vendredi 8 mai 2015

LE MARGINAL de Jacques Deray, 1983

LE MARGINAL
De Jacques Deray
France
1983
Avec Jean Paul Belmondo, Henry Silva, Tcheky Karyo, Pierre Vernier, Jean Claude Dreyfus, Carlos Sotto Mayor
Policier burné
97 minutes
Dialogues de Michel Audiard
Scénario de Jacques Deray et Jean Herman
Edité par René Château et en dvd par Studiocanal
Musique d’Ennio Morricone
Synopsis :
Marseille, début des années 80…
Philippe Jordan, un inspecteur de police a des méthodes pour le moins musclées et expéditives qui attirent les foudres de sa hiérarchie, lors d’une interpellation en pleine mer où il risque sa vie, il jette deux cents kilos de cocaïne dans l’océan…
Un des indicateurs de Jordan est retrouvé mort dans son appartement afin de le discréditer, c’est un stratagème de Sauveur Mecacci, son ennemi juré et trafiquant notoire…
De retour à Paris, dans un commissariat du dix-neuvième arrondissement sous les ordres de l’inspecteur Rojinski et dans la banlieue proche d’Aubervilliers, Jordan retrouve un de ses anciens amis, Francis Pierron, qui est gérant d’une salle de boxe…
Menacé par Mecacci, Francis est abattu pour un trafic de machines à sous !
Jordan s’attache à une prostituée,  Livia Maria Dolores, et afin de mener à bien son enquête, n’hésite à fréquenter les quartiers chauds de la capitale afin d’obtenir des informations pour coincer Mecacci…
Ses pérégrinations le mènent à un certain Freddy le chimiste mais Antonio Baldi, un sbire de Mecacci lui tend un piège avec pour unique but de le faire abattre !
Mon avis :
Avec « Le marginal » on est en plein dans la période « Toc, toc, badaboum !» de Bébel et l’acteur s’en donne et nous en donne à cœur joie en faisant un numéro imparable de flic musclé et testostéroné via des cascades impressionnantes et des bagarres « pif ! paf ! » sans fioritures où les trois quarts des décors sont démolis (la scène du restaurant laisse hilare)…
Il y a le « méchant » qui a vraiment la « gueule » du méchant (Henry Silva, un vieux briscard du cinéma rital s’y emploie avec froideur et efficience), les personnages secondaires bien trempés mais jamais caricaturaux (les débuts de Tchéky Karyo, Jean Claude Dreyfus en travesti et la belle Carlos Sotto Mayor, femme de Bébel à l’époque) et la poursuite en Ford Mustang comme hommage au film « Bullitt » (Steve Mac Queen décéda trois ans avant le tournage du « Marginal »)…
Rien n’est épargné au spectateur : que ce soit les bars gays (avec le « carré d’as »), les repaires de toxicomanes, les coins de prostitution ou les squatts d’immigrés sans papiers, Deray n’y va pas de main morte et passe en revue tous les recoins mal famés de la capitale…
Une vraie carte postale, témoignage d’un certain cinéma hexagonal populaire avec l’appui d’Audiard aux dialogues, ce qui bonifie, bien entendu, le charme du métrage et permet d’y insérer un humour décalé aux séquences avec des répliques fracassantes qui font mouche à chaque fois…
Niveau action, on a un Bébel au zénith de sa forme physique avec des passages vraiment casse gueule, c’est peut être un de ses films les plus risqués sur le plan de ses cascades (le début avec le hors-bord et l’hélicoptère est monstrueux, calculé au centimètre près et ayant pu être fatal pour l’acteur !)…
On passe un excellent moment de cinéma, dépaysant, vigoureux, tonique et savoureux et cela permet de revoir l’aspect des années 80 en France pour ceux qui n’étaient pas nés à l’époque ou qui n’avaient pas vécu cette période bénie…
Belmondo sait allier le côté populaire avec la qualité d’un scénario et combine cette cuisine en y ajoutant une dynamique et une sympathie instantanées, très peu d’acteurs français ont compris et fait fonctionner cette recette au cinéma et le succès est amplement mérité, chacun de ses films engrangeant des millions d’entrées au box-office !
Un pur régal !

Note : 8.5/10







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