MORITURI
de Bernhard
Wicki
1965
Etats-Unis
Avec Marlon Brando, Yul Brynner,
Janet Margolin, Trevor Howard, Martin Benrath
Fresque
de guerre
128
minutes
Synopsis :
Tokyo
et Inde, été 1942…
Le
cargo allemand SS Ingo est amarré au port de la ville, il doit transporter une
immense cargaison de caoutchouc jusqu’à Bordeaux, en France, il est dirigé par
le capitaine Muller, un homme intransigeant et porté sur la bouteille…
L’agent
secret britannique Robert Crain est mandaté par la résistance avec pour mission
de désamorcer une vingtaine d’explosifs disséminés sur le navire, pour ce faire
il doit se faire passer pour un éminent général de la Wehrmacht, afin de ne pas
attirer de soupçons, on lui confie des faux papiers SS et des photos factices
de sa famille…
Crain
embarque mais ne se doute pas que Muller peut à tout instant faire détruire le
navire en cas de représailles en mer…
Le
docteur Ambach, un des passagers, est terrorisé à l’idée du prolongement du
voyage, il le fait savoir à Muller qui n’a que faire de ses préoccupations…
Crain
se cache dans les cales du cargo et parvient à couper les fils des explosifs
après les avoir localisés de façon méthodique…
Une
nuit, un bateau de prisonniers est repéré et accoste le SS Ingo, Esther, une
jeune juive condamnée à la déportation, se trouve parmi les réfugiés
accueillis, Crain, probablement amoureux d’elle, essaie de la convaincre de
faire équipe avec lui pour sauver leurs peaux…
C’est
alors qu’un destroyer bombarde le navire !
Mon
avis :
Film
très rare, ce qui renforce l’intérêt à le voir si on tombe dessus, « Morituri »
est une superproduction du même acabit que « Le jour le plus long »
ou « Coulez le Bismarck », une fresque maritime de guerre dotée d’une
parabole sur les aventures humaines fidèle à Hollywood et servie par des
acteurs flamboyants (Brando comme toujours est habité par son personnage et Yul
Brynner est en roue libre dans un rôle à contre-emploi si l’on en juge à ses
précédents métrages)…
Il s’agit
d’un véritable navire reconstitué et la majeure partie du temps, l’action se
déroule sur celui-ci et en pleine mer, la crédibilité de la mise en scène
explose lors du plan final, remarquable de maitrise technique et projetant
ainsi le spectateur dans une aventure à la fois à suspense et touchante (le
personnage d’Esther) qui en fait un plaidoyer sur le pacifisme et l’absurdité
des guerres…
Bardé
de moyens financiers conséquents, « Morituri » fascine par son côté
frontal, le seul petit reproche que l’on pourrait lui attribuer est l’austérité
des dialogues (d’un autre âge et que seuls les spectateurs habitués aux « vieux
films » pourront capter, les autres, habitués au cinéma moderne des années
2010 trouveront peut- être datées les conversations)…
L’interprétation
est égale à la direction des acteurs, Bernhard Wicki a coréalisé « Le jour
le plus long » et il sait comment faire avancer l’intrigue de son film, qu’il
dote d’une habileté indéniable par un montage qui ne s’embarrasse pas de plans
inutiles, tout est cadré et calibré pour maintenir l’attention du spectateur…
Bénéficiant
d’une solidité scénaristique de haut niveau et originale car les faits retracés
ne sont pas d’une réalité historique, « Morituri » a le double
avantage de faire passer un excellent moment au spectateur et de transfigurer
le sens de l’histoire (la deuxième guerre mondiale) en un discours humaniste de
portée universelle…
Tentative
intéressante et louable, « Morituri » est un chef d’œuvre du film de
guerre américain, tous publics et qui ravira aussi bien les cinéphiles
exigeants que les fanatiques de ce genre facile d’accès car populaire…
Note :
10/10
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