mardi 31 mars 2020

TOOTSIE de Sydney Pollack, 1982


TOOTSIE
de Sydney Pollack
1982
Etats-Unis
avec Dustin Hoffman, Jessica Lange, Bill Murray, Sydney Pollack, Teri Garr, Geena Davis
117 minutes
Comédie dramatique
Budget : 21 000 000 dollars
Synopsis :
Etats-Unis, New York, début des années quatre-vingts…
Michael Dorsey, un acteur et professeur de théâtre passe une mauvaise période de sa carrière, en effet il est trop exigeant et parfois péremptoire avec ses élèves, il vit un passage à vide et George Fields, son agent, ne trouve plus de rôle à lui proposer…
Michael est dépité et se confie à son ami Jeff Slater ; Michael est fou amoureux de la belle Julie Nichols, actrice de la série « Hospital Southwest », mais sa condition actuelle ne lui permet aucune ouverture possible pour approcher Julie…
Soudain, Michael a un éclair de génie et décide de se travestir de la tête aux pieds afin de devenir une actrice sous le nom de Dorothy Michaels…
Il passe une audition et personne ne se rend compte de la supercherie ; c’est alors que tout fonctionne et que Michael/Dorothy est embauchée pour un rôle dans la sitcom « Hospital Southwest » ; Dorothy ne respecte pas son texte à la lettre lors des tournages et pourtant ses répliques font mouche, ce qui fait grimper l’audience de la série !
Bientôt, Dorothy devient une vedette et reçoit des centaines de courriers de fans chaque jour !
Julie Nichols, qui joue dans « Hospital Southwest » se lie d’amitié pour Dorothy, sans savoir du tout qu’il s’agit de Michael, ce qui entraine des quiproquos où Michael doit se démêler en catastrophe, notamment lors d’un déjeuner avec George Fields, le producteur et agent de Michael Dorsey ; Michael explique le subterfuge à George, complètement décontenancé !
Dorothy Michaels explose la baraque avec son rôle dans la série ; Sandy Lester, la petite amie de Michael n’est pas au courant du travestissement de Dorsey et celui-ci la fait poireauter plusieurs heures pour un diner ; elle lui passe un savon et une méga engueulade a alors lieu ; de plus, Julie Nichols, prise d’une solide amitié avec Dorothy, l’invite à sa maison de campagne chez son père… qui tombe fou amoureux de Dorothy !!!!
Jeff Slater, l’ami de Michael au courant de la supercherie depuis le début, se rend compte que Michael commence à être dépassé par toute cette histoire…
C’est alors que, en plein pendant un tournage de  la série « Hospital Southwest », Michael/Dorothy adopte une attitude radicale et décide de dévoiler sa véritable identité, ce qui provoque une terrible onde de choc !
Mon avis :
Véritable comédie dramatique en demie- teinte, « Tootsie » est un film d’une intelligence rare qui prend pour prétexte le fait de percer dans le monde du spectacle via un travestissement et autant dire que la gageure de la part de Dustin Hoffman était immense (on peut dire que c’est le rôle le plus difficile de toute sa carrière !) et il s’en sort à merveille, faisant passer le spectateur du rire aux larmes, il est époustouflant !
Très peu d’acteurs parviennent à atteindre un niveau de jeu aussi fort que lui et on est subjugué par sa façon d’incarner le personnage de Dorothy, d’ailleurs Hoffman est méconnaissable !
Tous les seconds rôles sont également géniaux, de Sydney Pollack à Teri Garr en passant par Jessica Lange et Bill Murray ; une succession de quiproquos, des scènes tordantes, des dialogues hilarants (quand Dorothy déforme son texte et part complètement en live !), mais le tout est traité de façon juste et sans aucune vulgarité, on se prend d’affection pour l’histoire de Michael Dorsey, il est pris dans une spirale et emporte le spectateur avec lui, « Tootsie » est un film qui relève de la magie !
Avec des séquences dantesques et un humour très fin, « Tootsie » virevolte, s’envole littéralement pour atteindre les sommets de la comédie de mœurs à l’américaine, la musique également est sublime, elle émeut aux larmes, Dustin Hoffman signe peut-être avec « Tootsie » le plus grand rôle de sa carrière, du moins le plus osé ; ce n’est pas donné à n’importe quel acteur de composer un rôle sur une thématique pareille et Hoffman apporte crédibilité au personnage de Dorothy, si on ne savait pas que c’était lui qui jouait, on ne le reconnaitrait pas !
Sydney Pollack aborde avec beaucoup d’humour le thème de l’homosexualité féminine lors d’un passage touchant entre Jessica Lange et Hoffman/Dorothy, d’autres séquences sont purement hilarantes comme les deux vieux papys qui essayent d’embrasser Dorothy…
Les répliques fusent et les dialogues sont incessants dans « Tootsie » mais jamais saoulants, on savoure la sémantique d’un grand cinéma comme peu de réalisateurs savent en faire et jusqu’à la scène finale, après que Michael Dorsey ait dévoilé sa véritable identité, en pleine rue entre Dustin Hoffman et Jessica Lange qui laisse un espoir et une porte ouverte, c’est d’une finesse ! avec la musique du générique, on ne peut retenir ses larmes !
Pour atteindre un tel niveau de cinéma, ce n’est plus du talent c’est du pur génie !
« Tootsie » est un film prodigieux, un chef d’oeuvre total, réussi à 100 % et qui laisse un souvenir indélébile lors du visionnage ; peu de films ont traité d’un sujet identique (le travestissement), aucun n’a atteint un niveau si élevé !
Un blu ray est annoncé chez l’éditeur Carlotta films, foncez redécouvrir ce chef d’œuvre, « Tootsie » est un film empli d’humanité et de bon sens et la performance de Dustin Hoffman est insensée !
A voir absolument !
Note : 10/10









