samedi 31 décembre 2022

NIGHT TRIPS d'Andrew Blake, 1989

 

NIGHT TRIPS

d’Andrew Blake

1989

Etats-Unis

avec Tori Welles, Randy Spears, Victoria Paris, Peter North, Porsche Lynn, Jamie Summers, Tanya de Vries

Film pornographique

aka Des choses dans la nuit

74 minutes

DVD édité chez Marc Dorcel

Synopsis :

Une jeune femme troublée par des rêves à caractère sexuel suit une thérapie chez un médecin spécialisé. 

(source : Media film)

Mon avis :

Avec « Night trips » (« Des choses dans la nuit » dans l’hexagone), Andrew Blake a révolutionné le monde du X, il a adopté une attitude très posée, presqu’extatique et dotée d’un énorme sens de l’esthétique…

Toutes les séquences se déroulent dans des intérieurs luxueux, le rythme est très lent et Blake prend le temps qu’il faut pour le déroulé des scènes, « Night trips » est un porno très doux et planant, la musique est présente en permanence et adoucit l’ensemble, il y a un soin important dans la lingerie des actrices et un fétichisme sur les talons aiguilles, c’est un film pornographique de très haut niveau, loin des productions précédentes et le côté « nirvana sexuel » est très prégnant dans « Night trips »…

Ne vous attendez donc pas à visionner un film X classique, Andrew Blake bouscule ici tous les codes du genre et le film est axé sur la personnalité et le tempérament de la belle Tori Welles, cette actrice possède un charisme remarquable ; on notera également la présence de Victoria Paris, icône du X américain, récemment décédée, et de Randy Spears, célèbre « hardeur » américain…

Le canevas scénaristique de « Night trips » sera repris de maintes fois, notamment par Michel Ricaud dans son légendaire « Couples infidèles » ou dans « L’indécente aux enfers » avec Laure Sainclair, le principe est le même : poser des capteurs ou des électrodes sur le corps d’une femme et suivre ses pulsions libidineuses sur un écran via ses fantasmes oniriques…

« Night trips » est donc un film précurseur, carrément génial pour le genre du film X et qui s’impose clairement comme clef de voûte dans l’évolution de la pornographie…

Comportant très peu de plans séquences finalement, le film s’axe sur des passages un peu répétitifs mais que le spectateur érotomane suivra avec délectation, Andrew Blake prend tout son temps et on est envoutés irrémédiablement au bout de quelques minutes, passée la scène de l’exposition, le film prend dès lors son essor et grâce au talent de Blake, on ne décroche plus, on est fascinés par la beauté cristallisée par ces corps sublimes qui s’enlacent et qui copulent de la manière la plus belle qui soit, « Night trips » est une œuvre à part, terriblement excitante et d’une douceur rare, c’est du jamais vu dans le domaine du X !

Andrew Blake fera des émules puisqu’un certain John Leslie lui emboitera le pas l’année suivante avec « La femme caméléon », aussi avec Tori Welles dans le rôle principal, chef d’œuvre absolu !

Les cinéphiles qui s’intéressent aux films X ne pourront passer à côté de « Night trips », c’est LA référence du genre pornographique « New age » ; à sa sortie en 1989, la presse spécialisée s’est emparée du phénomène et érigea Tori Welles en couverture des magazines, égérie du renouveau du X américain, le film, par ailleurs, eut un beau succès au niveau critique et aussi public, tous les curieux étaient intéressés de voir ça !

Puisqu’on est « Open », on ne peut que saluer la qualité de « Night trips », certes le scénario est finalement sommaire mais il faut se forcer à apprécier plus la « forme » que le « fond », cet esthétisme tient carrément de la magie, la beauté sculpturale des comédiens et comédiennes, la diversité et l’amplitude des séquences (quasiment 10 minutes pour chacune d’elles), tout ceci confère à rendre « Night trips » inoubliable et on peut le revisionner sans la moindre modération…

Pas du tout brutal mais tout simplement  sublime et très bien mis en images, « Night trips », dans le genre du X d’outre Atlantique, reste incontournable, il aura révolutionné par son côté novateur la pornographie…

Un must have, on atteint le NIRVANA pendant une heure et quart !

