dimanche 28 février 2021

La traque de Serge Leroy, 1975

 

LA TRAQUE

de Serge Leroy

1975

France

avec Mimsy Farmer, Jean-Pierre Marielle, Philippe Léotard, Michel Robin, Michael Lonsdale, Jean-Luc Bideau, Michel Constantin, Françoise Brion

95 minutes

Drame/étude sociale

Blu ray édité chez le Chat qui fume

Synopsis :

Helen Wells (Mimsy Farmer), une jeune Anglaise venue en Normandie pour louer une maison isolée en forêt, rencontre un groupe de chasseurs qui s'apprêtent à une battue au sanglier.

Ces sept hommes issus de la bonne société locale sont liés par des relations d'intérêts croisées.

Lors de la chasse, les grossiers frères Danville, Albert et Paul (Jean-Pierre Marielle et Philippe Léotard), croisent à nouveau par hasard la jeune femme, et subitement la violent, en présence du timide Chamond (Michel Robin).

Helen parvient à blesser gravement Paul avant de prendre la fuite dans les bois, poursuivie par Albert qui lui propose un mutuel silence, puis lui tire dessus.

Les autres acceptent non sans réticence d'étouffer cette sale affaire, tandis que la jeune femme cherche à s'enfuir à tout prix.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

« La traque » est un chef d’œuvre très rare et connu surtout d’une poignée de cinéphiles et il est enfin disponible à grande échelle par l’éditeur miraculeux « Le chat qui fume », c’est ce qu’on peut appeler un Graal absolu !

Film poisseux et perturbant (surtout pour le public féminin), « La traque » fait la part belle à une brochette d’acteurs illustres à fond dans leurs personnages de chasseurs de la pire espèce !

Le film bascule après le viol de Mimsy Farmer et se mute en chasse humaine avec des protagonistes cyniques et déjantés, le tout quasiment en temps réel ; Serge Leroy réalise impeccablement son film et les décors de la forêt normande sont exploités merveilleusement ; il y a un côté « animal », que ce soit dans le caractère des salopards de chasseurs ou de Helen Wells à la fin du film, victime et proie de la sauvagerie de ses assaillants, on peut clairement qualifier « La traque » comme un film de sauvages !

Mais il y a également le contexte politique du film car le personnage incarné par Michael Lonsdale est un conseiller départemental pourri jusqu’à la moelle et influent et voulant étouffer « l’affaire » grâce à son pouvoir et ses relations…

Le passage du viol est difficile avec les cris de Mimsy Farmer mais il est filmé en plan serré (on ne voit que les visages de Farmer et Léotard et la main de Marielle sur la bouche de la pauvre femme) ; le film est rude mais possède une qualité de réalisme qui le rend fascinant…

On n’est pas dans le sketch des Inconnus sur les chasseurs mais bel et bien dans une partie de chasse qui vire à la douche froide et même au pur cauchemar pour certains (la lente agonie de Philippe Léotard, impeccable) ; tout d’un coup, tout le monde pète les plombs et ça devient vite la panique à bord !

Lonsdale se blesse et se fait une entorse, dès que Marielle apprend la mort de son frangin il veut tuer Helen, elle qui semble insaisissable, seul Jean-Luc Bideau semble essayer de l’aider, c’est le personnage masculin le moins antipathique du film…

Filmé de main de maitre par un Serge Leroy habité par son film, « La traque » est une gifle totale, assénée grâce à un timing sans relâche (on apprend dans les bonus, dans l’interview de Jean-Luc Bideau, qu’il y avait une grande tension pendant le tournage), le résultat est foudroyant et glacial ; « La traque » est une sorte de thriller avec rape and revenge sans revanche, un film bestial et capiteux qui risque de perturber les plus sensibles mais dont la qualité de mise en scène est irréfutable…

Outre son aspect très original et marginal, « La traque » est un film qui se démarque totalement des autres thrillers de l’époque, on est dans tout sauf dans un film populaire à la Bébel, Leroy a fait partir son film en vrille dès le viol accompli et maitrise jusqu’au final la tension qui règne, on est pris dans le film jusqu’au bout, le suspense est de très grande qualité, conférant à hisser « La traque » au rang de chef d’œuvre absolu…

Si vous êtes cinéphile, ruez vous sur le blu ray du « Chat qui fume » avant qu’il soit sold out, c’est une occasion unique en son genre à ne surtout pas louper !

