dimanche 28 juillet 2019

La grande vadrouille de Gérard Oury, 1966


LA GRANDE VADROUILLE
de Gérard Oury
1966
France/Grande Bretagne
avec Louis de Funès, Bourvil, Mike Marshall, Marie Dubois, Terry Thomas, Claudio Brook
Comédie/film de guerre
132 minutes
DVD édité chez Studiocanal
Box- office final au 18 octobre 2014 : 17 267 607 entrées
Cascades effectuées par Rémy Julienne
Synopsis :
1942, pendant l’occupation allemande…
Un avion britannique est abattu par l’armée allemande au- dessus de Paris…
Trois soldats anglais sautent en parachute, Alan Mackinstoch, Reginald et Peter Cunningham ; il y en a un qui atterrit dans un zoo et l’autre qui tombe sur un échafaudage, quant au troisième, il parvient à s’échapper…
Stanislas Lefort, un chef d’orchestre irascible, est contraint de cacher un des soldats anglais dans sa loge et le fait passer pour un de ses élèves de musique jouant de la harpe ; Augustin Bouvet, un peintre en bâtiment, sauve un autre soldat des tirs des nazis, postés juste en bas ; avec l’aide de Juliette, une de ses amies, Augustin cache lui aussi le britannique dans son appartement…
Sir Reginald devait donner rendez- vous aux autres de ses complices, Alan Mackintosh et Peter Cunningham aux bains turcs à Paris, avec comme code de reconnaissance de chanter « Tea for two » ; Augustin et Stanislas s’y rendent également ; pour ne pas se faire reconnaître, tout le monde change ses vêtements et son apparence, en volant des uniformes allemands…
Augustin et Stanislas acceptent d’aider les soldats anglais à aller à la zone libre ; Juliette leur conseille de prendre le train à la gare de Lyon pour se réfugier en Bourgogne, mais arrivés à la gare, ils manquent leur train…
Ils partent quand même en se faisant passer pour employés des postes…
Stanislas et Augustin doivent rejoindre l’hôtel du Globe situé à Meursault, Germaine, la patronne de l’hôtel doit les aider…
Le major Achbach, un officier de la Wehrmacht, veut absolument retrouver Stanislas, Augustin et les soldats britanniques !
Lorsque Bouvet et Lefort entrent dans l’hôtel du Globe, il n’y a aucune lumière !
Dès que cela s’allume, ils se retrouvent au beau milieu d’officiers SS qui fêtent un anniversaire !
Germaine, la patronne de l’hôtel, pour les couvrir, les fait passer pour des employés de l’hôtel qui ont trop bu, ce qui déclenche l’hilarité des allemands !
Mon avis :
Tourné en dix- sept semaines, « La grande vadrouille » est le plus grand succès du cinéma français avec ses dix- sept millions d’entrées, ce film parle au public français car il dédiabolise la seconde guerre mondiale en prenant le côté humoristique comme clef de voûte de l’histoire, l’intrigue se passe pendant l’occupation allemande mais il n’y a jamais de violence, uniquement une succession de séquences où l’on rit de bon cœur, servie par des dialogues savoureux et un Louis de Funès survolté !
Bourvil tient un rôle de peintre naïf qui lui sied à merveille et son duo avec Stanislas Lefort/De Funès (pour la deuxième fois à l’écran après « Le corniaud ») s’inscrit dans les duos inoubliables de la comédie française, toutes époques confondues…
Tous les passages du film deviennent cultes instantanément et « La grande vadrouille » est une œuvre très fédératrice, Gérard Oury signe ici son meilleur film et le travail de titans qu’il a fallu déployer pour le mettre en scène en fait un classique du cinéma français, entré au patrimoine culturel du septième art tricolore…
Complètement tous publics et adapté au plus large du cercle des cinéphiles, « La grande vadrouille », c’est du bonheur en barres, le rythme est incessant, tout est nickel, les décors, les paysages, le jeu des acteurs (qu’il s’agisse des stars comme des seconds rôles), on se régale pendant deux heures et rien ne semble pouvoir stopper l’énergie du film, qui a bien passé les années et qui ne se détériore pas au niveau qualité, même cinquante années plus tard…
Avec un timing serré, Gérard Oury a su insuffler au film un côté épique et comique en même temps, les zygomatiques se déploient dès le début et il faut dire que Bourvil et Louis de Funès y sont pour beaucoup…
« La grande vadrouille » est réussi à tous les niveaux et un visionnage régulier bonifie complètement le film qui peut se suivre comme une « thérapie cinématographique » anti coups de blues, c’est un anti dépresseur filmique et un film d’aventures rocambolesque, un film de guerre et une satire de cette dernière en même temps, on passe un super bon moment et on en redemande !
Tout le monde a forcément vu « La grande vadrouille » et tout le monde est unanime pour dire qu’on passe un excellent moment, donc que demander de plus ?
Pur bonheur, bain de jouvence et film culte inoxydable, « La grande vadrouille » est un film à montrer et à faire découvrir aux jeunes générations qui ne l’ont pas encore vu, c’est une fierté du cinéma français et toutes les diffusions et rediffusions télévisées n’altèrent en rien la jubilation provoquée par ce film !
Cent vingts minutes de bonheur, il n’y a rien à redire, ce film est monumental à tous les niveaux et Bourvil et Louis de Funès restent dans notre cœur et dans notre mémoire à jamais !
Note : 10/10













