SATYRICON
de Federico
Fellini
1969
France/Italie
avec
Martin Potter, Hiram Keller, Max Born, Magali Noël, Salvo Randone, Capucine,
Luigi Montefiori
Fresque
fantasmagorique
129
minutes
Budget
de 3 000 000 dollars
Synopsis :
Pendant
la période de la Rome antique, dans le quartier de Subure, une ville
souterraine…
Encolpe
et Ascylte sont deux jeunes hommes très beaux à la carrure athlétique et au
charme vivace, ce sont des éphèbes qui entretiennent un culte auprès de toutes
les personnes qui les côtoient, que ce soit des hommes ou des femmes, des
jeunes ou des personnes âgées…
Nous
sommes au temps de l’opulence mais aussi au temps de pratiques barbares où n’importe
qui peut perdre la vie pour la moindre des broutilles…
Encolpe
et Ascylte assistent à un immense banquet, le festin de Trimalcion, ils s’adonnent
à des frasques sexuelles avec de jeunes femmes au gré et au hasard des
rencontres qu’ils effectuent lors de leurs divers périples…
Lors
d’un combat avec le Minotaure, Encolpe perd sa virilité, au grand dam d’Ascylte,
pour finalement la retrouver…
Le
film est une succession de saynètes qui défilent sans interruption et qui
mettent en exergue la vie exubérante des habitants de la Rome antique avec tous
les excès que cela pouvait comporter…
Mon
avis :
« Satyricon »
est bien le film le plus Fellinien qui existe, que ce soit dans ses outrances
que dans sa mise en forme, le graphisme est poussé ici à son summum et Fellini
s’est totalement lâché aussi bien pour les décors que pour la galerie des
personnages qu’il dépeint…
Tout
est très original dans « Satyricon », le baroque est décliné dans des
extrêmes qui font que soit on rejette le film soit on y adhère, c’est très
spécial, iconoclaste et en même temps ultra maitrisé, on ne peut enlever le
talent à Fellini de mettre en scène ses saynètes, mais la seule limite qu’on
peut noter, c’est qu’au final cette pléthore d’originalité peut faire « décrocher »
le spectateur…
C’est
un cinéma exigeant, difficile d’accès et presque dérangeant, il faut donc se
doter de la plus grande ouverture d’esprit pour savourer ce film, presque hermétique
et comportant des séquences déchainées et, n’ayons pas peur de le dire,
complètement délirantes…
Fellini
fait du Fellini, c’est cela qui le distingue des autres metteurs en scène mais
tout le monde ne peut forcément adhérer à son style de cinéma, certains seront
rebutés par le niveau de la réalisation, d’autres, cependant, reconnaitront son
génie indéniable et la façon très tonique qu’il a de faire défiler ses scènes
(aucun plan n’excède la dizaine de secondes dans « Satyricon »)…
Le
côté baroque accentue le tourbillon des idées produites par Fellini, il sera
donc nécessaire d’effectuer plusieurs visionnages pour apprécier à son juste
titre « Satyricon », film très dense et d’une richesse gigantesque…
Il
faut être pugnace lorsqu’on regarde « Satyricon », on peut être
décontenancé et fasciné en même temps devant ce déploiement de couleurs, de
décors insolites et de personnages iconoclastes, bref ça passe ou ça casse !
Cependant,
passée la première heure et la sortie de la ville souterraine, le film prend
réellement son essor et se rapproche presque du péplum (la scène des navires
est colossale) et le côté « jeux du cirque » est bien mis en valeur
(George Eastman dans un de ses premiers rôles est déjà impressionnant !)…
Bref,
même s’il s’érige en classique inévitable, « Satyricon » peut presque
se considérer comme un film expérimental mais au fil des années et des
décennies on ne peut l’occulter vis-à-vis de la carrière du Maestro Fellini…
Cette
jeunesse dans la manière de filmer, cette tonicité dans le déroulement des
plans parvient aisément à rendre inoubliable « Satyricon » qui figure
parmi les incontournables du cinéma italien…
Ceux
qui n’ont vu aucun film de Fellini, commencez par celui-ci, vous vous ferez une
approche globale et sincère de son style, « Satyricon » en est le
parfait exemple…
Note :
10/10
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