Note : 9/10




vendredi 16 décembre 2022

Le sadique à la tronçonneuse de Juan Piquer Simon, 1982

 

LE SADIQUE A LA TRONCONNEUSE

de Juan Piquer Simon

1982

Espagne/Etats-Unis/Italie

avec Christopher George, Linda Day George (sa femme), Paul Lynch, Edmund Purdom, Ian Sera

Film d’horreur/splatter gore/slasher/Grindhouse/nanar

aka Pieces

scénario co-écrit par Joe d’Amato

87 minutes

DVD édité chez Uncut movies

Synopsis :

Boston, 1942, un jeune garçon assassine sa mère à coups de hache après que celle-ci l'a surpris en train de faire un puzzle érotique.

40 ans plus tard une série de meurtres à la tronçonneuse ont lieu sur un campus.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Piquant sans honte le gimmick de la tronçonneuse au film de Tobe Hooper, ce « Sadique à la tronçonneuse » est un énorme nanar complètement à l’ouest avec, par contre, des scènes ultra gore et une atmosphère hyper poisseuse !

Ça démarre à fond les bananes avec de l’hémoglobine en veux tu en voilà, avec un meurtre atroce de la mère d’un gamin à qui elle interdisait de s’amuser avec un puzzle représentant une femme dévêtue ; tartes et engueulade se solderont par un corps démembré à la scie, les flics ne retrouvent pas de trace de la décédée (SPOILER et pour cause ! elle apparaitra à la fin, planquée derrière un faux mur ! SPOILER OFF)…

Niveau casting, ce n’est pas mal du tout pour les cinéphiles habitués des acteurs de nanars (Edmund Purdom, le prêtre du « Horrible » de Joe d’Amato, Christopher George, vu dans le « Frayeurs » de Lucio Fulci, Linda Day, sa femme, sosie de la journaliste Audrey Crespo Mara, et Paul Lynch, clone de Bud Spencer, aperçu dans « Midnight Express » d’Alan Parker), à noter que le compositeur de la musique ne s’est pas foulé puisqu’il reprend plusieurs fois le thème de « Horrible » de d’Amato, d’ailleurs d’Amato a co-écrit le scénario  de ce  »Sadique à la tronçonneuse », la boucle est donc bouclée !

Les deux enquêteurs sont à deux à l’heure (Derrick à côté c’est Fast and furious) et, passé le premier quart d’heure, le film tourne en rond ! il ne faudra que quelques sursauts avec des assassinats vraiment dégueux et sanguinolents pour rehausser l’ensemble et au niveau gore le père Juan Piquer Simon ne fait pas semblant, ça barde  méchamment !

Mais quand même, des passages sont à hurler de rire de connerie, l’apparition d’un sous Bruce Lee de pacotille totalement hors de propos, une scène dantesque et hallucinante dans un ascenseur (le tueur monte avec sa tronçonneuse « cachée » dans le dos sans que sa future victime ne s’aperçoive de rien), la skateuse qui emplafonne le miroir et la toute fin, sommet de débilité et pas du tout crédible, « Le sadique à la tronçonneuse » c’est du méga lourd dans le genre nanar gore assumé, quand même !

L’identité finale du tueur semble plausible mais la « surprise » parasite un peu l’ensemble, Piquer Simon en a fait trop, cette surenchère pour rattraper la léthargie du milieu du film, il en fait des caisses pour remettre du rythme à son film, en fait ça devient too much !

Les cinéphiles fans de slashers croustillants kifferont indéniablement ce « Sadique à la tronçonneuse » et pour les connaisseurs le DVD de Uncut movies est une offrande inespérée à se procurer sans faute ; les puristes hurleront face au bâclage opéré par Juan Piquer Simon et s’offusqueront de la pauvreté de l’ensemble !

Les foudroiements des scènes gore donnent quasiment l’unique intérêt au film et l’interprétation est déplorable et, pour ne rien arranger, le doublage de la VF est exécrable (on est obligés de monter à 40 le son pour percevoir les dialogues, un nouveau travail de post synchronisation aurait été bienvenu !)…

Sinon pour se poiler, « Le sadique à la tronçonneuse » fait bien le job et la désormais consacrée « soirée potes/bières/pizzas » semble avoir trouvé un morceau de choix avec ce bon gros nanar !

Oh et puis après tout, soyons fous et lâchons nous, « Le sadique à la tronçonneuse » est bien sympathique malgré ses innombrables défauts, hormis le deuxième tiers, le film maintient suffisamment l’attention et l’intérêt et l’aspect grindhouse (gore et sexe) est décliné à donf’, que demande le goreux ?

