LE
SYNDROME DE STENDHAL
de Dario
Argento
1996
Italie
avec Asia Argento, Thomas
Kretschmann, Marco Leonardi, Paolo Bonacelli, Luigi Diberti, Veronica Lazar,
Julien Lambroschini
Thriller
fantastique
118
minutes
Musique
d’Ennio Morricone
Synopsis :
Italie,
villes de Rome et de Florence, années quatre-vingt-dix…
Anna
Manni est une policière qui travaille à la brigade anti-viol, la jeune femme a
pour particularité de souffrir d’une pathologie rare, le syndrome de Stendhal,
il s’agit d’une hypersensibilité liée aux œuvres d’art qu’elle découvre,
notamment des toiles de peinture…
Alfredo
Grossi, le tueur/violeur en série, parvient à rencontrer Anna, après que
celle-ci ait fait une crise dans un musée et ait partiellement perdu la mémoire…
Alfredo
kidnappe Anna et la viole en lui mutilant le visage avec une lame de rasoir,
puis il s’enfuit, la laissant ligotée…
A
son retour, Anna parvient à le neutraliser et l’emmène dans une forêt où elle
jette son corps dans un ravin…
Marco
Longhi, le collègue d’Anna, la place sous protection et le docteur Cavanna, un
psychiatre, entame une psychothérapie avec Anna pour la dégager de ses traumas…
L’inspecteur
Manetti, supérieur d’Anna, conclut que le tueur est définitivement mis hors d’état
de nuire ; Anna rencontre un beau jeune homme, Marie, qui effectue des
travaux de restaurations dans un musée…
Tout
pourrait se passer idéalement mais un détail a échappé au psychiatre et à tous
les autres !
Mon
avis :
La
carrière cinématographique post début des années 90 de Dario Argento a souvent
été dénigrée mais là, avec « Le syndrome de Stendhal » il faudrait
être de mauvaise foi pour le sous-estimer, Argento signe ici un de ses chefs d’œuvres,
au même titre que ses polars de début de carrière, même si l’exubérance propre
à des films comme « Suspiria » ou « Inferno » a
pratiquement disparu, Argento se concentre sur une esthétique simple et évite
le trop de couleurs, et alors ?
« Le
syndrome de Stendhal » est LE film qu’il offre à sa fille, Asia, elle y
est magique et ne quitte quasiment aucun plan, c’est LE film de sa carrière,
elle est le point d’orgue de ce thriller qui invente et réinvente le polar
italien…
Tordu,
exotique, insolite et lumineux dans ses trouvailles graphiques, « Le
syndrome de Stendhal » se base sur une pathologie pour la sublimer et en
faire le canevas de tout un film, Argento utilise des techniques pour filmer,
des astuces scénaristiques qui prouvent qu’il n’a rien perdu de son talent ;
il emploie le visuel au service du narratif et inversement pour finaliser son œuvre
de façon virtuose et irradiante…
Le
début du film est impressionnant avec ce passage onirique où Asia Argento « rentre »
dans la toile et se retrouve avec un gigantesque poisson, tour de force
technique et puissance dans la réalisation, on se met tout de suite dans sa
personnalité, dans sa complexité et on comprend que le reste du film sera axé
sur elle, le côté « bizarre » est en fait un élément clef à part
entière dans l’histoire du « Syndrome de Stendhal »…
Et
Ennio Morricone sublime les images par sa musique bien adaptée aux séquences,
le final incroyable parvient même à nous arracher des larmes !
La
quête vers le tueur/violeur en série est haletante mais ce n’est pas là le
thème du film, Argento a voulu aller beaucoup plus loin et ne se contente pas
de banaliser son métrage, non, il ajoute des éléments connexes à l’histoire
policière, alimentant ses séquences avec des décors multiples, des fausses
pistes et à aucun moment on ne devine l’issue atroce qu’Argento nous a
réservés, il est très malin et on y reconnaît là bien son influence et ses
références à son maitre, Alfred Hitchcock…
Tout
se tient, l’histoire est crédible dans le découpage des plans et la folie qui
imprègne Asia/Anna Manni se fait croissante et pernicieuse, on apprend tout
dans les dernières minutes, c’est imparable ! On se prend un tsunami en
pleine tronche !
Rebond
dans la carrière culte de Dario Argento, « Le syndrome de Stendhal »,
outre une surpuissance horrifique et une thématique menée de main de maitre,
apporte beaucoup au cinéma de genre italien et prouve qu’avec beaucoup d’imagination,
on peut encore pondre de vrais chefs d’œuvre même après une carrière
descendante au fil du temps…
Très
grand thriller onirique et fantasmatique, « Le syndrome de Stendhal »
est à visionner pour tout cinéphile fan de Dario, il sera bluffé, étonné, mais
trouvera toujours la patte du Maestro intacte, comme vivifiée et modernisée…
Une
claque !
Note :
10/10
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