LE
TROISIEME HOMME
de Carol
Reed
1949
Grande Bretagne
aka The third man
avec Joseph Cotten, Alida Valli,
Orson Welles, Trevor Howard, Bernard Lee
Film
d’investigation dramatique
104
minutes
Edité
en DVD chez studiocanal
Grand
prix festival de Cannes en 1949
Thème
musical d’Anton Karas
Synopsis :
Vienne,
fin des années quarante, après la fin de la seconde guerre mondiale…
Les
stigmates de la guerre ont laissé des séquelles sur une ville ravagée aux
immeubles emplis de décombres…
Holly
Martins, un écrivain sur le retour et peu connu du monde de l’édition se rend à
Vienne pour y rencontrer un fidèle ami qui s’appelle Harry Lime…
Arrivé
à son domicile, un de ses voisins informe Martins que Lime est décédé il y a
quelques jours, il a été renversé par une voiture !
Intrigué,
Martins décide de mener une enquête, un concierge du lieu de l’accident lui
confirme de façon formelle que trois hommes ont essayé de sauver Lime le jour
de sa mort…
Les
conclusions de la police indiquent qu’il y avait DEUX hommes lorsque Lime a été
renversé…
Holly
tombe fou amoureux d’Anna, une danseuse de cabaret, ancienne amie de Lime…
Le
major Calloway informe Martins qu’il
doit quitter la ville et rentrer aux Etats-Unis…
Un
troisième homme semble se manifester en pleine nuit et suit Holly de façon
insistante…
Et si
l’impossible devenait réalité ?
Qui
est donc ce fameux « troisième homme » ?
Mon
avis :
« Le
troisième homme » est une œuvre unique, un vrai exemple de freestyle du
cinéma britannique, éloigné de toutes les conventions antérieures, ce film
entre sans problème dans la catégorie des OFNIS (objets filmiques non
identifiés) et semble sorti de nulle part (un peu comme « Carnival of
souls » ou « La nuit du chasseur », deux autres grands
classiques référentiels)…
Immédiatement,
nous sommes captivés par une histoire intrigante, une mosaïque où tout est
éparpillé et où tout finit par se reconstituer au fil du déroulement avec des
recherches cinématographiques imparables pour l’époque (les spécialistes
considèrent qu’il s’agit d’un des premiers films qui utilise l’oblique dans les
cadrages)…
Ce
qui sidère bien sûr, c’est le jeu des acteurs et surtout la manière dont est
amené le personnage joué par Orson Welles (il arrive seulement au bout d’une
heure alors que tout ce qui est dit avant sa venue le concerne et en fait le
personnage central !)…
La
musique à la cithare de Karas est entêtante, elle servira de levier au succès
du film, tremplin au double intérêt, il propulse le métrage d’une part et en
garantira la fascination éprouvée d’autre part, lors de séquences déjà fortes,
que ce thème va amplifier…
On
ne peut oublier certaines images du « Troisième homme » (la grande
roue, les doigts qui dépassent de la plaque d’égout, le vieil homme vendeur de
ballons qui vient faire capoter le plan des policiers, le petit chat qui s’incruste
sur les chaussures de Lime, le môme avec son ballon…), le final avec la
poursuite dans les égouts est un modèle de montage alterné, doté d’une
intelligence de traitement et d’une modernité presque anachronique avec les
années quarante (on se demande si on n’est pas en train de rêver, d’assister à
un cauchemar visuel…).
Tout a été mis en œuvre avec « Le
troisième homme » pour mettre le spectateur dans une posture à la fois
perturbée et envoutée, rarement un film a suscité autant le malaise et l’admiration
en même temps…
Il
est intéressant de voir Joseph Cotten dans ce rôle monumental quand on sait la
carrière qu’il a fait plus tard, notamment en tournant dans des ritaleries (« SOS
Concorde » ou « Island of Fishmen »)…
Bref,
« Le troisième homme » est un film modèle, une œuvre culte et un très
grand thriller appliqué que tout cinéphile qui se respecte se doit d’avoir vu…
Note :
10/10
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