Une baffe, une pure tuerie ce film !

Note :  10/10






La femme objet de Frédéric Lansac, 1980

 

LA FEMME OBJET

de Frédéric Lansac

1980

France

avec Marilyn Jess, Richard Allan, Laura Clair, Hélène Shirley, Nadine Roussial

75 minutes

Film classé X

Blu ray édité chez Pulse et Vinegar syndrome

Distribué en salles par Alpha France

Synopsis :

Un écrivain de science-fiction, Nicolas (Richard Allan), est doté d'une sexualité très exigeante qui épuise ses partenaires.

Celles-ci le quittent toutes au bout de quelque temps lassées par sa virilité hors normes.

Après plusieurs déceptions, il trouve enfin la partenaire idéale dans un robot qu'il fabrique de ses mains et qu'il programme pour obéir à sa volonté.

Mais la créature (Marilyn Jess) se retourne contre son maître et le transforme, à son tour, en jouet sexuel.

(Source Wikipedia)

Mon avis :

Il faut recadrer le film dans son contexte, on est en plein dans l’âge d’or du X distribué en salles comme des films classiques et des dizaines de milliers de spectateurs se déplaçaient pour voir des œuvres pornographiques dans les salles obscures ; ce n’était pas du tout pareil qu’aujourd’hui et des sociétés comme Alpha France se taillaient la part du lion car le marché du X était particulièrement lucratif ; des acteurs émergeaient du lot en France comme Alban Ceray, Jean-Pierre Armand et bien sûr Richard Allan, que l’on retrouve ici dans un de ses meilleurs rôles en écrivain insatiable sexuellement….

Mais la véritable attraction vient sans doute de Marilyn Jess qui signe ici son rôle le plus iconique de toute sa carrière, elle incarne Kim, une femme robot créée par Allan pour assouvir ses besoins sexuels hors normes ; la présence de Marilyn Jess mais aussi l’aura qu’elle dégage est saisissante et incroyable, elle est d’une beauté et d’un corps de déesse mais elle parvient également à donner une crédibilité à son personnage quasi instantanément ; Lansac signe ici son meilleur film et fait preuve d’une originalité certaine, il s’inspire du mythe de Frankenstein revisité en version années 80 pornographique, mais Lansac arrive parfaitement à maitriser sa technique, il n’en est pas à son coup d’essai après plusieurs réalisations de nombreux chefs d’œuvre (X ou non), ici il tutoie la grâce et sait exploiter son scénario dans des séquences inoubliables et très maitrisées, tout le film se passe quasiment dans l’appartement de Nicolas/Richard Allan, ce dernier ne s’exprime qu’en voix off, comme si il narrait des flash backs de ce qu’il a vécu, rares sont les moments où on entend Allan parler de vive voix…

Le film se fige sur la personnalité de Nicolas, qui devient le vecteur scénaristique quand il « raconte » son histoire ; l’arrivée de Kim est une fulgurance totale et tel est pris qui croyait prendre puisque le personnage créé par Nicolas va vite se retourner contre lui ; « La femme objet » est une parabole sur la domination sexuelle et Lansac dote son film de situations très excitantes et d’une application dans sa mise en scène, comme à l’accoutumée…

« La femme objet » allait faire exploser la carrière de Marilyn Jess et reste une œuvre référentielle du X français des années 80…

On a l’occasion de redécouvrir ce classique dans une édition blu ray indispensable, que ce soit pour les érotomanes mais aussi pour les cinéphiles curieux et adeptes de films insolites, il convient donc de visionner sans plus attendre « La femme objet » et si on devait conserver dix films pornographiques français toutes années confondues, celui-ci ferait partie de la liste…

Un X exceptionnel à tous les niveaux et le témoignage d’une époque révolue mais qui, même quarante ans plus tard, a conservé son côté moderne…

Un chef d’œuvre absolu !

