dimanche 27 octobre 2019

La grande évasion de John Sturges, 1963


LA GRANDE EVASION
de John Sturges
1963
Etats-Unis
avec Steve Mac Queen, Richard Attenborough, James Coburn, Charles Bronson, Donald Pleasence, James Garner,
Film de guerre/aventures
165 minutes
Musique d’Elmer Bernstein
aka The great escape
budget : 4 000 000 dollars
Synopsis :
Pendant la seconde guerre mondiale, dans le stalag Luft North, un camp d’incarcération, des officiers alliés sont emprisonnés car ils sont considérés comme de potentiels « rois de l’évasion »…
Leurs conditions de détention ne sont pas très spartiates mais ils sont très surveillés par les soldats du troisième Reich et considérés comme redoutables…
Leur quotidien est de faire des travaux de jardinage mais ces hommes n’ont qu’une idée en tête : se faire la belle !
Il y a Virgil Hilts, Bob Hendley, Roger Bartiett, Colin Blythe et Danny, le roi des creuseurs de tunnels ; très vite ces hommes élaborent un plan d’action…
Faire partir d’une chambrée un gigantesque trou au sol qui doit communiquer avec la sortie du stalag, à une dizaine de mètres après les miradors…
Ils rivalisent d’ingéniosité et font attention à tout, afin de ne pas se faire repérer…
Colin va compliquer la tâche de ses amis en devenant quasi aveugle, quant à Virgil Hilts, il est conduit au « frigo », sorte de mitard, après avoir tenté de s’enfuir en coupant des barbelés avec une pince…
Finalement, ce qui pensait être improbable prend forme et le fameux tunnel est bel et bien construit !
Le grand soir arrive et chacun des prisonniers passe sous la terre pour rejoindre la forêt située en dehors ; hélas, un prisonnier se fait repérer et les soldats allemands se  rendent vite compte que l’évasion est en cours !
Quelques hommes parviennent à fuir sans être tués comme Virgil, ils prennent la direction de la Suisse voisine…
Mais l’armée allemande surveille tout ça de près et déploie ses troupes pour retrouver les fuyards ; une course contre la montre a alors lieu !
Rattrapé, Blythe sera tué, tout comme cinquante autres anciens prisonniers du stalag à qui les nazis ont fait croire qu’ils les ramenaient au camp, mais qui, en fait seront abattus à la mitrailleuse…
Il n’y a pas de « happy end » et les fuyards rescapés seront tous ramenés au stalag, le film rend hommage aux cinquante autres qui furent tués !
Mon avis :
Tourné de juin à octobre 1962, immense succès au box –office dans de nombreux pays, « La grande évasion » est un des meilleurs films de guerre qu’il nous ait été donné de voir ; c’est une immense aventure humaine qui traite de l’incarcération dans un camp mais également une formidable leçon sur la solidarité entre prisonniers…
On se régale pendant quasiment trois heures et à aucun moment on est pris par l’ennui ;  les personnages sont touchants et attachants et tous sont dotés d’un fabuleux charisme, John Sturges a dirigé ses comédiens de main de maitre et la qualité de l’interprétation rend crédible le film, tout comme le plan de l’évasion avec le tunnel creusé sous le sol, agrémenté d’idées géniales (le poêlon qui ne soit pas être déplacé pour éviter les soupçons des soldats allemands, la terre planquée dans les pantalons qui se déverse dehors grâce à un ingénieux système…) ; on suit le film comme des mômes, émerveillés et on n’a qu’une envie en tête : que l’évasion fonctionne !
Sturges opte pour le réalisme et le suspense est à son comble vers la fin du film mais malheureusement, les prisonniers ne s’en sortiront pas tous et une bonne partie d’entre eux sera tuée…
Film légendaire et classique du cinéma américain, « La grande évasion » est un film non-violent (Sturges choisit de ne pas nous montrer les fuyards mitraillés) et le personnage joué par Donald Pleasence est bouleversant…
La séquence de la moto avec Steve Mac Queen est le point d’orgue du film et les faiblesses dont témoigne Charles Bronson lors du creusement du tunnel rendent encore plus accentué le côté humain du film ; et non, ces prisonniers ne sont pas tous infaillibles, il peut arriver à certains de craquer !
Quoiqu’il en soit, « La grande évasion » est une réussite absolue du film de guerre et le plaisir est toujours identique même un demi- siècle plus tard !  
Une œuvre immortelle, intemporelle et qui ne vieillit pas avec le temps ; le blu ray est parfait et rend honneur à ce classique qu’il est indispensable pour tout cinéphile d’avoir vu…
On se cale sur son canapé, avec boissons à disposition, on enclenche le blu ray dans son lecteur et c’est parti pour trois heures de pur bonheur !
Note : 10/10