La poupée sanglante de Marcel Cravenne, 1975


LA POUPEE SANGLANTE
de Marcel Cravenne
1975
France
avec Jean-Paul Zehnacker, Yolande Folliot, Ludwig Gaum, Edith Scob, Georges Wod, Dominique Leverd, Julien Verdier, Cathy Rosier, Marthe Villalonga
Série fantastique
d’après l’oeuvre de Gaston Leroux
312 minutes
6 épisodes de 52 minutes
Synopsis :
Paris et une ville de Vendée, en 1925 …
Bénédict Masson est un homme d’une très grande laideur, il tient une boutique de reliures dans un quartier de la capitale ; le soir, il s’improvise voyeur et scrute de la fenêtre de son grenier sa belle voisine, Christine Gaillard, une superbe brune ; Christine vit avec son mari, Jacques Quentin, un brillant scientifique, et aussi avec son père…
Bénédict est fou amoureux de Christine mais sa laideur ne peut lui apporter aucune possibilité que la jeune femme ne s’intéresse à lui…
Un soir, Bénédict constate que Christine prend un grand homme dans ses bras, Bénédict ne comprend pas ce que cet homme fait chez Christine…
C’est alors que Bénédict est embauché par le marquis de Coulteray, un riche châtelain, comme bibliothécaire, et comble du hasard, Christine rejoint Bénédict au sein du château !
Bénédict et Christine sont apeurés par la marquise de Coulteray, une jeune femme qui fait des crises de démence et qui soutient être vampirisé par son mari, aidé dans sa tâche par ses serviteurs hindous, le docteur Sahib Khan et la Dorga, une danseuse !
Afin de se remettre de ses émotions et quelque peu perturbé, Bénédict Masson part à sa maison de campagne avec sa nouvelle apprentie, tout devrait se passer pour le mieux…
Entre temps, la marquise de Coulteray décède ! elle est inhumée dans un caveau ; le père Violette, un homme méchant colporte des rumeurs sur Bénédict comme quoi il serait un assassin et qu’il aurait tué ses apprenties !
Christine Gaillard est fascinée par les poèmes écrits par Bénédict ; alors qu’elle se rend à la maison de campagne de ce dernier, elle le trouve les mains ensanglantées lorsqu’il lui ouvre sa porte, avec le cadavre de l’apprentie en train de brûler dans le four de Bénédict !
Terrifiée, Christine s’enfuit !
Finalement, Bénédict Masson est condamné à mort et guillotiné !
Ayant donné son corps à la science, Bénédict ne se doute pas qu’une nouvelle « vie » va se donner à lui…
Sa tête et son cerveau sont récupérés par Jacques Quentin et le père de Christine ; en fait, l’homme que Bénédict voyait dans les bras de Christine n’est en fait qu’une créature créée par Jacques et le père de Christine, un peu comme des apprentis « Frankenstein », il se nomme Gabriel ! mais comme son cerveau est « contrôlé » par Bénédict Masson, Gabriel a la même voix que lui !
Christine a des visions nocturnes et semble apercevoir la Marquise de Coulteray marchant dans le jardin de la propriété des Coulteray !
Le marquis de Coulteray, aidé par le docteur Sahib Khan et par la Dorga, danseuse hindoue, séquestre Christine, en vue de lui boire son sang lors d’une cérémonie macabre ; c’est lorsque  Gabriel/Bénédict se rend compte du danger couru par Christine qu’il parvient à la sauver et l’extirper des mains du marquis !
Gabriel kidnappe Christine ; Jacques et le père de Christine sont alors à leurs recherches !
Une révélation va alors être mise au grand jour, le père Violette avait menti !
Ce n’est pas Bénédict Masson qui a tué les apprenties !
Mon avis :
Série culte qui a traumatisé plusieurs générations, « La poupée sanglante » est une des seules séries fantastiques du petit écran des années soixante-dix mêlant vampirisme et le mythe de Frankenstein avec une ambiance lourde et oppressante ;on y retrouve cet immense acteur qu’est Jean-Paul Zehnacker (futur comte Vorski de « L’ile aux trente cercueils » aussi réalisé par Marcel Cravenne) et la sublime Yolande Folliot mais aussi Edith « Les yeux sans visage » Scob dans le rôle très dur à incarner de la Comtesse de Coulteray…
L’histoire est pleine de rebondissements et la mise en scène est atypique pour une série tous publics, quasiment aucune scène gore mais des passages horrifiques tout en suggestion, la peur vient plus par le situationnel et l’anticipation du spectateur que par l’effroi, même si nombre de plans suscitent un malaise, que ce soit aussi bien pour les personnages que pour le spectateur !
« La poupée sanglante » est une série d’un autre âge qui semblera dépassée en 2020 et pourtant elle est hyper intéressante et dégage une aura rarement vue pour une série française ;  hypnotique, fascinante et envoutante, « La poupée sanglante » se compose de six épisodes qui se déclinent avec facilité et qui peuvent se visionner d’un trait, tant on est pris dans l’intrigue c’est le mot exact, « intrigue » qui nous « intrigue »)…
Marcel Cravenne ne pouvait pas trop déployer dans l’horreur pure mais choisit d’opter pour le fantastique à connotation vampirique, mais « La poupée sanglante » n’a rien à voir avec les « Dracula » et autres films de la Hammer, ici la mise en scène est frontale et sans fioritures, avec la voix off de Dominique Paturel à chaque début d’épisode pour nous rappeler ce qui s’est passé avant…
Le personnage de Gabriel trouve alors clairement sa place après le guillotinage de Bénédict Masson qui «  reprend une nouvelle vie », le personnage vecteur et que l’on voit pratiquement à chaque plan est Christine (superbe Yolande Folliot), elle apparaît du début à la fin !
La qualité de l’interprétation, le festival de « trognes » et l’atmosphère lugubre donnent une grande puissance à « La poupée sanglante » et confère à marquer d’une pierre blanche l’imaginaire et l’imagination du spectateur, complètement fasciné…
Assez rare mais édité en DVD dans la collection « Les inédits du fantastique » « La poupée sanglante » est une série qui regorge de qualités, très bizarre et complètement à part mais qui ravira les cinéphiles fans d’atypisme et d’œuvres chelous…
Il est grand temps de réhabiliter cette série, moins accessible que « L’ile aux trente cercueils » tournée quatre ans plus tard, mais qui reste un pur pilier de la télévision française du milieu des années soixante- dix, ne serait-ce que le fait d’avoir osé adapter l’œuvre de Gaston Leroux et on peut dire que Marcel Cravenne s’en est sorti à merveille ; on a pas forcément besoin d’avoir lu le livre pour intégrer la série, elle se suit facilement et la simplicité de la réalisation fait défiler les plans en rendant « addict » le spectateur…
L’issue est sublime et la révélation finale en surprendra plus d’un !
« La poupée sanglante » est une série inoubliable et immanquable, je vous la conseille fortement !
Note : 10/10