Note : 10/10






dimanche 21 février 2021

Pour cent briques t'as plus rien de Edouard Molinaro, 1982

 

POUR CENT BRIQUES T’AS PLUS RIEN

de Edouard Molinaro

France

1982

avec Daniel Auteuil, Gérard Jugnot, Anémone, Darry Cowl, Jean-Pierre Castaldi, Elisa Servier, Annick Blancheteau

Comédie de mœurs

82 minutes

Synopsis :

Paul et Sam partagent le même appartement. Le premier est au chômage et le second travaille comme serrurier, mais se fait licencier.

Sans le sou, les deux garçons vivent d'expédients et Sam arrive à les faire loger chez Caroline, employée dans une agence de voyage. Lorsqu'elle est fâchée et qu'elle veut les mettre dehors, Sam paye de sa personne dans des rapports sexuels éreintants… et ils restent.

Mais Sam veut trouver de l'argent et les actualités télévisées vont lui donner une idée : ils vont attaquer une banque.

Pour ne pas se faire repérer, ils vont répartir les rôles : Sam sera déjà dans la banque et se fera passer pour un client tandis que Paul viendra faire le braquage à l'aide d'armes factices. À l'heure dite, Paul entre dans la banque et prend les employés en otage. Les deux complices vont alors simuler la mort de Sam sous le feu de Paul, afin d'inciter les autorités à leur verser une rançon de 8 millions de francs.

À l'extérieur, la police a bouclé le quartier tandis que dans la banque, tout le monde a bien sympathisé. C'est alors que Sam lance l'idée : et s'ils se partageaient tous la rançon ?

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Edouard Molinaro est un très bon metteur en scène mais là, que s’est-il passé ?

Je m’attendais à être plié de rire et malheureusement le film, malgré des comédiens tous excellents, n’arrive qu’à de rares moments à me faire marrer…

La scène avec le génial Darry Cowl est hilarante et les passages de répétition du casse sont rigolotes mais sinon quasiment tout le film tombe à plat, les gags sont foirés !

Le fait que les employés de la banque deviennent complices des braqueurs, c’est pas du tout crédible, à partir de là, le film se casse la figure !

La présence de la sex-symbol Elisa Servier donne un intérêt libidineux au film, c’est un des seuls bons points de « Pour cent briques t’as plus rien », Jugnot est toujours drôle et Anémone sympa, Auteuil essaie par tous les moyens de donner une épaisseur à son personnage mais il manque vraiment quelque chose pour provoquer l’hilarité ; les films de Claude Zidi avec Coluche, par exemple, là on se marrait franchement à gorges déployées, ici c’est fade et Molinaro a choisi le parti-pris de mettre le policier en avant, du coup le côté comique ne décolle pas et la musique de Murray Head ne colle pas avec la musique d’un film comique !

La fin avec tout le monde aux Caraïbes ne tient pas une minute, ce n’est pas crédible non plus, on se doute bien que les malfaiteurs se seraient fait arrêter avant de partir là bas…

Annick Blancheteau (la femme de Terrasson dans l’épisode « Lacs et entrelacs » des Brigades du tigre) est insupportable à rire tout le temps, Jean-Pierre Castaldi et ses malaises à répétition, c’est marrant une fois mais sans arrêt ça finit par lasser ; le coup du traiteur c’est du portnawak !

On dirait qu’avec « Pour cent briques t’as plus rien », Molinaro et sa bande de comédiens ont voulu s’amuser mais il faut un minimum de crédibilité humoristique pour que le spectateur rentre dans l’histoire, lui aussi, et prenne plaisir à se marrer, ici c’est absent ; les codes comiques ne démarrent pas et pourtant il y avait un budget conséquent !

Avec « Pour cent briques t’as plus rien » Molinaro a fait une sortie de route malgré un postulat qui aurait été propice à des tas de gags mais qui, ici, ne sont pas exploités comme il faut….

Revoyez plutôt des films comme « Inspecteur la bavure », « Banzaï » ou même « Les rois du gag », mais évitez ce film, vous risquez forcément la déception…

Sur les heure vingts de durée du film, on peut garder un quart d’heure de rigolade, ce qui n’est pas bézef ; le reste c’est le vide, on attend de rire et cela ne vient pas, même en forçant !