La soupe aux choux de Jean Girault, 1981


LA SOUPE AUX CHOUX
de Jean Girault
1981
France
avec Louis de Funès, Jean Carmet, Jacques Villeret, Claude Gensac, Christine Dejoux, Henri Génès, Marco Perrin
Comédie/science- fiction
98 minutes
DVD édité chez Studiocanal
d’après le livre de René Fallet
produit par Christian Fechner et films Antenne 2
Synopsis :
Les Gourdiflots, un hameau du Bourbonnais, au tout début des années quatre-vingts....
Claude Ratinier dit le Glaude, ancien sabotier, et son ami Francis Chérasse dit le Bombé, puisatier à la retraite, sont les seuls habitants du hameau ; ils passent leur temps à s’enfiler des « canons » de vin rouge pour tuer leur ennui, Claude est veuf et a parfois des moments de déprime ; le Bombé essaie de lui remonter le moral ; le Glaude prétend que le médecin du village lui a trouvé du diabète, il décide d’arrêter de boire… mais au bout de quelques heures et avec les encouragements du Bombé, finalement Glaude se tape un pastis !
Le Bombé a un immense coup de blues et menace de se suicider par pendaison !
Alors que les deux hommes, un soir, font un concours de flatulences, le tonnerre d’un orage leur vient en écho…
C’est alors qu’une soucoupe volante se pose entre leurs deux maisons !
Il en sort un extraterrestre, avec une combinaison jaune !
Il paralyse le Bombé avec un rayon laser et essaie de communiquer avec le Glaude…
Claude comprend que l’extra-terrestre vient de la planète Oxo, pensant qu’il a faim, il lui sert une soupe aux choux maison qu’il a confectionnée !
Claude se prend d’affection pour l’extra –terrestre et le surnomme la Denrée, ce dernier repart dans l’espace…
Amélie Poulangeard, une vieille dame, prétend aux gendarmes, avoir vu la fameuse soucoupe volante ; lorsque le Bombé confirme ses dires, il est ridiculisé par les autres gens du village…
La Denrée revient une seconde fois pour réclamer la soupe aux choux à Claude ; il lui fait un tour de magie et réincarne Francine, la femme du Glaude, à l’âge où ce dernier l’avait connue, elle a une vingtaine d’années !
Le maire du village décide de construire un grand parc d’attractions passant sur les Gourdiflots, il veut exproprier les maisons du Glaude et du Bombé !
Une solution s’offre alors aux deux hommes : partir sur Oxo avec la Denrée !
Mon avis :
Jouissif, gouleyant et très sympathique, « La soupe aux choux » est devenu un film culte, il faut dire que la performance du trio De Funès/Carmet/Villeret est remarquable et que le film est un régal !
C’est du « cinéma de Papy », une œuvre gentillette, sans la moindre violence et très bienveillante !
La scène du concours de pets en a outré plus d’un à l’époque de la sortie du film et pourtant il n’y a rien de mal, c’est plutôt rigolo et franchement, quand on voit cette scène, on se dit que le Professeur Thibaut des Nuls n’avait rien inventé !
Villeret, dans un rôle très casse-gueule (Louis de Funès l’avait averti) s’en sort à merveille et déclenche l’hilarité avec ce personnage d’extra-terrestre sorti de nulle part, il est à mourir de rire…
Les deux personnages du Glaude et du Bombé sont très touchants et l’empathie qu’ils créent vis-à-vis du spectateur est indéniable…
Le fait que le Glaude soit veuf et garde un portrait de sa femme rajoute dans l’aspect sentimental et la force de l’amitié liant les deux compères force le respect (avec un petit canon par ci par là) !
Je ne vois pas ce qu’il y a de mal ou de répréhensible dans « La soupe aux choux », le Glaude et le Bombé ne font de mal à personne et mènent leur petite vie comme ils l’entendent et la bonne humeur du film est réellement communicative, on prend beaucoup de plaisir en le visionnant !
Les effets spéciaux de la soucoupe volante sont quelque peu rudimentaires mais on peut passer outre, cela ne gêne en rien le déroulé du film…
De Funès a coordonné de A à Z le film et on peut même dire qu’il l’a co-réalisé, on sent bien son exigence et son sens méticuleux ; dire qu’il décèdera l’année suivante est un crève- cœur ; d’ailleurs les trois comédiens du film sont décédés aujourd’hui, en tout cas ils nous ont apporté beaucoup de joie avec « La soupe aux choux » et le statut de film culte ne se dément pas quasiment quatre décades plus tard…
Excellent moment de camaraderie et de rire, « La soupe aux choux » est une œuvre immortelle et même si le succès en salles à sa sortie fut en demie teinte, les multiples diffusions à la télévision plus tard ne démentirent pas l’engouement du public pour ce film, adoré par beaucoup de monde, à commencer par les cinéphiles !
En cas de sinistrose, « La soupe aux choux » est le remède idéal, on rit de bon cœur et le bonheur déployé par ce film est universel et incommensurable !
Un must absolu !
Note : 10/10












