dimanche 29 mai 2022

Le cas Valentin de Victor Vicas, 1975

 

LE CAS VALENTIN

De Victor Vicas

1975

France

Série policière « Les brigades du tigre »

Avec Jean-Claude Bouillon, Pierre Maguelon, Jea-Paul Tribout, François Maistre, Sabine Glaser, Yves Peneau, Maurice Travail, Armand Mestral, Annie Savarin, Yvonne Dany

55 minutes

Scénario et dialogues de Claude Desailly

Musique de Claude Bolling

DVD édité chez AB vidéo

Synopsis :

Juin 1913…

Toute l’équipe des brigades mobiles est sur le pied de guerre et doit intervenir secrètement pour tendre une souricière dans un lieu identifié comme le repaire de dangereux gangsters ; lorsque Faivre et ses hommes pénètrent dans l’endroit, tout le monde a disparu ! comme si les malfrats avaient été informés de la venue de la police !

Il semblerait qu’il y ait une ou des taupes au sein des brigades !

Faivre a la visite d’un représentant d’un membre éminent du Ministère de l’intérieur qui lui affirme que Valentin serait impliqué dans ce que l’on appelle une « trahison », Faivre est catégorique et défend son commissaire bec et ongles !

Valentin aurait reçu une grosse somme d’argent (10 000 francs en emprunts russes), ce qu’il nie farouchement, le doute commence à s’installer parmi ses collègues !

Un mystérieux homme en voiture alpague Valentin et lui dit de se rendre dans un endroit inconnu pour comprendre ce qui lui arrive !

Valentin y va le soir même et fait la connaissance d’une jolie blonde appelée Mira, cette dernière lui dit de patienter quelques instants…

Puis frappent à la porte Pujol et Terrasson, eux aussi conviés à se rendre dans l’appartement de Mira…

Tout sent le coup monté et Mira sort de la chambre en petite tenue et dit à Valentin de recevoir les hommes de Berrutti, un gangster notoire !

Valentin commence à s’énerver et finalement Terrasson et Pujol l’attendent en bas ; au bout d’une heure, ils décident de remonter dans l’appartement et Mira leur annonce que Valentin est parti par une porte dérobée ; la queue entre les jambes, Terrasson et Pujol sont décontenancés et rentrent à la brigade…

Valentin a été chloroformé et se réveille dans la remise d’un bâtiment désaffecté !

Lorsque, convoqués par Faivre, Pujol et Terrasson doivent s’expliquer sur le comportement de Valentin, ces derniers ne savent que dire et argumenter !

Tout semble corroborer que Valentin est complice de la bande des Berrutti !

Ce ne sera que le début d’un engrenage infernal pour Valentin qui va vivre un long cauchemar, un complot inextricable se dresse contre lui, pourtant réputé intègre et irréprochable !

Mais qui est donc cette « Mira » ?

Déchu de ses fonctions, Valentin se retrouve embauché par un détective privé, Louis Arnaudy, et s’il s’agissait de nouveau d’un piège ?

Mon avis :

Episode extrêmement atypique, « Le cas valentin » ne ressemble à aucun autre épisode des Brigades, la trame classique vole en éclats et c’est Valentin et son intégrité (irréprochable auparavant) qui est mis en cause directement, il est suspecté d’être une taupe et d’informer la pègre des plans contre ses derniers préparés par les brigades mobiles !

Dès lors Valentin va passer un sale quart d’heure et se  mettre à dos tous ses collègues et entamer une traversée du désert, le jour et la nuit avec ses précédentes prestations et on ne le reconnaît plus !

Superbe prestation de Jean-Claude Bouillon qui joue un rôle rongé par la paranoïa et très agressif, à contre-courant total de ce que l’on connaissait de lui !

Je ne vais pas spoiler et vous dévoiler la fin mais sachez que tout finit bien et que les rebondissements sont incessants, « Le cas valentin » est certainement l’épisode le plus tendu de tous et le spectateur devra retenir son souffle jusqu’à l’issue salvatrice qui rassurera tout le monde mais on a eu très peur !

Les seconds rôles sont, comme toujours, tous excellents et Claude Desailly s’est une nouvelle fois surpassé, il a complètement cassé les codes de la série et ce, pour notre plus grand plaisir, même si on frissonne pour Valentin et qu’on aimerait bien qu’il se sorte de tout ce bourbier !

Excellente mise en scène de Victor Vicas qui va à l’essentiel, « Le cas Valentin » est un épisode qui recèle de surprises en étonnements, il faut s’accrocher pour le suivre !