Laborieux !

Note : 5/10








Echec et mort de Bruce Malmuth, 1990

 

ECHEC ET MORT

de Bruce Malmuth

1990

Etats-Unis

avec Steven Seagal, Kelly Le Brock, Bonnie Burroughs, William Sadler, Fredrick Coffin

Polar

96 minutes

aka Hard to kill

budget : 11 500 000 dollars

Recettes au box-office : 59 000 000 dollars

Synopsis :

Pour avoir entendu au cours d'une « planque » une conversation entre un mafioso et un sénateur, le détective Mason Storm ainsi que sa femme et leur fils sont proprement liquidés. Laissé pour mort, Storm se remet de ses blessures au bout de sept ans de coma. Il décide de se venger.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

« Echec et mort » fait partie des films les plus réussis de Steven Seagal, le scénario fait figure de très original (Seagal sort du coma après sept années et pratique une vengeance, aidé par la jolie infirmière qui est amoureuse de lui) ; bien sûr, l’action est omniprésente et le contexte politique est prégnant (un sénateur véreux que Seagal châtiera comme il se doit) ; on a là toutes les codifications propres aux films de Seagal et ce dernier n’hésite pas à exhiber ses techniques d’arts martiaux, pour le plus grand bonheur du spectateur !

Certains passages sont inoubliables (le début avec la « planque », la fuite de l’hôpital, la fusillade de la famille de Mason Storm, le refuge dans le ranch, luxueuse villa prêtée à l’infirmière où Seagal pourra se retaper, le hold up de l’épicerie), Seagal est en très grande forme et le film fait partie du triptyque tourné en 1990 avec les deux autres (« Justice sauvage » et « Désigné pour mourir »), on est là dans l’âge d’or de Seagal au septième art !

Kelly Le Brock (vue notamment dans « Une créature de rêve » de John Hughes) est très jolie et Bruce Malmuth n’hésite pas à nous dévoiler sa plastique dans des séquences langoureuses avec Seagal ; les méchants ont exactement le physique et la tête de l’emploi, le réalisateur sait les rendre antipathiques au spectateur et on n’a qu’une envie quand on les voit : que Seagal leur colle une grosse rouste !

Le sénateur est la pire des crapules et heureusement il y a une justice et Steven Seagal/Mason Storm se fera un plaisir de lui mettre une bonne raclée, vengeant ainsi sa femme ; la surprise est que « SPOILER » le fils de Storm ait pu rester en vie tout ce temps ! FIN DU SPOILER

« Echec et mort » est un polar d’action très sympathique avec une histoire solide et un sens du timing qui tient bien la route, toujours le cocktail bastons/fusillades/poursuites en voiture propre au genre, qui atteint ici son firmament…

Pour les fans de Steven Seagal qui s’attendent au meilleur, ils ne seront pas trahis, « Echec et mort » remplit son contrat à merveille ; même le public traditionnel qui n’est pas forcément fan de Seagal, il pourra se laisser tenter sans difficultés avec ce film, tout à fait honnête et divertissant…

Un excellent Seagal à voir absolument !

Note : 7.5/10







dimanche 14 février 2021

Désigné pour mourir de Dwight H. Little, 1990

 

DESIGNE POUR MOURIR

de Dwight H.Little

1990

Etats unis

avec Steven Seagal, Joanna Pacula, Basil Wallace, Keith David, Danielle Harris

Film d’action/polar

91 minutes

aka Marked for death

Recettes au box-office : 58 000 000 dollars

Synopsis :

Miami, Etats-Unis, Jamaïque, début des années quatre vingt -dix…

John Hatcher, un super-flic incorruptible, prend quelques jours de vacances après une affaire particulièrement difficile. Il se heurte bientôt aux dealers locaux, qui jurent de lui faire la peau et s'attaquent à sa famille.

Lorsque sa nièce est tuée brutalement par les hommes de Screwface, Hatcher se rend en Jamaïque pour le retrouver !

Screwface est tué par décapitation mais John Hatcher ignore qu’il a un frère jumeau !