dimanche 21 juillet 2019

La morte vivante de Jean Rollin, 1982


LA MORTE VIVANTE
de Jean Rollin
1982
France
avec Jean-Pierre Bouyxou, Françoise Blanchard, Marina Pierro, Mike Marshall, Carina Barone, Fanny Magier
Film d’horreur
90 minutes
Blu ray édité chez Redemption Vidéo
Effets spéciaux de Benoit Lestang
aka The living dead girl
Synopsis :
En France, une ville de province au début des années quatre-vingts…
Trois employés indélicats d’une usine de traitements chimiques doivent se débarrasser de fûts contenant des produits toxiques ; deux d’entre eux doivent stocker les fûts dans les caves d’une bâtisse abandonnée ; la cave de la bâtisse communique avec la crypte du château et les deux employés ouvrent des cercueils pour voler les bijoux des défuntes…
Un séisme a alors lieu et le gaz toxique des fûts se répand dans les sous-sols !
Une des mortes, Catherine Valmont, revient à la vie et tue les deux hommes en leur enfonçant ses ongles crochus dans les yeux et dans la gorge !
Catherine Valmont s’échappe et erre dans des lieux, non loin du château ; deux américains, Greg et Barbara Simon, prennent des photos et Barbara remarque la jeune fille blonde, Catherine, elle prend un cliché d’elle…
De retour au village, Barbara demande aux gens de l’auberge, s’ils connaissent cette jeune femme prise en photo, Barbara est étonnée car tout le monde lui dit que cette jeune femme est décédée depuis deux ans !
Hélène, une superbe femme brune, vit dans le château ; lorsqu’elle était enfant, elle sympathisa avec Catherine et les deux fillettes firent un « pacte » de sang se jurant qu’elles ne s’abandonneraient jamais…
Catherine devient alors une morte assoiffée de sang et Hélène, son amie et complice, doit lui apporter des victimes afin de satisfaire ses besoins en sang et en chair !
Lors d’un bal dans le village, Barbara Simon, récemment agressée au château, reconnaît Hélène !
Elle fonce prévenir Greg ; pendant ce temps, Hélène a juste le temps de kidnapper une jeune femme en inventant un prétexte bidon…
Restée au château, Catherine, devient folle…
Lorsqu’Hélène essaie une ultime fois de sauver Catherine, une réaction imprévisible va tout chambouler, c’est l’apocalypse !
Mon avis :
Pour une fois, Jean Rollin délaisse le genre vampirique pour s’intéresser au film de morts vivants, le résultat est somme toute bien sympathique et après son chef d’œuvre « Les raisins de la mort » (considéré comme son meilleur film par nombre de Rollinophiles), Rollin joue une nouvelle fois dans la cour des grands avec des passages splatter gore déclinés par l’immense Benoit Lestang, qui n’avait seulement que dix- sept ans lors du tournage !
La réalisation est très impressionnante et c’est mieux mis en scène que dans « Grapes of death » ; il ne faut pas s’attendre à des miracles en ce qui concerne la direction des acteurs, mais ça on est habitués de la part de Jean Rollin et il faudra passer outre…
Autrement, « La morte vivante » est un Rollin qui se suit très bien et le spectateur est pris par l’histoire qui réserve pas mal de rebondissements (le coup de la photo, le bal musette bien « de chez nous », le grand château, superbe décor, les voitures d’époque –la Matra-, la beauté des actrices, le début à mourir de rire avec les employés et leurs fûts toxiques)…
Rollin a mis les petits plats dans les grands et cela suffit largement pour captiver et contenter ses fans adeptes d’un cinéma déviant et baroque ;  il y a quand même moins de délires que dans ses films vampiriques des années soixante-dix, là on sent qu’il s’est appliqué à bien faire, on dirait même qu’il a « américanisé » son histoire afin de stimuler l’ensemble, et ce n’est pas plus mal !
Bien trouvé également, le lien qui unit Catherine et Hélène avec le pacte de sang qu’elles ont effectué et les personnages des deux américains donnent réellement un sens scénaristique au film, Rollin s’est réellement foulé pour l’écriture de son script…
Toujours beaucoup de scènes de nudité et un caméo de Jean Rollin comme vendeur sur un marché (la scène dure cinq secondes, il est à gauche de l’écran mais tous les fans le reconnaitront !)…
Avec la « Morte vivante », Rollin démontre qu’il a encore toute la volonté de faire du cinéma et de satisfaire ses fans cinéphiles, il y a mis toute son énergie et le résultat s’avère positif grâce à sa transmission de sa passion et une histoire qui tient la route avec des séquences qui s’imbriquent de façon logique les unes aux autres (c’est moins le bordel que d’habitude !)…
Benoit Lestang, notre Tom Savini tricolore (paix à son âme), déploie avec un talent bluffant des passages hyper gore et le hasard qui l’a mis sur le chemin de Jean Rollin, a fait les choses de façons miraculeuses (il n’avait que dix- sept ans !)…
Cette incursion de Jean Rollin dans un genre différent de ce qu’il affectionnait (le gothique vampirique) est globalement une réussite et le film est à voir absolument pour comprendre la démarche de Rollin ou, tout simplement, pour passer un bon moment de terreur et de gore…
Très sympathique !
Note : 7/10