Final girl de Tyler Shields, 2015


FINAL GIRL
de Tyler Shields
2015
Etats-Unis
avec Abigail Breslin, Alexander Ludwig, Wes Bentley, Logan Huffman, Cameron Bright, Francesca Eastwood
84 minutes
Slasher
Synopsis :
Etats-Unis, au milieu des années deux mille…
Veronica, une fillette qu’on suppose orpheline après le meurtre de ses parents, est « formée » par une sorte de gourou qui lui donne les techniques de combat ; la fillette ne suit pas de cours à l’école et doit appliquer les tests que lui prodigue son « entraineur »…
Douze années passent et Veronica est devenue une jeune femme ; le mentor, quant à lui, lui confie sa dernière mission : approcher quatre lycéens considérés comme des tueurs en série et après les éliminer un par un…
Pour les approcher, Veronica, très maline, sympathise avec la petite amie d’un d’eux, appelée Gwen…
Veronica gagne la confiance de Gwen en se rendant dans un café où elle lui offre un milk shake et discute avec elle…
Le lendemain, Veronica s’habille en tenue sexy et se rend toujours dans la fameux café ; elle fait alors la connaissance des quatre lycéens Jameson, William, Shane et Danny, qui s’avèrent d’une vulgarité à toute épreuve…
Les quatre tueurs tombent dans le panneau de Veronica et lui proposent une virée nocturne, celle-ci accepte…
Arrivés en pleine nuit dans un bois, les quatre gaillards s’installent sur des fauteuils et font un jeu action/vérité avec Veronica, elle s’y prête volontiers…
Mais cela serait trop beau Jameson et sa bande expliquent à Veronica qu’elle doit participer à une « chasse » qui sera sans pitié !
Les jeunes hommes lui laissent cinq minutes d’avance pour sortir du bois et commencent à la traquer, armés de battes de base-ball et de couteaux…
Veronica, aguerrie aux techniques de combats, va leur mener la vie dure et ne va pas se laisser faire…
La chasse tourne à l’hécatombe !
Mon avis :
L’idée de départ de « Final girl » était pas si mal, mais au bout de quelques minutes, on comprend bien que ça ne va pas du tout, que l’histoire ne colle pas…
Comment une fillette d’une dizaine d’années peut rester douze années, jusqu’à l’âge adulte, enfermée par une sorte de « professeur » qui lui enseigne les techniques de combats, sans éducation scolaire, sans avoir affaire à la police et ceci, dans le but de zigouiller quatre gros imbéciles censés être des tueurs en série ?
Quadruple interrogation et un scénario totalement absent de la moindre logique, mis en scène avec des moyens hyper « cheap » et tape à l’œil, tout tombe à plat dans « Final girl » !
Sans compter des dialogues trop présents et peu d’action réelle, Tyler Shields s’est planté et il faudrait être aveugle pour ne pas s’en rendre compte ; Abigail Breslin est très belle mais cela ne suffit pas pour faire un film et le rendre crédible ; quant aux lycéens ils ont autant le look et l’attrait de tueurs en série que Gérard Jugnot en Patrick Bateman, les comédiens sont insupportables et le seul bienfait que procure le film c’est qu’on les voit se faire massacrer par Veronica/ Abigail Breslin…
On se croirait dans un téléfilm de M6, ça vole vraiment au ras des pâquerettes et on sent bien que le réalisateur a voulu faire un film à la Tarantino genre « Kill Bill » ou « Death proof » mais il n’a ni le don, ni la mise en scène de ce dernier et avec de telles faiblesses dans l’histoire « Final girl » ne convainc pas du tout le cinéphile spectateur ; le film contentera à peine le public d’adolescents ou ceux qui sont peu exigeants, et c’est bien dommage !
« Final girl » est raté de bout en bout, trop simpliste et bourré de zones d’ombres et d’inexplications plausibles, durant le visionnage on est mis devant le fait accompli en permanence et on nous fait avaler des couleuvres !
Seul bon point, la photo du film avec des plans de luminosité dans la forêt de toute beauté et de beaux paysages (la rivière au début) sinon tout est à plat, et de plus la sadisme soi-disant invoqué n’effraiera même pas un gamin de dix ans, alors les fans de slashers pourront repasser, « Final girl » est une arnaque complète !
Les érotomanes fans de belles femmes seront également déçus puisqu’aucune scène de nudité n’est à déplorer dans le film ; « Final girl » est beaucoup trop sage, trop aseptisé, et une fois le visionnage achevé, on ne se souvient quasiment de rien, un film qui ne laisse aucun souvenir impérissable, fade, creux et foiré complètement !
A fuir !
Ceux qui veulent vraiment mater des slashers sur le même thème, je vous conseille « I spit on your grave » ou même « Eden lake » qui sont mille fois mieux et plus construits scénaristiquement…
Note : 3/10











