dimanche 27 septembre 2020

Je suis vivant ! d'Aldo Lado, 1971

 

JE SUIS VIVANT !

d’Aldo Lado

1971

Italie/Allemagne/Yougoslavie

avec Jean Sorel, Mario Adorf, Ingrid Thulin, Barbara Bach, José Quaglio

Giallo fantastique

96 minutes

DVD édité chez Neopublishing

Blu ray édité chez Le chat qui fume

Musique d’Ennio Morricone et Bruno Nicolai

aka Malastrana

aka La corta notte delle bambole di vetro

Synopsis :

Prague, au début des années soixante-dix…

Un homme gisant au sol et à priori décédé est découvert par un cantonnier, ce dernier prévient la police…

Il s’agit de Gregory Moore, un journaliste américain ; il est envoyé à la morgue de l’hôpital local en vue d’être examiné pour éventuellement une autopsie…

L’homme, Gregory Moore, revoit des flashbacks d’avant sa mort supposé, en fait il est en état de catalepsie…

Il se souvient de Mira Svoboda, une très belle jeune femme qu’il a côtoyée et qui a subitement disparu…

Gregory est parti à sa recherche et commence à perdre la raison ; Jessica, une amie de Gregory, et Jacques Versain vont prêter main forte à Greg…

Ses pérégrinations l’amènent à entrer dans le Klub 99, un endroit où les riches notables de la ville assistent à des concerts de musique classique…

Mais en fait le Klub 99 est le repaire d’une secte qui pratique la magie noire et qui kidnappe des jeunes filles en vue de les faire procréer afin de créer une nouvelle race, un peu comme les nazis avec la race aryenne !

Alors que Gregory découvre que Mira a été assassinée, c’est là que son calvaire débute !

Jacques est lui aussi tué lorsqu’il surveillait Gregory devant le club…

Considéré comme mort, Gregory doit faire l’objet d’une dissection lors d’un cours à la faculté de médecine de la ville !

C’est juste à ce moment là qui commence à revenir à lui mais les professeurs de médecine sont de mèche avec la secte…

Gregory se voit alors condamné à une issue atroce ; dans son inconscient il ne cesse de dire « Je suis vivant ! » « Je suis vivant ! »…

Mon avis :

Alors qu’il était avant tout scénariste de plusieurs films italiens, notamment avec Salvatore Samperi, Aldo Lado se voit confier la réalisation de son premier métrage « Je suis vivant ! » en 1971 ; le producteur lui alloue des moyens conséquents et Lado ruse en tournant certaines séquences à Zagreb (faisant croire qu’il s’agit de Prague dans l’intrigue du film) sans la moindre autorisation !

Le film en lui-même révolutionne complètement les codes du giallo et brise littéralement ces derniers puisqu’Aldo Lado insère une grande touche de fantastique dans l’histoire de « Je suis vivant ! »…

La mise en scène est labyrinthique, le film est parfois déconcertant et difficile à suivre (il faut deux visionnages pour tout saisir) mais n’en demeure pas moins extrêmement intéressant…

Unique en son genre « Je suis vivant ! » tient la dragée haute aux autre gialli de l’époque, les comédiens sont magistraux (Jean Sorel dans le rôle principal est habité par le personnage de Gregory, Barbara Bach tient un rôle fugace mais est d’une beauté à tomber par terre, Ingrid Thulin et Mario Adorf en second plan sont prodigieux), les décors sont impressionnants et la musique d’Ennio Morricone, orchestrée par Bruno Nicolai est envoûtante et parfois bien flippante !

L’idée du « Klub 99 », ce repaire de nantis partouzeurs en fait criminels met vraiment la trouille et Lado a exploité cette trouvaille scénaristique de main de maitre !

« Je suis vivant ! » est un film basé sur l’alchimie (le corbeau qui symbolise la mort, les papillons qui font figure de fuite, comme pour celle de Mira/Barbara Bach), Lado utilise les symboliques pour appuyer les propos de son film et ça marche, le spectateur est bluffé !

