LES
PREDATEURS DE LA NUIT
de Jess
Franco
1988
France
Aka Faceless
Aka Los
predatores de la noche
Avec
Helmut Berger, Brigitte Lahaie, Caroline Munro, Chris Mitchum, Telly Savalas,
Howard Vernon, Lina Romay, Anton Driffing, Thilda Thamar, Florence Guérin,
Christiane Jean, Stéphane Audran
Film
fantastique
94
minutes
Ecrit
par Fred Castle
DVD
édité chez René Château
Effets
spéciaux de Benoit Lestang
Musique
de Romano Musumarra
Synopsis :
Paris,
fin des années quatre-vingt, le soir de Noël…
Le
docteur Flamand est un éminent chirurgien esthétique qui dirige une clinique
privée, Les Mimosas, à Saint-Cloud, en périphérie parisienne…
Alors
qu’il passe une soirée au Fouquet’s, sa sœur, Ingrid, est agressée dans un
parking souterrain et défigurée par une de ses anciennes patientes mécontente
du sort qui lui a été réservée, elle jette de l’acide sur le visage d’Ingrid !
Avec
l’aide de son assistante Nathalie (qui est également sa maitresse), Flamand
kidnappe des jeunes femmes afin de leur retirer leur enveloppe cutanée pour
reconstruire le visage de sa sœur…
Nathalie
enlève Barbara Hallen lors d’une séance de mannequinat, son père engage un
détective, Sam Morgan, pour retrouver la trace de Barbara…
Les
investigations de Sam l’amènent dans les quartiers chauds de la capitale,
notamment à la discothèque Megatown…
Flamand
et Nathalie s’y trouvaient peu de temps avant et avaient rencontré l’actrice
Florence Guérin, droguée et victime d’un rapt, la jeune femme va servir à un
ancien chirurgien SS pour remodeler le visage d’Ingrid…
Sam
parvient à retrouver la trace de Barbara et s’infiltre in extremis dans la
clinique…
Mon
avis :
Inspiré
de la trame scénaristique du chef d’œuvre de Franju « Les yeux sans
visage », « Les prédateurs de la nuit » en est une déclinaison
moderne très ancrée dans l’esprit des films d’horreur des années quatre- vingt…
Quel
casting ! Un Helmut Berger impérial, une Brigitte Lahaie perverse et
classe en même temps et une flopée de seconds rôles indélébiles (Chris Mitchum,
le fils de Robert, Telly « Kojak » Savalas, Caroline Munro qui se
révèle parfaite et plein d’autres comédiens comme Anton Driffing qui porte
vraiment son personnage d’ancien SS sur lui –il a la tête de l’emploi-mais
aussi Christiane Jean, aperçue dans l’épisode des Brigades du tigre « La
grande duchesse Tatiana » où elle incarnait le rôle titre)…
La
musique de Romano Musumarra (le compositeur à succès de Jeanne Mas) joue un
rôle prépondérant dans le film, cette musique est hypnotique et entêtante et s’inscrit
habilement dans la continuité du film (le passage au Megatown sent le vécu,
tous ceux qui fréquentent ou fréquentèrent les discothèques parisiennes s’y
reconnaitront)…
Le
monde de la nuit, l’écosystème nocturne justifient bien le titre du film et l’on
est pris dans l’action du début à la fin, un vrai régal !
Ponctué
de séquences gore plutôt gratinées (perceuse, tronçonneuse, arrachage de bras à
la machette, scènes de chirurgies assez dégueux et on a droit à une seringue
plantée dans l’iris d’un oeil), « Les prédateurs de la nuit » est un
Franco de très grand cru et le scénario co écrit par René Château sous le
pseudonyme de Fred Castle respire la passion à cent pour cent, Château ayant
distribué moult de films d’horreur au début des années quatre-vingt, c’est lui
qui a démocratisé le genre auprès du grand public et son empreinte se ressent
largement dans « Les prédateurs de la nuit »…
Envoutant
au niveau érotique, « Les prédateurs de la nuit » n’est cependant pas
un film sexiste, chaque personnage est à sa place et a une position bien
définie (lorsque Gordon tente de violer Barbara, il est « puni », la
relation entre Nathalie –Brigitte Lahaie- et Flamand – Helmut Berger- est nette
et sans équivoque), Florence Guérin, égérie des revues érotiques de l’époque,
se révèle excellente comédienne dans son propre rôle et croit en son personnage
totalement, véritable icône des nuits parisiennes…
Gordon,
le sbire de Nathalie, a une tête à faire peur à une couvée de singes et sa
déviance est claire (il embrasse la tête d’une décapitée !), la ville de
Paris et ses monuments sont bien retranscrits (la Tour Eiffel, l’hôtel Concorde
Lafayette, le Fouquet’s), Franco joue habilement des atouts de la capitale pour
attirer le « touriste spectateur », apportant une plus-value au
métrage, déjà très dense au niveau des décors…
Fascinant
et à la fin très originale (on suppose un post happy end mais rien n’est sûr !),
« Les prédateurs de la nuit » ne s’oublie pas, c’est le témoignage de
toute une génération de passionnés du film fantastique qui rend hommage à ses
prédécesseurs avec pour seul et unique but : nous apporter du plaisir…
Il
peut être vu et revu toujours avec la même jubilation et demeure un film
fétiche pour beaucoup de cinéphiles friands des œuvres de Jess Franco, celui-ci
a tapé dans le mille et a bénéficié de moyens conséquents pour appuyer son
histoire…
Le
résultat final est fabuleux, on a qu’une seule envie, le remater aussitôt…
Un
MUST
Note :
10/10
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