dimanche 20 octobre 2019

La nuit de la mort de Raphaël Delpard, 1980


LA NUIT DE LA MORT
de Raphael Delpard
1980
France
avec Charlotte de Turkheim, Isabelle Goguey, Jean-Paul Lillenfeld, Jeannette Batti, Betty Beckers
Horreur/fantastique
91 minutes
Blu ray édité chez Le chat qui fume
Synopsis :
France, ville de Senlis, au début des années quatre-vingts…
Martine quitte son petit ami Serge, elle lui laisse une lettre lui disant qu’elle a besoin de faire un break dans leur relation…
Martine se rend dans une maison de retraite pour y travailler, sa candidature avait été retenue mais la jeune femme arrive avec un jour d’avance ; Flavien, un homme costaud et boiteux l’accueille et Martine rencontre Madame Hélène, la directrice de la maison de retraite ; finalement elle accepte que Martine commence son travail et lui donne même une chambre pour dormir ; Martine semble satisfaite après plusieurs mois de chômage et de galère, elle va déployer toute son énergie pour s’occuper des personnes âgées de la maison de retraite…
Elle y rencontre Nicole, une autre aide- soignante qui lui fait découvrir l’établissement ; les pensionnaires ne sont pas très commodes et multiplient les caprices ; tant bien que mal, Martine parvient à faire son travail de façon correcte…
Un jour, Nicole disparaît ; Martine questionne Flavien et la directrice Madame Hélène mais personne n’est capable de lui dire ce qu’il est advenu de Nicole, y compris les vieillards de la maison de retraite !
Des événements troublants ont alors lieu, Flavien devient de plus en plus insistant vis-à-vis de Martine ; elle découvre une coupure de presse en faisant du ménage dans le bureau de Madame Hélène, elle fut Miss au dix- neuvième siècle ; Martine fait ses calculs, cela voudrait dire que Madame Hélène a en réalité 114 ans !
De plus, un soir, par curiosité, Martine s’introduit dans la chambre de Flavien en passant par la fenêtre, elle se cache derrière des rideaux et découvre l’homme en crise de démence !
Une révélation terrible va alors avoir lieu et Martine va comprendre où se trouvait Nicole !
La cuisine cache en fait un passage secret qui mène vers une chambre froide où elle comprendra tout ce qui se tramait auparavant : la maison de retraite est remplie de vieillards cannibales !
Mon avis :
Considéré à juste titre comme le premier film « gore » français (si on excepte certains films de Jean Rollin), cette « Nuit de la mort » est totalement éloignée des films de Rollin et Raphael Delpard a fait témoignage d’une grande rigueur pour le réaliser, déjà il est scénariste de profession donc il a fait particulièrement attention à son histoire et on peut dire que le film laisse des traces après son visionnage ; le rythme est soutenu, la photographie très soignée et les quelques effets horrifiques fonctionnent impeccablement…
Les trouvailles scénaristiques sont bien amenées et coordonnées et le jeu des acteurs est épatant (surtout Isabelle Goguey, à fond dans son rôle), il y a beaucoup de fulgurances, ce qui est rare pour un film d’horreur français, Delpard a mis ses couilles sur la table, a pris d’énormes risques (personne n’était prêt à l’époque à miser un kopeck sur une histoire pareille) et finalement il s’en est sorti comme un chef !
Sincère, doué, humain et surtout sensible (il explique dans les bonus qu’il n’a pu retenir ses larmes après le dézingage de son film suivant « Clash »), Raphael Delpard est vraiment un homme providentiel pour le cinéma horrifique français, d’ailleurs, « La nuit de la mort » ratissa large à sa sortie avec tout de même 100 000 entrées dans les salles –ce qui n’est pas rien- mais surtout un immense succès lorsqu’il est sorti en cassette vidéo et même en DVD lors de sa réédition…
Ce film de demeures (on est quasiment dans un huis clos) imprègne une atmosphère capiteuse et crasseuse avec les chambres au papier peint pisseux des locataires, les trognes des vieillards sont méga glauques et les passages de cannibalisme sont vraiment cradingues, les acteurs ne font pas semblant…
Charlotte de Turkheim (qui a depuis dit qu’elle détestait le film) n’a pas hésité à apparaitre entièrement nue pour la scène de la cérémonie cannibalique, ce qui est tout à son honneur…
Pensant qu’il n’avait pas suffisamment mis la sauce, le père Delpard dévie même son intrigue dans les dix dernières minutes avec un serial killer complètement ravagé, du coup on se prend le final comme un gros pain dans la figure et on ne s’y attendait pas du tout ! c’est bien joué !
Franchement ce serait vraiment vache et de très mauvaise foi de casser « La nuit de la mort », c’est un des seuls films gore frenchy de l’époque (début des eighties !) qui assure bien et surtout avec une histoire haletante et qui tient la route ; avec le temps le film s’est carrément bonifié et le dynamisme dont a fait preuve Delpard et son équipe est indéniable, ils y ont cru et ça a payé !
Le microcosme des critiques n’a pas été tendre avec Raphael Delpard mais on s’en fiche, on a maintenant l’occasion de rendre honneur à « La nuit de la mort » via le magnifique blu ray édité chez le Chat qui fume donc il faut vraiment se le procurer…
Un régal pour tout cinéphile et une date dans l’histoire du film de genre hexagonal !
Note : 7.5/10








