dimanche 27 décembre 2020

Dr Jekyll and Sister Hyde de Roy Ward Baker, 1971

 

DR JEKYLL AND SISTER HYDE

de Roy Ward Baker

1971

Grande Bretagne

avec Ralph Bates, Martine Beswick, Gerald Sim, Lewis Flander, Susan Broderick

Film fantastique

97 minutes

Produit par la Hammer films

Scénario de Brian Clemens

Synopsis :

Londres, quartier de White Chapel, à la fin du dix-neuvième siècle…

Des prostituées sont assassinées sauvagement ; le docteur Jekyll vit au rez de chaussée d’une bâtisse, il se consacre à des expériences scientifiques en mettant au point des potions et des elixirs pour enrayer certaines maladies jusqu’alors incurables !

Il mandate un médecin légiste pour récupérer des prélèvements sur le corps de défuntes dans le but d’avancer dans ses expérimentations ; Jekyll perd la notion du temps et travaille nuit et jour…

Lorsque le professeur Robertson, un ami de Jekyll, le retrouve, Jekyll a dormi quatre jours d’affilée, il était extrêmement fatigué par ses travaux…

A l’étage au- dessus de l’appartement de Jekyll vit Howard Spencer et sa sœur Susan, cette dernière est follement amoureuse du docteur Jekyll mais ne parvient pas à lui avouer son amour, celui-ci étant consacré à ses expériences et peu sensible aux perches tendues par Susan !

Les meurtres de femmes continuent de plus belle dans White Chapel !

Mais un tournant phénoménal va tout faire basculer le jour où Jekyll s’inocule une potion qu’il a créé avec des hormones féminines !

Jekyll se métamorphose alors en une superbe femme et c’est à ce moment là qu’Howard frappe à sa porte et découvre la femme dans l’appartement du docteur Jekyll !

Il en tombe irrémédiablement amoureux et la femme dit être la sœur de Jekyll, elle se fait appeler Hyde !

Profitant de cette aubaine, Jekyll redevient lui-même, il est obligé de dire à Howard et Susan de partir sur le champ de son appartement, sentant qu’il redevient l’homme Jekyll (la transformation ne dure que peu de temps)…

Mais un homme aveugle a compris le manège de Jekyll avec tous les meurtres des prostituées, il prévient la police !

C’est alors que l’appartement de Jekyll est assiégé et que la police vient pour l’arrêter !

Jekyll est pris au piège et l’issue lui sera fatale !

Mon avis :

« Dr Jekyll and Sister Hyde” est une variation très osée du roman de Stevenson, en fait le titre est parti d’une blague faite par les pontes de la Hammer films lors d’un diner arrosé et le jeu de mots fit tellement mouche que les producteurs décidèrent fissa de mettre le film en chantier…

Confiée à Roy Ward Baker, la réalisation est brillante, l’atmosphère du brouillard de White Chapel est magnifique et envoutante (on ne voit à aucun moment le soleil), l’idée de l’hybridation avec l’homme (Jekyll) et la femme (Hyde) est pour le moins étonnante et nous vaudra des séquences cocasses et parfaitement mises en scène ; la dualité des deux personnages sert à merveille avec le scénario et occasionne de nombreux rebondissements, tous habilement mis dans l’intrigue !

L’ombre de Jack l’éventreur plane tout le long du film et Ralph Bates, tout comme Martine Beswick, illumine le film par sa prestance, le spectateur se retrouve dans un délire total et rien ne semble arrêter le docteur Jekyll dans ses travaux jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il peut, à loisir, prendre l’apparence d’une femme…

Film culte des LGBT, « Dr Jekyll et sister Hyde » possède d’énormes qualités et les capacités de l’histoire sont décuplées dès l’arrivée de Sister Hyde, faisant alors prendre un tournant au film ; c’est hyper original et plutôt culotté !