« Le sadique à la tronçonneuse » est une blague d’une heure vingts mais voir Bud Spencer et Crespo Mara dans le même film, ça n’a pas de prix !

Très marrant, « Le sadique à la tronçonneuse » est devenu légendaire avec le temps, et rien qu’au titre on sait direct à quoi on s’attend, au moins Piquer Simon ne nous a pas pris en traitres !

Du même réalisateur, je vous conseille également « Slugs/Mutations », tout aussi barré avec ses limaces carnivores, aussi dégueu…

Les cinéphiles fans de gore se hasarderont à visionner ce film et pourront y prendre un certain plaisir (coupable), les âmes sensibles déclineront l’invitation (de toutes façons, dès l’entame elles vont comprendre leur douleur LOL)…

Pas extraordinaire mais très sympathique !

Note : 6/10







mardi 13 décembre 2022

VORTEX de Gaspar Noé, 2021

 

VORTEX

de Gaspar Noé

2021

avec Dario Argento, Françoise Lebrun, Alex Lutz

France

135 minutes

Drame/étude de mœurs/chronique sociale

Blu ray édité chez Wild side

Synopsis :

Un couple de personnes âgées vit dans un appartement parisien plein de souvenirs et de livres.

Lui est cinéphile, théoricien et historien du cinéma, et écrit un livre sur la relation entre les rêves et les films.

Elle est psychiatre à la retraite, et atteinte de la maladie d'Alzheimer.

Peu à peu, amoureux et indispensables l'un à l'autre, ils vont sombrer dans la sénilité et vivre leurs derniers jours, tandis que leur fils doit faire face à ses propres démons.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Réalisateur de génie, Gaspar Noé étonne en permanence à chacun de ses nouveaux films ; ici il choisit et aborde un thème très peu exploité au cinéma :la sénilité…

Il embauche Dario Argento, illustre metteur en scène italien, dans le rôle d’un vieillard qui vit avec sa femme, atteinte de la maladie d’Alzheimer ; Noé évite le pathos et se concentre sur une réalisation sobre avec une technique remarquable (le film se déroule en split screen, l’image est coupée en deux et dédoublée) , Gaspar Noé envoie des messages subliminaux anti-police et pro avortement et ses personnages gravitent dans un appartement parisien bordélique à l’agencement délirant, peuplé de livres partout…

Le rythme est très lent (à l’image des deux vieillards quand ils se meuvent) et le film est hyper déprimant, « Vortex » est une œuvre très spéciale que seule une poignée de cinéphiles pourra appréhender et saisir ; le propos est très dramatique et se décline en plusieurs parties : la vieillesse, la maladie, la sénilité et… la mort.

Gaspar Noé rajoute le personnage du fils (remarquable Alex Lutz) mais le film se concentre vraiment sur Dario Argento et Françoise Lebrun ; Argento semble le moins atteint par la maladie alors que la santé mentale de sa femme décline à vitesse grand V !

Cette dernière s’échappe de l’appartement et le pauvre Dario part pour essayer de la retrouver ! La vieille femme était psychanalyste et se prépare ses propres ordonnances pour récupérer ses médicaments à la pharmacie !

La vieillesse est montrée simplement, sans la moindre brutalité, sans cris ni scènes de violences, malgré la démence de la vieille femme…

Dario Argento (82 ans) tient un rôle dirigé de main de maitre par un Gaspar Noé au sommet de son art (il s’est assagi par rapport à ses précédents métrage, il s’est posé et signe ici peut être son plus grand film !)…

L’apparition d’Alex Lutz (le fils) qui se retrouve en détresse financière et la sortie de l’appartement (sinon le film est quasiment un huis clos) pour nous montrer son job (il gère des toxicomanes basés dans le quartier de Stalingrad en leur distribuant des pipes à crack) fait partie intégrante de « Vortex » mais cela ne dure que quelques secondes, tout le reste est axé sur la végétation de Dario et son épouse au sein de leur logement…

Parfois, il y a des pétages de câbles ! la vieille dame laisse le gaz allumé et l’appartement manque d’exploser sans l’intervention in extremis de Dario, ou le passage de la crise de démence lorsqu’elle déchire les manuscrits de son mari et jette tout dans les toilettes !