De retour aux Etats-Unis, Hatcher est de nouveau attaqué…

Il utilise ses techniques d’arts martiaux pour combattre la horde de dealers armés jusqu’aux dents !

Mon avis :

Avec ce « Désigné pour mourir », on pouvait s’attendre à un énième copié/collé schématique des précédents films de Steven Seagal et bien force est de reconnaître que des énormes efforts ont été déployés pour donner une touche d’originalité au scénario, notamment avec le personnage de Screwface, dealer fou adepte du vaudou, cela donne donc un côté insolite au film et ça le booste !

Toujours un modèle de polar/vendetta (cette fois c’est la nièce de Seagal qui est tuée), mais la mise en scène est confiée à un cador du genre, Dwight H. Little, qui parvient à éviter les clichés et réalise habilement un film d’action où les arts martiaux déclinés par Seagal ne sont pas en reste…

Beaucoup de trouvailles pour retenir l’attention du spectateur (la voyante, la virée en Jamaïque, le frère jumeau de Screwface, une violence quasi digne d’un film d’horreur) et un Seagal toujours en bonne forme et plus dynamique que jamais pour pulvériser du « méchant », on compte pléthore de morts violentes et les combats sont jouissifs et réjouissants, Steven Seagal est à son top !

Le film en rappelle un autre qui sera tourné un peu plus tard : « Ricochet » de Russell Mulcahy, on a un festival de trognes qui feraient peur à une couvée de singes et on n’a pas le temps de reprendre son souffle, le spectateur est trimballé dans un maelström de bagarres et ça commence dès la première seconde du film avec un plan frontal où Hatcher/Seagal poursuit un dealer !

Extrêmement efficace, « Désigné pour mourir » est donc un des meilleurs films de Seagal, il est tourné la même année que « Justice sauvage » et s’apparente à une filiation avec ce film, le côté du vaudou en plus- value…

La qualité est réelle et le film n’a pas été bâclé, les poursuites en voiture ont du nécessiter un sacré travail, on peut féliciter les techniciens et les cascadeurs, c’est très impressionnant et bluffant !

Les fans de Seagal seront aux anges avec « Désigné pour mourir » et le rythme incessant du film conservé de façon permanente, Steven Seagal nous prouve une nouvelle fois qu’il a du talent et qu’il faut compter sur lui, sa carrure imposante et ses techniques de combat le font dominer ses comparses et il a même un côté terriblement attachant…

Une nouvelle fois, « Désigné pour mourir » est un immense succès à sa sortie et après sur les supports VHS et DVD, tout fan de film d’action estampillé dans l’esprit des années 90 ne pourra passer à côté !

Attrayant, original et très dynamique, « Désigné pour mourir » rehausse le polar actioner et demeure, même encore à ce jour, un des meilleurs films de Seagal !

Note : 7.5/10







Invasion USA de Joseph Zito, 1985

 

INVASION USA

de Joseph Zito

1985

Etats-Unis

avec Chuck Norris, Billy Drago, Richard Lynch, Melissa Prophet, Alexander Zale, Alex Colon

107 minutes

Film d’action

Produit par la Cannon films

Musique de Jay Chattaway

Effets spéciaux de Tom Savini

Budget : 12 000 000 dollars

Recettes au box-office : 17 500 000 dollars

Synopsis :

Une armée de guérilleros extrémistes communistes dirigée par Mikhail Rostov, d’origine soviétique, un vieil ennemi de l'ex agent de la CIA Matt Hunter, débarque en Floride afin de provoquer le chaos aux États-Unis.

Après avoir éliminé des migrants qui se trouvaient sur une embarcation, Rostov organise une arrivée nocturne sur les côtes américaines…

Très vite, la ville est à feu et à sang !

Le pays est bientôt secoué par une vague de terrorisme. Hunter se voit confier la mission de localiser et d'éliminer Rostov afin de stopper ces attaques.

Un attentat a lieu dans la galerie d’un centre commercial, Matt Hunter se rend sur les lieux avec son pick-up !

Mon avis :

Avec « Invasion USA » on a un festival/condensé des thématiques chères aux productions Cannon avec un Chuck Norris toujours aussi déchainé et des terroristes cette fois russes et communistes !