« Dr Jekyll and sister Hyde” n’oublie cependant pas de nous gratifier de pures scènes d’horreur notamment avec les prostituées tuées par égorgement et l’ambiance est très poisseuse, à la limite de l’étouffement ; le final est inoubliable et l’enchevêtrement des séquences qui nous y amènent est exemplaire…

Finalement avec peu de décors (la rue, l’appartement de Jekyll et la taverne), « Dr Jekyll and sister Hyde » est un Hammer très efficace et complètement novateur pour la firme, son côté foutraque fonctionne finalement à la perfection et le spectateur acquiesce bien le personnage joué par Martine Beswick, c’est un coup de tonnerre dans le film qui décuple à maxima l’intérêt que l’on a pour ce dernier…

« Dr Jekyll and sister Hyde” est donc un must have total pour tout cinéphile et même les curieux y trouveront leur compte, surtout que le coffret Hammer blu ray est splendide et comporte d’excellents bonus (Bruno Terrier revient sur la période de la Hammer avant la fermeture de la firme et Nicolas Stanzick pousse à fond son analyse sur le côté LGBT du film), il est évident que ce coffret est à posséder impérativement pour tout Hammerophile !

« Dr Jekyll and sister Hyde » est un film très très important pour la Hammer et c’est également une de ses productions les plus originales ! 

Immanquable !

Note : 9.5/10









Les cicatrices de Dracula de Roy Ward Baker, 1970

 

LES CICATRICES DE DRACULA

de Roy Ward Baker

1970

Grande Bretagne

avec Christopher Lee, Jenny Hanley, Dennis Waterman, Patrick Troughton, Christopher Matthews, Bob Todd, Delia Lindsay, Anouska Hempel

Film vampirique gothique

96 minutes

Produit par la Hammer films

aka Scars of Dracula

Synopsis :

Village de Kleinenberg, à la fin du dix-neuvième siècle…

Une jeune femme est retrouvée tuée avec des morsures au cou, le comte Dracula, qui vit dans un château à la périphérie du village est tout de suite suspecté et des villageois décident de le tuer en mettant feu à son château…

Ils arrivent devant l’entrée et Klove, le valet de Dracula, finit par leur ouvrir la porte, un gigantesque incendie a lieu !

De retour dans le village, les habitant se rendent à la chapelle ; c’est avec effroi qu’ils découvrent les corps massacrés de plusieurs jeunes femmes, vierges pour la plupart, c’est Dracula, par le biais de chauve- souris qui est responsable de ce forfait abominable !

Paul Carlson, un jeune homme, un séducteur, se rend chez le bourgmestre,il séduit  sa fille Alice ; c’est alors que le bourgmestre le surprend, il est furieux !

Paul saute d’une fenêtre et tombe dans un carrosse, les chevaux galopent à bride abattue et rien ne peut les arrêter !

Paul part direct jusqu’au château de Dracula, ne sentant pas le danger !

Il demande l’hospitalité et Klove lui ouvre la porte du château ; Paul tombe nez à nez avec Tania, une superbe femme, captive du comte Dracula !

Sarah Fransen, dont c’est l’anniversaire, est follement éprise de Paul et s’inquiète de son absence !

Finalement, Sarah, avec l’aide de Simon Carlson, le frère de Paul, part à sa recherche…

Sarah et Simon trouvent refuge dans une auberge mais sont virés manu militari dès qu’ils parlent d’aller au château du comte Dracula !

Finalement, ils parviennent au château, ce n’est pas la fin de leurs aventures et le début de funestes pérégrinations !

Dracula vampirise Sarah et tente de la droguer en mettant une substance dans son bouillon !

Klove, le valet, est amoureux de Sarah depuis qu’il a vu son portrait sur un pendentif, il décide d’aider Simon à s’échapper du château, celui-ci tente de s’évader par une fenêtre et atterrit à l’étage en dessous !

Il y trouve le cercueil du comte Dracula et… son frère Paul, mort, pendu à un crochet de boucher !

Simon doit accomplir sa vengeance sur Dracula mais celui-ci semble invincible et peut, à tout moment, se transformer en chauve-souris !

Un combat à mort est alors engagé !