Même s’il ne s’agit pas de son meilleur film (on lui préfèrera « La bête tue de sang froid », mieux structuré), « Je suis vivant ! » est un pur coup de maitre pour Lado et le faisait rentrer de plein pied dans la légende et la catégorie très fermée des réalisateurs de gialli sur lesquels on pouvait compter ; ça se vérifie puisque l’année suivante (en 1972) il signe une pièce maitresse du genre « Qui l’a vue mourir ? », un des dix plus grands gialli de tous les temps !

Avec « Je suis vivant ! » on est dans l’élite du giallo, à la limite du film d’auteur mais qui reste très effrayant et angoissant, Aldo Lado n’oublie pas de faire peur au public friand de sensations fortes…

L’édition Blu ray du Chat qui fume est, une nouvelle fois, somptueuse et c’est l’occasion de redécouvrir le film avec des conditions idéales, les bonus sont nombreux et on retiendra celui avec Lado lui-même qui nous parle de ses débuts dans le cinéma et de la génèse de « Je suis vivant ! », c’est très instructif et le metteur en scène nous parle des galères qu’il a vécues et du subterfuge pour les scènes tournées à Zagreb…

Il va de soi que tout cinéphile fan de giallo se doit de posséder cette édition, elle est immanquable !

« Je suis vivant ! » c’est du cinéma élitiste, pas facile d’accès mais pourtant essentiel dans l’histoire œcuménique du cinéma italien, les plus « open » se régaleront !

Note : 9.5/10









dimanche 20 septembre 2020

La bête tue de sang froid d'Aldo Lado, 1975

 

LA BETE TUE DE SANG FROID

d’Aldo Lado

1975

Italie

avec Macha Méril, Flavio Bucci, Irene Miracle, Gianfranco de Grassi, Laura d’Angelo

94 minutes

Blu ray édité chez Le chat qui fume

aka Le dernier train de la nuit

aka Night train murders

aka L’ultimo treno della notte

musique de Ennio Morricone

chanson de Demis Roussos

Rape and revenge

Synopsis :

Autriche, Allemagne et Italie, au milieu des années soixante-dix…

Margaret Offenbach et Lisa Stradi,deux jeunes filles, doivent prendre le train pour passer les fêtes de Noël dans la famille de Margaret ; le père de Margaret est un éminent chirurgien…

Deux voyous de la pire espèce, Blackie et Curly, violentent un père Noël et lui volent son argent, puis les deux malfrats déchirent, à l’aide d’un couteau, le manteau de fourrure d’une passante ; un policier les pourchasse, mais Blackie et Curly ont le temps de monter in extremis dans le train qui quittait la gare !

Manque de chance, Blackie et Curly sont dans le même train que Lisa et Margaret !

Les deux voyous sont pervers et l’un d’entre eux aguiche une femme d’une quarantaine d’années, puis la viole dans les toilettes du train ; d’abord outrée et réticente, la femme finit par accepter voire encourager le voyou lors du viol consenti in fine…

Les voyous sont sans titre de transport mais le contrôleur ne décèle pas le danger potentiel vis à vis des jeunes lycéennes !

C’est alors qu’une alerte à la bombe a lieu et oblige les passagers à prendre un autre train !

Margaret et Lisa, qui avaient été importunées par les délinquants, se croient tirées d’affaire ; il fait nuit et le train redémarre…

Quelle n’est pas la surprise et la frayeur lorsque les lycéennes se retrouvent face à face avec Blackie et Curly et, de surcroit, avec la femme étrange que Curly a violé !

Les deux adolescentes vont subir un long calvaire, l’un des voyous est toxicomane, se shoote, et massacre Lisa !

Margaret tente de s’enfuir du compartiment, elle saute du train et se tue en se fracassant dans les décors !

Lisa, un couteau planté dans les parties génitales, décède elle aussi !

Blackie et Curly ne trouvent rien de mieux que de la balancer du train, alors que la femme (jouée par Macha Méril) cautionne toutes ces horreurs !

