dimanche 29 décembre 2019

Le pont de Cassandra de George Pan Cosmatos, 1976


LE PONT DE CASSANDRA
de George Pan Cosmatos
1976
Etats unis/France/Allemagne/Italie
avec Burt Lancaster, Ingrid Thulin, Sophia Loren, Richard Harris, Lionel Stander, Martin Sheen, Alida Valli, Ava Gardner, O.J. Simpson, John Philip Law
Film catastrophe atypique
129 minutes
Musique de Jerry Goldsmith
aka The Cassandra crossing
Blu ray édité chez Elephant films
Synopsis :
Au milieu des années soixante-dix en Suisse…
Trois malfaiteurs s’introduisent dans un bâtiment officiel de l’organisation mondiale de la santé, se faisant passer pour des brancardiers ; ils souhaitent en fait faire sauter le bâtiment, mais une fusillade éclate et de fil en aiguille, des fioles contenant un produit hautement toxique contaminent les malfrats !
L’un d’entre eux parvient à s’évader et va jusqu’à la gare de Genève et monte dans un train…
Le colonel Stephen MacKenzie, haut dignitaire de l’organisation mondiale de la santé, venu spécialement des Etats-Unis, suit le déroulé de l’enquête avec une fonctionnaire haut placée ; ils comprennent la situation et localise l’homme contaminé ; mais il est trop tard, le train est parti de Genève et doit se rendre à Stockholm !
Parmi les passagers, il y a le docteur Jonathan Chamberlain et son ex-femme Jennifer, Nicole Dressler et un jeune homme Robby Navarro, son gigolo qui carbure à l’héroïne, ainsi qu’un prêtre qui est en fait un policier !
Mac Kenzie coordonne les opérations de Genève et doit trouver une solution ; un chien qui était contaminé est hélitreuillé et rapatrié dans un laboratoire ; peu de temps après et grâce à un traitement à l’oxygène, les symptômes du gaz mortel semblent éradiqués…
Des hommes en combinaison intègrent le train et placent ses occupants en quarantaine, le temps d’appliquer le fameux traitement miracle…
Mais c’est à n’y rien comprendre, Mac Kenzie, sûr de lui, veut détourner le train jusqu’en Pologne et le faire passer par un pont vétuste, le pont de Cassandra !
Les passagers sont tous guéris et Mac Kenzie n’a que faire des dires de la toubib de l’organisation mondiale de la santé, il persiste absolument pour que le train emprunte le pont de Cassandra..
Une catastrophe terrible a alors lieu !
Mon avis :
Très bon film à suspense et catastrophe, « Le pont de Cassandra » fait la part belle à un casting phénoménal qui rappelle un peu les distributions de chefs d’œuvre du genre comme « La tour infernale », Pan Cosmatos prend bien le temps d’exposer ses personnages avec des plans un peu classiques (le couple en délitement, le prêtre, la vieille dame, la fillette) mais cela renforce indéniablement l’empathie que le spectateur peut avoir pour les protagonistes et c’est un procédé habile qui fait toujours ses preuves, donc George Pan Cosmatos a eu raison de l’employer…
Le personnage de Burt Lancaster est à double tranchant et plus le film avance plus on se rend compte que c’est un vrai salopard ; Sophia Loren, tout comme Ava Gardner, donne une véritable féminité au film et Martin Sheen est impressionnant dans son rôle de gigolo qu’on découvrira accro à l’héroïne…
Le personnage du prêtre réserve quelques surprises et les paysages suisses sont magnifiques, avec des envolées en hélicoptère tournées par Cosmatos lui-même, on peut dire qu’il s’est particulièrement appliqué pour les séquences aériennes, le blu ray de Elephant films donne une image prodigieuse et c’est un pur régal !
L’issue du « Pont de Cassandra » est pour le moins étonnante et anti conventionnelle, je ne vous la dévoilerai bien sûr pas, mais attendez-vous à moult surprises !
L’entame du film y va sur les chapeaux de roues et on admirera la technique de filmage de Cosmatos lors de l’arrivée des malfaiteurs avec un plan filmé de hauteur qui est magnifique !
Certaines scènes ne sont pas crédibles (Martin Sheen qui se hisse sur le toit du train, les caténaires l’auraient électrocuté !), d’autres, en revanche, sont impressionnantes (l’hélitreuillage du chien, le tunnel qui apparait tout d’un coup, l’arrivée des hommes en combinaison)…
Pan Cosmatos fait même preuve de cruauté lors de la contagion, personne n’est épargné même un nourrisson !
On passe un excellent moment avec « Le pont de Cassandra », c’est un film dense, riche et qui tient bien en haleine sans jamais sombrer dans le ridicule ; les acteurs et actrices sont inoubliables et le film se dote d’une saveur, occultant la mièvrerie pour rester toujours pragmatique et efficace, Pan Cosmatos connaît et respecte les codes de l’action dans un film catastrophe, c’est seulement sa deuxième réalisation et il a déjà l’étoffe des plus grands metteurs en scène hollywoodiens…
Les cinéphiles seront donc comblés avec « Le pont de Cassandra », d’un niveau élevé du genre et parfaitement calibré pour donner du plaisir au spectateur, ce film est un pur régal !
Et le blu ray d’Elephant films, outre une image irréprochable et splendide, vous fera découvrir dans les bonus, un très sympathique supplément sur la Suisse au cinéma, qui retrace la totalité des films tournés en Helvétie, avec de magnifiques décors et des mines d’informations…
Une édition à ne surtout pas louper !
Note : 8/10