La trame scénaristique brise tout ce qu’on connaissait des « Brigades » et finalement c’est ce qui démarque « Les cas Valentin » de tous les autres épisodes…

Des 36 épisodes, « Le cas Valentin » est sans doute le plus atypique et original, et cela n’empêche en rien sa réussite !

A voir et revoir absolument…  

Note : 9/10









METAL II, Annihilator, 2022

 

METAL II

ANNIHILATOR

2022

On est en 2022 et 15 années après le premier « Metal » sorti en 2007, Jeff Waters nous propose une version « réinventée » !

Soyons nets, c’est une franche réussite et les amateurs de Annihilator et de heavy thrash technique seront aux anges avec ce « Metal II » !

A noter une reprise du groupe Exciter « Heavy metal maniac » qui envoie du lourd et qui comporte même un des meilleurs solos de Jeff, qui égale ceux de « The trend » sur l’album de 2010…

Ça barde bien et « Metal II » reste fidèle à son homologue de 2007, il contentera tous les métalleux, Jeff Waters ne déçoit jamais et il possède cette faculté inouïe de nous procurer plaisir et jubilation, c’est vraiment le « King of the kill » et le dieu du Heavy thrash technique, quasiment personne ne l’égale dans le genre !

Bref, comme toujours c’est fabuleux, ça barde et dès la première écoute, ça y est ! c’est très addictif, on pourra l’écouter en boucle !

Entouré de Dave Lombardo et d’autres, dont le chanteur de Anvil, Jeff Waters connaît son job à la perfection et nous offre une nouvelle bombe sonique !

Impossible d’être déçu !

TUERIE

6/6





jeudi 26 mai 2022

ALINE de Valérie Lemercier, 2020

 

ALINE

De Valérie Lemercier

2020

France/Canada

Avec Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Victoria Slo, Danielle Fichaud, Jean-Noël Brouté, Antoine Vézina

Biopic romancé/Comédie dramatique

123 minutes

César de la meilleure actrice

Présenté au festival de Cannes hors compétition

Budget : 23 000 000 euros

Recettes mondiales au box-office : 10 006 907 dollars

Blu ray édité chez Gaumont

Synopsis :

À la fin des années 1960, au Québec, naît Aline (inspirée de Céline Dion), quatorzième et dernier enfant de Sylvette et Anglomard Dieu.

Dans cette famille où la musique est reine, Aline se découvre un véritable talent pour le chant.

Le producteur de musique Guy-Claude Kamar (inspiré par René Angélil), lorsqu'il entend cette magnifique voix, n'a plus qu'une idée en tête : faire d'Aline la plus grande chanteuse au monde.

Entre le soutien de sa famille et son amour avec Guy-Claude, Aline va devenir l'une des plus grandes stars internationales de la chanson.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Il fallait être sacrément culottée pour s’attaquer au mythe de Céline Dion dans un biopic certes romancé et bien Valérie Lemercier a réussi son pari ; je l’avoue je ne suis ni fan de Céline Dion ni de Valérie Lemercier mais force est de reconnaître qu’ »Aline » m’a scotché !

Film hyper friqué (23 millions d’euros de budget), « Aline » est un métrage qui transporte littéralement le spectateur dans le monde du show-biz, narré avec une grande intelligence, Lemercier a « fantasmé sur pellicule » le parcours de Céline Dion et le résultat est tout à fait à la hauteur, le film est même touchant et les passages de chansons (même si Valérie Lemercier est doublée au niveau de sa voix) sont proprement magiques et entrainants ; ce n’était vraiment pas facile de mettre en scène un film et une idée pareille, même très très casse gueule mais à force d’un courage incroyable et d’une ténacité hors normes, Valérie Lemercier a tout mis corps et âme dans « Aline », elle s’est investie à 200 % et comme nulle autre et, au final, on sort du visionnage avec la sensation d’avoir assisté à un film grandiose, sincère et très attachant…

Tous les comédiens sont dirigés impeccablement, personne ne surjoue, mais tout le monde est à sa place, la direction des acteurs est effectuée avec un grand professionnalisme, Valérie Lemercier sait parfaitement ce qu’elle veut obtenir et son implication dans « Aline » est totale, ce film est son « bébé » et elle cultive tous les aspects positifs pour en faire le summum de ce qu’elle pouvait espérer, elle est tout simplement au TOP, elle signe ici son plus grand rôle, il n’y a qu’elle qui pouvait donner autant d’énergie et d’enthousiasme pour le rôle !