Alors que le lendemain matin, les parents de Margaret partent à la gare retrouver leur fille et Lisa, ils ont la surprise que le train dépose les voyageurs mais pas les deux jeunes femmes…

Dans la gare, la femme est blessée, elle est accompagnée des deux voyous !

Elle demande au docteur si cela est possible qu’il la soigne ; ce dernier accepte mais l’invite à venir à son domicile !

Les corps de Margaret et Lisa sont retrouvés, entre temps, ainsi que le passeport de Margaret !

Alors que Curly et Blackie sont chez le chirurgien, le père de Margaret met la radio !

Il comprend que sa fille a été tuée et, à cause d’une cravate portée par un des voyous (celle que Margaret devait offrir à son père, avec un motif bien particulier), le père devient fou de rage !

Il décide d’appliquer lui-même sa justice pour venger la mort de sa fille !

Mon avis :

« La bête tue de sang froid » (aussi connu sous le titre « Le dernier train de la nuit ») est LE film de rape and revenge ultime du cinéma italien, Aldo Lado est un génial metteur sn scène et ici, il décline le genre instauré par Wes Craven en 1972 avec « La dernière maison sur la gauche » dans sa version latine, « La bête tue de sang froid » est plus riche et plus dense que son homologue américain et Lado va encore plus loin dans l’horreur perturbante ; on retrouve les « tortures mentales » propres au genre mais la quasi-totalité du film se déroule dans un train, accentuant le sentiment d’étouffement et de non échappatoire, comme si la seule issue était la mort !

Lado tape très fort dans la violence graphique et attention ! certaines scènes sont insoutenables, le film est à proscrire aux personnes fragiles et au public féminin, il faut s’armer de la plus grande tolérance à la violence car le film fait preuve d’une barbarie sans nom, très cruel « La bête tue de sang froid » est un film sans concession et politiquement incorrect !

Macha Méril joue le rôle d’une femme désaxée, quant à Flavio Bucci il est impressionnant dans son rôle de fou toxicomane, il faut s’accrocher sur certains passages comme la piqûre à l’héroïne ; Aldo Lado y met les coudées franches et s’autorise toutes les transgressions (les pauvres victimes balancées du train, on les voit se fracassant au sol dans les décors, le père chirurgien qui tue à bout portant les meurtriers de sa fille -on fait un parallèle avec le Max Von Sydow de « La source » de Bergman-)…

Le gimmick du film n’est plus un pendentif mais une cravate, la trame scénaristique entre les trois films que je viens de citer a toujours un petit quelque chose pour justifier la raison des parents lorsqu’ils découvrent le pot aux roses et que cela déclenche ces éclairs de violences !

Dans le genre « La bête tue de sang froid » barde à fond et le blu ray du « Chat qui fume » nous offre une image sublime et une version intégrale (certains passages sont sous titrés), le tout sur un packaging magnifique, très beau travail de cet éditeur !

A réserver à des cinéphiles aguerris et immunisés face à la violence (certaines séquences sont à la limite du soutenable), « La bête tue de sang froid » demeure une référence du rape and revenge à avoir visionné absolument, c’est une œuvre phare du genre et on peut dire qu’Aldo Lado s’est surpassé, il a signé un film brut de décoffrage d’une sévérité hors normes, les fans de violence au cinéma seront comblés !

Note : 10/10








Lisa et le diable de Mario Bava, 1973

 

LISA ET LE DIABLE

de Mario Bava

1973

Italie/Allemagne/Espagne

avec Elke Sommer, Telly Savalas, Alida Valli, Gabriele Tinti, Sylva Koscina, Alessio Orano

96 minutes

Film fantastique gothique

Blu ray édité chez ESC

aka Lisa e il diavolo

aka Lisa and the devil

Synopsis :

Ville de Tolède, en Espagne au début des années soixante-dix…

Lisa Reiner, une très belle jeune femme, visite la ville avec un groupe de touristes, lorsqu’elle a la vision d’une fresque sur un mur avec la représentation d’un diable, la jeune femme est prise du syndrome de Stendhal et devient fascinée et possédée, elle quitte les touristes et part dans un endroit éloigné de son lieu de départ…

Elle pénètre chez un antiquaire et, curieuse pour acheter un bibelot, elle demande son prix ; c’est alors que Leandro,un homme chauve présent dans la boutique, se retourne ; Lisa voit en lui le diable de la fresque !

