samedi 30 mai 2015

Le professionnel de Georges Lautner, 1981

LE PROFESSIONNEL
de Georges Lautner
1981
France
Avec Jean Paul Belmondo, Robert Hossein, Cyrielle Claire, Bernard Pierre Donnadieu, Jean Desailly, Elisabeth Margoni
Policier politique
107 minutes
édité par René Château
Dialogues de Michel Audiard
Musique d’Ennio Morricone
Budget : 20 millions de francs
Nombre d’entrées au box office : 5 200 000
Synopsis :
Début des années 80…
Joss Beaumont est un agent infiltré des services secrets français dans un pays d’Afrique, le Malagawi, il a pour mission de tuer le président Njala, un dangereux dictateur qui règne dans la terreur et qui opprime la population…
N’arrivant pas à ses fins, Joss est convoqué à un tribunal et condamné aux travaux forcés ; il parvient à s’échapper et, après deux années de bagne, revient sur Paris avec la ferme intention de se venger des commanditaires qui l’ont piégé…
Que ce soit en plus haut lieu ou dans la police avec le redoutable inspecteur Rosen, Beaumont va élaborer un plan pour retrouver et éliminer ceux qui l’ont trahi…
Jeanne Beaumont, sa femme, l’aide dans ses démarches et est violentée par Farges, un policier zélé…
Alice, la maitresse de Joss et l’instructeur Picard, un des seuls qui a cru en lui, ne pourront enrayer la folie destructrice de Joss qui n’aura qu’une lubie : tuer le président Njala lors de son séjour en France, pour se faire il se rend clandestinement dans le château où celui-ci a élu temporairement domicile…
Une traque s’amorce avec Rosen, déterminé à liquider Joss et la pression politique qui s’accentue…
Mon avis :
Polar politique de la grande époque des années 80, « Le professionnel » met en exergue un Bébel comme d’habitude survitaminé et joue sur la thématique « FranceAfrique » astucieusement, la combinant comme prétexte à l’histoire, ce qui servira de levier à la cohérence de l’intrigue…
Le casting féminin est de très grande qualité et Lautner apprécie de mettre en valeur la plastique de ses actrices, ce qui semble être en contraste avec l’histoire, plutôt sombre voire nihiliste, et les flics passent tous pour des salopards, sauf quelques-uns comme l’instructeur Picard ou la belle Alice Ancelin, mais les « pourris » semblent plus déterminés que jamais, oscillant dans l’indifférence totale pour Joss/Bébel, traité comme une brebis galeuse, alors qu’il aurait être réhabilité comme héros de la nation…
Rosen offre un rôle à contre-emploi à Robert Hossein, excellent acteur qui n’a plus rien à prouver, et le « duel » avec Belmondo rappelle ceux des films de Sergio Leone, amplifié et sublimé par la magnifique partition d’Ennio Morricone, son compositeur attitré, dans une séquence à la fois intense et pesante…
Lautner appuie et insiste sur le côté solennel de son métrage en y distillant malgré tout des trouvailles humoristiques (les clochards, la prostituée, la scène du bar) où Bébel s’en donne une nouvelle fois à cœur joie dans la distribution de mandales, avec la plus-value des répliques de Michel Audiard en prime…
L’issue du film avec « le règlement de comptes » dans le château de Maintenon en Eure et Loir (et non Rambouillet comme stipulé dans le film par commodité) donne un goût amer au spectateur mais parachève une histoire riche en rebondissements et très subtile dans sa manière et sa progression scénaristique…
Anticonformiste jusqu’à son dénouement, « Le professionnel » offre à Belmondo un de ses plus beaux et meilleurs rôles, le public ne s’y méprenant pas, le film fut un immense succès…

Note : 9/10







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