Joseph Zito mandaté moult fois par la Cannon délivre une réalisation très honnête et ne lésine pas sur le spectaculaire ; les méchants (Richard Lynch en tête) sont les pires crapules et l’introduction avec le navire de migrants nous met directement dans l’ambiance !

Vous voulez du bourrinage ? « Invasion USA » est exactement fait pour vous, amateurs de nanars stéréotypés et de fusillades/explosions à gogo ; ça démarre à fond les bananes et après les séquences d’exposition, on en a pour son argent malgré des incohérences à la pelle (Matt Hunter qui déboule dans le centre commercial lors de l’attaque, qui l’a prévenu ? comment a-t-il pu savoir ?idem vers la fin du film, Hunter est sensé être envoyé en taule et pourtant il réapparait pour zigouiller Rostov !)…

Restent d’excellents passages (la poursuite dans le bayou, l’arrivée de nuit des terroristes, le passage avec Billy Drago -super acteur malheureusement sous exploité- qu’on retrouvera dans « Delta force 2 », le fait que le film se passe pendant les fêtes de Noël) ; des répliques à mourir de rire (« la bite dans le tupperware », celle- là fallait oser !)…

Bref, en fait avec « Invasion USA » on se poile plus qu’on frissonne, Norris ne fait bien sûr aucun effort dans son jeu d’acteur, il esquisse à peine les sourcils lors des moments dramatiques, mais on le sait, on n’est pas là pour attendre de sa part un jeu shakespearien mais pour le voir castagner tout ce qui bouge ! contrat rempli aisément !

Taxé de film « anticommuniste primaire », « Invasion USA » fut néanmoins un énorme succès au box-office et la machine Norris fonctionne toujours aussi bien 35 ans plus tard, le film est identifiable et attire toujours les cinéphiles nanardophiles, c’est sans doute son côté insouciant et ultra bourrin qui le place dans les favoris de la Cannon et qui le fera accéder au rang de film-culte, quasiment comme pour les autres Norris (la série des « Portés disparus » et des « Delta Force », tournés peu après) la Cannon a récupéré le jackpot et chaque nouvelle sortie de film est une réussite financière !

Energique et parfois délirant dans les scènes de pétages de câbles, «Invasion USA » est un film très sympa et marrant, témoignant du style Chuck Norris boosté par le tandem Menahem Golan/Yoram Globus, on peut retenir une qualité première : on ne s’ennuie pas !

Les fans de films d’action apprécieront donc « Invasion USA » et se régaleront sans aucune difficulté !

Note : 7/10






dimanche 7 février 2021

Delta force 2 d'Aaron Norris, 1990

 

DELTA FORCE 2

d’Aaron Norris

1990

Etats-Unis

avec Chuck Norris, Billy Drago, John P. Ryan, Richard Jaeckel, Begonia Plaza

Film d’action

aka Columbian connection

Produit par Cannon films

Budget : 21 500 000 dollars

111 minutes

Synopsis :

En 1990, le département antidrogue américain ne sait plus quoi faire pour arrêter le trafiquant Ramon Cota qui multiplie les prises d'otages qui se finissent dans des bains de sang.

Sur décision du général, un commando de la Delta Force, sous les ordres des colonel Scott McCoy et major Bobby Chavez, est envoyé en Colombie pour libérer des otages américains des mains de ce narcotrafiquant...

Mon avis :

Alors là ! ce « Delta force » deuxième du nom est mille fois mieux que le premier !

L’histoire est plus fouillée, les personnages plus denses et même charismatiques (Billy Drago est excellent en Ramon Cota), les décors beaucoup mieux mis en valeur (la jungle colombienne) et on a droit à des séquences aériennes incroyables, on y gagne énormément en qualité avec ce deuxième opus…

Rôle encore plus physique pour Chuck Norris puisqu’il gravit une montagne de granit à mains nues et des trouvailles scénaristiques impressionnantes (le gaz) ; Ramon Cota est la pire des enflures, bien plus que les palestiniens du premier, et le personnage fait penser à un androgyne…

Les scènes de bagarre sont remarquablement chorégraphiées et Norris a bien du fil à retordre avec des combattants très balaises, il s’en sort mais doit quand même se manger des torgnoles, c’est loin d’être du gâteau pour lui !