« Vortex » est carrément une œuvre à part dans le panorama du cinéma, le film fut d’ailleurs un échec financier (il coûta 3 millions d’euros tout de même !) mais en revanche un succès critique qui salua le talent de Gaspar Noé ; ce réalisateur est clairement un marginal et ne fait rien comme les autres, il est en contre-courant total de tous les autres metteurs en scène et se moque des conventions, quand il fait un film, c’est le SIEN, c’est du Gaspar Noé point barre et rien d’autre !

L’issue de « Vortex » est terrible et hyper intense mais Noé évite la mièvrerie, il nous a baladé pendant deux heures vingt sur le quotidien d’un couple de vieillards avec un épilogue dont nous devions bien nous douter (la mort)…

« Vortex » est remarquable, c’est du très haut niveau de cinéma, c’est un film qui n’est pas accessible à tout le monde mais qui vaut vraiment le coup d’œil, même pour la curiosité de voir Dario Argento devant la caméra et il s’en sort impeccablement !

A noter beaucoup moins de musique que dans les précédents films de Noé et une mise en scène vraiment sobre par rapport à « Climax » où ça partait en live sans arrêt, Gaspar Noé nous dévoile une autre facette de son cinéma et de son style !

Le côté très lent du film finalement le sert plutôt bien, créant une sensation extatique et de plénitude pour le spectateur, « bercé » par l’histoire de ce couple d’octogénaires sur le déclin…

« Vortex » est un film marginal sur la vieillesse et la maladie, il faut le voir sans aucun à priori et accepter le propos de Noé, bienveillant et, pour une fois, moins perturbant que d’habitude…

Ceux qui ont eu des grands parents dans la même situation comprendront et seront réceptifs et sensibles à « Vortex », qui rappelle un peu un autre chef d’œuvre « The father »…

Un très beau film, en somme…

Note : 10/10











dimanche 11 décembre 2022

Les guerriers du bronx 2 d'Enzo Castellari, 1983

 

LES GUERRIERS DU BRONX 2

d’Enzo Castellari

1983

Italie

avec Mark Gregory, Henry Silva, Moana Pozzi, Paolo Malco, Giancarlo Prete, Ennio Girolami, Valeria d’Obici

Action/film d’anticipation/nanar

89 minutes

aka Fuga dal Bronx

Blu ray édité chez Pulse vidéo

Musique de Francesco de Masi

Produit par Fulvia films

Synopsis :

La General Construction (GC) Corporation veut raser le Bronx pour reconstruire à la place « la ville du futur ».

Pour ce faire, les derniers habitants réduits à l'état de clochards doivent vider les lieux de gré ou de force.

Une équipe de désinfecteurs est chargé de nettoyer le quartier de ses occupants par tous les moyens.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Tourné dans la foulée du premier qui obtint un certain succès, ce « Guerriers du bronx 2 » est une nouvelle fois un pur plagiat (le 1 plagiait « Les guerriers de la nuit » de Walter Hill, ce second plagie « New York 1997 » de John Carpenter et en reprend texto des éléments scénaristiques, le kidnapping du président, ici pas le président des Etats-Unis mais le président du consortium immobilier !)…

Toujours pareil, tout est tiré par les cheveux, mais il y a quand même un léger mieux par rapport au précédent, Castellari s’applique davantage et le film est plus dense et consistant !

En fait ça n’arrête jamais au niveau de l’action et finalement cette frénésie totale de bagarres et de gunfights fait passer la pilule auprès du spectateur, les personnages sont encore ridicules mais on pourra prendre un certain plaisir au visionnage et puis on retrouve l’inénarrable Mark Gregory en « Trash » autant expressif qu’un grille pain LOL et Castellari a eu la bonne idée de recruter cette crapule d’Henry Silva dans un rôle de salopard intégral, un vrai traitre, (il joue la même année dans le Bébel « Le marginal » !), on se régale avec ce métrage, aujourd’hui complètement daté et ringard, mais toujours sympathique !

On retrouve dans d’autres seconds rôles Paolo Malco, un habitué des films de Fulci et la belle et regrettée Moana Pozzi…

Un élément important du film : la journaliste jouée par Valeria d’Obici qui va mettre un sacré coup de pied dans la fourmilière et pourrir et contrecarrer les desseins de l’industriel !