Haine de Dominique Goult, 1978


HAINE
de Dominique Goult
1978
France
avec Klaus Kinski, Katia Tchenko, Maria Schneider, Patrice Melennec, Evelyne Bouix
Etude sociale/Drame
93 minutes
Blu ray édité chez Le chat qui fume
Synopsis :
Un village de France à la fin des années soixante-dix…
Un camionneur aidé par un de ses complices s’introduit dans ce qui ressemble à une centrale nucléaire et dérègle son fonctionnement avant de déclencher un incendie, curieusement cette centrale était inoccupée et aucun employé n’était présent…
Un motard d’origine allemande arrive dans le village, il est accueilli dans un bistrot qui fait également hôtel ; les villageois semblent très méfiants à son égard…
Le motard sympathise avec une très belle jeune femme brune appelée Madeleine, leur relation d’amitié amoureuse commence à se faire connaître et ce n’est pas du tout du goût des villageois, sceptiques, jaloux et xénophobes…
Le motard est vu avec une fillette à qui il demandait où se trouve de l’essence pour sa moto ; la mère de la fillette apparaît alors que cette dernière était montée sur la moto et avait mis les gants du motard, cela ne va pas arranger les choses pour le motard dont la marginalité ne fait plus aucun doute dans le village…
C’est alors qu’une fillette est retrouvée inanimée, blessée par un motard lors d’un accident de la route, elle décède peu après !
Plus aucun doute n’est possible, c’est le fameux motard allemand qui est responsable de la mort de la fillette…
Celui-ci se retrouve alors traqué par les villageois, notamment par le camionneur du début du film qui était dans la centrale nucléaire !
Les parents de l’enfant sont dépités et organisent les funérailles puis ils se rendent dans un restaurant de la ville ; le motard est présent, lui aussi,  et une violente bagarre a lieu !
C’en est trop, les villageois décident de lyncher le motard, face à Madeleine impuissante devant ce déchainement de violences…
Sans aucune preuve réelle ou tangible et sans même la moindre enquête de la police, le motard est tabassé  puis trainé jusqu’à un poste électrique situé dans le village…
Devenus fous, les villageois veulent l’électrocuter !
Ils le positionnent en croix et actionnent le levier qui va diffuser les 10 000 volts d’électricité !
Pourtant, à aucun moment, le motard allemand ne semblait agressif ou méprisant vis-à-vis de la population du village et rien n’indique que ce soit lui qui avait renversé la fillette ; la bêtise et les à priori xénophobes ont fait le reste pour appliquer cette justice sauvage, exécutée manu militari !
Mon avis :
Réalisateur de plusieurs films pornographiques sous le pseudonyme de Richard Stephen, Dominique Goult signe avec ce « Haine » de 1978 un film OVNI, assez rare à trouver jusqu’alors et que l’éditeur « Le chat qui fume » a eu l’excellente idée d’exhumer et sortir dans un magnifique blu ray, c’est donc l’occasion de redécouvrir ce film méconnu dans la carrière de Klaus Kinski et somme toute très intéressant…
Au départ, l’impression immédiate que se fera le spectateur, c’est que c’est très décousu et parfois difficile à comprendre (la scène de l’accident n’est pas claire et crédible, tout comme le prologue dans la centrale nucléaire qui n’apporte quasiment rien à la suite du film), l’arrivée de Kinski semble renforcer son côté marginal (l’acteur est habitué à ce type de rôles) et s’il y a bien un comédien qui pouvait jouer ce rôle, Dominique Goult a tapé dans le mille en choisissant Kinski !
Kinski ne quitte jamais sa combinaison de tout le film, même pour dormir ; sa relation amoureuse avec Maria Schneider semble forcée (pas dans le film mais dans la crédibilité pour le spectateur !), le camionneur tout comme les villageois sont plutôt caricaturaux et pourtant ça fonctionne plutôt pas mal (ah la gitane Maïs au bec de la gérante du bar et les trognes des clients, on est vraiment dans la France profonde des années soixante-dix !)…
La mort accidentelle de la gamine va mettre le feu aux poudres et Kinski semble le coupable désigné, au vu de la xénophobie des habitants, donc tout va partir en live !
C’est à ce moment- là que Dominique Goult applique ce déchainement de violence qui n’est pas sans rappeler celui de « La saignée » de Claude Mulot (autre film sorti chez Le chat qui fume), il y a pas mal de similitudes entre ces deux films, l’étranger dans la ville, la fuite, un crime et au final un lynchage suivi de mort, avec également une position christique de la victime, comme chez Mulot…
Plutôt appliqué dans sa technique, Goult signe au final un film pas déplaisant et assorti de décors singuliers, comme toujours Kinski irradie le métrage par son charisme et donne du coup une grande qualité au film, servant de plus- value grâce au jeu d’acteur qu’il déploie…
Vrai film de cinéphiles, « Haine » ravira les amateurs de perles noires et nihilistes (aucun point de retour et aucun espoir n’est donné dans le film qui porte bien son nom) et ceux qui sont curieux de voir des œuvres sortant de l’ordinaire doivent se ruer sur le blu ray, ils seront comblés !
Une nouvelle fois, « Le chat qui fume » sort des sentiers battus et nous propose du très rare sur lequel on aurait tort de rechigner, donc je vous conseille ardemment de vous procurer ce film, le digipack et l’image sont comme à l’accoutumée du beau travail !
« Haine » est à découvrir absolument…
Note : 7/10