Affolée, Lisa s’échappe de l’endroit, et un homme qui l’appelle Helena, l’interpelle, prétendant qu’il est son mari !

Lisa se perd et cherche son chemin, la nuit tombe…

Un couple de personnes riches voit Lisa et lui propose de la prendre dans leur voiture, Lisa cherche un hôtel où dormir…

La voiture tombe en panne et Georges, le chauffeur, n’arrive pas à la redémarrer !

Lisa et le couple sont hébergés par Max, le fils d’une comtesse, qui vit dans un luxueux manoir…

Sophia Lehar,la femme du riche notable, a une liaison avec Georges, son mari s’en doute depuis longtemps…

Le majordome de la comtesse est en fait Leandro, l’homme que Lisa a vu chez l’antiquaire !

Max tombe amoureux de Lisa et elle ne résiste pas à son charme !

C’est alors que les cadavres se comptent à la pelle, Lisa semble prisonnière d’un cauchemar…

Lisa a des visions et se voit dans un jardin d’Eden, elle se fait appeler Helena, puis elle revoit l’homme du début, qui se prétend son mari…

Georges, le chauffeur, parvient à réparer la voiture ; Sophia démarre et roule plusieurs fois sur son époux, le tuant sur le coup…

Puis c’est au tour de Georges d’être tué !

Lisa devient folle et au petit matin, elle parvient à partir du manoir…

Elle rejoint l’aéroport et prend un avion…

Tout ce qu’elle a vécu n’était qu’un rêve !

Mon avis :

« Lisa et le diable » est le film que Mario Bava affectionne le plus, c’est aussi son film le plus personnel et le moins facile d’accès, en effet, le film est entièrement basé sur un rêve et il faut le savoir pour le visionner…

Hyper borderline, « Lisa et le diable » n’a vu la faveur d’aucun distributeur eu égard à son hermétisme et c’est à cause de ça qu’Alfredo Leone, le producteur, a fait remonter le film initial pour donner « La maison de l’exorcisme », voulant surfer sur le succès phénoménal de « L’exorciste » de Friedkin, mais il faut dire que « Lisa et le diable » est un Bava très intéressant car on y retrouve toutes les obsessions graphiques du maitre, « Lisa et le diable » est mille fois mieux que « La maison de l’exorcisme », plus poétique, plus dense, plus onirique et plus envoûtant…

La belle Elke Sommer (une ex de notre Johnny Hallyday national) est baladée pendant tout le film et le spectateur aussi ; la présence de Telly Savalas donne une énorme plus- value au film, au découpage scénaristique proche de « Opération peur » (une villa hantée, des couloirs interminables, une ambiance mystérieuse) ; le film est ponctué de multiples fulgurances (le jardin d’Eden, le meurtre avec la voiture, les mannequins, les scènes d’amour), « Lisa et le diable » est le film le plus singulier et le plus original de Bava et c’est indéniablement ce qui fait son charme !

Tout est permis : on est dans un rêve ! donc le final dans l’avion est justifié même si complètement improbable et délirant !

Pour tout cinéphile fan du maitre, il est évident qu’il sera fasciné par la beauté formelle de la mise en scène ; pour les moins ouverts, ils auront un mal fou à comprendre la démarche de Bava…

Quoiqu’il en soit, « Lisa et le diable » est une œuvre charnière dans la filmographie de Mario Bava et peut-être son film le plus important avec « Les trois visages de la peur », Bava distille tous ses codes avec le génie qu’on lui connaît et se « lâche » complètement, même si, à l’époque, les distributeurs n’étaient pas réceptifs et refusèrent de sortir ce film qui, cinquante années plus tard, nous est proposé dans l’édition somptueuse de ESC….