lundi 23 mars 2020

Stuffing the graveyard, Tales of Blood, 2019


TALES OF BLOOD
Stuffing the Graveyard
2019
Troisième album de Tales of Blood après « Range of gore » et « Horrors of the flesh », “Stuffing the graveyard” fait évoluer le groupe qui passe à la vitesse supérieure, le son est plus net, on sent une progression immense par rapport aux précédents disques et la sincérité et la loyauté de Tales à produire du death old school atteint ici son firmament…
Morceaux plus longs, rythmiques percutantes et ambiance oppressante avec des guitares à la Obituary et le chant de Samuel toujours aussi dévastateur, les Tales of Blood se sont surpassés et atteignent désormais une vitesse de croisière, « Stuffing the graveyard » est l’album de la confirmation et le potentiel déployé est immense !
Tales of Blood produit un style qui ne ressemble à aucun autre, ils se distinguent par une culture death metal forgée depuis des années ; respectueux de ce style ils évitent de copier coller les autres groupes et donnent une sincérité dans leurs morceaux qui fait plaisir à écouter…
Doté d’un son imparable qui amplifie le plaisir d’écoute, « Stuffing the graveyard » ravira les fans de Six feet under ou de Massacra ; Tales of blood conserve sa dynamique entamée dans « Horrors of the flesh » avec des intros références aux films d’horreur et ils envoient le pâté sur des rythmes bétonnés qui poutrent à fond !
Le talent de Tales of blood n’est plus à démontrer, ils ont fait des dizaines de concerts à travers la France et la Belgique, toujours avec le même succès et avec sans cesse le respect des fans, comme il se doit…
Aujourd’hui, en 2019 ils signent leur meilleur album à ce jour et leur carrière pourrait bien décoller de nouveau grâce à des titres bien entêtants et une qualité de travail qui est tout à leur honneur !
La pochette est également très belle et Tales of blood propose même un digipack magnifique…
Bref, vous l’aurez aisément compris, « Stuffing the graveyard » c’est du tout bon et tous les métalleux, qu’ils soient puristes du genre ou simples curieux, devraient largement s’y retrouver avec « Stuffing the graveyard », un effort immense a été fait de la part de Tales of blood et il se doit d’être largement récompensé…
Du super boulot, Tales of blood n’a pas à rougir ou être jaloux des autres, il se hisse au-dessus de la mêlée des groupes de death old school hexagonaux et signe ici une pépite du genre !
10/10