Mon avis :

On est en 1970 et la Hammer films marque une perte flagrante de vitesse après l’âge d’or des années soixante ; beaucoup disent que « Les cicatrices de Dracula » est un film mineur de la Hammer, je ne suis pas du tout d’accord, « Les cicatrices de Dracula » est un film flamboyant et ce renouveau en tentative est touchant et le film très bien amené, il regorge de nombreuses qualités, d’abord il est très violent et même assez gore, la Hammer n’a pas tenu compte des remarques de la censure britannique… pour notre plus grand bonheur !

« Les cicatrices de Dracula » est une tuerie du début à la fin, on est pris dans un engrenage scénaristique et rien ne pourra arrêter la dynamique du film, mené à cent à l’heure par Roy Ward Baker, excellent réalisateur ; dans le genre « Les cicatrices de Dracula » s’impose comme une œuvre charnière pour la Hammer et on ne va pas se priver de ce plaisir ou rechigner, il faut savourer ce film comme il se doit, il explose les codes instaurés jusqu’alors et la qualité indéniable de son récit force le respect !

Bourré de passages cultes, « Les cicatrices de Dracula » n’a rien à envier à ses prédécesseurs et certaines séquences sont carrément inoubliables, la Hammer n’a rien perdu de sa verve et de sa gouaille, Christopher Lee, en roue libre, est toujours autant charismatique et on ne s’ennuie jamais ! ce serait franchement titiller et enculer les mouches pour ne pas voir les qualités du film et refuser d’y adhérer !

Personnellement, j’ai pris un pied du feu de dieu au visionnage, surtout que c’est la première fois que je le voyais ; j’ai ressenti le même bonheur que lorsque j’avais découvert « Twins of evil » ou « Les horreurs de Frankenstein », déclin supposé de la Hammer ? que nenni !!!!!!!

Il y a toujours cette force, ce style inimitable, marque de fabrique de la firme britannique avec comme unique mission : contenter le cinéphile, et ici le résultat est impeccable, au- delà de toutes les espérances !

Toujours cette érotisation poussée à maxima et un appui fulgurant sur la violence et le gore (bien plus frontal que sur les anciens films de la Hammer), la scène de la chapelle, les attaques de chauve- souris, le final avec l’orage, le plan de folie du château vu par la fenêtre, il faudrait vraiment être fine bouche pour ne pas voir en « Les cicatrices de Dracula » un chef d’œuvre de la Hammer et une pièce maitresse, avant que la firme ne coule définitivement !

Profitons- en encore car « Les cicatrices de Dracula », ça reste du très haut niveau en la matière !

Le coffret blu ray est superbe et les bonus de Nicolas Stanzick et de l’ami Bruno Terrier sont exceptionnels et expliquent bien tout ce qu’il faut savoir en détails, du très beau boulot !

« Les cicatrices de Dracula » est tout sauf un film à dénigrer, le soin apporté à sa mise en scène, les décors, la musique, le jeu des acteurs, tout apporte un pur bonheur aux cinéphiles et il faudrait être aveugle pour ne pas s’en rendre compte !

Jubilation intense et totale !

Note : 9/10









samedi 12 décembre 2020

L'emmurée vivante de Lucio Fulci, 1977

 

L’EMMUREE VIVANTE

de Lucio Fulci

1977

Italie

avec Jennifer O’Neil, Gianni Garko, Marc Porel, Gabrielle Ferzetti, Evelyn Stewart

Giallo fantastique

95 minutes

Blu ray édité chez Le chat qui fume

Musique de Fabio Frizzi

aka Sete notte in nero

aka Prédiction

aka Murder to the tune of seven black notes

Synopsis :

Grande Bretagne, fin des années soixante-dix…

Virginia Ducci est une très jolie femme ; enfant, elle a perdu sa mère qui s’est suicidée…

Virginia est douée et dotée de pouvoirs de voyance, elle a souvent des flashs de situations qui se reproduisent fréquemment dans un futur proche…

Francesco Ducci, le mari de Virginia, est suspecté de meurtre et d’avoir placée sa victime derrière un mur de sa maison…

Virginia, par le biais de ses pouvoirs, est suivie par un psychanalyste lors de séances où il enregistre les propos de Virginia…

Les flashs de Virginia deviennent insistants et l’obnubilent ; finalement, Virginia s’introduit dans la maison, qui est en travaux, et trouve un piolet, elle se met à casser le mur d’une chambre…

Des détails insolites marquent Virginia et celle-ci fait un malaise en voiture après avoir passé plusieurs tunnels !