On a grand plaisir à retrouver l’immense Bruno Terrier dans le bonus du blu ray qui nous apprend une mine d’or d’informations sur Bava, notamment l’explication de la création de « La maison de l’exorcisme » et les indications sur la carrière de Mario Bava, très intéressant et c’est toujours un plaisir d’entendre parler un spécialiste ;  le packaging est complet puisque ESC nous propose en bonus « La maison de l’exorcisme », comme cela les cinéphiles pourront parfaitement se faire une idée et mettre en corrélation les deux films (personnellement je suis plus fan de « Lisa et le diable »)…

Il va s’en dire que cette édition est à posséder impérativement…

J’ai vu le film la première fois vers 1992 lors de son passage dans « Cinéma de quartier » sur Canal plus avec Jean-Pierre Dionnet et le revoir dans des conditions optimales quasiment trente ans après est un pur bonheur !

« Lisa et le diable » reste un pilier du gothique bavaien, un film indispensable à visionner pour cerner les bases de son cinéma, je vous recommande chaudement de vous le procurer !

Note : 10/10








dimanche 13 septembre 2020

L'éventreur de New York de Lucio Fulci, 1982

L’EVENTREUR DE NEW YORK

De Lucio Fulci

1982

Italie

Avec Daniela Doria, Barbara Cupisti, Zora Kerova, Alexandra Delli Colli, Paolo Malco, Jack Hedley, Andrea Occhipinti, Howard Ross

Film d’horreur

93 minutes

Aka New York ripper

Aka Lo squartatore di New York

Musique de Francesco de Masi

Blu ray édité chez The Ecstasy of films

Synopsis :

New York, au début des années quatre-vingts…

Un dangereux sadique assassine des jeunes femmes en les éventrant ; une cycliste est retrouvée éviscérée et d’autres victimes potentielles prennent peur, c’est la panique dans toute la ville !

Le lieutenant Fred Williams est chargé de l’enquête et doit retrouver ce mystérieux assassin ; Williams sillonne les quartiers chauds, il se fait aider par Paul Davis, un docteur en psychologie qui étudie la criminologie…

C’est alors qu’un appel téléphonique du meurtrier interpelle Fred Williams, son interlocuteur imite la voix d’un canard !

Jane Forrester, la femme d’un riche notable, doit assouvir les penchants pervers de son époux ; elle enregistre les sons de spectacles pornographiques sur des cassettes audio et les donne à son mari ; un jour, Jane manque d’être violée par deux malfrats dans un bar qui s’adonnent à un jeu sexuel avec elle !

Un suspect est alors identifié, il s’agit de Mickey Scellenda, repéré car il lui manque deux doigts à la main droite, une femme agressée dans le métro a prévenu la police à temps !

Peter Bunch, un jeune homme, doit protéger sa femme qui a failli mourir sous l’assaut de l’éventreur…

La jeune femme fait alors un cauchemar où elle voit son mari s’approcher d’elle comme si c’était lui l’éventreur !

Jane Forrester est toujours dans son trip de perversion, elle mandate un voyou pour rencontrer des hommes en vue de plans sexuels sado masochistes…

C’est Mickey Scellenda qui doit passer la nuit avec Jane !

Attachée à un lit et Scellenda endormi, Jane entend à la radio que le maniaque a deux doigts en moins à la main droite ! la jeune femme comprend tout et tente de s’enfuir ; elle est rapidement tuée par l’éventreur !

Le lieutenant Williams finit par conclure que Scellenda n’était pas l’éventreur, une fouille de son appartement entérine cette conviction…

Williams se rapproche de la femme de Peter Bunch et la fait surveiller nuit et jour sans qu’elle le sache…

Alors que Bunch doit s’absenter, sa femme monte au grenier de la maison et y découvre… une chambre de petite fille !

Peter Bunch cache un terrible secret qui va faire basculer toute  l’histoire et l’enquête menée par le lieutenant Williams !