dimanche 13 octobre 2019

The human centipede de Tom Six, 2009


THE HUMAN CENTIPEDE
de Tom Six
2009
Pays bas
avec Dieter Laser, Ashlynn Yennie, Ashley C. Williams, Akihiro Kitamura, Bernd Kostrau
92 minutes
Film d’horreur
Distribué par la firme Condor films
Budget : 1 500 000 euros
Synopsis :
Europe, fin des années deux mille…
Jenny et Lindsay sont deux jeunes femmes américaines qui font du tourisme en Europe ; elles décident, un soir, de se rendre dans un club mais leur voiture a un pneu crevé, de plus, elles se sont perdues suite à un défaut dans leur itinéraire…
Il commence à faire froid et les deux jeunes femmes, par dépit, marchent dans la forêt, espérant trouver du secours…
Elles arrivent proche d’une maison, c’est celle du docteur Joseph Heiter, ce dernier leur ouvre sa porte et leur promet d’appeler un dépanneur (le téléphone portable de Jenny et Lindsay ne captait pas dehors)…
Hélas, Heiter est en fait un psychopathe, un chirurgien complètement déjanté, il fut responsable d’opérations chirurgicales pour retirer des bébés siamois et il a décidé de créer l’inverse de ce qu’il savait faire : relier des personnes par la bouche et par l’anus !
Heiter drogue les deux jeunes filles !
Elles se réveillent alitées dans un lit d’hôpital où elles sont baillonnées et séquestrées par Heiter, cet endroit se trouve dans le sous-sol de la maison…
Katsuro, un homme japonais, est aussi une des victimes de Joseph Heiter, il est lui aussi alité et doit servir de cobaye avec Jenny et Lindsay pour la folle expérience de Heiter !
Complètement dingue, Heiter a même fait un croquis de l’opération chirurgicale et la montre à ses cobayes ; ils sont terrorisés et hurlent !
L’opération a finalement réellement lieu et c’est Katsuro qui fait le premier corps, suivi par Lindsay et Jenny ; Heiter exulte alors que les trois jeunes gens hurlent à la mort de douleur et souffrent le martyr !
Soudain, l’arrivée de la police, avec deux inspecteurs ayant eu des informations de disparitions suspectes non loin de la maison de Heiter, risque de changer la donne…
Les deux policiers interrogent Joseph Heiter et décèlent très vite en lui des suspicions…
Ils lui disent qu’ils vont revenir dans une vingtaine de minutes…
Lorsque Heiter retourne dans le sous- sol, les trois victimes ont disparu !
Mon avis :
On a eu droit à pas mal de films sur la « douleur » (par exemple, « Martyrs » de Pascal Laugier), mais là, avec ce « Human centipede », premier du nom, on peut aisément dire que tout est explosé sur ce thème !
Nom de dieu que c’est du sévère ! ça ne rigole pas du tout (d’ailleurs aucune once d’humour dans ce film) mais un film froid, glaçant et purement atroce, les limites de la bienséance et de la tolérance sont franchies et allègrement dépassées !
Tom Six, cinéaste prodige, est parti d’une « private joke » qu’il a fait avec un de ses potes pour donner l’idée de départ du film et le résultat est simplement fracassant !
De plus, la mise en scène est fabuleuse pour un premier film, Tom Six a blindé son scénario et celui-ci est carrément imparable ; ça commence comme dans un slasher type pour dériver vers un délire chirurgical ahurissant ; Tom Six maitrise l’ambiance qu’il donne au film et le ressenti pour le spectateur est effroyable, on souffre autant que les protagonistes victimes du docteur Heiter (immense performance de Dieter Laser, avec son regard habité par la folie pure), les effets gore sont impeccables et il y a autant de suggéré que de réellement effectué !
Les deux actrices ne sont en fait pas du tout « potiches » comme on pourrait le penser au début, mais bel et bien impeccables dans leurs rôles (aussi physique que mental puisqu’elles devaient rester longtemps à quatre pattes, tout comme Akihiro Kitamura, l’acteur japonais, ça n’a pas dû être facile du tout !)…
« Human centipede » est aussi un film de demeures avec cette maison gigantesque aux pièces luxueuses et au sous-sol qui sert de laboratoire expérimental à son propriétaire…
Non là franchement, ça barde totalement et une fois visionné, on ne peut oublier ce film, « Human centipede » c’est du méga lourd, du film bulldozer en matière d’horreur, ça déménage ! et on a de superbes séquences avec une belle photographie lors des passages sous la pluie…
Tom Sixe a frappé très fort et d’ailleurs, le film fut un très grand succès auprès des cinéphiles goreux et autres adeptes d’œuvres extrêmes…
« Human centipede » ne plaisante pas du tout et il faut avoir le cœur solide pour le visionner ; passées ces réserves, on peut dire que c’est une bombe cinématographique et un film qui fera date, au même niveau que des films comme « Massacre à la tronçonneuse » ou « Marathon Man », rarement l’expression de la douleur n’aura trouvé autant point d’orgue au cinéma que dans « Human centipede »…
Même si on doit s’accrocher aux branches, « Human centipede » est un film remarquable à tous les niveaux, il se situe comme une référence incontournable du genre !
Note : 10/10