Emilio Rospini est suspecté de meurtre et Virginia décide de percer le mystère, elle est persuadée que cet homme est en rapport avec la personne emmurée dans la villa de son époux…

Lorsque Virginia parvient à percer l’identité du meurtrier, il est déjà trop tard !

Seul le carillon d’une montre pourrait éventuellement sauver Virginia, mais la police, présente peu après sur les lieux, ne peut faire la liaison entre le carillon et Virginia !

Un dédale de situations oniriques et une investigation riche en rebondissements aura tout de même eu raison de l’entêtement de Virginia et telle est prise qui croyait prendre, elle va elle aussi se retrouver emmurée !

Mon avis :

Quatrième giallo pour Fulci après « Perversion story », « La longue nuit de l’exorcisme » et « Le venin de la peur », cette « Emmurée vivante » clôt le cycle fulciien avec brio et c’est, selon les dires du réalisateur, le film qu’il affectionne le plus…

On y retrouve en effet toutes les obsessions du metteur en scène qui y mêle l’onirisme, la voyance et l’alchimie ;Fulci se sert de ces thématiques pour les faire s’articuler dans une histoire policière avec les investigations de Virginia (magnifique Jennifer O’Neill) et Fulci nous gratifie d’une dose de psychanalyse avec le psychiatre joué par Marc Porel ; très vite, il parvient à déstabiliser le spectateur et provoque la trouille à de multiples reprises…

Avec des trouvailles à la Hitchcock et son côté latin, Lucio Fulci perce le mystère de cette « emmurée », qui est une des morts les plus atroces pour une suppliciée, et attention, pas de happy end ! On sort du visionnage abasourdi, l’issue est l’une des plus nihilistes pour un film de Fulci avec « Frayeurs » et « L’éventreur de New York », le carillon de la montre symbolisant l’espoir déchu de retrouver Virginia en vie !

« L’emmurée vivante » clôt donc la quadrilogie giallesque de Fulci de bien belle façon et fait partie intégrante de la mosaïque entamée par le cinéaste avec les trois autres films…

Le blu ray du « Chat qui fume » est au top et le bonus avec le cinéphile de la cinémathèque va hyper loin dans l’analyse, je vous laisse le regarder, il est à écouter religieusement et revient sur la carrière de Fulci et il explique le contexte lorsque « L’emmurée vivante » est sorti en salles (après les films de zombies de Fulci)…

« L’emmurée vivante » est un pavé dans la filmographie de Fulci et à noter la superbe musique de Fabio Frizzi qui figure dans le coffret Chat clopeur en bonus CD !

C’est du très lourd et il ne fallait pas trainer pour se l’approprier, le Blu ray edité à 1000 exemplaires a été sold out en quelques jours !

« L’emmurée vivante » est un monument et un des dix meilleurs films de Fulci tous genres confondus, il a exploré le genre du giallo de façon fabuleuse et a entremêlé trouille, alchimie et psychanalyse comme peu d’autres réalisateurs ont pu faire, « L’emmurée vivante » c’est le « Vertigo » de Fulci, en résumé…

Note : 10/10







Long weekend de Colin Eggleston, 1978

 

LONG WEEKEND

de Colin Eggleston

1978

Australie

avec Briony Brehets, John Hargreaves, Mike Mac Ewen

Thriller naturaliste

95 minutes

Blu ray édité chez Le chat qui fume

Budget : 450 000 dollars australiens

Synopsis :

Sur la côte australienne, à la fin des années soixante-dix…

Peter et Marcia sont un couple au bord de la rupture ; Marcia a un amant secret appelé Mark qu’elle contacte discrètement par téléphone lorsque Peter a le dos tourné, Marcia vit très mal le fait d’avoir avorté ; Peter, quant à lui, est irascible et égoïste, le couple accumule les tensions et les engueulades ; un jour, Peter décide d’emmener Marcia et leur chien pour camper le long d’une plage au bord de la mer…

Peter a bien du mal à trouver leur endroit de villégiature et se perd plusieurs fois avant, lui et sa femme ne trouvent leur chemin !