« Aline » est à la fois un biopic, un film musical et une œuvre qui passe d’un pôle à l’autre, tantôt comédie tantôt avec des passages dramatiques poignants et sans le moindre pathos ou effet larmoyant, tout est traité de main de maitre par Valérie Lemercier qui a déjà une solide expérience de la scène et qui sait insuffler du plaisir à son public, elle est très respectueuse de ce dernier et connaît bien les codes artistiques pour faire mouche, ici, avec « Aline » elle ne se plante jamais, elle met à contribution son talent pour déployer une attraction vis-à-vis de ses spectateurs, le pari est gagné haut la main !

Il semblerait que la famille de Céline Dion n’ait pas apprécié le film, ce qui est fort dommage mais pas dommageable puisqu’ »Aline » a été un énorme succès aussi bien critique qu’au box-office et Valérie Lemercier a reçu le césar de la meilleure actrice, distinction amplement méritée !

Nul besoin d’apprécier Céline Dion pour visionner « Aline », en étant un cinéphile « open » on prendra grand plaisir à assister à un spectacle jubilatoire et calibré sans fautes, oublions les préjugés et laissons les doutes et les à priori au vestiaire, on est là pour assister à du grand cinéma et on en a pour son argent, Valérie Lemercier ne triche pas et s’investit du début à la fin, cette ténacité est payante et fait plaisir à voir !

Film « tour de force », « Aline » ravira les petits et les grands, c’est un film sans aucune violence ni sexe, absolument tous publics, avec des passages parfois drôles mais jamais débiles ou bêtifiants et les plans séquences de scènes sont remarquables d’authenticité et de précision, je ne peux que vous encourager à vous précipiter sur « Aline », je n’ai pas été déçu et je pense que ce genre de métrages fait du bien dans le panorama du cinéma français…

Bravo Valérie Lemercier, courez voir ce film ! on peut presque le qualifier de miracle, dans son genre si rare, « Aline » est UNIQUE !

Note : 9/10










samedi 21 mai 2022

La mule de Clint Eastwood, 2018

 

LA MULE

de Clint Eastwood

2018

Etats-Unis

avec Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Andy Garcia, Alison Eastwood, Michael Pena, Dianne West

116 minutes

Polar/chronique de mœurs/drame

aka The mule

budget : 50 000 000 dollars

recettes au box-office mondial : 174 804 407 dollars

Synopsis :

Earl Stone est un paisible horticulteur âgé de plus de 80 ans, ancien combattant de la guerre de Corée.

Endetté jusqu’au cou et sans perspective réelle d’emploi, il accepte un travail particulièrement facile et lucratif : celui de chauffeur.

On lui demande seulement de transporter des sacs d'El Paso à l'Illinois au volant de son pick-up.

Il découvre assez rapidement qu'il s'agit de drogue et qu'il travaille pour le compte d’un cartel mexicain

(source : Wikipedia)

Mon avis :

ATTENTION CETTE CRITIQUE CONTIENT PLUSIEURS SPOILERS IL EST RECOMMANDE D’AVOIR VU LE FILM AVANT DE LIRE CE QUI SUIT !

Nouveau chef d’œuvre de Clint Eastwood, « La mule » est un film sublime, attachant, touchant et d’un scénario limpide comme de l’eau de roche ; l’histoire est simple et facile à assimiler, il y a des passages de tension mais désamorcées par le jeu de Clint et des autres acteurs, c’est Eastwood le KING dans le film et on suit avec passion une intrigue prenante du début à la fin, comprenant même des passages bouleversants où on peut difficilement retenir ses larmes, Eastwood est une légende absolue du cinéma et cela fait des décennies que l’acteur n’a plus rien à prouver, ici, de nouveau, son style culmine au sommet et il a toujours cette classe immense même à quatre vingts ans passés, c’est un pur génie et il respecte et a toujours respecté son public, on peut dire qu’il n’a jamais fait de mauvais films, que ce soit comme acteur ou comme réalisateur…

Dans le film, Clint Eastwood est un horticulteur qui est passionné par son métier et il délaisse quelque peu sa vie familiale, ce que lui reproche sa femme et sa fille, mais le fait que Eastwood se retrouve contraint d’abandonner son activité pour saisie bancaire va faire basculer l’histoire et le quotidien du vieil homme…

Il ne se rend pas bien compte mais va être contraint de transporter des chargements d’un état à l’autre, ce qui s’avère lucratif et lui rapporte beaucoup d’argent, mais sans le savoir, Earl/Clint va véhiculer des paquets de cocaïne pour un cartel de trafiquants très violents !