La brute, le colt et le karaté d'Antonio Margheriti, 1974


LA BRUTE, LE COLT ET LE KARATE
d’Antonio Margheriti
1974
Italie/Etats-Unis/Espagne/Hong Kong
avec Lee Van Cleef, Lo Lieh, Femi Benussi, Erika Blanc, Patty Shepard, Julian Ugarte Landa
Western Chop suey
105 minutes
DVD édité chez Seven Sept
Synopsis :
Chine et Etats unis, à la fin du dix- neuvième siècle…
Ho Chiang, un guerrier chinois, est menacé par le chef d’une triade, ce dernier lui somme de retrouver un trésor qui appartient à son oncle Wang, sans quoi il exécute toute sa famille !
Ho se rend donc dans un village du far west, afin de récupérer le fameux trésor…
Dakota, un bandit de grand chemin, est également un perceur de coffres ; il a eu vent du trésor appartenant à Wang et, un soir, il se rend au domicile de Wang ; quand il perce le coffre, il découvre, à son grand étonnement, non pas de l’or mais des photos de femmes nues !
Lorsque Dakota fait exploser le coffre, l’oncle de Ho Chiang, qui a repéré le manège de Dakota, décède d’une crise cardiaque !
Dakota est arrêté par le shérif et emprisonné, avant d’être condamné à mort par pendaison…
Arrivé au village, Ho Chiang se fait volontairement emprisonner en provoquant une bagarre dans le saloon ; il a le temps de discuter avec Dakota et comprend son but…
En fait, l’oncle de Ho était tatoueur et a tatoué sur chaque fesse des prostituées qu’il a rencontrées, les plans du trésor si convoité !
Ho sauve Dakota de la potence et les deux hommes s’enfuient de la ville à toute vitesse…
De dangereux gangsters dont Yancey Hobbitt, un ecclésiastique extrémiste et sanguinaire, sont aux trousses de Dakota et de Ho Chiang…
Ils retrouvent une par une les prostituées que  l’oncle Wang avait tatouées et peuvent ainsi reconstituer la carte de l’endroit du trésor…
Mais leur périple ne sera pas de tout repos et de multiples embûches attendent Ho et Dakota !
Les compétences de kung fu de Ho et le sens de la gâchette de Dakota seront les meilleurs alliés des deux malfrats, alors que les pistoleros avides du trésor ne tardent pas à les retrouver !
Mon avis :
Genre bâtard et hybride, le western dit « chop suey » est un savant mélange de film d’action, de western spaghetti et agrémenté de scènes de combats au kung fu ; avec ce « La brute, le colt et le karaté » on a ici un des meilleurs ersatz du genre qui fut coproduit par la firme mythique Shaw…
Certes les scènes de kung fu n’égaleront jamais les films de Bruce Lee, on voit bien que Lo Lieh n’assène pas les coups à ses combattants et que c’est du pur chiqué, de même les bonds et les pirouettes effectuées par l’acteur, on voit bien qu’il peut dire merci au trampoline (même s’il est hors champ), ceci étant « La brute, le colt et le karaté » reste un spectacle honnête et très distrayant de la part du Maestro Antonio Margheriti, grand artisan de films populaires, il n’a pas démérité et a cru à fond à son métrage ; il faut reconnaître qu’il n’y a un très grand effort pour le scénario, très particulier et atypique (l’idée des tatouages sur les fesses des prostituées est unique et il fallait y penser !)…
Ça reste donc très sympathique et hyper tonique (les plans défilent à une vitesse vertigineuse et les méchants en seconds rôles sont assez savoureux) ; Lee Van Cleef n’a pas besoin de faire grand-chose, sa trogne et son charisme font tout dans le film, à noter la présence de deux bombes sexuelles du cinéma d’exploitation italien, Erika Blanc et Femi Benussi, que l’on reverra dans pléthore de films de cinéma bis que les belles irradient par leur beauté !
Bref, on ne s’ennuie pas et le rythme est suffisant pour que le spectateur garde une attention et témoigne un intérêt pour l’histoire délirante voulue par Margheriti, qui s’est plutôt bien démené dans l’ensemble…
Lo Lieh croit en son personnage et son duo avec Van Cleef fonctionne à plein régime, le personnage du prêtre Yancey Hobbitt est terrifiant et c’est à se demander s’il n’a pas inspiré Tarantino pour le rôle de Samuel L.Jackson dans « Pulp Fiction » avec ses versets de la bible débités à la moindre occasion, le parallèle entre les deux films est frappant !
Sans aucune prétention et facile à suivre, « La brute, le colt et le karaté » se visionne tranquillement, la violence n’y est pas outrancière et le mélange gunfights au colt/bastons de kung fu  plaira aisément aux cinéphiles curieux de l’alliage des genres, avec en plus, la qualité propre aux films de Margheriti, cador du cinéma d’exploitation à la carrière très prolixe et qui a sorti des chefs d’œuvre dans sa filmographie…
« La brute, le colt et le karaté » n’est pas son meilleur film mais demeure tout de même très agréable à visionner, le DVD de Seven sept est honorable et comporte des bonus avec Julien Sévéon, qui retrace avec passion le contexte de ce genre qu’est le western chop suey, ses explications sont précieuses et facilitent la compréhension avant de voir le film…
Du tout bon !
Note : 7/10








