AU
SERVICE SECRET DE SA MAJESTE
de Peter
Hunt
1969
Grande
Bretagne
avec George Lazenby, Diana Rigg,
Telly Savalas, Joanna Lumley, Gabriele Ferzetti, Bernard Lee
Espionnage/action
136
minutes
Collection
James Bond
aka On her majesty’s secret service
Synopsis :
Alors
qu’il est au volant de sa voiture, James Bond suit un autre véhicule à vive
allure, conduit par une jeune femme, Tracy ; celle-ci tente de se suicider
en se noyant dans la mer, Bond la sauve in extremis mais il se fait attaquer
par plusieurs hommes !
Ernst
Stravo Blofeld, responsable de l’organisation SPECTRE, a pour funeste dessein
de rendre la planète stérile par le biais du virus Omega, une arme
bactériologique qu’il teste sur une dizaine de femmes, qu’il appelle les anges
de la mort ; il pratique sur elles un lavage de cerveau, aidé par Irma,
une de ses acolytes…
Tracy,
la femme sauvée par 007 au début du film, s’appelle en fait Teresa di Vicenzo, son
père est Marc Ange Draco, un corse…
Le
père de Tracy combat Blofeld ; Piz Gloria, un restaurant d’altitude dans
les Alpes suisses, est la base de Blofeld ; Bond tente de s’y rendre et de mettre hors d’état de nuire l’organisation
SPECTRE…
Après
une gigantesque poursuite à ski, Bond retrouve Tracy, ils parviennent à arriver
dans la vallée après une course de stock car qui a lieu sur la glace…
Irma
et Blofeld semblent avoir été tués dans l’explosion de Piz Gloria…
Pour
finir, Bond et Tracy se marient, mais un rebondissement inattendu va tout
gâcher !
Mon
avis :
Seul
et unique opus de la saga avec George Lazenby (il avait voulu lui-même ne pas
continuer le rôle), « Au service secret de sa Majesté » est, selon
les puristes de James Bond, le meilleur de tous…
Il
est vrai que c’est le plus atypique, le plus intelligent et aussi le plus
solennel et dramatique segment de la série : le personnage de Tracy incarné
par la belle Diana Rigg est à contre-courant total avec les James Bond girls
classiques et pour cause ! SPOILER :
Tracy devient la femme de James Bond et meurt assassinée à la fin du
film ! SPOILER OFF, c’est bien cet élément très marginal qui distingue « Au
service secret de sa majesté » de tous les autres, décalé mais n’oubliant
pas un grand sens de l’action, le métrage apporte une densité quasi mystique à
James Bond, Lazenby gifle Tracy, la sauve de la noyade, c’est un anti héros
complètement aux antipodes de Roger Moore, Sean Connery et Timothy Dalton…
Telly
Savalas est toujours autant charismatique et l’objectif qu’il projette d’effectuer
sur le monde est glaçant ; les jeunes femmes séquestrées dans son bâtiment
alpin perché dans la montagne suisse rappellent les déportées des camps de
concentration nazis, il s’agit d’une « prison dorée » et l’appellation
des « anges de la mort » fait directement référence à un docteur de
la Waffen SS…
Le
début du film nous met dans une atmosphère bizarre (la séquence de la plage,
puis les combats) et le rythme voulu par Peter Hunt, novice dans la
réalisation, c’est son premier film, a de quoi décontenancer les habitués à un
style politiquement correct ; le tandem Hunt/Lazenby brise en mille
morceaux les codes du mythe 007 et lui offre un autre visage, moins humain mais
plus rustre, moins blagueur que déterminé et couillu, « Au service secret
de sa majesté » doit se vivre et se voir comme une déclinaison nouvelle de
James Bond, ce charme de la nouveauté opérera à plein régime et le film devient
alors passionnant, prenant une tournure insoupçonnée…
Ces
plans aériens de montagnes survolées sont un régal absolu et les moyens
conséquents pour mettre en image le métrage furent colossaux (la base où se
pose l’hélicoptère a été construite par la production elle-même qui mit la main
à la poche, elle ne figurait pas dans les décors naturels et le numérique n’existait
pas encore)…
« Au
service secret de sa majesté » se voit désormais comme un segment culte de
la saga doté d’un charme fou et d’une rigueur de traitement exemplaire, il pose
les fondations qui allaient faire évoluer le mythe de James Bond et lui donner
un souffle nouveau, c’est un pallier dans la saga, il y a un AVANT et un APRES « Au
service secret de sa majesté » si l’on s’intéresse à cette série culte de
films d’espionnage, il faut impérativement le voir pour comprendre la démarche
voulue par les scénaristes…
Le
tout début de « Rien que pour vos yeux » offre une référence directe
à celui-ci avec 007 se recueillant sur la tombe de son épouse…
Un
must absolu !
Note :
9.5/10
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