Le continent oublié de Kevin Connor, 1977


LE CONTINENT OUBLIE
de Kevin Connor
1977
Grande Bretagne
avec Doug Mac Clure, Patrick Wayne, Dana Gillespie, Sarah Douglas, Shane Rimmer
Film d’aventures fantastiques
91 minutes
Blu ray édité chez Rimini éditions
aka People that time forgot
Synopsis :
Dans l’antarctique, au début du vingtième siècle…
Un équipage mené par Ben Mac Bride est à la recherche de Bowen Tyler, un de ses amis disparus, la dernière trace que Tyler a laissé est un message dans une bouteille qui le situe à Caprona, un continent perdu après les glaciers de l’antarctique…
Mac Bride, aidé par Miss Charlie, de son vrai nom, Charlotte Cunningham, une photographe journaliste (c’est son père, le directeur du journal, qui a financé l’expédition), ainsi que Norfolk et Hogan sont du voyage…
Mac Bride a placé un hydravion sur le navire qui les emmène ; pensant arriver non loin de Caprona, les trois hommes et la jeune femme décollent grâce à l’hydravion ; ils sont attaqués par un ptérodactyle ; Mac Bride parvient à l’éliminer grâce à une mitrailleuse située sur l’hydravion, mais le ptérodactyle, dans sa chute, détruit une partie de l’engin, qui se crashe sur Caprona !
Heureusement, pas trop de dégâts, sauf l’hélice, totalement HS…
Charlotte Cunningham en profite pour faire des clichés pour le journal, l’écosystème semble dangereux, c’est alors qu’un autre monstre dinosaure apparaît !
Norfolk et Hogan ont l’idée, avec Ben, d’accrocher l’hydravion à la queue du dinosaure, du coup l’hydravion semble de nouveau fonctionner…
Ben part à la recherche de Tyler, il tombe nez à nez avec une femme indigène appelée Ajor, elle lui indique qu’une peuplade de guerriers primitifs, les Galous, la pourchasse…
Ben et Hogan balancent des fusées de détresse pour empêcher les Galous de les attaquer…
Finalement ils seront capturés, ainsi que Lady Charlie, et envoyés comme prisonniers dans une caverne d’une montagne rocheuse…
Sabbala, un gourou de forte corpulence, décide de prendre Lady Charlie et Ajor comme épouses, lors d’une cérémonie ; pendant ce temps, Mac Bride et Hogan sont jetés dans une geôle !
C’est alors qu’ils découvrent que Bowen Tyler était emmuré derrière un coin de ce cachot ; ils parviennent à l’extraire de la roche !
Il faut faire vite car un volcan se met en éruption et risque de tout détruire !    
Tyler et Mac Bride parviennent à sauver in extremis les deux femmes des griffes de Sabbala, qui chute dans le vide lors de l’altercation ; tout est bien qui finit bien et les jeunes femmes seront sauvées et regagnent l’hydravion !
SPOILER ! malheureusement, Bowen Tyler décèdera d’une flèche dans l’abdomen lors d’un combat final, Mac Bride ayant juste le temps de s’enfuir et il le laissera mort ! FIN DU SPOILER
De retour sur le navire, Miss Charlie est enchantée par son périple et les commandants de bord sont ébahis devant la beauté d’Ajor…
Mon avis :
Soyons clairs, je suis un fanatique de ces films de Kevin Connor qu’il a réalisés à la fin des années soixante-dix (« Le sixième continent », « Le continent oublié », « Les sept cités d’Atlantis », « Centre terre : septième continent » et « Le trésor de la montagne sacrée ») et nombre de cinéphiles vénèrent ces films, et pour cause !
C’est du bonheur en barres, du plaisir absolu !
Un peu naïf certes mais ça dépayse plus qu’il n’en faut, ces aventures fantastiques inspirées de l’univers d’Edgar Rice Burroughs ont de quoi largement plaire et susciter la jubilation, c’est net et évident…
Ce n’est pas la même technique d’effets spéciaux que ceux employés par Ray Harryhausen mais ça les vaut largement, les effets spéciaux sont astucieux et bourrés d’idées ingénieuses, dès le début du film on est hypnotisé par l’histoire, qui démarre à fond les gamelles (le ptérodactyle apparaît à moins de dix minutes après le départ du navire en hydravion), « Le continent oublié » c’est du pur bonheur ! un film accessible à tous, même les plus petits qui seront émerveillés, ici aucune violence, aucune malveillance, Kevin Connor nous vend du rêve à l’état brut et tout fonctionne !
Rythme dynamique, acteurs convaincants, décors sensationnels (le film a été tourné aux Canaries) et un déroulé des séquences où aucun plan n’est inutile, on prend son pied pendant une heure et demie et on en redemande !
Rimini éditions a effectué un super travail, l’image est impeccable ; quant au bonus avec la voix off d’Alexandre Jousse, il nous apprend tout ce qu’il faut savoir sur ce film, un boulot nickel, félicitations à lui !
Il est inespéré que ce film soit sorti dans un superbe blu ray et, d’après ce qui est dit dans le bonus, « Le sixième continent », son prédécesseur, doit aussi sortir dans la foulée !
« Le continent oublié » c’est le graal et le must en matière du film d’aventures fantastiques des années soixante-dix, rien à redire, tout est bon dans ces films, qui étaient généreux au niveau des scènes d’entertainment et qui en donnaient au spectateur pour son argent…
Les deux actrices, Dana Gillespie (sex symbol vue dans le film de la Hammer « Le peuple des abimes » et Sarah Douglas avec la même coiffure que la Princesse Leia de Star wars, sont sublimes, quant à Patrick Wayne, ce n’est tout simplement que le fils de John Wayne (on l’apprend dans le bonus) et Doug Mac Clure est le comédien attitré des films de Kevin Connor !
Bref, pas la peine d’argumenter cent sept ans, vous êtes cinéphile ? vous aimez les films d’aventures pimentés par du fantastique ? vous êtes exigeants sur la qualité d’image d’un blu ray ? alors FONCEZ ! « Le continent oublié » est fait pour vous, impossible d’être déçu par ce film et par son support !
Note : 9/10