mercredi 25 décembre 2019

Halloween 2 de Rick Rosenthal, 1981


HALLOWEEN 2
de Rick Rosenthal
1981
Etats-Unis
avec Donald Pleasence, Jamie Lee Curtis, Charles Cyphers, Dick Warlock, Lance Guest, Nancy Stephens
Slasher
92 minutes
Musique de John Carpenter
Blu ray édité chez Le Chat qui fume
DVD sorti dans la collection Angoisse de Opening video
Budget : 2 500 000 dollars
Recettes au box-office mondial : 25 533 818 dollars
Synopsis :
Haddonfield, une petite ville de l’Illinois, le soir d’Halloween en 1978, juste après la fin du premier film…
Laurie Strode a été blessée par Michael Myers, Samuel Loomis, le médecin psychiatre de  Michael Myers, lui tire dessus à six reprises ; Myers tombe du balcon de la maison de Laurie où il se trouvait ; dès que Loomis redescend, il se rend compte avec effroi que Myers a disparu !
Laurie est emmenée en urgence à l’hôpital d’Haddonfield pour y soigner ses blessures ; pendant ce temps, Loomis interpelle le shérif Brackett…
Michael Myers rôde de nouveau dans Haddonfield, il tue une jeune femme après s’être emparé d’un couteau de cuisine dérobé chez un couple de personnes âgées !
Puis, Michael Myers parvient à s’introduire au sein de l’hôpital, il tue un gardien et comprend que Laurie, en fait sa petite sœur, se trouve dans une chambre de l’hôpital…
Après avoir zigouillé un couple d’infirmiers, la jeune infirmière en lui brulant le visage à l’eau bouillante et en égorgeant son ami, Myers se rapproche dangereusement de la chambre de Laurie !
Celle-ci, flairant le danger, a placé un polochon sous ses draps et parvient à s’échapper !
Myers donne des coups sur la couverture et s’aperçoit que Laurie a disparu !
Laurie, affolée et hurlant, sort de l’enceinte de l’hôpital, c’est alors que Loomis et le shérif Brackett, ainsi qu’une femme qui était venue récupérer Loomis, arrivent sur le parking ; dans un premier temps, ils ne voient pas la présence de Laurie !
Sam Loomis veut absolument en finir avec Myers ; dès qu’il le voit il lui tire de nouveau dessus !
Alors que le shérif Brackett se baisse pour constater la mort définitive de Michael Myers, un événement troublant a lieu !
Loomis a-t-il enfin mis hors d’état de nuire Michael Myers ?
Laurie se remettra t-elle de tout ce cauchemar ?
Haddonfield redeviendra t-elle une ville paisible ?
Mon avis :
Ce qui est génial avec ce «Halloween 2 », c’est qu’on est dans la suite complètement DIRECTE du premier et alors là, on se REGALE ; tout ce qui avait été laissé en plan à la fin du premier réapparait comme par magie, et pour notre plus grande terreur !
Rosenthal est resté totalement fidèle à l’esprit du 1 et nous gratifie de scènes chocs et de passages horrifiques superbes qui font mouche en permanence, la tension ne s’arrête jamais pendant une heure trente et en plus « Halloween 2 » a été tourné en plein pendant l’âge d’or du slasher, autant dire qu’on a là un des meilleurs ersatz du genre…
Rick Rosenthal ne recule devant rien et ne lésine pas sur les moyens pour transmettre un climat de peur avec nombre de séquences cultes pour l’époque (le passage du bain bouillonnant avec la belle infirmière top less, l’aide- soignante soulevée en élévation sous le surin de Myers, Jamie Lee Curtis terrorisée qui hurle à la mort, Donald Pleasence comme hypnotisé et envouté par le désir de mettre fin aux crimes de son patient Michael Myers…)…
Tous ces ingrédients se télescopent pour, au final, faire un spectacle de grande qualité où le spectateur n’a jamais le temps de reprendre son souffle, ça barde totalement !
Rosenthal en donne au spectateur pour son argent et il est quasiment impossible d’être déçu avec ce « Halloween 2 », de plus on a conservé la musique de John Carpenter, plus- value indéniable pour accentuer la trouille provoquée !
On est dans le très haut niveau du slasher américain et le cinéphile ne s’y trompera pas en prenant son pied lors du visionnage, chaque séquence reste imprégnée à jamais dans la mémoire et la saveur du film est certaine, on ne peut oublier certains passages ; j’ai vu le film a sa diffusion sur canal plus dans les années 80 et après l’avoir revu 35 années plus tard, je me souvenais de tout !
« Halloween 2 » fait partie de ces œuvres au style inimitable parfaitement ancrées dans leur époque ; la dynamique, l’esprit de sincérité, le scénario en béton armé font que le plaisir est et restera toujours au rendez-vous et d’ailleurs, le film n’a pas pris une ride !
Maintenant que « Le chat qui fume » a sorti « Halloween 2 » dans un magnifique blu ray, il est plus que jamais temps de le revoir (ou de le voir pour les novices) car c’est du très grand spectacle horrifique qui procure une sensation inouïe de bonheur cinéphile !
De toute la saga des « Halloween », celui-ci ne démérite pas et se place clairement dans les trois meilleurs segments jamais réalisés…
Du bonheur en barres pour les amateurs !
Note : 9/10














