OTHELLO
d’Orson
Welles
1952
Etats-Unis
Avec
Orson Welles, Suzanne Cloutier, Micheal Mac Liammoir, Robert Coote, Hilton
Edwards, Fay Compton
91
minutes
Décors
d’Alexandre Trauner
Edité
en blu ray chez Carlotta films
D’après
l’œuvre de William Shakespeare
Synopsis :
Au
sein des doges vénitiennes, Othello dit le Maure de Venise, un membre éminent
de la garde militaire du sénateur Barbantio, tombe raide amoureux de sa fille,
la sublime Desdémone, et l’épouse sur le champ…
Iago,
un des lieutenants d’Othello, est jaloux de ce mariage et colporte dans tout
Venise des rumeurs méchantes et infondées pour faire casser et plier le couple,
Barbantio en est informé à vitesse grand V et commence à douter de l’honnêteté
d’Othello…
Iago
fomente un piège machiavélique pour faire capoter la confiance qu’avait Othello
en Desdémone, il organise un complot pour faire passer la belle comme
adultérine…
Un
mouchoir qu’Othello avait offert comme cadeau de noces à Desdémone se perd et
est retrouvé sur un autre homme…
Naïf,
Othello gobe tout le stratagème et violente Desdémone avant de l’étrangler sur
un lit, lit qui sera son linceul…
Voulant
mettre fin à ses jours, Othello décède à son tour…
La
tragédie se clôt par une veillée funèbre, que l’on aura vue en prologue du film…
Mon
avis :
Palme
d’or au festival de Cannes en 1952, « Othello » est le témoignage de
la quintessence du cinéma créé et formé par Orson Welles, dans sa période
shakespearienne au même titre que « Macbeth »…
Tourné
au Maroc à Essaouira pour des raisons de commodité, « Othello » fut
victime de nombreux problèmes budgétaires suscitant moult arrêts de tournage,
Welles dut d’ailleurs injecter l’argent des bénéfices d’autres films qu’il
tourna en simultané pour pérenniser son métrage…
Soyons
clairs, le résultat résultant est tout bonnement SENSATIONNEL, très peu de
grands cinéastes peuvent fournir autant de grâce, d’application que Welles pour
ses films…
Chaque
plan n’excède les cinq secondes, ce qui rend encore plus dense « Othello »,
bardé de trouvailles techniques ultra novatrices et modernes pour le début des
années cinquante, dans un déluge de séquences picturales à se plaquer au sol,
Welles réinvente Shakespeare au cinéma et rend à l’auteur ses lettres de
noblesse dans sa transfiguration artistique et cinématographique, conviant le
spectateur à une apothéose grandeur nature…
Tout
est fouillé, travaillé et élaboré de main de maitre par un Welles implacable et
sûr de lui, rien n’est laissé au hasard et on peut savourer des techniques
presque proches du cinéma fantastique lors de scènes incroyables, presque
lunaires (le prologue magnifique de la veillée mortuaire, les oiseaux
virevoltant dans le ciel, les cadrages de folie, le plan du caniche dans le
sauna…).
Suzanne
Cloutier de par sa beauté cristalline et hors normes semble être une fée évadée
dans un cauchemar et Welles de sa carrure imposante offre un jeu viscéral
amplifié par une présence remarquable à tous les niveaux…
« Othello »
c’est du High level puissance 10 000, du cinéma élitiste MAIS tout à fait
accessible, qui révolutionna le septième art par une prestance et un jeu
graphique encore bluffants de nos jours…
L’impact
de fascination n’a pas pris une ride et je vous recommande de « visiter »
ce film un peu comme on visite un grand musée, avec une curiosité aiguisée et
un appétit cinéphile de se confronter à de multiples surprises…
Une
bombe absolue !
Note :
10/10
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