Des mammifères marins s’échouent sur la plage lorsque Peter se baigne ; Marcia est paniquée, elle croit que Peter est attaqué par des requins !

Petit à petit, une névrose s’installe sur les deux protagonistes et on dirait bien que la nature veut se venger du « mal » que le couple lui a fait…

Un aigle attaque Peter !

Marcia supplie Peter de quitter les lieux et de rentrer chez eux…

Peter se perd plusieurs fois et tourne en rond, il est désorienté !

Finalement Marcia part seule, dérobant la voiture, Peter est hors de lui !

Pensant être tirée d’affaire, Marcia n’est pas au bout de ses peines, un événement encore pire que ceux subis auparavant attend la jeune femme !

Quant à Peter, une issue atroce et funeste lui est réservée !

Mon avis :

« Long weekend” est un thriller très insolite qui a  pour cadre la nature (une plage où se trouve un couple et leur chien), on a l’impression que c’est un endroit inaccessible car le couple a un mal fou avant d’y arriver !  La mise en scène de Colin Eggleston est très ciselée et le côté anxiogène se prend en pleine face, d’abord avec la psychologie de Peter et Marcia, tous deux dépressifs et névrosés, puis la nature, que l’on pourrait penser accueillante, et qui va très vite devenir hostile, soit par le biais d’animaux soit par la végétation, « Long weekend » est comme un slasher mais il n’y a aucun tueur, c’est la nature qui agresse les protagonistes !

C’est donc une gageure totale et grâce à la qualité de la mise en scène, Colin Eggleston rend crédible cette « agression », ajoutons à tout cela le sentiment de « piège » et d’étouffement (l’endroit est complètement isolé) et il semble n’y avoir aucun point de retour !

Le jeu des deux acteurs principaux est impeccable, ils savent apporter la densité appropriée pour donner un intérêt de les suivre au spectateur et on ne peut pas dire que l’on ait de l’empathie pour eux, ils se comportent de manière irrespectueuse avec la nature qui les entoure, même si on a mal pour eux au final !

Ce qui frappe surtout avec « Long weekend » c’est la singularité de son propos et cette histoire quasi inédite (on pense un peu à « Délivrance ») du couple qui va se retrouver enfermé dans un pur cauchemar, comme si la poisse s’abattait sur eux de façon irréversible ; Colin Eggleston exploite à la perfection la végétation et la faune, cet écosystème est réaliste (aucuns effets spéciaux à déplorer) et la peur et le stress fonctionnent nickel !

L’édition blu ray du Chat qui fume est, quant à elle, superbe et permet de voir ou revoir ce chef d’œuvre méconnu du cinéma australien dans des conditions magnifiques, le bonus avec Eric Peretti nous donne énormément d’informations sur « l’Ozploitation » et c’est une mine d’or pour tout cinéphile !

Seul bémol, on nous parle d’une fin alternative et quand on la regarde on se rend compte que c’est exactement la même que celle du film, faudra nous expliquer !

Sinon, « Long weekend », de par son aspect unique en son genre, est à posséder impérativement et il faut s’accrocher face au côté dépressif du film, on n’est pas là pour rigoler !

Note : 9/10








 

dimanche 6 décembre 2020

CHORUS de Vincent Lecrocq, 2020

CHORUS

de Vincent Lecrocq

2020

France

Court métrage

avec Vincent Ceus, Anthony Darche

Fantastique

Musique de Vincent Lecrocq

10 minutes 14 secondes

Production Any given film

Synopsis :

Mystérieusement bloqué dans un village isolé et abandonné, un homme doit affronter un tueur qui ressuscite tous les jours à la même heure...