Mon avis :

« L’éventreur de New York » est incontestablement le film le plus brutal de Fulci, les séquences de splatter gore pullulent avec des crimes atroces et une ambiance hyper malsaine ; le bougre a fait fort et signe ici son film le plus hardcore !

Les rebondissements sont nombreux et la police semble piétiner (un caméo de Fulci en chef de la police qui vient rendre visite au lieutenant Williams), on a de nombreuses scènes cultes et inoubliables (Alexandra Delli Colli s’en prend plein la tronche et joue à la perfection une épouse soumise et dépravée), la scène de la cycliste en short qui ouvre le festival « méga gore » du film est incroyable, Fulci a mis le paquet et tout le reste du film est comme ça, avec des tessons de bouteilles, des surins servant pour les meurtres, ces objets contendants provoqueront des réactions épidermiques chez les spectateurs les moins aguerris au genre, ça barde sec !

La personnalité du vrai tueur (dont je ne vous dévoilerais bien sûr pas l’identité) fait complètement partir le film en vrille et on comprend bien que Mickey Scellenda n’était juste qu’un gigolo végétant dans les quartiers chauds de New York ; dès lors, le film peut prendre son essor, ce procédé est très habile de la part de Fulci et il manipule aussi bien le spectateur que les personnages de son film !

Il fallait être sacrément culotté pour oser ainsi dans la transgression et en fait il n’y a que Fulci qui pouvait se le permettre !

La musique de Francesco de Masi est excellente et envoûtante, les effets gore sont carrément dégueux et raviront les fans d’hémoglobine, le film est à proscrire à un public féminin et Marlène Schiappa hurlerait si elle le visionnait tant certaines répliques sont ultra sexistes !

Le passage de la mort de Kitty (l’amie prostituée de Jack Hedley, incarnée par la belle Daniela Doria, une actrice fétiche et récurrente des films de Fulci) est simplement atroce ! on en vomirait presque mais si on n’est pas novice en la matière (« L’éventreur de New York » est du même acabit que des films comme « Maniac », tourné peu de temps avant), il faut bien reconnaître que c’est du très bon boulot, artistiquement parlant…

Un immense merci à l’ami Christophe Cosyns et « The Ecstasy of films » d’avoir sorti ce magnifique coffret blu ray/DVD/CD au packaging sublime, le menu du film est également somptueux (une une de journal) et l’objet en lui-même est un pur bijou pour tout collectionneur, chaque cinéphile se doit de le posséder impérativement…

On redécouvre ainsi ce « Eventreur de New York » dans des conditions optimales et on apprécie dans les meilleures dispositions ce grand film de Fulci, qui fut un solide succès à l’époque et fut une pierre angulaire des vidéo clubs dans les années 80…

Dans son genre, « L’éventreur de New York » est un modèle du film gore, un des meilleurs Fulci « hors films de zombies » et carrément son film le plus violent !

Un must have absolu à avoir visionné pour comprendre le tournant que Fulci prit dans sa carrière, c’est indéniable qu’il s’est complètement lâché et « L’éventreur de New York » est essentiel pour comprendre sa démarche cinématographique !

Note : 10/10








 

samedi 12 septembre 2020

58 minutes pour vivre de Renny Harlin, 1990

 

58 MINUTES POUR VIVRE

De Renny Harlin

1990

Etats unis

Avec Bruce Willis, Bonnie Bedelia, William Sadler, William Atherton, Reginald Veljohnson

Film d’action

123 minutes

Aka Die hard 2 Die harder

Musique de Michael Kamen

Budget : 70 000 000 dollars

Recettes au box-office mondial : 240 247 433 dollars

Synopsis :

Aéroport de Washington, au début des années quatre vingt-dix…

John Mac Clane attend sa femme Holly, dont l’avion doit atterrir…

Mac Clane remarque des allers et venues suspectes, il prévient le responsable de la sécurité…

Ramon Esperanza, un chef d’état narcotrafiquant, doit atterrir également pour être jugé, ce que Mac Clane ignore !