Deux membres de la brigade anti drogue le pistent jusqu’à ce qu’il soit arrêté et à son procès il plaidera coupable !

« La mule » est un métrage très riche, parfois cocasse avec le décalage des générations entre le vieillard et les jeunes trafiquants mais Clint Eastwood ne triche jamais et le jeu de tout le monde sonne juste et semble tout à fait crédible !

Une mini réserve dans « La mule » : lorsqu’Earl est « invité » à l’orgie du chef narco-trafiquant mexicain avec les deux prostituées, c’est un peu too much !

Il y a aussi une séquence de grand suspense avec le shérif qui interpelle les deux convoyeurs, heureusement Earl a la présence d’esprit de dire qu’il se porte garant des deux bougres et dit qu’il transporte des noix de pécan, il offre des pop corns au shérif prétextant qu’il est diabétique, une scène particulièrement culottée mais dont Eastwood a l’habitude dans ses films avec ce ton décalé propre à l’acteur…

Le passage avec la maladie puis le décès de la femme est poignant et Earl lâche toute son activité pour se consacrer à être auprès de son épouse avant sa mort, Eastwood nous touche profondément, idem qu’avec « Million dollar baby », il sait insuffler de l’émotion dans ses films qui passent souvent d’un pôle à un autre, c’est ce qui fait la force inouïe de son propos et le tout est traité avec une grande intelligence, sans pathos ni effets lourds, bravo Clint !

On sort du visionnage avec la sensation d’avoir passé un très grand moment de cinéma et l’on peut dire que Clint Eastwood est sans doute le dernier GRAND d’Hollywood, lorsqu’il disparaitra ce sera une énorme perte pour le cinéma américain et pour le cinéma en général, sa contribution pour le septième art est inestimable, il est extrêmement touchant…

Bradley Cooper et Laurence Fishburne ont déjà tourné pour Eastwood et sa fille Alison également, Eastwood sait s’entourer des meilleurs et « La mule » ne déroge pas à la règle, tout est impeccable y compris le timing de l’histoire et les paysages très « road movie » avec l’investigation incessante de la police…

De plus il s’agit d’une histoire réelle qui s’est vraiment produite, certes romancée, mais bel et bien véridique !

Une nouvelle fois pour Clint Eastwood, c’est tapé dans le mille et « La mule » est son nouveau chef d’œuvre, la qualité de la mise en scène, le jeu des comédiens et la fluidité du scénario confèrent à rendre inoubliable « La mule » et il n’est pas exclu qu’on ait envie de le revoir très vite tant ce film est attachant…

Un BIJOU !

Note : 9.5/10










samedi 14 mai 2022

La mort caresse à minuit de Luciano Ercoli, 1972

LA MORT CARESSE A MINUIT

de Luciano Ercoli

1972

Italie/Espagne

avec Susan Scott, Peter Martell, Carlo Gentilli, Claudie Lange, Simon Andreu

102 minutes

Giallo/Thriller italien

Blu ray édité chez Artus films

aka La morte accarezza a mezzanotte

Bonus avec Emmanuel Le gagne

Synopsis :

Top model en vogue pour une agence italienne, Valentina essaie une toute nouvelle drogue proche du LSD.

Au cours de sa traversée psychédélique, elle assiste à un meurtre d'une cruauté surprenante.

Persuadée que cet assassinat n'est pas que le fruit de son imagination, elle se met en quête de l'assassin.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

On est en 1972 en plein âge d’or du giallo et les productions pullulent et se comptent à la pelle, les studios tournent à tour de bras et on compte les perles du genre ; « la mort caresse à minuit » fait partie du haut du panier et se démarque même des autres avec une histoire très originale et très intéressante, on a bien sûr tous les codes du giallo mais avec un bonus : l’effet d’une drogue qui va tout faire basculer et Luciano Ercoli démarre sec, la scène d’exposition nous met directement dans l’ambiance et la belle Susan Scott se voit inoculer la fameuse drogue qui va d’entrée de jeu lui provoquer les hallucinations qui seront le point central de l’intrigue !