Mon avis :

« CHORUS » est sans conteste le projet le plus ambitieux de Vincent Lecrocq ; c’est l’histoire d’Elioth, un jeune homme resté au sein d’une forêt qui doit affronter un assaillant qui revient en permanence…

Les deux acteurs (Anthony Darche et Vincent Ceus) sont impeccables, tout en sobriété, il n’y a aucun dialogue dans « Chorus », ce qui renforce encore plus le côté viscéral et le fait que le spectateur se concentre sur l’image et sur ce qu’il voit…

Les séquences de combat sont parfaitement étudiées pour être crédibles (Vincent Lecrocq utilise même un splendide ralenti), il y a pas mal de gore dans « Chorus » et les effets spéciaux sont excellents (la flèche retirée de la jambe, le morceau d’arbuste planté dans le cou), c’est vraiment du bon travail, on peut dire que Vincent s’est surpassé !

Il a par ailleurs signé la musique et on peut dire qu’elle colle bien au côté immersif du court ; les décors naturels et l’utilisation de ceux-ci dans l’histoire, tout est fait et reproduit avec le plus grand soin et la direction des deux acteurs est nette et précise, on sent que l’on a affaire à des professionnels (Vincent Lecrocq n’en est pas à son coup d’essai et a acquis énormément d’expérience eu égard à ses réalisations précédentes)…

« Chorus » est donc un court métrage très convaincant et impressionnant par sa maitrise, il semble être une approche de ce que sera un film plus long, c’est une mise en bouche et cette entrée en matière est plus que prometteuse, une fois de plus, Vincent Lecrocq n’en finit pas de nous étonner, il est fidèle à son public et il ratisse encore plus large avec « Chorus », incontestable réussite qui va au-delà de toutes les espérances et expériences connues jusqu’alors…

Bourré de trouvailles aussi bien visuelles que scénaristiques (les traits gravés au feutre sur le bras d’Elioth, symbolisant le nombre de fois où il a tué son assaillant), « Chorus » s’impose désormais comme la référence de court métrage appliquée, c’est également une œuvre où l’on ne s’ennuie pas et que l’on prend plaisir et intérêt à suivre…

Une fois visionné, on ne peut plus lâcher « Chorus » et on peut le revoir toujours avec un plaisir identique ;  on a vraiment hâte de voir la suite et on souhaite à Vincent de réussir et de faire aboutir son projet, il a beaucoup de talent et il mérite toute l’attention des spectateurs, en retour de celle qu’il a donné pour concevoir toutes ses réalisations !

Encore bravo !

Note : 10/10

Lien Youtube :

https://www.youtube.com/watch?v=DA129Z7FI7M&fbclid=IwAR0vsEu_kWtSLJhPCXGT1kr-INGjI0FoOOr6jIxsoQiUeW5t4eeUncPXzz4

 

 





 

Killing birds de Claudio Lattanzi, 1988

 

KILLING BIRDS

de Claudio Lattanzi

1988

Italie

Co réalisé par Joe d’Amato

avec Robert Vaughn, Lara Wendel, Timothy Watts, James Villemaire

92 minutes

Film d’horreur/Nanar

Musique de Carlo Maria Cordio

Blu ray édité chez Vinegar Syndrome

aka Zombie 5

aka Raptors

aka L’attaque des morts vivants

Synopsis :

Etats unis, Louisiane, fin des années quatre-vingts…

Un homme, que l’on suppose être Fred Brown, sort d’un camion qui l’a pris en stop, le camion le dépose dans un lieu proche de quelques maisons ; Brown est habillée en treillis et en tenue militaire ; sans que l’on connaisse ses motivations, il tue par égorgement un couple qui dormait, puis un homme et une femme qui tient un nourrisson dans ses bras sont tués eux aussi ; Brown épargne le nourrisson et l’emporte avec lui ; il se trouvait des oiseaux rapaces à ce moment, l’un de ces oiseaux arrache un œil à Fred Brown !