Le colonel Stuart, chef de mercenaires et dangereux malfaiteur, a pour mission d’intercepter Esperanza !

Pour mettre le chaos, Stuart, fait couper les liaisons entre la tour de contrôle de l’aéroport et tous les avions qui doivent atterrir !

L’avion de Holly Mac Clane se trouve dans le lot ; John Mac Clane comprend alors la situation mais le chef de la sécurité ne croit pas ses dires !

De fil en aiguille, Mac Clane décide d’aller lui-même sur la piste pour guider les avions, les signaux ayant été coupés par Stuart…

Le premier avion se crashe, déclenchant la panique parmi les voyageurs de l’aéroport !

Ramon Esperanza parvient à être retrouvé par les hommes de Stuart ; une journaliste insistante filme tout et une star de la télévision se trouve dans le même avion que Holly, qui ne peut pas l’encadrer !

Holly communique avec John mais celui-ci est pris de cours et doit tout faire pour éviter de nouveaux crashs d’avions !

C’est alors que les hommes de Stuart enferment Mac Clane dans la carcasse d’un hélicoptère et lui balancent des grenades !

Mon avis :

Second segment de la saga des « Die hard », « 58 minutes pour vivre » n’est pas le meilleur mais demeure très sympathique et toujours aussi attrayant avec un Bruce Willis survolté et toujours des répliques déclinées comme des « vannes » qui font mouche à chaque fois et des seconds rôles savoureux…

L’action se déroule quasiment tout le temps dans l’aéroport et Mac Clane a maintenant maille à partir avec des terroristes mercenaires dirigés par le colonel Stuart et cela ne va pas être une partie de plaisir…

Certains passages sont inoubliables (le siège éjectable avec l’explosion des grenades, le crash du premier avion sur la piste, la bagarre sur l’aile de l’avion, le début avec le repérage des suspects dans la zone de transit des bagages) ; Renny Harlin est un spécialiste des films d’action, il connaît parfaitement les codes propres aux actioners et fait le job avec une grande efficience…

Bonnie Bedelia tient le second rôle du film et on la voit beaucoup dans le film, c’est du pur cinéma hollywoodien avec happy end et baiser final de rigueur, le spectateur n’est pas pris en traitre et on prendra un grand plaisir au visionnage…

Une nouvelle fois c’est le jackpot au box-office et l’équipe du film s’est donné un mal fou donc le succès est amplement mérité !

Parfois un peu limite au niveau crédibilité (un simple briquet zippo parvient à faire s’enflammer un avion au décollage qui perd son kérozène) mais le timing des scènes tient la route et s’articule bien avec la folie ambiante qui règne au sein de l’aéroport où les gens sont pris de panique !

Bruce Willis donne, comme toujours, une plus- value à ses films avec son attitude bourrue et débonnaire et ses répliques à mourir de rire, c’est savoureux et cet humour déployé rehausse le film, qui ne se prend jamais au sérieux avec, pourtant, un sujet grave (des terroristes qui détournent des avions)…

C’est vraiment du cinéma américain, fidèle à lui-même et à son style, et qui ne peut pas décevoir, on est à coup sûr obligés d’acquiescer « 58 minutes pour vivre » tant ses qualités sont évidentes et brillent comme un soleil…

Une nouvelle fois c’est du tout bon et je ne vois pas trop ce que l’on pourrait reprocher à ce spectacle très honnête et qui fait un bien fou, ce film  agit comme un anti-dépresseur, idéal pour un après- midi pantouflard de dimanche pluvieux ou tout simplement pour se faire plaisir en tant que cinéphile…

Un pied total à voir et à revoir sans la moindre modération, l’intensité déployée procurera la jubilation instantanément !