Ce salopard n’hésitera pas à provoquer un génocide à des fins financières et crapuleuses en éliminant un par un les habitants et les SDF qui peuplent le bronx, ce qui nous vaudra des séquences gratinées avec exécutions au lance-flammes (carrément !) et même les parents de Trash y passeront ! (purée mais ce mec n’a jamais mis les pieds dans une école d’interprétation ! le passage où il retrouve les cadavres de ses parents, ouh que c’est mal joué ! faut dire que Castellari y va comme un porc et ne dirige pas du tout ses acteurs, honte à lui !)…

L’absence complète de direction d’acteurs parasite quelque peu la crédibilité du film, Enzo Castellari est là pour faire du bourrinage et ce choix et parti pris peut fonctionner, mais a aussi ses limites !

Grossier et très violent, « Les guerriers du bronx 2 » reste supérieur à son prédécesseur et s’avère plus inventif ; on pense aussi que les moyens financiers alloués sont plus conséquents, ce qui permet une diversité alors que dans le premier ça tournait vite en rond !

Bref, « Les guerriers du bronx 2 » est une semi-réussite mais Enzo Castellari n’arrive pas à se décoller de l’étiquette de « nanar », son film en est un beau !

Le blu ray de Pulse video possède une image magnifique, plein cadre, et les conditions pour apprécier le film sont optimales, bravo pour le boulot réalisé !

« Les guerriers du bronx 2 » est l’occasion de découvrir comment les Italiens pompaient les américains et reprenaient quasiment à la lettre les scénarii précédents, avec un côté vintage et putassier ; après, c’est très spécial, on peut adhérer… ou pas ; seuls les cinéphiles OPEN seront sensibles à cette démarche, les puristes seront outrés de voir un boulot pareil avec un résultat affligeant, mais je fais partie de la première catégorie, j’aime bien les nanars, à condition qu’on y trouve son compte et que l’on ne s’ennuie pas !

« Les guerriers du bronx 2 » est donc un film à découvrir, véritable témoignage d’un genre enterré et révolu qui a 40 ans, ce blu ray est une belle réhabilitation et sera l’occasion d’exhumer ce bon gros nanar…

Les fans de films d’action apprécieront ce spectacle, je ne peux pas vous dire mieux !

Note : 6.5/10









samedi 3 décembre 2022

Les guerriers du bronx d'Enzo Castellari, 1982

LES GUERRIERS DU BRONX

d’Enzo Castellari

1982

Italie

avec Vic Morrow, George Eastman, Mark Gregory, Christopher Connelly, Fred Williamson, Stefania Girolami

92 minutes

Ecrit par Elisa Briganti, Dardano Sacchetti, Enzo Castellari

Film d’anticipation/nanar

Blu ray édité chez Pulse Video

VHS édité chez UGC video

aka 1990 : I guerrieri del bronx

Synopsis :

Une jeune héritière fuit le domicile familial et se retrouve perdue dans le Bronx, où les forces armées n'osent même plus entrer tellement la zone est devenue invivable.

Trash, chef d'un gang du nom de « Riders » parvient in extremis à la sauver d'une bande, il commence à se rendre compte qu'elle est recherchée par d'autres gangs et aussi par une organisation secrète du gouvernement.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Sensé être un film d’action, « Les guerriers du bronx » est un méga nanar, heureusement que le ridicule ne tue pas, mais ce film est un florilège de toutes les conneries possibles dans un film de post apo, c’est du pur gratiné du début à la fin et le comique involontaire des séquences fera plus hurler de rire que frissonner ! Castellari ne s’emmerde vraiment pas et pompe allègrement « Les guerriers de la nuit » de Walter Hill, il reprend l’histoire et même les codes vestimentaires des membres des gangs, « Les guerriers du bronx » est un pur plagiat et pour pomper autant les films américains, il est étonnant qu’il n’y ait pas eu de procès ;  seuls les Italiens osaient copier leurs homologues d’outre Atlantique de cette façon, ici c’est exploité au maximum, c’est flagrant et c’est tellement abusé que Castellari devrait avoir honte de manquer autant d’imagination, il reprend carrément TOUT de « The warriors » !