Plus tard, des jeunes lycéens gagnent une bourse pour étudier l’ornithologie, la bourse leur finance un voyage en Louisiane pour étudier la science des oiseaux…

Anne, Steve Porter, Paul, Jennifer et quelques autres se retrouvent… à l’endroit même où a eu lieu le massacre du début du film !

Fred Brown y vit toujours et il est atteint de cécité suite à son accident, il se déplace avec une canne !

Soudain, les lycéens vont être attaqués par des zombies (que l’on suppose être les réincarnations des gens massacrés au début)…

Vous n’y comprenez rien ?

Je vous rassure, moi non plus, je n’ai RIEN capté à ce film disons- le, de merde !

Mon avis :

« Killing birds » est une bouzasse sans nom réalisée avec les pieds, au scénario inepte et c’est un film imbitable qui fait honte à sa catégorie, on ne demande pas la lune mais au moins de comprendre l’histoire, ici on n’y capte strictement que dalle !

Rebaptisé « Zombie 5 », laissez- moi rire ! les zombies, y en a deux dans le film et on ne sait même pas d’où ils sortent !

« Killing birds », on se croirait dans un sketch des Inconnus, les situations sont complètement débiles (les jeunes remontent au grenier au lieu de s’enfuir chercher du secours, la scène du groupe électrogène quand le mec prend son pendentif dans le mécanisme, l’autre jeune à côté le regarde mourir sans sourciller d’un poil, niveau crédibilité c’est juste catastrophique !)…

Co réalisé par d’Amato, « Killing birds” est un de ses films les plus pourris et Claudio Lattanzi était l’assistant de Michele Soavi sur « Dario Argento, le monde de l’horreur », ici il n’y a aucun effort de fait, c’est zéro pointé !

Lara Wendel est l’actrice qui jouait dans « Ténèbres » (l’ado tuée à la hache par Cristiano Berti), ici elle n’a aucune mise en valeur et le pauvre Robert Vaughn on se demande ce qu’il vient faire dans cette galère !

Deux solutions : soit l’équipe qui a écrit le script était en surdose de Tranxène, soit on a refusé de les payer et ils n’ont rien foutu !

« Killing birds » on est dans le nanar total, dans le trou du cul du film de zombies, même « Zombie 4 after death » de Claudio Fragasso c’est « Ben hur » à côté !

Ça se vit comme une « expérience » de cinéma mais franchement on s’en passerait bien !

Purée le film ! mais PTDRRRRRRRRR !!!!!!!

A voir entre potes !

Note : 1/10

 







Le clan des siciliens d'Henri Verneuil, 1969

 

LE CLAN DES SICILIENS

d’Henri Verneuil

1969

France

avec Jean Gabin, Lino Ventura, Alain Delon, Edward Meeks, Irina Demick

Film policier

117 minutes

Musique d’Ennio Morricone

Budget : 15 000 000 francs

Synopsis :

France, Paris et région parisienne, à la fin des années soixante…

Vittorio Manalese dirige un clan venu de Sicile et qui contrôle quasiment tout le milieu du grand banditisme parisien…

Roger Sartet, un gangster qui a dû tuer deux policiers lors d’un cambriolage, est transféré dans le bureau d’un juge avant d’être conduit dans un centre de détention, c’est l’inspecteur Le Goff qui est chargé de l’affaire et cela lui tient particulièrement à cœur, de ce fait, il suit avec attention le déroulement du transfert de Sartet…

Mais Le Goff ne sait pas encore que Vittorio Manalese envoie deux de ses fils au tribunal pour aider Sartet à s’évader ; lorsque ce dernier attend de rentrer dans le bureau du juge, un faux policier lui glisse une mini perceuse à métaux dans la poche de son manteau ; Une fois placé dans la camionnette, Sartet parvient à découper le plancher à l’aide de la perceuse !

Pendant ce temps, une complice de Vittorio Manalese provoque un embouteillage et Sartet a le temps de s’échapper de la camionnette !

