DONNIE
BRASCO
de Mike
Newell
1997
Etats-Unis
avec Johnny Depp, Al Pacino, Michael
Madsen, Anne Heche, Bruno Kirby, James Russo
Policier
dramatique
127
minutes
Budget :
35 000 000 dollars
Recettes :
environ 125 000 000 dollars
Synopsis :
New York, 1978…
Joseph
D. Pistone, sous le pseudonyme de Donnie Brasco, est un agent membre d’une
élite du FBI qui doit intégrer la mafia new yorkaise, il se fait passer d’abord
pour un bijoutier et rencontre Lefty Ruggiero, un homme d’une soixantaine d’années
qui, de fil en aiguille, va l’intégrer dans le milieu…
A
aucun moment, Lefty ne se doute de quoi que ce soit et, pris d’amitié pour
Donnie, il l’invite même à diner chez lui à de multiples reprises…
Sonny
Black, un très dangereux membre de cette pègre, est un homme très brutal dont
tout le monde se méfie ; Maggie, la femme de Pistone/Donnie, souffre
énormément de la cadence que prend le travail de son époux et lui fait de
nombreuses scènes lorsqu’il rentre au domicile conjugal…
Lefty
rachète avec l’aide de Sonny Black un restaurant dancing, hélas des policiers
racistes et anti italiens viennent tout détruire et vandaliser, Sonny, furieux,
est persuadé qu’il y a un traitre, une « taupe » au sein de l’équipe…
La
base des écoutes du FBI se trouve dans un motel, une nuit, Pistone sort d’une
des chambres de ce motel, il est reconnu par l’un des membres de la mafia, venu
fortuitement effectuer un deal…
L’étau
se resserre sur Donnie jusqu’à une révélation finale qui va le mettre en porte
à faux total avec Lefty…
Un
bain de sang a lieu, Donnie comprend qu’il risque gros à vouloir poursuivre son
enquête…
Mon
avis :
“Donnie
Brasco” est un très grand polar, un film intéressant qui met en valeur le duo
Pacino/Depp, tous deux fortement impliqués dans leurs rôles, pas facile de
garder le rythme mais la réalisation de Mike Newell, à la fois enjouée et efficace,
fait remporter la mise à « Donnie Brasco », l’inscrivant dans la grande
tradition hollywoodienne des films de gansgters mafieux, à l’instar des « Affranchis »
ou même de la trilogie du « Parrain »…
La
reconstitution est parfaite et la mise en scène fait tout le reste dans un
métrage terrifiant (la violence du mastodonte Sonny black effraie) et attachant
(la relation amicale et paternaliste entre Pacino et Depp, le couple qui périclite
avec Maggie, la femme de Pistone, n’est pas sans rappeler les tumultes de Ray
Liotta avec Lorraine Bracco dans « Good fellas »)…
Les
décors sont de qualité et les intérieurs des appartements, les rues ou les
voitures immiscent directement le spectateur dans une action où se meuvent tous
les protagonistes, Newell, n’oubliant pas que la pègre est un milieu violent,
nous assène d’une séquence d’une barbarie inouïe qui vaudra à « Donnie
Brasco » une interdiction de diffusion aux moins de seize ans (autre point
commun avec « Les affranchis »)…
D’ailleurs,
Newell aurait pu se contenter de la facilité en pompant les codes du film
américain de gangsters, mais il n’en est rien, il choisit l’originalité et,
doté d’un énorme budget, exploite habilement les conventions du genre, tout en
s’en démarquant très vite via cette relation entre Pacino et Johnny Depp, inversement
proportionnelle dans la confiance face à la traitrise absolue de Brasco envers
Lefty, prêt à tout pour infiltrer les gangs new yorkais…
On
penserait que Lefty, vieillissant, serait méfiant par la force de l’âge et c’est
pourtant lui qui accorde le plus de confiance à Donnie, mal aimé des
autres, dans un passage du film, Lefty
braque même un flingue sur sa tête, témoignage d’une sincère amitié et d’une
sympathie sans failles pour Donnie…
A la
fois humain dans la relation entre deux hommes et efficient dans une mise en
scène tonique qui privilégie l’action et la violence, « Donnie Brasco »
ne décevra pas les fans de polars américains et reste un des meilleurs métrages
de la fin des années quatre-vingt dix, entrainant le spectateur dans un terrain
connu (le milieu mafieux) mais avec une qualité indéniable de traitement…
Excellent…
Note : 9/10
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