SANS
REMISSION
d’Edward
James Olmos
1992
Etats-Unis
Avec Edward James Olmos, William Forsythe,
Danny de La Paz, Sal Lopez, Pepe Serna, Evelina Fernandez
Polar/film
de gangsters/film carcéral
aka American
me
125
minutes
Distribué
par Universal pictures
Budget :
16 000 000 dollars
Box-office
Etats-Unis : un peu plus de 13 000 000 dollars
Présenté
au festival de Cannes en 1992
Synopsis
:
Los
Angeles, banlieue Est, sur une vingtaine d’années entre les années soixante-dix
et quatre- vingt-dix…
Montoya
Santana est américain d’origine mexicaine, il subit le racisme et la
ségrégation et se fait tabasser par des hommes en uniforme ; il finit par
être incarcéré pendant dix- huit années à la prison de Folsom où il va devenir
un caïd, contrôlant le trafic de cigarettes, il sympathise avec JD, qui
deviendra son bras droit, et Mundo, son compagnon de cellule…
La
vie en prison est très rude et les gangsters sur place sont contrôlés par d’autres,
en liberté…
Le
gang de la Primera, celui de Santana, recrute des gangsters dès leur plus jeune
âge, parfois juste adolescents…
Il y
a des rivalités inter-ethniques entre les blancs, les italiens, les noirs et
les latinos, et ces derniers s’entretuent pour la moindre dose d’héroïne !
Sorti
de la prison de Folsom, Santana rencontre une femme qui vit seule avec son
fils, sa vie prend un tournant temporaire et il pense pouvoir tourner la page…
Un
soir, Santana est arrêté suite à un contrôle de police !
Mon
avis :
Edward
James Olmos est d’abord connu du grand public pour son rôle de supérieur
hiérarchique de Don Johnson dans la série « Deux flics à Miami »,
ici, il choisit de passer devant et derrière la caméra pour réaliser une
fresque gigantesque et sur plusieurs années sur la vie d’un gangster chicano
aux Etats-Unis, un peu un mélange entre « Colors » et « Le
parrain » avec un côté carcéral prégnant qui englobe les trois quarts du
film…
Et
le moins que l’on puisse dire, c’est que ça barde sec !
Non
seulement « Sans rémission » est une grande réussite mais également
un film ultra violent avec des séquences d’une barbarie innommable (tout y
passe, les sodomies forcées, les meurtres crapuleux au couteau, les fusillades
et même une immolation dans une cellule hyper réaliste), autant dire que Olmos
n’y est pas allé avec le dos de la cuillère, son film aurait même mérité une
interdiction aux mineurs !
Au
même titre que « Menace II society », « Colors », « Boyz
n’the hood » ou « New Jack city » sortis quasiment à la même
période, « Sans rémission » va encore plus loin dans la violence et
disons- le clairement, l’horreur !
Certains
passages sont insoutenables, le gamin qui meurt d’une overdose sous les yeux de
sa mère avec la seringue encore plantée dans le bras, le pauvre gars couteau
sous la gorge qui se fait sodomiser (scène reprise plusieurs fois !), mais
HEUREUSEMENT toute cette barbarie est désamorcée par une musique douce et
apaisante !
Il y
a un côté « Docteur Jekyll et Mister Hyde » dans le personnage de Santana
et la voix off féminine du début nous le fait bien comprendre ; Santana
semble prisonnier de sa situation et parait piégé avec seulement deux
alternatives : la prison ou la mort…
Il y
a un aspect fataliste, nihiliste même, dans « Sans rémission » et le
vice semble se transmettre de générations en générations, passerelle de
traitrise, de bains de sang et d’inconscience totale…
Edward
James Olmos va encore plus loin que De Palma avec son « Scarface »
puisqu’il évite la glorification de son personnage principal, il le filme
froidement et avec retenue, Tony Montana passerait presque pour un pitre à côté
de lui !
Très
bien réalisé, « Sans rémission » est un film aux qualités multiples
(bon scénario, solide interprétation, tonicité dans la mise en scène, réalisme
sidérant) qui compile les thématiques du film de gangsters mais en évitant les
clichés inhérents à ces derniers…
Film
électrisant et survolté, on sort de « Sans rémission » hagard et
déboussolé avec une impression de s’être pris un uppercut en pleine tête…
Ministère
AMER, un groupe de rap français, a même samplé un passage du film sur leur
morceau « Autopsie », pour les amateurs, je vous laisse découvrir
lequel (indice : une scène dans la cour de la prison)…
Même
après vingt-quatre ans, « Sans rémission » n’a rien perdu de la force
de son propos et peut être considéré à juste titre comme le « Autant en
emporte le vent » du film de gangsters
latino pondu par Hollywood…
Une
branlée totale !
Note :
9/10
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