, témoignage d’un certain cinéma hexagonal populaire avec l’appui
d’Audiard aux dialogues, ce qui bonifie, bien entendu, le charme du métrage et
permet d’y insérer un humour décalé aux séquences avec des répliques
fracassantes qui font mouche à chaque fois…
Niveau
action, on a un Bébel au zénith de sa forme physique avec des passages vraiment
casse gueule, c’est peut être un de ses films les plus risqués sur le plan de
ses cascades (le début avec le hors-bord et l’hélicoptère est monstrueux,
calculé au centimètre près et ayant pu être fatal pour l’acteur !)…
On
passe un excellent moment de cinéma, dépaysant, vigoureux, tonique et savoureux
et cela permet de revoir l’aspect des années 80 en France pour ceux qui n’étaient
pas nés à l’époque ou qui n’avaient pas vécu cette période bénie…
Belmondo
sait allier le côté populaire avec la qualité d’un scénario et combine cette
cuisine en y ajoutant une dynamique et une sympathie instantanées, très peu d’acteurs
français ont compris et fait fonctionner cette recette au cinéma et le succès
est amplement mérité, chacun de ses films engrangeant des millions d’entrées au
box-office !
Un
pur régal !
Note :
8.5/10
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