Macadam Cow boy de John Schlesinger, 1969


MACADAM COWBOY
de John Schlesinger
1969
Etats unis
avec Jon Voight, Dustin Hoffman, Sylvia Miles, Brenda Vaccaro, John Mac Giver
Drame
120 minutes
aka Midnight cowboy
budget : 3 600 000 dollars
Oscar du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario
Synopsis :
Une ville de l’Ouest américain, à la fin des années soixante…
Joe Buck, un jeune d’une vingtaine d’années, a le look d’un cow boy ; il travaille dans un snack comme plongeur ; lorsqu’il arrive une énième fois en retard, il se fait houspiller par son patron ; finalement il démissionne et plaque tout, il décide d’aller tenter sa chance à New York avec ses quelques économies en poche, pensant séduire de vieilles femmes et devenir un gigolo…
Très vite, Joe va déchanter et malgré quelques aventures sexuelles avec des femmes rencontrées en pleine rue, Joe se retrouve vite à cours d’argent !
Dans un bar, Joe fait la connaissance de Rico Rizzo, un jeune homme en fait sans domicile fixe qui vit de vols et de petits trafics, Rico est estropié  d’une jambe et a du mal à marcher…
Alors qu’il ne peut plus payer sa chambre d’hôtel, Joe se retrouve contraint de suivre Rico, ce dernier vit dans un taudis délabré…
Pour se nourrir, Rico vole des tomates sur un étalage et les fait cuire dans une casserole avec Joe…
Semblant souffrir de tuberculose, Rico tousse tout le temps et de plus, il fume énormément…
Les deux hommes se rendent par hasard à une soirée avec des personnes gays, Rico mange beaucoup et prend des provisions afin de les ramener chez lui…
Rico est très mal en point, c’est l’hiver et il se met des couvertures pour lutter contre le froid…
Pendant ce temps, Joe gagne un peu d’argent et peut ainsi apporter des médicaments à Rico, il ramène également du lait…
Joe et Rico prennent un bus pour quitter New York…
Rico est très mal en point, ce qui inquiète énormément Joe…
Mon avis :
« Macadam Cow boy » est un film magnifique qui se suit comme un poème décliné sur les thématiques de la misère, de la recherche de l’argent et donc de la vie ; c’est un film mélancolique avec une chanson thème bouleversante qui revient fréquemment et surtout une performance incroyable d’acteurs, que ce soit Jon Voight ou Dustin Hoffman, tous les deux fabuleux dans des rôles très atypiques, peu habitués dans le cinéma américain de l’époque, qui signe un peu le déclin du « cow boy » classique qu’Hollywood mettait en exergue dans les westerns…
Le film fut classé X aux Etats-Unis à cause de son traitement de l’homosexualité encore tabou et John Schlesinger ajoute de nombreux passages d’onirisme lors de séquences « fantasmées » par Joe ou Rico…
Le traitement de la misère est  cru et les décors de taudis avec des intérieurs repoussants de saleté sont très réalistes ; quant à la maladie de Rico Rizzo/Dustin Hoffman, le spectateur la ressent très bien, grâce au talent de Hoffman mais aussi par la mise en scène de Schlesinger, « Macadam Cow boy » étant olfactif et viscéral…
On s’attache rapidement aux deux personnages et c’est un voyage difficile et supposé sans retour que Schlesinger nous fait vivre mais ponctué de fulgurances étonnantes et détonantes, toujours amplifiées par cette belle musique, qui désamorce la tragédie de la situation que vit Ricco et Joe, la rendant presque familière au spectateur…
Au cinéma, cela pourra paraître très beau mais dans la vraie vie, ce que vivent ces deux hommes, c’est un pur calvaire !
Quoiqu’il en soit, « Macadam Cow boy » est un chef d’œuvre qui a raflé plusieurs Oscars et qui finit par sortir dans les salles, notamment en France où il fut « seulement » interdit aux moins de douze ans…
Tout comme les deux personnages que le film décrit, « Macadam Cow boy » est un film marginal mais Schlesinger, par son talent, en fait un drame déchirant et la fin est énigmatique, quoiqu’il en soit, le film reste mémorable à tous les niveaux et les performances artistiques dont il témoigne ne peuvent laisser de marbre…
Cette modernité de traitement pour un sujet pareil fait que le film n’a pas trop vieilli, la dynamique des plans et l’intérêt suscité par l’histoire font de « Macadam Cow boy » une œuvre qui se suit une grande passion et une fascination encore intacte de nos jours…
L’impact du film sur le public est énorme et tous les cinéphiles se reconnaitront dans la qualité de la mise en scène de Schlesinger tout comme dans les prestations de Dustin Hoffman et Jon Voight…
Du très grand cinéma et un chef d’œuvre à voir absolument, « Macadam Cow boy » est un film référence du cinéma américain, à la frontière de l’underground et du film d’auteur…
Note : 10/10












