SURVIVANCE
De Jeff
Lieberman
Etats-Unis
1981
Aka Just before dawn
Avec George Kennedy, Gregg Henry, Chris
Lemmon, Deborah Benson
93
minutes
Musique
de Brad Fiedel
Slasher
de haut niveau
Synopsis :
Une
région montagneuse des Etats-Unis, au début des années 80…
Cinq
amis, Warren, Constance, Jonathan, Megan et Daniel entreprennent de faire du
camping sauvage dans une contrée isolée, au milieu de paysages magnifiques…
Un
homme, un prêtre alcoolique, se fait agresser dans un vicaire en ruine situé en
plein milieu de la forêt, il tombe inopinément sur le camping-car des cinq
jeunes et les supplie de l’emmener avec eux, ce qu’ils refusent…
Une
famille de dégénérés rôde dans cette campagne et va faire l’enfer aux campeurs,
en les harcelant avec un unique but : les tuer !
Les
jeunes, d’abord insouciants, devront avoir les nerfs solides pour se dépêtrer
de ce cauchemar, d’autant que la nature hostile et impénétrable ne sera pas
favorable pour les aider…
Un
long calvaire semé d’embûches s’amorce…
Mon
avis :
Il
existe des films qui bonifient le genre auquel ils s’apparentent par leur
force, leur charisme et l’aura qu’il dégage irrémédiablement, on peut dire
aisément que « Survivance » se range dans cette catégorie, en liaison
avec le slasher, mais en y imputant une telle vision immersive, une telle grâce
et un tel talent dans l’insolite que le spectateur s’imprègne instantanément
dans le métrage et ce, dès les premières secondes…
Tout
est configuré pour exercer une fascination, en partie due à la beauté des
paysages et à la sensation d’étouffement lors des séquences nocturnes, le
sentiment de « piège » irradie aussi bien les protagonistes du film
que le spectateur, pris en tenailles dans un long cauchemar stressant et
délicieux en même temps…
L’aspect
de géméléité consanguine rajoute un degré dans l’horreur et amplifie le malaise
provoqué, exactement comme dans des films comme « La colline a des yeux »,
« Tourist trap » ou plus récemment « Wolf creek », les références
sont nombreuses mais « Survivance » se démarque en sortant du lot
pour imposer sa patte, son style savoureux inhérent aux chefs d’œuvre du
survival américain, sa filiation directe est bel et bien le « Délivrance »
de John Boorman…
La
neutralité des personnages principaux fait que l’on n’a pas envie de les voir
se faire zigouiller, à contrario de la saga des « Vendredi13 » avec
ses jeunes débiles et peu attrayants, ici on suit le déroulement de l’histoire
sans parti pris grâce à une mise en scène intelligente de la part de Lieberman,
qui évite les raccourcis et la facilité, souvent employée dans les slashers de
cette époque…
Son
film se rapproche plus de films comme « Unhinged » ou même de « Psychose »
que des succédanés horrifiques qui florissaient à la pelle dans le cinéma
américain des eighties, plombés par la vénalité et la réalisation faite à la va-vite…
Non
seulement « Survivance » est une grande réussite mais, outre le fait
de passer un bon moment, il arrive à revigorer le genre du slasher en étant
INSOLITE, c’est exactement le terme qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai
achevé le visionnage…
Sous
couvert d’un style, « Survivance » le réinvente totalement, effaçant
les codes pour les récréer lui-même, sans besoin de quiconque…
Imparable
et ayant bâti le renouveau d’un cinéma balbutiant et victime d’embolies
stylistiques dès sa naissance, « Survivance » est un film qu’il faut
voir impérativement, tout vient de ce film magistral qui redonna ses lettres de
noblesse au slasher…
Note :
10/10
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