dimanche 22 décembre 2019

La comtesse perverse de Jess Franco, 1974


LA COMTESSE PERVERSE
de Jess Franco
1974
France
avec Lina Romay, Alice Arno, Howard Vernon, Robert Woods, Tania Busselier, Pamela Stanford
73 minutes
Film érotique
DVD édité chez Artus films
Montage de Gérard Kikoïne
Synopsis :
Sur une ile privée en Espagne, au début des années soixante-dix…
Moira et Tom, un couple de jeunes gens, découvre une femme complètement nue allongée sur la plage qui juxtapose leur maison ; ils la rapatrient chez eux et celle-ci, revenant à ses esprits, leur explique qu’elle a vécu un vrai calvaire !
La comtesse Ivana Zaroff et son mari le comte Rabor Zaroff sont de dangereux châtelains qui s’adonnent à des « chasses » modernes ; en fait, Moira et Tom leur « fournissent » des jeunes femmes qui seront leurs futures victimes, ne se doutant de rien, ils invitent les jeunes femmes à un repas chez les Zaroff et ceux-ci se livrent à des jeux sexuels avant de torturer les belles !
Silvia Aguado, une amie de Tom, sera la victime idéale !
Tom l’invite d’abord à son domicile, puis ils partent, accompagnés par Moira, sur un bateau jusqu’à la demeure des Zaroff…
Silvia ne semble se douter de rien…
Le repas est composé d’une pièce de boucher, une énorme part de bifteck…
Une nuit, Silvia se réveille et se rend dans le salon…
Elle découvre, horrifiée, que la viande servie par les Zaroff est en fait humaine !
C’est alors qu’Ivana procède à une nouvelle chasse avec Silivia, elle lui donne quelques minutes d’avance et la pourchasse, armée d’un arc et de quelques flèches !
Mais, entretemps, Tom, pris de remords, va étrangler sa femme Moira et interféré les plans macabres de d’Ivana et Rabor ; Tom parvient à retrouver la trace de Silvia…
Hélas il est déjà trop tard !
Mon avis :
Catalogué à juste titre comme un film érotique voire clairement pornographique, « la comtesse perverse » est un des films les plus extrêmes de Jess Franco mais pourtant il est loin d’être inintéressant, surtout pour les techniques en « grand angle » qui subliment le film et pour le montage avec Gérard Kikoïne aux manettes, illustre réalisateur de films X, et aussi Lina Romay toute jeune et qui s’armait déjà d’un sex appeal de folie ; l’histoire en elle-même s’axe sur la légende des « Chasses du Comte Zaroff » mais le père Franco blinde comme un fou son film de scènes de copulation et on peut dire que ça barde de ce côté-là…
L’architecture de la demeure des Zaroff est baroque et délirante mais Franco soigne beaucoup son œuvre avec de superbes vues de falaises, de ciels ou de mer, ce qui renforce le côté esthétique du film, s’inspirant de peintures, tout comme les « trophées » de chasse accrochés aux murs du salon des Zaroff…
Lina Romay en Silivia prude incarne l’innocence qui sera vite souillée par la démence de Vernon et Alice Arno, quant à Robert Woods (autre acteur fétiche de Jess Franco, vu dans le sublime « Miroir obscène ») il reviendra à la raison mais il sera trop tard pour sauver Silvie des griffes d’Ivana !
Le côté « festin cannibale » sera repris trois ans plus tard par Joe d’Amato dans son « Emmanuelle et Françoise », en 1977, édité chez Le chat qui fume et qui est une autre sommité de cinéma déviant…
Avec « La comtesse perverse », on est en plein dans un délire sexuel et orgiaque avec des plans séquences explicites et une histoire assez classique, parfois plombée par des longueurs, mais si l’on s’arme de patience on ne regrettera pas d’aller jusqu’au final, quasi Rollinien avec la mer comme tombeau, qui donne une plus- value à l’aspect poétique du film…
Dans l’ensemble et grâce à toutes les qualités énumérées précédemment, « La comtesse perverse » s’inscrit bien dans la période prolixe et faste de Franco puisqu’il signait dix films par an entre 1973 et 1975, « La comtesse perverse » est donc doté d’un dynamisme et d’une acuité cinématographique propres au style de Franco et que ses fans apprécieront sans nul doute…
Il est évident que « La comtesse perverse » s’adresse à un public adulte et averti et que le propos du film risquera de rebuter les personnes les plus prudes, c’est un film extrême et libre, très osé et il faut être aguerri au genre pour le visionner…
Le DVD sorti chez Artus films est d’une grande qualité, l’image est nette et le bonus à la cinémathèque française est, par ailleurs, passionnant…
Dans la filmographie de Franco, « La comtesse perverse » s’impose comme un pilier et il est impératif pour tous les cinéphiles fans du Maitre de l’avoir visionné…
Un film à marquer d’une pierre blanche !
Note : 9/10