mercredi 17 juillet 2019

Au revoir à jamais de Renny Harlin, 1996


AU REVOIR A JAMAIS
de Renny Harlin
1996
Etats-Unis
avec Geena Davis, Samuel L. Jackson, Craig Bierko, Yvonne Zima, Brian Cox
Film d’action
120 minutes
aka The long kiss goodnight
Synopsis :
Une ville d’Amérique du Nord frontalière avec le Canada, pendant les fêtes de fin d’année, au milieu des années quatre- vingt-dix…
Samantha Caine est une très belle jeune femme, elle est institutrice dans une école de sa ville et semble mener une vie paisible avec sa fille et son mari attentionné…
On apprend qu’à la suite d’un terrible accident de la route, Samantha a perdu la mémoire, cela fait huit ans qu’elle est amnésique…
Lors d’un défilé pour Noël, Samantha fait partie d’un char traditionnel, elle est filmée et on la voit à la télévision…
Un tueur psychopathe qui est emprisonné la reconnaît ! En fait, Samantha Caine s’appelait Charly Baltimore et avant son accident et son amnésie, elle était agent secret pour le gouvernement américain !
L’homme incarcéré jure de se venger car c’est elle qui l’a mis en prison ; il commandite des tueurs à gages pour éliminer Charly/Samantha !
Lorsque Caitlin, la fille de Samantha est kidnappée, Charly fait appel à Mitch Hennessy, un ancien policier devenu détective privé ; de fil en aiguille, les deux jeunes gens se retrouvent embringués dans une course poursuite rocambolesque !
La section anti- terroriste prévoit un attentat terrible, la mission de Samantha sera de l’éviter et de retrouver sa fille vivante ; Mitch lui sera d’un grand secours, frôlant la mort à de multiples reprises…
Avec des tueurs et des terroristes à leurs trousses, Mitch et Samantha vont lutter pour rester en vie et ce ne sera pas de tout repos !
Mon avis :
« Au revoir à jamais » est un film d’action très réjouissant bien servi par le duo Geena Davis/Samuel L. Jackson, le dynamisme est vrombissant et du début à la fin ça n’arrête quasiment jamais, on n’a pas le temps de reprendre son souffle…
Après un prologue gentillet, le film démarre vraiment quand on comprend l’amnésie de Geena Davis et le rôle qu’elle joua avant son accident et sa perte de mémoire ; la caméra de Renny Harlin y va à fond les gamelles mais de plus, il a eu l’excellente idée de doter son film de répliques humoristiques avec des vannes qui font mouche et qui sont incessantes ; c’est donc un plaisir décuplé pour le spectateur qui frémit et rigole en même temps durant le visionnage, aucun dialogue n’est hors de propos et on sent bien que Davis et Jackson se sont éclatés durant le tournage, leur énergie est communicative !
Une succession de scènes très spectaculaires et des seconds rôles de crapules psychopathes donnent un vrai souffle à l’histoire et on sent que Harlin a joué son va-tout dans le film, sorte de condensé patchwork de tous les films d’actions précédents des années quatre-ving-dix, il croit à fond dans son entreprise et l’accueil mitigé du film à sa sortie est injuste, il était peut-être trop en avance et déconcertant, mais néanmoins, avec le recul, on ne peut que saluer le talent de Harlin et de son équipe, qui a pris des risques en osant mêler humour et action à maxima…
De plus, Geena Davis est très sexy et son changement de look total redonne du pep’s au dynamisme au film qui ne prend jamais l’occasion de se poser cinq minutes, ça redémarre en permanence et c’est bien là la gageure de « Au revoir à jamais » à savoir de l’action non-stop, un peu comme pour « Speed » sorti deux ans auparavant, les cinéphiles seront comblés et ne pourront être déçus, c’est bien là tout le savoir-faire des réalisateurs américains en matière de film d’action : renouveler le genre et ne jamais céder à la facilité !
On sent une réelle application de la part de Renny Harlin, il sait, mieux que quiconque, satisfaire le spectateur et y va franchement ; malheureusement, « Au revoir à jamais » sonne paradoxalement le glas de sa carrière, qui avait pourtant enchainé les succès, ce renoncement des studios à continuer à faire appel à ce réalisateur est déconcertant et injuste !
Bien ancré dans le style propre aux années quatre- vingt-dix, « Au revoir à jamais » se suit avec grand plaisir et la prise de risques dont fait preuve Renny Harlin rendra réceptifs les plus ouverts des cinéphiles, qui se délecteront devant cette maestria ultra précise et bourrée de bonne humeur…
Seuls les grincheux se focaliseront sur le côté improbable du film qui, parfois, lorgne même vers le fantastique ; il y a peut- être un « trop », un aspect « too much » qui risquera de décontenancer dans « Au revoir à jamais », mais si l’on passe outre, ça reste un grand spectacle plus qu’honnête et revigorant…
« Au revoir à jamais » est une œuvre extrêmement sympathique qui doit se voir uniquement comme un film d’action survolté sans chercher la petite bête ; après tout Harlin remplit très bien son contrat et s’acquitte de sa tâche avec brio…
Vingt- trois années plus tard, « Au revoir à jamais » a toujours conservé sa tonicité et il est temps de réhabiliter ce film !
Note : 8/10