dimanche 6 octobre 2019

KIller crocodile de Fabrizio de Angelis, 1989


KILLER CROCODILE
de Fabrizio de Angelis
aka Larry Ludman
1989
Italie
avec Van Johnson, Anthony Crenna, Ennio Girolami, Sherrie Rose, Pietro Genuardi, Bill Woorhman
Nanar animal attack
89 minutes
DVD édité chez Neopublishing
Synopsis :
Caraïbes, Santo Domingo, fin des années quatre vingts…
Kevin, Pamela, Mark et Jennifer sont un groupe de scientifiques écologistes qui prélèvent des échantillons de l’eau polluée d’un fleuve ; ils sont équipés d’un bateau et sillonnent les marécages, c’est alors qu’un des scientifiques découvre des fûts de produits toxiques entreposés le long d’une rive !
Les jeunes gens se rendent sur la terre ferme et décident de prévenir les autorités, hélas le seul policier de la bourgade a des moyens faméliques pour faire respecter l’ordre, il conseille à Kevin d’aller voir un homme qui se fait appeler « le juge » ; c’est un homme irascible qui ne veut rien entendre et qui les envoie balader !
Mark soupçonne que les autorités et le juge sont de mèche avec une organisation industrielle de déchets toxiques et qu’ils touchent des pots de vin en échange de leur silence sur l’enfouissement des produits toxiques dans le fleuve !
Mais là où tout va se compliquer, c’est qu’un crocodile mutant de plusieurs mètres est le résultat de la contamination toxique !
Un couple de baigneurs se fait dévorer par le crocodile géant, puis celui-ci s’attaque à la population lors d’un bain de sang foudroyant où il terrorise la population, devant les yeux médusés des scientifiques !
Ayant bien repéré la situation, Kevin et Mark prennent le problème à bras le corps et partent en bateau afin de neutraliser le crocodile…
Le juge et un des responsables de la société  qui a créé les futs de produits dangereux sont alors attaqués par le crocodile !
Puis Mark et Kevin sont coulés par la gueule du crocodile ; armés d’une lance et d’un fusil, ils essaient tant bien que mal de se dépêtrer de ce cauchemar…
Seule l’hélice du moteur endommagé viendra à bout du maudit crocodile géant…
Mais un autre danger, sournois et insoupçonné, guette de nouveau les jeunes gens et la population !
Mon avis :
Hou ! le nanar total à la mords moi le nœud, mais qu’est- ce que c’est que ce film ! LOL
Franchement c’était inutile de tourner une bouzasse pareille sauf, peut- être, pour nous faire marrer, parce que niveau poilade « Killer crocodile » s’impose comme un must ; « Robowar » à côté c’est « Autant en emporte le vent » !
Le crocodile surgit n’importe quand, des fois on a l’impression qu’il mesure 10 mètres, des fois, quand sa tête dépasse de l’eau on penserait qu’il est de 50 centimètres ; les acteurs ont des tronches de crétins, aucune direction d’acteurs, cadrage approximatif et surtout, l’aspect avec l’écologie (qui ne semblait pas inintéressant) est relégué aux oubliettes au bout d’un quart d’heure !
Le pauvre Van Johnson, grand acteur habitué des ritaleries, est affublé d’une chemise débraillée avec un marcel qui lui descend sous les pectoraux, et pendant tout le film !!!!!!!!!
« Killer crocodile » est clairement risible et constamment ridicule, même son introduction (en anglais et pas sous- titrée) ne tient pas une cacahuète ; le scénar est naze (personne dans les autorités ne semble s’inquiéter des meurtres perpétrés par le crocodile, sorti de nulle part, comment les futs toxiques ont pu le faire se transformer ?), les nanas OK elles sont canons en maillot de bain mais après ?
Gianetto de Rossi, pourtant ponte absolu et sommité des effets spéciaux gore macaronis –remember les films de Fulci- a raté son crocodile, sauf soyons honnêtes, pour les rares fulgurances d’attaques dans le film quand il ouvre la gueule, là ça passe à peu près, mais sinon c’est du carton- pâte !
Riz Ortolani, c’est pas n’importe qui (« Cannibal holocaust » et plein d’autres films) a repris le thème central du « Dents de la mer » dans la musique, on croit rêver !
Tourné à l’arrache totale, « Killer crocodile » c’est du gros nanar portnawak qui prouve une nouvelle fois que les Italiens n’ont pas la carrure pour pomper les américains et qu’ils se vautrent souvent dans la plupart des cas…
Aucune tension, aucun stress, le croco géant ne fait pas peur du tout, le spectateur se rabat sur la connerie ambiante pour meubler le temps des une heure vingts du film…
Faudra m’expliquer d’où viennent les flammes qui crament l’alligator quand on lui balance l’hélice dans la gueule !
Pour une soirée délires/bières/pizza entre potes, « Killer crocodile » c’est l’idéal, pour les cinéphiles exigeants ce n’est même pas la peine…
Un film qui ne vaut pas un pet de lapin, à réserver aux fans de nanars purs et durs et aux habitués de films au comique involontaire, mais ce n’est pas forcément une excuse, un minimum s’impose quand on est réalisateur !
Note : 1/10