Véronica de Paco Plaza, 2017


VERONICA
de Paco Plaza
2017
Espagne
avec Sandra Escacena, Claudia Placer, Ivan Chavero, Bruna Gonzalez, Ana Torrent
Film fantastique
110 minutes
DVD édité chez Wild side
Synopsis :
La ville de Madrid, en Espagne, en juin 1991…
Véronica est une jeune étudiante, elle doit s’occuper de ses sœurs Irene et Lucia et son frère Antonito, sa mère Ana, gérante d’un restaurant, est peu présente et doit donner beaucoup de temps pour son travail ; Véronica est très courageuse et son père est décédé ; c’est souvent la course le matin pour se rendre au collège et le timing est très serré pour tout gérer avec ses soeurs et son frère, qui sont plus jeunes qu’elle…
Lorsqu’un jour, une éclipse doit avoir lieu, Véronica et deux de ses amies camarades de classe s’isolent dans une partie souterraine de l’école et procèdent à une séance de spiritisme appelée le « ouija », lorsque l’éclipse commence, Véronica et ses deux amies ont le doigt posé sur un verre et celui-ci se met à bouger !
Véronica prétend qu’elle a entendu son père lui parler de l’au-delà !
Plus tard, Véronica commence à perdre pied avec la réalité et se voit prise de crises de démence, ce qui affole ses deux sœurs et son frère !
Elle retourne dans le souterrain et y rencontre une vieille sœur aveugle de l’école catholique, celle-ci la met en garde sur les dangers potentiels du « ouija »…
Un soir, Véronica est pris d’une crise de folie et fonce au restaurant de sa mère, puis elle voit ses sœurs et son frère agressés par une force invisible, qu’elle suppose être son père !
La police et les secours ont alors un appel d’urgence…
Lorsque le commissaire se rend au domicile de Veronica, il va découvrir l’innommable !
Mon avis :
Co-réalisateur de « REC », chef d’œuvre absolu du film d’horreur ibérique, Paco Plaza récidive dans le film de genre avec ce « Veronica » et signe une nouvelle fois une pure bombe !
Angoissant, efficace mais toujours respectueux du genre et pudique (pas d’effets lourdingues), « Veronica » est un chef d’œuvre du film de possession comme le spectateur en a rarement vu !
Paco Plaza déploie son imagination et sa créativité dans des cadrages à la beauté inouïe et place son film au début des années quatre- vingt-dix (il se serait inspiré d’un fait réel), l’émotion suscitée par l’histoire est incroyable et Plaza a su diriger de main de maitre les jeunes comédiens qui jouent tout le temps de manière juste ; c’est d’autant plus une gageure que cela n’était pas donné à n’importe quel metteur en scène car à 90% ce sont les mômes les personnages centraux du film, Plaza ne s’est pas gamellé et a su trouvé l’accord parfait pour les rendre crédibles…
La musique est sublime et donne un aspect qui renforce l’envoutement et l’empathie que le spectateur aura au visionnage, le début du film met directement dans l’ambiance et on est tétanisés, puis Plaza nous balade avec le flash- back central à l’histoire, il est impossible de décrocher jusqu’à l’épilogue qui rappelle la fin du « Corps et le fouet » de Mario Bava (ceux qui ont vu ce film comprendront)…
Non là on est en présence d’un sacré film ! « Veronica » s’inscrit instantanément dans le haut du panier des films récents de possession ou de paranormal, au même niveau que « The conjuring » voire le dépassant…
Avec un charme fou, « Veronica » explose ses prédécesseurs et reste une œuvre d’une très grande intelligence, le spectateur n'est jamais pris en porte à faux et se délecte pendant une heure cinquante avec un film qui y va crescendo et qui impulse la terreur avec la plus grande finesse qui soit !
Tous les cinéphiles devraient s’y retrouver avec « Veronica » tant la qualité et la puissance déployées laissent pantois ;  on a parfois la gorge nouée et les larmes aux yeux, c’est dire la réussite opérée par Paco Plaza, ce réalisateur est purement un génie…
« Veronica » est une date incontestable pour le cinéma fantastique espagnol !
Note : 10/10