L’inspecteur Le Goff est fou de rage !

La motivation de Vittorio Manalese de faire évader Sartet est que Sartet possède un plan d’un musée de joaillerie à Rome qu’il a eu par un de ses complices ; Manalese veut monter un coup avec lui pour cambrioler le musée et dérober toutes les bijouteries se trouvant à l’intérieur !

Vittorio Manalese est LE patriarche du clan et contrôle tous les faits et gestes de sa famille…

Lorsque Roger Sartet a une aventure adultérine avec Jeanne Manalese, un des enfants Manalese les surprend !

L’inspecteur Le Goff, quant à lui, progresse dans son enquête…

Un avion contenant les bijoux est détourné par Vittorio Manalese et ce, en grande partie, grâce à l’aide de Sartet…

Mais un soir le clan regarde un film à la télévision où un couple s’embrasse langoureusement ; le gamin dit alors à tout le monde qu’il a vu Jeanne faire de même avec Monsieur Sartet !

Il jette la discorde !

Lorsque Sartet demande à Vittorio de lui donner la part de son butin, celui lui fixe un rendez-vous dans un terrain vague…

C’est alors que Vittorio abat Jeanne et Sartet d’une balle de revolver !

Mon avis :

Immense classique du film policier des années soixante, « Le clan des siciliens » est un film qui n’a pas vieilli, le casting est terrible (Gabin/Delon/Ventura, on ne peut rêver mieux !), l’histoire est ultra méthodique et le scénario est imparable, donc le spectateur se régale littéralement pendant deux bonnes heures avec les pérégrinations de ces gangsters traqués par la police (Lino Ventura est parfait) et essayant de monter leur « coup » avec l’aide de Delon/Sartet, expert en la matière, ce qui nous vaut de nombreuses surprises et rebondissements (la scène de la prostituée à l’hôtel, l’évasion de la camionnette, le détournement de l’avion…) et l’issue ne tient pas à grand-chose mais sera fatal pour Sartet et pour Jeanne face à un Vittorio Manalese/Gabin inflexible et impitoyable lorsque l’on touche à l’honneur de son clan !

Tout est maitrisé dans « Le clan des siciliens », que ce soit la mise en scène, la musique d’Ennio Morricone (une des meilleures qu’il ait composées) et le film reste tous publics car même s’il y a un peu de violence et de fusillades, l’ensemble reste gentillet…

On retrouve l’acteur britannique Edward Meeks qui joua dans l’épisode des « Brigades du Tigre » « Don de Scotland Yard » ici dans le rôle du commandant de bord de l’avion ; « Le clan des siciliens » parle de vol de bijouterie, bah c’est le cas de le dire, c’est du travail d’orfèvre, sans faire de jeu de mots ! Une rigueur, une précision scénaristique que l’on ne trouve que difficilement dans les films d’aujourd’hui ;  « Le clan des siciliens » est une plongée dans la fin des années soixante/début des années soixante dix où Henri Verneuil s’applique à rendre son histoire crédible (il n’a déjà plus rien à prouver eu égard à ses précédents films) et il fait tout ça pour régaler les cinéphiles que nous sommes et tout fonctionne nickel !

« Le clan des siciliens », outre le fait qu’il s’agisse d’un pur chef d’œuvre du genre, est également le témoignage d’une société qui vivait encore dans l’opulence et les gangsters, « les mauvais garçons » de cette époque sont à mille lieues de ceux que l’on connaît  dans le cinéma actuel…

« Le clan des siciliens » est une réussite formelle et l’on prend toujours un immense plaisir en le visionnant et le revisionnant ;le film est doté d’une saveur et d’une texture qui lui est propre, et que l’on ne retrouve dans aucun autre film…

Il est évident que tout cinéphile digne de ce nom l’ait au moins vu une fois…

Un pur classique qui s’apparente à son époque et qui, par sa modernité unique, n’a quasiment pas vieilli…

Gabin/Delon/Ventura, le tiercé gagnant !

Note : 10/10