La boum de Claude Pinoteau, 1980


LA BOUM
de Claude PInoteau
1980
France
avec Sophie Marceau, Claude Brasseur, Brigitte Fossey, Dominique Lavanant, Jean-Pierre Castaldi, Bernard Giraudeau, Denise Grey
Comédie/Etude sociale
114 minutes
Blu ray édité chez Gaumont vidéo
Dialogues de Danièle Thompson
Musique de Vladimir Cosma
Box –office en France : 4 378 430 entrées
Synopsis :
Paris, au début des années quatre-vingts…
Vic Beretton, une adolescente de treize ans, vit dans un milieu aisé, son père François est chirurgien-dentiste et sa mère Françoise est dessinatrice de bandes dessinées…
Vic rentre au lycée Henri IV, un établissement huppé de la capitale ; elle est jeune et la crise d’adolescence pointe son nez, avec son lot de caprices et Vic se sent incomprise par ses parents…
Heureusement, son arrière-grand-mère, surnommée Poupette, s’occupe bien d’elle, elle l’emmène souvent dans des restaurants chics et à ses répétitions, elle est musicienne dans un orchestre et joue de la harpe…
Vic vit ses premiers émois amoureux avec les garçons et reste très timide, avec Pénélope, sa meilleure copine, les deux ados cherchent à aller à une « boum » organisé par Raoul, un de leurs camarades de classe…
Il y a de l’eau dans le gaz dans le couple des parents Beretton car François trompe sa femme avec Vanessa, une responsable d’un magasin de parfumerie !
Françoise découvre le pot aux roses, elle se rend dans le fameux magasin et fait exprès de saccager les présentoirs de Vanessa…
Pour se venger, Françoise vit une amourette avec Eric, le séduisant professeur d’allemand du lycée où étudie Vic !
Vic est désespérée car, à cause de tout ce branle- bas de combat, sa mère lui interdit d’aller à une autre boum…
François est viré du domicile familial par Françoise…
Vic va dans le club de rollers « La main jaune » sans la permission de ses parents, François se rend dans ce club mais il ne sait pas patiner !
Tout va s’arranger et les parents se remettront ensemble et Vic pourra finalement aller à la fameuse boum…
Mon avis :
Film culte pour toute une génération et immense succès au box-office, « La boum » se voit aujourd’hui comme un témoignage sur la société du début des années quatre–vingts ; Claude Pinoteau n’en est pas à son premier essai et a déjà réalisé un film sur un thème similaire (« La gifle » avec Isabelle Adjani et Lino Ventura), il sait diriger parfaitement ses acteurs et d’ailleurs, Sophie Marceau, novice au cinéma, crève l’écran ! Tout dans sa composition sonne juste et elle n’est pas du tout insupportable mais porte son rôle à bout de bras, elle est sensationnelle et irradie la pellicule !
Brigitte Fossey et Claude Brasseurs, comédiens confirmés, sont tout à fait crédibles et Bernard Giraudeau en prof d’allemand également…
Denise Grey en arrière grand –mère providentielle sert de repère affectif à Vic/Sophie Marceau et leur complicité est touchante…
Le film a quand même pris un sacré coup de vieux, il y a beaucoup de placements de produits, et deux passages sont limites (la scène du cinéma avec la lumière restée allumée pendant la projection et le saccage du magasin de parfumerie, Lavanant ne joue pas du tout comme il faudrait, ses réactions ne sont pas appropriées, normalement elle devrait se ruer sur Françoise/Brigitte Fossey, cette scène est ratée !)…
« La boum » est un film très sympathique malgré ces quelques petits bémols et la réussite de ce film doit beaucoup à sa musique avec le refrain entêtant de la chanson « Reality »…
Des fois c’est un peu gros, la gamine haute comme trois pommes qui « flashe » sur Claude Brasseur (on est presque dans un nanar) mais globalement le film s’en sort bien et retient l’attention jusqu’à son épilogue…
L’histoire de l’adultère imbriquée dans le scénario donne un aspect dynamique et relance l’intrigue qui commençait un peu à tourner en rond…
Film sur la crise de l’adolescence, « La boum » est un teen movie pépère et sans violence, pas de cris ni d’hystérie (on n’est pas chez Zulawski) mais bel et bien un film d’une grande simplicité, agréable à suivre et qui laisse une empreinte indélébile même après un seul visionnage….
C’est là qu’on voit tout le talent de ces comédies de mœurs populaires qui florissaient dans les années quatre-vingts dans l’hexagone…
Bref, carton plein à tous les niveaux, « La boum » est un film référence dans son genre et les cinéphiles l’apprécieront sans le moindre doute, ne serait-ce que pour Sophie Marceau et la pléiade d’excellents acteurs qui l’entoure…
Note : 7/10