Si encore c’était fait correctement ça pourrait à peu près aller, mais là on est dans du gros nanar torché à l’arrache et avec les pieds ; aucune direction d’acteurs, scénario incompréhensible (on nous casse les noix pendant 90 minutes avec la fille héritière sortie de nulle part à protéger et elle meurt, tuée, à la fin !), l’histoire d’amour (laissez moi rire !) avec Trash ne tient pas une cacahuète, Mark Gregory joue comme un pied, à côté Van damme c’est Marlon Brando, « Les guerriers du bronx » est un foutoir sans nom, c’est du remplissage pendant une heure et demie avec des scènes répétitives et des décors qui reviennent en permanence ; de plus certains passages frôlent la débilité (le tag « shit » sur le pare brise du camion de police) ; le pauvre George Eastman a l’air complètement perdu avec sa queue de cheval gigantesque, les « looks » des « guerriers » sont ridicules avec moustaches et accoutrement à la Village People LOL

Mark Gregory ne possède aucune expressivité et en plus il est doublé par Alain Dorval (le doubleur français de Stallone), on dirait un exemplaire, une caricature de Stallone en cent fois plus bourrin et qui aurait oublié qu’il avait un cerveau !

Catastrophique, « Les guerriers du bronx » a au moins un atout : sa musique qui est excellente, sinon le film est complètement bâclé, les cascades sonnent faux et le final c’est du n’importe quoi (Vic Morrow se pointe avec les flics avec des lance-flammes, puis est trainé à moto par Trash, la fille est tuée alors que c’était elle l’enjeu de tout le film !) MAIS QU’EST-CE QUE C’EST QUE CE BORDEL ?????????

Castellari a pourtant pondu de chouettes films (« Big racket » avec Fabio Testi-chef d’œuvre), ici il réalise une pure bouse à oublier au plus vite, avec une histoire imbitable !

Déjà, avec la volonté de se reposer sur des antécédents en pompant d’autres films existants, c’est limite, mais là en plus c’est mal branlé et quasiment sans aucune qualité, « Les guerriers du bronx » est bien le témoignage du pillage qui s’opéra au début des années quatre-vingts par les italiens sur les films américains ; parfois c’est pas trop mal fait (« 2019 après la chute de New York » avec Sergio Martino) parfois c’est du zéro pointé, comme ici !

Le ridicule pourrait presque devenir le seul avantage qu’a le cinéphile avec ce « Guerriers du bronx », le traditionnel soirée bières/pizza avec les potes trouve ici un client en or pour se poiler tant c’est à se pisser dessus de rire, pour les cinéphiles, en revanche, et surtout les puristes peu habitués à ce genre de débilités, il faudra passer son chemin !

C’est très rigolo au visionnage mais il y a des limites ; on veut bien être tolérant  mais faut pas pousser Mémère dans les orties ! LOL

Un des pires pompages de films de post-apo et une des plus nulles déclinaisons du film d’exploitation italien, Castellari n’a vraiment pas fait un bon boulot !

Heureusement, l’image du blu ray sorti chez Pulse vidéo est magnifique, par contre, et on a droit à des plans larges de toute beauté et une qualité optimale…

Si on aime le comique involontaire et les bons gros nanars, « Les guerriers du bronx » s’impose comme une référence, ne cherchez pas la moindre direction d’acteurs ou la rigueur scénaristique, le film en est exempt…

A voir uniquement si on veut découvrir tous les genres du cinéma d’exploitation et en partant sans à priori !

Note : 4/10






 

vendredi 25 novembre 2022

Le parrain 3 de Francis Ford Coppola, 1990

 

LE PARRAIN 3

de Francis Ford Coppola

1990

Etats-Unis

avec Al Pacino, Andy Garcia, Diane Keaton, Sofia Coppola, Talia Shire, Bridget Fonda, Eli Wallach

163 minutes

Film de gangsters

Produit par la Paramount

Ecrit par Mario Puzo et Francis Ford Coppola

aka The Godfather 3

recettes mondiales au box-office : 136 766 062 dollars

Synopsis :

En 1979, âgé de près de soixante ans et rongé par la culpabilité pour la manière impitoyable dont il a accédé au pouvoir, en ayant notamment ordonné l'assassinat de son frère Fredo, Michael Corleone fait des dons de son importante fortune à des œuvres de charité.

Michael et Kay sont divorcés.

Leurs enfants, Anthony et Mary vivent avec Kay.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Tout est relatif, cet ultime volet de la trilogie du « Parrain » est souvent taxé d’être le « moins bon »  si on le compare aux deux premiers, je pense qu’en étant « open » on peut dire qu’il égale par sa qualité ses prédécesseurs…

Une nouvelle fois, Coppola nous donne une sacrée leçon de cinéma  et intègre des tonnes de nouveautés dans son intrigue ; l’histoire se passe en 1979, l’élément influent par rapport au clan Corleone c’est le clergé et dès l’entame, Francis Ford Coppola opte pour un aspect de rédemption vis-à-vis de Michael Corleone/Al Pacino (toujours au jeu exemplaire), il fait témoignage de léguer sa fortune colossale à des œuvres de charité et semble avoir tourné la page !