lundi 16 décembre 2019

Sumuru, la cité sans hommes de Jess Franco, 1969


SUMURU LA CITE SANS HOMMES
de Jess Franco
1969
Espagne/Allemagne/Etats unis
avec Shirley Eaton, Richard Stapley, George Sanders, Maria Rohm, Elisa Montes
90 minutes
DVD édité chez Artus films
aka The girl from Rio
Film d’espionnage/Science fiction
Synopsis :
Au Brésil, à la fin des années soixante…
Jeff Sutton, un agent secret, est envoyé en mission à Rio de Janeiro, son avion le dépose à la cité de Fémina, régie par la belle Sumuru, Sumuru est en lutte armée contre Masius, un gang de mafieux, Sutton se retrouve mêlé dans ce conflit et doit protéger Lesliye, la fille qu’il était venue chercher…
Jeff se retrouve pris dans un piège délicieux où les amazones de Fémina, toutes sublimes, se livrent à des jeux érotiques avec lui…
Dénudé, Jeff reçoit des caresses et des baisers de la part des belles amazones, mais il devra se ranger du côté de Sumuru s’il veut survivre ; le combat contre les hommes de Masius est rude et sans le moindre répit…
Jeff Sutton était venu avec une valise remplie de milliers de dollars, celle-ci est convoitée par les deux camps…
D’une carrure athlétique, Jeff utilise ses techniques de self défense lors de rixes et s’arme de revolvers contre les belligérants, qui sont nombreux, et qui n’hésitent pas à violenter Lesliye !
Sutton parviendra t-il à mener à bien sa mission et à ramener Lesliye à bon port ?
Parviendra t-il à s’extirper de la domination féministe de Sumuru et des amazones de Fémina ?
La tâche sera difficile et Jeff devra payer de sa personne quoiqu’il advienne !
Mon avis :
Vers la fin des années soixante/début des années soixante-dix, un nouveau genre du cinéma d’exploitation était à son apogée : l’euro spy…
« Sumuru, la cité sans hommes » en est une des meilleures déclinaisons et si c’est signé Jess Franco on ne peut que s’attendre à un spectacle de qualité et bien oui, Franco donne une vigueur à son film qui est particulièrement réjouissant, c’est une réussite !
Enormément de passages érotiques ou érotisants, Franco n’a pas froid aux yeux et le spectateur cinéphile s’en prend plein les mirettes !
Des combats rigolos avec des gunfights factices (on ne voit pas la détonation mais on entend le crissement des balles ! LOL), une histoire délirante, des décors psychédéliques, on est purement dans le cinéma d’exploitation des années soixante, bariolé et baroque !
Féministe avec cette cité d’amazones appelée « Fémina », « Sumuru, la cité sans hommes » est un métrage bigrement sympathique où le rythme ne se stoppe jamais ; pour sa technique de filmage, Jess Franco prouve qu’il n’a pas été assistant d’Orson Welles pour des prunes, les cadrages sont grandioses et l’intrigue très intéressante, on est pris par le film et le charme des actrices bonifie encore plus l’intérêt pour celui-ci…
Un peu la version bavaienne (on pense à « Danger Diabolik ») du cinéma de Franco, « Sumuru, la cité sans hommes » est bel et bien un des meilleurs films de son auteur, plus posé et plus appliqué que ses autres films (« Les expériences érotiques de Frankenstein », par exemple est catastrophique à côté !), là cette fois on est dans le haut du panier de la carrière de Jess !
Le DVD sorti chez Artus films est impeccable, l’image est parfaite, un plein écran qui ravira les cinéphiles et un film qui n’a pas trop vieilli grâce à son sens de l’action et son dynamisme…
Bref, on se régale et on aurait tort de passer à côté de ce « Sumuru, la cité sans hommes », les érotomanes seront comblés, tout comme les cinéphiles fans de vintage sympathique et bienveillant !
A se procurer sans délai, une petite perle dans la carrière de Franco qu’on n’aurait tort de bouder…
Note : 7/10









Machete kills de Robert Rodriguez, 2013


MACHETE KILLS
de Robert Rodriguez
2013
Etats unis
avec Danny Trejo, Mel Gibson, Michelle Rodriguez, Tom Savini, Amber Heard, Lady Gaga, Sofia Vergara, Jessica Alba
107 minutes
Film d’action Grindhouse
Synopsis :
Etats-Unis, Mexique, frontière américano-mexicaine, début des années deux mille dix…
Machete, le héros que nous avions suivi dans le précédent opus, est pris dans un guet-apens !
Malheureusement, sa femme, qu’il aimait plus que tout au monde, est tuée lors d’un assaut…
Machete est fou furieux et tue tous les combattants qui étaient venus…
Luthor Voz, un dangereux milliardaire mégalomane, projette de faire des voyages dans l’espace, il a créé un vaisseau spatial ; en fait il veut fabriquer une « arche », quitter la Terre après avoir balancé une gigantesque bombe sur celle-ci, qui devrait anéantir toute forme de vie !
Le président des Etats-Unis missionne Machete pour qu’il s’infiltre au sein de la base de Luthor Voz, qu’il le neutralise et qu’il désamorce la bombe !
Luz, l’amie de Machete, va l’aider dans sa tâche et le dote d’alliés pour contrecarrer les plans funestes de Luthor Voz !
Desdemone et Bianca Vasquez, une candidate aux Miss Texas, allument Machete pensant obtenir des informations, elles sont en fait du côté du camp de Luthor Voz !
Mendez, un homme qui s’est fait greffer le détonateur sur son cœur, ne doit pas mourir sinon le compte à rebours de 24 heures se met en route et la bombe explose…
Machete se rend dans l’endroit où se trouve Mendez ; en fait Luthor a créé des combattants clones quasi invincibles qui se dupliquent sans arrêt, Machete a beaucoup de mal à s’en dépêtrer !
Le point d’orgue de l’histoire va se trouver lors d’une réception organisée par Luthor Voz ; alors que celui-ci annonce que la fusée spatiale est prête à être exploitée, une fusillade avec Luz et ses comparses éclate !
Mon avis :
Tourné en 29 jours, « Machete kills » est la suite directe du précédent opus intitulé sobrement « Machete » ;  autant le dire tout de suite, c’est toujours autant le bordel ce film, passé un prologue qui tenait à peu près la route, « Machete kills » part en live au bout de dix minutes et le spectateur peine à y comprendre quelques chose, au détriment d’une crédibilité inexistante et de scènes de bastonnade goreuses illisibles, faute à des effets numériques très laids visuellement !
Danny Trejo a un jeu d’acteur digne de Stallone dans «  Rambo 3 », il parle rarement et il semble inadapté à ce qui se passe autour de lui ; Mel Gibson lui débite des dialogues très techniques sur la fusée spatiale et Trejo acquiesce, quasiment sans dire le moindre mot, comme un décérébré, ce qui est très pénible pour le spectateur, on sent qu’il est ultra bourrin et non doté de lucidité, alors que pourtant c’est quand même lui le personnage central du film, jusqu’à preuve du contraire ! 
Heureusement il y a Amber Heard et Michelle Rodriguez (qui apparaît dix minutes à la fin), quant à Lady Gaga, sa prestation est catastrophique, et elle s’affuble d’une écharpe en fourrure, beurk !
Où est passé le Robert Rodriguez de « From dusk till dawn » ???? ou même de « Planet terror » ????
Plus les années passent, plus le bougre régresse, on dirait qu’il reste sur ses acquis précédents et qu’il ne cherche pas/plus à fournir le moindre effort dans ses films ! un comble !
Les CGI de séquences avec l’hélicoptère, les « désintégrations » des personnages, Rodriguez se repose sur le numérique mais cela ne suffit pas à faire la qualité d’un film, ici c’est too much !
Gibson rehausse quand même un peu le niveau et croit à son personnage au point qu’il parvient à le rendre crédible pour le spectateur mais sinon, pas grand-chose à sauver de ce « Machete kills »…
Du grindhouse très brouillon et qui fait déshonneur au genre…
On aurait aimé plus d’application dans la mise en scène, plus de profondeur dans le personnage de Machete et surtout que Rodriguez évite les dialogues « djeunz » et débiles (les répliques sont particulièrement grossières, on se croirait dans une cour de récré de CM 2 !)…
Un troisième segment devrait voir le jour, on souhaite un immense sursaut de la part de Robert Rodriguez car franchement, le boulot entrepris pour les deux premiers n’est pas convaincant, il serait temps qu’il tourne la page, c’est balourd et vide de sens !
Comme pour le premier, j’ai été sacrément déçu et pourtant je voulais redonner une chance à ce film et au personnage de Machete, mais non, déception totale et sentiment amer après le visionnage…
Note : 3/10










