SLUGS
de Juan
Piquer Simon
1988
Espagne
avec
Kim Terry, Philip Mac Hale, Emilio Linder, Michael Garfield, Concha Cuetos,
Alicia Moro
Horreur
86
minutes
Aka Mutations
Edité
en DVD dans la collection Mad Movies
Synopsis :
Une
bourgade des Etats-Unis, novembre 1986…
De
mystérieux décès ont lieu et la police est vite débordée, il semblerait que des
limaces mutantes s’introduisent dans les habitations en passant par les
canalisations et dévorent les occupants !
Mike
Brady, un ingénieur des services techniques, se rend sur les lieux, sa femme
Kim est l’institutrice du collège local, Don Palmer, un homme d’affaires meurt
dans un restaurant alors qu’il devait signer un important contrat, sa femme
Maria Palmer avait préparé une salade la veille où une limace s’était glissée !
David
Watson aide Brady dans sa tâche alors que les morts violentes se multiplient à
vitesse grand V ; la seule solution serait d’électrocuter les limaces dont
la majeure partie se trouve dans les égouts de la ville…
Un
scientifique élabore une formule chimique pour annihiler les gastéropodes,
Watson et Brady s’introduisent dans les sous-sols par une plaque d’égout, le
shérif surprend leurs investigations…
Réussiront-ils
à stopper ce massacre ?
Mon
avis :
Juan
Piquer Simon (paix à son âme) est un réalisateur du film populaire à la sauce « grindhouse »
surtout connu pour son inénarrable « Sadique à la tronçonneuse » qui
fait figure de film culte auprès des fans de films gore de série B, il a toujours
été honnête et respectueux du public de cinéma bis et apporte tout ce que l’on
est en droit d’attendre, des belles nanas, du sang, des séquences chocs et un
humour décalé très bien venu…
Avec
« Slugs » inutile de dire qu’il s’est carrément lâché avec un sujet
délirant et pipé d’avance ; tel un Bruno Mattei avec ses rats de
Manhattan, Piquer Simon nous balance des limaces factices en plastique (sauf
pour certains gros plans), elles sont le plus souvent immobiles et la sauce a
bien du mal à prendre à cause d’une interprétation catastrophique et des scènes
complètement débiles (le couple qui fait l’amour n’a bien sûr pas entendu ni vu
les milliers de limaces dans la chambre, les ados du film sont vraiment des
décérébrés), répliques lourdingues, humour en dessous de la ceinture et action
anémiée, voilà le menu de « Slugs »…
On
sent que Piquer Simon a voulu faire vite, il manque l’application, il ne reste
qu’une succession de séquences torchées à la va comme je te pousse malgré une
bonhommie et une sincérité dans le grindhouse assumée mais pas très qualitative…
On
aurait voulu plus d’effets dégueux, plus de méchanceté et surtout… plus de
flippe !
Car
à aucun moment on a la trouille, le ridicule du postulat d’avoir choisi des
limaces coupe direct la frousse, que voulez-vous ? Fulci avec son « Aenigma »
avait choisi un passage gore avec des escargots OK, mais ces animaux n’inspirent
pas trop la peur, à contrario des reptiles ou des arachnides, du coup Piquer Simon
fait avec ce qu’on lui a donné…
Ceci
étant, tout n’est pas à balancer à la benne, il reste quelques bons passages,
comme le début (dommage que la baigneuse ne se soit pas mise topless !),
la scène de la serre avec le couple de vieux, le passage dans le restau et le
final assez réussi dans les égouts…
Par
moments, on se croirait dans un épisode des « Feux de l’amour », au
vu des brushings et du mobilier, ce ridicule désamorce littéralement le
sentiment d’effroi qui, je pense, n’était pas la première motivation de Piquer
Simon…
La
musique du Royal Philarmonic Orchestra ne colle pas du tout à l’esprit du
métrage, ce choix est complètement raté et inapproprié et dessert le film…
Moins
furibard que « Pieces » et à mi-chemin entre le pur nanar et la série
B grindhouse, « Slugs » peut se voir entre potes dans une soirée
bières/pizzas, c’est peut- être le seul lieu et moment pour l’apprécier…
Inutile
de dire que ce film est à proscrire des cinéphiles puristes, sa vulgarité et sa
grossièreté les offusqueront très certainement…
Réalisé
de façon très brouillonne et ridicule, « Slugs » s’oublie une fois
visionné, il ne laissera pas un souvenir indélébile…
Autant
se refaire un bon Carpenter des années quatre-vingts…
« Slugs »
on dirait du sous sous Corman des années cinquante avec un support qui n’est
pas crédible (les limaces cannibales, fallait oser !), si vous voulez
vraiment vous amuser regardez « Les monstres de la mer » bien plus
fun celui-là !
Du
grindhouse sans âme et bas de plafond…
Note :
6/10
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