Les séquences s’enchainent sur un rythme particulièrement tonique et Ercoli sait manier sa caméra de façon virtuose, les personnages tombent un par un comme des mouches avec pas mal de traitrises et Susan Scott/Valentina se fait malmener dans un film vintage avec des moments cocasses (les intrusions en discothèque, la visite dans l’hôpital psychiatrique, le cimetière, le périple sur l’autoroute), à noter le final avec la bagarre monstre sur les toits, véritable leçon de cinéma !

La sorte de gros poing américain qui sert d’outil au meurtrier pour occire ses victimes fait vraiment peur et les deux hommes sadiques dont un avec son rire de déviant et qui a un physique ressemblant un peu au Minos de « Peur sur la ville », tous ces éléments confèrent à donner un plus certain au film qui s’affranchit des autres gialli par sa singularité et la suggestion des crimes (il faut attendre une bonne cinquantaine de minutes, les deux tiers sont surtout de l’investigation jusqu’à ce que la violence brute finisse enfin par se déployer)…

Les décors tout comme les costumes sont soignés, ça fume sans arrêt, ça picole du JB et la dose de sexe est plutôt sage si on compare « La mort caresse à minuit » à ses congénères…

On est pris dans l’histoire et l’ambiance se vaut surtout par les hallucinations et la quasi schizophrénie de Valentina, persuadée de voir le meurtrier et conséquemment terrifiée du moindre comportement anormal !

Les dix dernières minutes nous réservent une surprise de taille, c’est l’exemple typique des rebondissements de scénario connus dans les gialli, mais ici Luciano Ercoli exploite ça avec une grande rigueur et une indéniable crédibilité, il prend son temps et du coup le spectateur peut assimiler correctement le twist (pas comme dans « La dame rouge tua sept fois », autre giallo de 1972 où l’explication est débitée intempestivement et où on n’y retrouve pas ses petits sans un deuxième visionnage), non ici c’est limpide et bien compréhensible, Ercoli a mis un grand soin avec des mini flashbacks pour appuyer son explication…

« La mort caresse à minuit » est un giallo très plaisant à suivre et finalement pas si violent que ça, il n’est pas dépassé mais l’interdiction aux moins de seize ans est exagérée, une interdiction aux moins de douze ans suffisait, ce n’est pas un film traumatisant…

L’excellent Emmanuel Le gagne y voit même un film sur le ton de la comédie, il l’explique dans les bonus du blu ray et le bougre n’a pas tort, le cinéphile fan de gialli rejoindra son analyse et se retrouvera dans ses dires…

Une nouvelle fois, le combo Blu ray/DVD édité par Artus films est impeccable et c’est une chance inouïe pour découvrir ce film assez rare sur un support de cette qualité !

Très sympathique, enjoué et dynamique, « La mort caresse à minuit » réjouira les fans de thrillers latins et l’originalité de l’histoire lui donne une plus-value qui l’intègre dans la liste des gialli les plus réussis de l’époque…

Luciano Ercoli ne prend personne en traitre mais s’applique à décliner les séquences de son film avec beaucoup d’honnêteté et rigoureusement, on regrettera qu’il ait stoppé sa carrière (8 films) après celui-ci puisqu’il fit  l’objet d’un héritage très conséquent et n’eut plus besoin de tourner (il était pété de thunes !) ; c’est un réalisateur très intéressant et attachant et, de plus, il avait très bon goût puisque l’actrice Susan Scott (un pseudonyme) n’est autre que son épouse !

Bref, pour se faire une idée sur le panel des gialli, il est impératif de visionner et de se procurer « La mort caresse à minuit », c’est un modèle du genre qui donne un second souffle aux conventions du thriller rital et, même si on n’y connaît rien, on y trouvera largement son compte…

Très sympa !

Note : 8/10









 

samedi 7 mai 2022

The Truman show de Peter Weir, 1998

 

THE TRUMAN SHOW

de Peter Weir

1998

Etats-Unis

avec Jim Carrey, Ed Harris, Laura Linney, Natasha Mac Elhone, Noah Emmerich, Andrew Niccol

Film fantastique

103 minutes

Synopsis :

Truman Burbank est un agent d'assurances, marié à Meryl, qui est infirmière.

Ils vivent paisiblement dans la cité paradisiaque de Seahaven remplie de gens sympathiques, de maisons identiques et de jardins bien entretenus.