dimanche 14 juillet 2019

La dernière orgie du troisième Reich de Cesare Canevari, 1977


LA DERNIERE ORGIE DU TROISIEME REICH
de Cesare Canevari
1977
Italie
avec Daniela Poggi, Maristella Greco, Adriano Micantoni, Fulvio Ricciardi, Antinska Nemour
Nazisploitation
92 minutes
DVD édité chez Artus films
aka L’ultima orgia dei 3e Reich
aka des filles pour un bourreau
aka Bourreaux SS
Musique d’Alberto Baidan Bembo
Synopsis :
Trois années après la fin de la seconde guerre mondiale, un homme, Conrad, roule à vive allure, la radio retransmet un procès impliquant des anciens nazis qui sont jugés pour leurs forfaits durant la guerre ; Conrad retrouve une jeune femme, Lise Cohen, à l’endroit d’un ancien camp de concentration ; en fait, ils furent amoureux et eurent une liaison secrète et Conrad est le commandant Conrad Von Starker, Lise était une jeune juive déportée…
Par amour, Lise Cohen a témoigné en la faveur de Conrad lors du procès, lui évitant ainsi la peine de mort ; lors de leurs retrouvailles, ils ne peuvent s’empêcher d’effectuer des caresses érotiques ; le film revient en flash backs sur ce qui est arrivé à Lise et sur le calvaire qu’elle a vécu…
Konrad dirigeait une unité nazie d’officiers complètement fous et força certains de ses convives à avoir recours au cannibalisme lors de banquets qu’il organisait dans sa luxueuse propriété, située sur une ile…
Konrad coordonna de nombreuses séquences de tortures et sélectionnait de très jeunes femmes juives, il organisait des moments où son imagination barbare poussait très loin dans des délires funestes, mais ce qui fit qu’il « épargna » la vie de Lise c’est que celle-ci semblait absente voire étrangère à la moindre douleur !
Konrad lui parlait sans arrêt lorsqu’il la torturait sans qu’elle ne bronche ; cela créa une « fascination » de la part de Konrad, qui devint fou amoureux de la jeune femme…
Leur relation cachée finit par se savoir lorsqu’Alma, une officier nazie, ancienne dulcinée de Konrad, découvrit leur relation ; mais Konrad la tua !
Le film revient sur les terribles moments vécus par les prisonnières dans les camps et sur la folie totale habitée par Konrad et par le capitaine Koenig, jusqu’à la chute du régime nazi…
Le film se clôt par une issue incroyable, mettant en point de mire le calvaire vécu par Lise Cohen, qui perdit son bébé, enfant de Konrad que celui-ci ne put garder, la vengeance post-guerre de Lise étant contradictoire, puisqu’elle avait témoigné pour sauver Konrad d’une mort certaine !
Mon avis :
Sortie dans la collection des Nazisploitations d’Artus films, cette « Dernière orgie du troisième Reich » est considérée par beaucoup de cinéphiles et à juste titre, comme la meilleure déclinaison italienne du genre…
L’histoire est mille fois plus étoffée que pour l’affreux « Holocauste nazi », chroniquée plus haut, et l’originalité du scénario (une love story entre un commandant SS et une jeune déportée juive) rappelle beaucoup « Portier de nuit »…
Bien sûr, cela n’empêche pas le film d’être extrême et déviant (un hommage à « Salo, les cent vingt jours de Sodome » de Pasolini avec un délire de coprophagie) mais ce n’est pas le point central du film et il ne faut pas retenir que cela dans « La dernière orgie du troisième Reich »…
Adriano Micantoni donne une composition qui n’est pas aisée pour un acteur, quant à la belle Daniela Poggi (incroyable Lise Cohen !), elle révèle de grands talents d’actrice dramatique et la direction d’acteurs de Cesare Canevari est plutôt au-dessus de la moyenne pour un film de ce genre…
Appliqué, au rythme soutenu et ponctué de quelques séquences de sadisme justifiées (pas comme pour « Holocauste nazi » qui bourrinait à mort), « La dernière orgie du troisième Reich » est dans l’ensemble un bon film de nazisploitation atypique et courageux (il fallait oser mettre en scène une histoire d’amour entre une déportée et un officier nazi !), malgré des tortures imaginatives qui rebuteront les plus sensibles (les rats, la chaux vive, les nombreux viols…).
« La dernière orgie du troisième Reich » est idéal pour faire découvrir aux cinéphiles le genre du Nazisploitation et la qualité de sa réalisation rend honneur à ce sous genre, souvent dénigré par des films bâclés et axés principalement sur le sadisme, ici au moins il y a une vraie histoire et la narration prime plus que les chocs visuels, Canevari s’est concentré davantage sur la relation amoureuse entre Konrad et Lise que sur les violences commises par les nazis…
Artus films a réussi à retrouver une fin alternative qui est disponible dans les bonus du DVD, elle montre un tournant scénaristique et s’avère plus tragique que la fin conventionnelle…
Pour la faire la comparaison, on peut se procurer les deux DVD (celui- là et « Holocauste nazi ») mais on verra bien la très nette différence de qualité, cette « dernière orgie du troisième Reich » étant mille fois plus réussie !
Soyons curieux, soyons fous ! il faut visionner ce film !
Note : 6.5/10