Note : 8/10









Resident evil apocalypse d'Alexander Witt, 2004

 

RESIDENT EVIL APOCALYPSE

D’Alexander Witt

2004

Etats unis

Avec Milla Jovovich, Sienna Guillory, Oded Fehr, Sophie Vavasseur, Mike Epps

Film d’horreur

93 minutes

Produit par Samuel Hadida

Musique de Slipknot, Killswitch engage

Budget : 45 000 000 dollars

Recettes au box-office mondial : 129 342 769 dollars

Synopsis :

Ville de Raccoon City,Etats-Unis…

La société Umbrella corporation souhaite isoler des chercheurs  qui faisaient partie de leur organisation ; Alice est la seule survivante après le carnage qui eut lieu ; Charles Ashford, un savant est kidnappé en urgence, sa fille Angie également mais un terrible accident de la route frappe la fillette, qui parvient à s’en sortir !

C’est le chaos dans la ville, une mise en quarantaine est imminente ; Jill Valentine, une policière d’élite membre de STARS, un commando, fait un binôme avec Carlos Oliveira ; les contaminés commencent petit à petit à se transformer en zombies !

Jill, Carlos et Angie, ainsi que LJ trouvent refuge dans une église et sont attaqués par des goules vampires !

Alice, armée jusqu’aux dents, déboule en moto et tue les goules, puis elle invite ses protégés à quitter l’église et combattre les zombies…

Le Nemesis, un immense monstre créé par Umbrella Corporation, est chargé de neutraliser les belligérants hostiles à Umbrella…

Un carnage se produit alors et Alice le combat manu militari, parvenant à le mettre hors d’état de nuire !

Un terrible duel a lieu et les zombies se comptent par milliers dans la ville, qui est hors de contrôle !

Alice semble être la seule personne qui peut percer le secret d’Umbrella Corporation, de sa présence dépend le sort de l’humanité !

Mon avis :

Moqué et massacré par la critique à sa sortie, « Resident evil apocalypse » est pourtant un excellent film de zombies, il est très rythmé et dynamique et avec le temps il s’est plutôt bonifié !

Milla Jovovich est superbe tout comme Sienna Guillory, sublime brune au look à la Lara Croft, l’action est incessante et ça démarre à fond les bananes, tous les ingrédients de mix fantastique/horreur sont intégrés dans « Resident evil apocalypse » avec des tas de fulgurances (la scène de l’église, l’arrivée du Nemesis), les effets spéciaux ne sont pas grossiers et franchement on prend son pied ; à la revoyure, ce film y a  beaucoup gagné, il ne m’avait pas convaincu la première fois il y a une quinzaine d’années et là il m’a scotché !

Milla Jovovich est sure d’elle et convaincante, elle s’est entrainée aux sports de combats et le résultat dépasse toutes les espérances, c’est du beau boulot, mieux que le premier et Alexander Witt fait honneur à la saga, son sens de la mise en scène s’articule à merveille avec le jeu vidéo, c’est un métrage très réjouissant et qui comblera le public jeune mais aussi les cinéphiles…

Les moyens financiers sont conséquents et ça se voit, les comédiens sont impliqués et le sentiment de piège qui se referme est exploité de manière particulièrement efficace, « Resident evil apocalypse » est sans doute un des meilleurs films de zomblards modernes dans le genre auquel il s’apparente, c'est-à-dire le film inspiré d’un jeu vidéo ; on ne peut pas le comparer aux films de Romero ou de Fulci, ça va de soi, mais le spectacle est jubilatoire et il faudrait être sacrément bougon pour ne pas l’apprécier !

Le travail des cascadeurs, les effets pyrotechniques, les décors, les procédés techniques de filmage, tout colle et tout passe impeccablement !

« Resident evil apocalypse » est un film extrêmement sympathique et c’est toujours un bonheur d’admirer la plastique de Milla Jovovich, qu’est ce qu’elle est belle cette femme !

Une heure trente de pur plaisir sans être un chef d’œuvre, mais qui a  le mérite de faire passer un excellent moment au spectateur, après tout c’est bien ce qu’on attend d’un film quand on enclenche le blu ray dans son lecteur…

Une petite bombe !

Note : 7/10