John Wick 3 Parabellum de Chad Stahelski, 2019


JOHN WICK 3 PARABELLUM
de Chad Stahelski
2019
Etats-Unis
avec Hale Berry, Keanu Reeves, Laurence Fishburne, Mark Dacascos, Ian Mac Shane, Asia Kate Dillon, Angelica Huston
131 minutes
Film d’action
Budget : 75 000 000 dollars
Recettes au box-office mondial : 326 685 953 dollars
Synopsis :
Etats-Unis, Maroc…
John Wick, un homme traqué, a brisé les conventions de sa caste, il a tué quelqu’un au sein de l’hôtel Continental ; de ce fait, une autorité régie par une femme appelée l’adjudicatrice, met la tête de John Wick à mort pour une prime de 14 millions de dollars : John Wick est « excommunié » !
Des dizaines de malfrats belliqueux et ultra violents veulent sa peau coûte que coûte !
Blessé, Wick n’a que quelques minutes avant la mise en place de l’ultimatum pour se soigner, il se rend chez un médecin, un homme de confiance ; les fusillades commencent !
Combats au sabre, au couteau, au flingue, poursuites dantesques dont notamment à moto, la vie de John Wick défile à 200 à l’heure !
Wick parvient à se rendre à Casablanca, au Maroc, il y retrouve son amie Sofia…
Zero, un redoutable combattant féru d’arts martiaux, est aux trousses de John Wick !
Lorsqu’un de ses ennemis tue le chien de Sofia, une fusillade énorme a lieu, puis Wick est abandonné dans le désert pour lier un « pacte » avec Sofia, il devra marcher jusqu’à épuisement avant qu’un touareg ne vienne à son secours !
La prophétie mystique a lieu et Wick est effectivement sauvé, mais il doit s’amputer d’un doigt comme sacrifice !
Winston, un des amis de Wick, est tué par Zero sur ordre de l’adjudicatrice !
Wick retourne à l’hôtel Continental, son excommunication est annulée car il s’est racheté…
Wick veut tout de même régler ses comptes avec l’adjudicatrice ; une confrontation finale a alors lieu, son issue sera inattendue !
Mon avis :
Troisième opus de la saga des « John Wick », celui-ci est considéré par beaucoup de cinéphiles comme le meilleur ; ici ça n’arrête jamais et malgré que les effets soient numériques, les combats sont réglés avec une habileté dans la technique qui frise la perfection !
Et surtout les seconds rôles ! on a Mark Dacascos qui a conservé toute sa vigueur et les bastons de kung fu sont hyper jouissives, mais aussi des combats de folie au couteau, on dirait un mélange entre « Hard boiled » et « The raid » !
Hale Berry tient un rôle atypique pour elle et se donne physiquement à fond dans des séquences hallucinantes où même les chiens font partie de la castagne !
Keanu Reeves semble déchainé mais reste étonnamment très sobre dans son jeu d’acteur, il n’en fait jamais trop !
« John Wick 3 Parabellum » est un peu un condensé moderne de tout ce qui a été vu auparavant en matière de film d’action, peaufiné par une ambiance à la « Blade runner » avec ses décors nocturnes et pluvieux, c’est une dystopie avec les téléphones à cadrans et ses protagonistes formatés, mais cela donne un charme fou au film !
On sort de là hagard et soufflé et les deux heures sont un pur régal, « John Wick 3 » a le mérite de divertir et aussi de faire rêver car c’est un film envoutant et très atmosphérique…
L’issue est inattendue et risque de décontenancer bon nombre des aficionados de séries B mais en même temps, cela rajoute énormément d’originalité et de singularité, « John Wick 3 » est un film novateur, il y a aucun plan de « déjà vu » mais bel et bien un franchissement au-delà des codes établis jusqu’alors, c’est le gage d’une immense qualité…
La narration aussi bien que le visuel servent à rendre honneur à ce film d’action qui se vit à fond les gamelles et on en a pour son argent…
Chad Stahelski a mis en scène ici un des meilleurs films d’action pré années 2020, il a bourré son film de la plus grande énergie et réalise un coup de maitre ; les gamers (« John Wick » est aussi un jeu), les geeks purs autant que les cinéphiles lambda ne pourront passer à côté de ce film et y trouveront forcément leur compte !
« John Wick 3 Parabellum » est électrisant, bluffant et revitalisant !
C’est un spectacle d’action à ne pas manquer…
Note : 7/10