Holocauste nazi de Luigi Batzella, 1977


HOLOCAUSTE NAZI
de Luigi Batzella
aka Ivan Kathansky
1977
Italie
avec Macha Magall, Xiro Papas, Salvatore Baccaro, Gino Turini, Edilio Kim
Nazisploitation
86 minutes
aka La Bestia in calor
aka Armes secretes du troisième Reich
DVD édité chez Artus films
Musique de Giuliano Sorgini
Synopsis :
Durant la seconde guerre mondiale, en Italie., dans une région montagneuse…
La lieutenante Ellen Kratsch, une superbe femme également très perverse et sadique, a inoculé un sérum sur une sorte d’homme-singe enfermé derrière une grille…
Ce sérum a pour effet de multiplier la libido du « monstre » qui devient atteint de priapisme ; l’objectif de Kratsch est de faire sacrifier des femmes capturées lors de terribles tortures où les malheureuses finissent dans la cage de l’homme singe et y meurent violées et dévorées !
Lupo et Drago, les partisans ennemis des nazis, combattent ces derniers et font exploser des ponts afin de bloquer le trafic ferroviaire pour empêcher les nazis d’acheminer des armes…
Des raids sanglants et très violents sont menés sur la population de la ville par les SS, ils sont coordonnés par le capitaine Hardinghauser et par Ellen Kratsch !
Celle-ci rivalise d’imagination en infligeant des tortures ignobles aux femmes et semble y prendre plaisir lors de jeux saphiques ; elle forme de jeunes hommes pour assouvir ses pires fantasmes lors de jeux érotiques qui finissent mal ; l’horreur absolue se déploie sachant que Kratsch « expérimente » des actes de barbarie afin de créer la « race ultime » à l’instar de la race aryenne prônée par les nazis…
Lors d’une attaque particulièrement brutale, des partisans italiens parviennent à décimer leurs agresseurs nazis…
Trois d’entre eux arrivent à pénétrer dans le repaire de Miss Kratsch ; c’est l’arroseuse arrosée et telle est prise qui croyait prendre !
Mon avis :
Sorti simultanément chez Artus films avec « La dernière orgie du troisième Reich » dans la collection « guerre et barbarie », ce « Holocauste nazi » est vraiment très en deça de son homologue, le film est même proche du nanar avec un scénario bâclé et une succession de délires ponctuée de tas de scènes de sexe ou de tortures qui sont franchement honteuses et très malsaines !
Autant vous dire que pour « apprécier » ce film ou plutôt l’appréhender, il ne faut surtout pas le voir au premier degré !
Les passages avec l’homme singe polluent l’histoire qui aurait pu être intéressante mais les combats entre les partisans italiens et les soldats nazis sont relégués au second plan, Luigi Batzella se concentrant beaucoup plus sur le sadisme de Miss Kratsch, ce qui nous vaudra des scènes INFECTES et IGNOBLES dans la dégueulasserie, même les cinéphiles les plus aguerris ne pourront s’empêcher de tourner la tête car franchement (et je vous passe les détails) certains plans séquences sont purement dégueux !
Au moins avec « La dernière orgie du troisième Reich » il y a un aspect dramatique et une musique sublime, ici, dans « Holocauste nazi » tout est désordonné, uniquement réalisé pour choquer gratuitement, il faut éviter d’avoir trop mangé avant de le voir, on risque de vomir !
L’aspect grindhouse italien outrancier n’est pas une excuse au film, il faut tout de même un minimum d’application quand on réalise un film, on ne demande pas la lune mais au moins quelque chose de prenant et fait sérieusement, pas un foutoir !
Effets spéciaux grossiers et ratés, tortures pornographiques et attaque même sur un nourrisson, le genre nazisploitation n’est tout de même pas une excuse pour faire n’importe quoi !
« Holocauste nazi » mériterait d’être Ixé et banni définitivement tant ce film est atroce et Artus films n’a vraiment pas eu peur de le sortir en DVD, c’était avant que Marlène Schiappa soit au gouvernement car si elle avait vu ça, elle aurait surement bloqué la sortie du film…
De plus, « Holocauste nazi » est un navet, les plans sont mal cadrés, les décors minimalistes et l’interprétation très sommaire…
Un film à oublier au plus vite qui aurait gagné à ne jamais être réalisé, vomitif, pornographique, sale, cradingue, abject, immonde, dégueulasse, le voir une fois c’est pour la découverte, le voir une deuxième fois relève du masochisme !
Je l’ai vu et chroniqué uniquement parce que mon blog Openwatching doit s’ouvrir à tous les genres de cinémas mais pour ce film là je vous avouerai que ça a été très dur à supporter !
A FUIR COMME LA PESTE !
Note : 1/10