Le début avec le carnaval donne un aspect insolite et fascinant au film et la technique de filmage fait qu’on ne peut oublier « Delta force 2 », je l’avais vu au cinéma il y a une trentaine d’années et je me souvenais de quelques passages (le serpent corail), il y a donc plus de charme que dans le précédent et surtout une atténuation du côté patriotique (parce que dans le 1 ça chlinguait grave)…

Peut être catalogué comme nanar mais pas tant que ça, « Delta force 2 » est un excellent film d’action et un agréable divertissement, on passe une heure cinquante de jubilation et on aurait tort de s’en priver !

Dans tous les films de la Cannon avec Chuck Norris, « Delta force 2 » est vraiment un des meilleurs !

A voir absolument et à préférer au premier !

Note : 8/10








Delta force de Menahem Golan, 1986

 

DELTA FORCE

de Menahem Golan

1986

Etats-Unis/Israël

avec Chuck Norris, Lee Marvin, Hanna Schygulla, Robert Forster, George Kennedy, Shelley Winters

Film d’action

125 minutes

Produit par Cannon films

Budget : 10 000 000 dollars

Synopsis :

Un avion avec des citoyens américains est pris en otage par un groupe de terroristes palestiniens. Pour tenter de les sauver, on fait appel à un commando spécial, le Delta Force.

Mon avis :

Fleuron et fer de lance des productions Cannon dans les années 80, ce « Delta force » premier du nom est un sacré nanar et c’est Menahem Golan qui est aux commandes, contrôlant à la fois la réalisation et la production, il a donc un boulevard devant lui et se régale avec un film fin comme un kilo de gros sel et carrément hyper patriotique, il ne se lésine devant aucun moyen et on peut dire que c’est ultra calibré pour donner la gloire aux américains et à Israël ; les terroristes sont bien sûr tous des palestiniens sans foi ni loi et les pires salopards !

La mise en scène est frontale et les séquences très spectaculaires, Chuck Norris et Lee Marvin (dont ce fut le dernier film) ont des baloches grosses comme des montgolfières et ça barde bien comme il faut ; le père Golan a mis le paquet et s’est fait prêter des avions et des bombardiers par l’armée, donc pas de stock shot, c’est relativement bien foutu même si quasiment tout est prévisible !

Norris balance deux roquettes de sa moto, puis en balance encore d’autres alors que le chargeur ne contient que deux rampes de lancement, faux raccord mais vrai nanar !

Et puis les combats au sol nous réservent de bonnes séquences de baston où Chuck est en pleine forme et déploie ses arts martiaux, tout ça orchestré par Menahem Golan dans des passages de coups de tatanes qui valent leur pesant de cacahuètes !

« Delta force » est jouissif et marrant et l’ensemble du film n’a pas vieilli ; le métrage ravira les fans de films d’action bourrins mais il faut reconnaître le deuxième opus est encore meilleur que celui-là…

On passe un moment sympathique et Golan a rempli son contrat et gagné son pari, malgré un côté manichéen poussé à l’extrême qui pourra rebuter certains spectateurs, quant aux autres ils se régaleront !

« Delta force » c’est de l’artillerie lourde, on laisse son cerveau aux vestiaires pendant deux heures et on assiste à du grand spectacle, et bien sûr les méchants terroristes seront châtiés à la fin et la Delta Force triomphera à grands renforts de déploiements de drapeaux américains !

Le film donne envie de se visionner toutes les productions Cannon suivantes, il est typique de la firme et c’est un témoignage des films d’actions des années 80 qui est unique en son genre !

Faut pas s’attendre à la moindre expressivité de la part de Chuck Norris et c’est pour ça qu’on l’aime, il cogne et c’est tout !

« Delta force » c’est direct, c’est rigolo et ça envoie du bois tout en divertissant, donc il ne faut pas trop en demander…

Un des films les plus bourrins de tous les temps !

Note : 7/10