Truman a néanmoins envie de voyager à l'étranger, de découvrir de nouvelles choses et, surtout, de retrouver une femme, Sylvia, dont le regard l'a envoûté dans sa jeunesse.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Peter Weir est un cinéaste illustre qui n’a fait que d’excellents films, il n’y a rien de mauvais dans sa filmographie, en 1998 il signe son nouveau chef d’œuvre : « The Truman show » avec l’extraordinaire Jim Carrey…

Soyons nets, « The Truman show” est un film qui ne ressemble à aucun autre, son atypisme total n’a d’égal que son originalité et c’est presqu’un film psychotique, du moins fantastique traitant de plusieurs sujets comme la manipulation des médias, la surveillance (référence au Big Brother et à Orwell, mais aussi à Aldous Huxley), l’histoire bifurque dès que l’on comprend qu’il s’agit d’un méga show de télé-réalité, mais qui en est à son 10 909ème jour ( !!!), en fait le personnage de Truman joué par Jim Carrey a été suivi depuis sa naissance et il est aujourd’hui trentenaire ! tout est bidon et l’éco système dans lequel gravite en permanence Truman/Jim Carrey est factice et monté de toutes pièces pour les besoins de l’émission de téléréalité suivie dans le monde entier par des millions de téléspectateurs !

Dès lors, le film s’emballe et devient vertigineux avec des dizaines de « déjà vus » et des passages obsessionnels, ce n’est qu’à l’issue de ce que l’on pourrait presque qualifier de cauchemar que ce dernier prend fin, avec un simple zappage des téléspectateurs (« Truman arrête son show, OK ! il y a quoi comme programme sur l’autre chaine ? »)…

La mise en scène est fabuleuse, les décors impressionnants et la maitrise technique de Peter Weir est formelle !

Ce fut d’abord envisagé que Brian de Palma réalise « The Truman show » avec Tom Hanks dans le rôle principal mais finalement la tâche revint à Peter Weir avec Jim Carrey dans le personnage médian du film…

« The Truman show » est totalement différent des métrages vus précédemment, le culot de l’histoire, la façon dont celle-ci est racontée, l’enchainement des séquences, le côté « autiste » des personnages (Jim Carrey en tête), et curieusement le film se suit très bien, sans mettre le spectateur mal à l’aise, tout ceci est du grand art, du grand cinéma et « The Truman show » est une œuvre passionnante, portée par un Jim Carrey au sommet de son interprétation, charismatique et très accessible, son jeu facilite la perception que le spectateur a de lui, il n’est en aucun cas prétentieux mais sait se mettre à la portée du public tout en restant crédible, c’est un  très grand comédien !

Au début, on voit la vie d’un homme lambda puis, petit à petit, lors de la « révélation » du show de télé-réalité, l’empathie créée s’amplifie mais il n’y avait jamais de côté anxiogène ou pervers, « The Truman show » est un pamphlet fictif sur l’addiction des médias et la manipulation des gens ; Peter Weir traite ses thématiques avec une grande intelligence et, de plus, il n’occulte pas le divertissement, « The Truman show » est un film plaisant à suivre…

Pari réussi pour Peter Weir et son équipe, on est époustouflés devant tant de talent et la beauté graphique est indéniable, notamment au final avec l’escalier qui fait monter Truman par les nuages jusqu’à une porte obscure, symbole de la délivrance…

« The Truman  show » est un métrage bourré d’allégories et doté franchement d’une énorme originalité mais les cinéphiles ne pourront qu’apprécier ce film, pur spectacle qualifié aisément dans la catégorie « fantastique » et unique en la matière…

A l’orée du succès planétaire qui allait faire boule de neige peu après des télé-réalités en tous genres, « The Truman show » s’impose là comme film complètement visionnaire et reste une clef de voûte cinématographique qui explore les balbutiements de la télé-réalité mais cette fois vraiment poussés à l’extrême !

Peter Weir aurait pu tomber dans des pièges scénaristiques comme la paranoïa ou la schizophrénie mais prend le parti pris de laisser dérouler son film de façon fluide et au fil des événements…

Pas de violence, pas de vulgarité ni de grossièreté, mais finalement un très beau film qui se laisse savourer avec délectation et dont on sort rasséréné…

Et surtout la preuve absolue que Jim Carrey a un répertoire de jeu d’acteur sidérant et hors du commun…

Un très grand film fantastique de la fin des années quatre-vingt-dix et le public, tout comme la critique, ne s‘y sont pas trompés, le succès fut au rendez-vous, et c’est tout à fait mérité !

Un pur chef d’œuvre à visionner absolument, ne serait-ce que pour son originalité et la prestation de Carrey !

Note : 10/10