Mais très vite vont s’intégrer de nouveaux personnages, Vincent, le neveu de Michael et Mary, la fille Corleone ; les deux jeunes gens, cousin et cousine, sont épris l’un de l’autre, surtout Mary, folle de Vincent !

Un truand mafieux, Joe Zaza, va venir mettre la zizanie dans le clan et missionnera des tueurs pour liquider Vincent !

Ce dernier échappera de peu à un attentat et puis il y aura une fusillade monstre à l’Atlantic City (quel passage ! quelle mise en scène !) où les tueurs débarquent par hélicoptère et tirent dans tous les sens !

« Le parrain 3 » est donc un film exceptionnel qui regorge de qualités visuelles et narratives, l’interprétation est impressionnante et le spectateur est pris dans l’intrigue du début à la fin !

Les vingt dernières minutes sont remarquables et cassent complètement le rythme pour faire s’achever la trilogie en pure tragédie !

Sofia Coppola est sublime, son père la dirige merveilleusement, quant à Andy Garcia, il possède un jeu d’acteur sans aucune fausse note et donne de la densité à son personnage de Vincent…

Je dirai même qu’il y a autant de profondeur dans cet opus que dans les deux précédents, une profondeur dans la puissance des séquences mais aussi une grande profondeur dans le côté dramatique…

Toujours cette pudeur propre à Francis Coppola qui évite systématiquement la surenchère et qui va droit au but jusqu’au dénouement et jusqu’à l’épilogue avec la mort de Michael…

Le passage de l’opéra est insensé et Coppola déploie une nouvelle fois sa maitrise géniale du cinéma en faisant s’articuler ses séquences avec un suspense incroyable, il apporte une modernité dans la saga en choisissant d’ôter le son lors du hurlement de Michael lorsqu’il perd sa fille, pour le remettre peu après, c’est juste terrible ! du cinéma de hyper haut niveau !

On aurait tort de dénigrer ce troisième volet, je le place à égalité avec le premier et le deuxième, c’est un vrai plaisir de cinéphile qui apporte jubilation et, même si la durée est moins longue que les deux autres, il y a juste ce qu’il faut, ni trop, ni trop peu, malgré un écart de seize années avec le dernier (on passe de 1974 à 1990 !), Francis Ford Coppola n’a rien perdu de son talent et se donne toujours à fond pour sa mise en scène, le résultat final est autant fabuleux et bluffant malgré tout ce temps !

Les décors et les reconstitutions sont toujours impeccables et la présence de Sofia Coppola et d’Andy Garcia apporte du sang neuf à cette trilogie…

Décidément, ces trois films sont clairement exceptionnels et peuvent se qualifier tous les trois de purs chefs d’œuvre, on a du mal à redire quoique ce soit, la qualité absolue de la réalisation de la part de Coppola, la manière avec laquelle il dirige ses acteurs, la tension omniprésente avec cette violence intempestive qui gravite en permanence (certains meurtres nous font sursauter tant ils sont inattendus !)…

Ce troisième volet se bonifie avec le temps et s’imbrique impeccablement dans la continuité avec les deux précédents…

On passe un moment exceptionnel de cinéma et si on a vu le premier et le second, il est impossible de passer à côté de celui-ci !

De façon hétérogène les trois films se suivent très bien et restent complémentaires…

Nouveau coup de maitre pour Francis Ford Coppola !

Note : 10/10











lundi 21 novembre 2022

Le parrain 2 de Francis Ford Coppola, 1974

 

LE PARRAIN 2

de Francis Ford Coppola

1974

Etats-Unis

avec Al Pacino, Robert de Niro, Diane Keaton, John Cazale, Robert Duvall, Gastone Moschin, James Caan, Joe Spinell, Talia Shire, Lee Strasberg

202 minutes

Film de gangsters

aka The Godfather 2

Ecrit par Mario Puzo et Francis Ford Coppola

Produit par la Paramount

Synopsis :

Michael succède à son père Vito Corleone à la tête de la famille.

Il dirige alors les affaires des Corleone d'une main implacable, en éliminant ses ennemis les uns après les autres.

En tentant en vain de ressembler à son père, il ne fera preuve que d'une autorité dévastatrice qui peu à peu l'éloignera de tous ses proches.