dimanche 24 novembre 2019

Fair game de Marco Andreacchio, 1986


FAIR GAME
de Marco Andreacchio
1986
Australie
avec Cassandra Delaney, David Sandford, Garry Who, Don Barker, Carmel Young, Peter Ford
Film d’action, film d’exploitation
86 minutes
Blu ray édité chez Le chat qui fume
Synopsis :
Dans le bush australien, au milieu des années quatre-vingts…
Jessica, une jeune femme, est responsable d’une réserve animale, elle soigne les animaux blessés, notamment des kangourous…
Un jour, elle part faire des achats dans un commerce, un homme, Sunny, la complimente car Jessica peint des aquarelles et les met en vente via le magasin, Sunny lui achète une de ses peintures…
Peu de temps après, Jessica commence à être harcelée par trois hommes, Ringo, Sparko et Frank ; ces derniers l’agressent verbalement par des termes sexistes et peu reluisants…
Lorsque Jessica découvre un cadavre d’un animal à l’intérieur de sa voiture, elle fait vite le lien avec ces malfrats…
Sunny est en fait le chef de la bande, il s’agit de chasseurs, mais cette fois ils décident de s’attaquer à une chasse humaine !
Jessica est attachée et dénudée sur le pare choc avant du pick up des chasseurs qui se livrent à un rodéo sauvage avec la pauvre femme !
C’en est trop, Jessica prend le problème à bras le corps et décide d’annihiler les chasseurs, elle leur tend un piège redoutable…
Jessica rivalise d’inventivité alors qu’elle est traquée en plein dans le bush australien…
Sa vengeance sera ultime et barbare et Sunny et ses comparses vont payer très cher leurs affronts passés !
Mon avis :
Le cinéma australien en 1986 sortait de la période « Mad Max » 2 et 3 ainsi que « Razorback », donc ce sympathique « Fair game » témoigne de l’âge d’or du film d’exploitation en Australie et s’imbrique bien dans la continuité de ses prédécesseurs, surtout au niveau du rythme déployé (il est incessant, c’est un tourbillon qui ne se pose quasiment pas !)…
Certes, le scénario est écrit sur un ticket de métro (en gros, c’est des voyous qui harcèlent une jeune femme, qui finit par se venger), « Fair game » n’est pas un rape and revenge, mais ça aurait pu ; l’actrice principale Cassandra Delaney s’en prend plein les gencives mais au final elle fera payer lourdement à ses agresseurs les coups qu’elle a pris…
« Fair game » est donc un film couillu au niveau de l’intensité, les acteurs ont été recrutés pour également être cascadeurs et on sent bien le côté « Mad Max » avec le camion et le véhicule pick up, tout comme les pirouettes lorsque les poursuites sont menées à vive allure (dans Mad Max, on a des séquences identiques)…
Le réalisateur Marco Andreacchio choisit de privilégier le rythme pour son film, au détriment de la crédibilité (pas mal d’incohérences et des passages répétitifs) mais finalement « Fair game » se suit de façon agréable, le fait qu’il n’y ait aucun temps mort rend la pilule plus facile à avaler…
Cassandra Delaney est très jolie, tout comme les paysages du bush australien, la bande de salopards avec qui elle a affaire ils ont bien les trognes de l’emploi et les répliques ne font pas dans la dentelle ; certains moments du film sont trépidants (le serpent, la baraque défoncée par le pick up, le rodéo avec la pauvre Jessica quasi topless attachée au pare chocs avant…) ; la musique est omniprésente et tonitruante et ne quitte que rarement les plans, la chanson du générique final est, quant à elle, sympa et rassérène bien le spectateur après la furie qu’il vient de visionner pendant une heure vingt…
On peut être exigeant et trouver le film très moyen mais on peut aussi apprécier son côté vintage et borderline en étant tolérant, je me rangerai plutôt dans la deuxième catégorie…
Andreacchio sait manier une caméra et nous le prouve à maintes reprises dans « Fair game », tout est calculé et placé au millimètre près, ce qui est gage de qualité, le directeur de la photographie connaît son taf et ça se voit…
Encore une fois, on doit dire un grand merci à l’éditeur du Chat qui fume, qui a eu la bonne idée de sortir ce film dans un blu ray somptueux, cette exhumation inespérée est ainsi l’occasion pour les cinéphiles de découvrir ce film assez méconnu et qui mérite une attention…
Si vous appréciez les paysages du bush australien, les filles au corps superbe, les voyous salopards, les poursuites vrombissantes et les cascades dangereuses, « Fair game » est calibré pour vous !
« Fair game », c’est bien la patte du cinéma australien, autant bourrin qu’atypique mais mis en scène avec la plus grande rigueur qui soit…
A découvrir…
Note : 7/10