dimanche 7 juillet 2019

Belphégor, le fantôme du Louvre de Claude Barma, 1965


BELPHEGOR, LE FANTÔME DU LOUVRE
de Claude Barma
1965
France
Série en quatre épisodes
avec Yves Rénier, François Chaumette, Juliette Gréco, Sylvie, Christine Delaroche, Paul Crauchet, René Dary
280 minutes
Coffret DVD édité chez TF1 vidéo
Policier/Fantastique
Synopsis :
Ville de Paris, au début des années soixante…
L’action se passe au musée du Louvre…
Un soir, le gardien Gautrais, surnommé « Glouglou » à cause de son penchant pour la boisson, alors qu’il faisait sa ronde habituelle, tombe sur la vision d’un fantôme, quelqu’un vêtu d’une robe et d’un masque sur le visage ; paniqué, Gautrais alerte ses collègues et sa hiérarchie ; ce n’est que le lendemain soir, lorsque Gautrais retrouve son collègue Sabourel assassiné que la police décide de se mêler de cette sordide histoire : un fantôme hante le musée du Louvre !
Le commissaire Ménardier est chargé de l’enquête ; pendant ce temps, en dilettante, un jeune étudiant, André Bellegarde, est fasciné par cette histoire ; in extremis, il se fait enfermer dans le musée en compagnie d’une jeune femme, Colette, qui n’est autre que… la fille du commissaire Ménardier !
Les deux jeunes gens voient effectivement Belphégor, et un jeune garçon qui souffle une sorte de poudre sur la statue du fantôme !
Ménardier rencontre Lady Hodwin, une vieille dame, ancienne cantatrice très riche, elle sait des choses sur Belphégor et notamment sur le secret des Rose croix, une confrérie…
La convoitise de ceux qui veulent percer le secret de Belphégor est le métal de Paracelse, un alliage qui, dit-on, donne une force phénoménale à qui la possède…
Laurence Borel, une médium, rend fou amoureux André Bellegarde, au détriment de Colette Ménardier, qui est très jalouse car elle est, elle aussi, follement éprise de Bellegarde !
Lady Hodwin est alors tuée par son fils Williams, et, plus tard, Bellegarde apprend que la sœur prétendument décédée de Laurence, Stéphanie, est en fait toujours en vie !
Williams a plongé Laurence dans un état cataleptique et téléguide tous les meurtres, dont celui de Sabourel !
L’enquête de Ménardier touche à son but et il obtient des informations cruciales…
C’est alors que sa fille, Colette, est kidnappée et emmenée au troisième étage de la Tour Eiffel afin d’être jetée dans le vide !
Mon avis :
Connue de tout le monde, « Belphégor, le fantôme du Louvre » est une série télévisée mythique qui a marqué des dizaines de millions de téléspectateurs et dont la réputation n’est plus à démontrer et, effectivement, en revisionnant cette série en quatre épisodes d’une heure dix chacun, on constate que la magie opère toujours, même six décades après !
L’histoire et son cadre (le musée du Louvre) sont fascinants, dès le premier épisode, on ne peut plus décrocher et le noir et blanc est magnifique, il sublime l’intrigue et il y a beaucoup de scènes nocturnes qui accentuent l’aspect onirique de l’histoire ; mais qui est donc Belphégor ? qui se cache derrière ce masque effrayant ?
L’enquête est menée tambour battant par le commissaire Ménardier et le jeune André Bellegarde (Yves Rénier, à ses débuts à la télévision) mène de son côté des investigations au péril de sa vie, tiraillé entre deux femmes, Colette et Laurence Borel (respectivement Christine Delaroche et Juliette Greco), la féminité avec ces deux femmes est à son comble, toutes deux follement éprises de Bellegarde !
La série dévie vers le fantastique lorsque l’on découvre qu’il y a une trappe qui donne à un souterrain dans le musée et la révélation centrale, le point d’orgue, se fait dès le deuxième épisode…
Claude Barma connaît très bien la technique de cinéma et appuie son esthétisme avec des trouvailles graphiques très bien amenées ; que ce soit au niveau visuel ou sur le plan scénaristique « Belphégor, le fantôme du Louvre » est un modèle de précision et il n’est nullement étonnant que le public de l’époque fut fasciné !
Lady Hodwin a un faciès effrayant et son fils Williams, second rôle et pourtant personnage central de la série, se dote d’une pathologie névrotique évidente ; les dialogues sont parfois bizarres, c’est dû à la poésie de ceux –ci et Juliette Greco use et abuse de sa position de médium lors de répliques avec Yves Rénier, ils crèvent l’écran tous les deux !
La séquence qui a lieu sur la Tour Eiffel, tout comme le passage dans la casse automobile avec l’agression de Bellegarde, sont inoubliables ; idem pour le final avec l’immeuble en construction, « Belphégor, le fantôme du Louvre » est une série de très haut niveau et également d’une structuration implacable dans la mise en scène…
Moins horrifique qu’éblouissant, « Belphégor » rameuta dix millions de spectateurs en 1965 à son passage à la télévision alors que la population française était seulement de quarante millions de personnes et que les foyers n’étaient pas encore tous équipés d’une télé !
« Belphégor, le fantôme du Louvre » est entré dans la légende des séries incontournables de la télévision française et même les cinéphiles peu habitués aux séries trouveront leur compte dans cette histoire tonique et virevoltante qui s’appuie sur une direction d’acteurs impeccable !
Claude Barma a construit là un sans- faute et « Belphégor, le fantôme du Louvre » peut se voir et se revoir à intervalles réguliers avec toujours la même délectation…
Le coffret deux DVD sorti chez TF1 vidéo est tout à fait correct et l’image est nette et impeccable, ce qui permet de bien apprécier la série et de la visionner dans des conditions optimales…
Entré quasiment instantanément dans la légende des séries télévisées, « Belphégor, le fantôme du Louvre » conviendra à tous les publics, la peur est gentillette et le déroulement des investigations avec André Bellegarde et sa belle histoire d’amour avec Colette ravira également les personnes « fleur bleue » ; tous les ingrédients sont réunis pour que l’on passe un moment agréable et Claude Barma a rempli son contrat, les deux-cent quatre vingts minutes passent comme une lettre à la Poste !
« Belphégor, le fantôme du Louvre » est une série immortelle !
Note : 9/10