La deuxième partie du Parrain présente deux récits parallèles.

L'un implique le chef de la mafia en 1958 et 1959 après les événements du premier film, l'autre est une suite de flashbacks relatant le parcours de son père, Vito Corleone, de sa jeunesse en Sicile à la création de la famille Corleone à New York.

Le jeune Vito Corleone est interprété par Robert De Niro.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Considéré par beaucoup de cinéphiles comme le meilleur volet de la trilogie, « Le parrain 2 » est surement le plus abouti des trois, c’est un film qui tient de la magie, Francis Ford Coppola a dépassé toutes les attentes qu’on pouvait avoir, il maitrise totalement son sujet et le niveau atteint est prodigieux !

C’est Robert de Niro qui débarque en jouant le rôle de Vito Corleone (Brando jeune), « Le parrain 2 » est un film de poupées russes, un film à tiroirs avec un montage décalé fait de flashbacks que le spectateur identifie aisément en se repérant suivant les acteurs qu’il voit à l’écran, ce procédé donne une plus-value au film et on n’est jamais à cours de surprises, Coppola nous balade comme il veut et comme il l’a décidé, c’est un plaisir succulent pour le cinéphile qui savoure complètement les trois heures vingt du film avec délectation…

Comme dans le premier, le spectateur est asséné par un festival de violences avec des meurtres intempestifs et complètement inattendus !

Ici, Corleone s’attaque à la mafia juive et ça ne plaisante pas du tout ; Pacino est lunaire et en roue libre totale, c’est son plus grand rôle avec celui de Tony Montana dans « Scarface » tourné neuf ans plus tard, il en jette grave, dire que sa performance est sidérante serait un euphémisme ; toujours avec l’aspect de la famille, des déchirements intrinsèques au sein de cette dernière, mais là Coppola va beaucoup plus loin que dans le premier opus (le passage où Kay avoue à Michael qu’elle s’est faite avorter et la séquence qui suit où Pacino part en live et lui met des tartes, quelle mise en scène !), « Le parrain 2 » est une version surboostée et apocalyptique du premier, Coppola a élaboré les codes du premier mais en les poussant à maxima, avec toujours des moyens financiers colossaux et une reconstitution d’époque parfaite, on s’y croirait ! ce n’est plus du talent, c’est du GENIE !!!!!

Cette fois la brutalité est encore plus grande, on sursaute parfois lors de certaines séquences, Coppola utilise des allégories comme la statue de la liberté lors de l’arrivée des bateaux de migrants croyant débarquer sur la « terre promise », De niro tient une composition imparable et implacable (il s’est exilé en Sicile avant le tournage pour s’imprégner de son rôle !), la scène sur les toits est simplement insensée, et l’ambiance de certains passages est presque onirique !

« Le parrain 2 » est un film qui tient du miracle, il sera inévitablement un énorme succès aussi bien critique qu’auprès du public, le troisième et ultime opus ne sortira que seize années plus tard (en 1990) et celui-ci permet de se bonifier pendant tout le temps écoulé avant la clôture de la trilogie !

La durée du « Parrain 2 » est de plus de trois heures mais il faut tenir pendant le visionnage car le jeu en vaut la chandelle, il n’y a rien de trop, tout est dosé à la perfection dans le film, il fallait bien 3 heures 20 à  Coppola pour qu’il déroule son histoire et nous en mette plein la vue !

Le coffret blu ray restauré par Coppola lui-même nous permet de suivre l’image de façon optimale, certains dialogues passent du français à l’italien dans les mêmes séquences ( !), peut-être était ce voulu par Francis Coppola ?

Quoiqu’il en soit, après l’énorme impact du premier, on se demandait bien comment Coppola allait faire pour ce deuxième, et bien il a tout surpassé !

Avec « Apocalypse now », Francis Ford Coppola signe avec “Le parrain 2 » son plus grand et meilleur film !

Phénoménal à tous les niveaux, les « Parrain » laissent une empreinte indélébile dans le panorama du cinéma mondial et s’érigent instantanément comme les plus grands films de gangsters de tous les temps…

Atteindre un tel niveau de narration et de réalisation est peu donné à beaucoup de metteurs en scène, Coppola franchit une étape dans le septième art et classe sa trilogie au-dessus de toutes les autres !

Une bombe et ne vous rebutez pas pour la durée, le film file assez vite paradoxalement, c’est une expérience de cinéma !

Note : 10/10