Halloween 3 de Tommy Lee Wallace, 1982


HALLOWEEN 3
de Tommy Lee Wallace
1982
Etats unis
avec Tom Atkins, Stacey Nelkin, Dan O’Herlihy, Nancy Kyes, Garn Stephens
Film fantastique
96 minutes
Blu ray édité chez Le Chat qui fume
aka Halloween 3, le sang du sorcier
Budget : 2 500 000 dollars
Recettes mondiales au box-office : 14 400 000 dollars
Synopsis :
Ville de Santa Mira, Californie, au début des années quatre-vingts…
Le docteur Dan Challis exerce dans l’hôpital local ; un homme du nom de Harry Grimbridge est poursuivi par un autre homme habillé en costume ; ce dernier veut absolument tuer Harry, qui est terrorisé ; blessé, Harry est emmené au sein de l’hôpital, hélas, l’inconnu parvient à le retrouver et le tue en lui brisant le crâne, il est doté d’une force herculéenne ; Dan le pourchasse mais bizarrement, dès que l’homme sort sur le parking il s’immole et fait exploser sa voiture !
Ellie Grimbridge, la fille de Harry, la première victime, est interrogée par la police…
Puis Dan, sous le charme de la belle Ellie, décide de mener l’enquête avec la jeune femme…
Ils prennent la route, leur seul indice est un masque d’Halloween qu’Harry avait laissé avant sa mort…
Dan et Ellie rencontrent Conal Cochran, le directeur de l’usine Silver Shamrock où sont fabriqués les fameux masques, il leur fait visiter le lieu de production des masques…
Dans un second temps, Cochran a créé une publicité télévisée qui passe en boucle sur toutes les chaines, avec un spot aux images stromboscopiques qui envoûtent les gamins qui le regardent…
Dans un but de détruire le pays, Cochran a placé des puces électroniques qui explosent dans chacun des masques !
Pris au piège, Dan Challis et Ellie Grimbridge parviennent à s’échapper de l’usine ; ils comprennent le stratagème de Cochran !
Linda Challis, la femme de Dan, est appelée en urgence par son mari, il la supplie de faire éteindre le poste de télévision et d’empêcher ses enfants de regarder le spot TV !
Sera-t-il trop tard ?
Dan et Ellie parviendront-ils à enrayer la mort programmée des enfants portant un masque d’Halloween, voulue par Cochran ?
Mon avis :
Troisième segment de la saga culte initiée par John Carpenter en 1978, ce « Halloween 3 » est le plus original et finalement le plus intéressant de tous ; ici exit le personnage de Michael Myers, l’intrigue se concentre sur un fabricant de masques d’Halloween qui a des desseins funestes, on n’est plus du tout dans le genre du slasher mais plutôt dans de la science-fiction, et ça fonctionne !
Dès le début du film, le spectateur est pris dans l’intrigue et ne décolle plus la rétine jusqu’au final ; Tom Atkins porte le film sur ses épaules et la jolie Stacey Nelkin va le guider pour comprendre la mort de son père et aussi trouver les coupables ; la mise en scène de Tommy Lee Wallace est très habile et on est fascinés par l’atmosphère qui règne pendant tout le visionnage, les moyens pour rendre crédible l’histoire sont colossaux et l’ensemble, tout en restant horrifique, utilise les effets gore avec une grande parcimonie…
La musique est, comme dans tous les « Halloween », hyper efficace et on ne voit pas le temps défiler ; les décors sont somptueux (l’usine de fabrication des masques, le motel, l’hôpital) et cette ambiance mortifère amplifie la sensation de piège, piège par le biais des écrans avec ce spot télévisuel à la musique entêtante (il n’est pas exclu d’avoir cette musique dans le crâne plusieurs jours après le visionnage du film)…
Lee Wallace et Carpenter ont pris un énorme risque avec ce « Halloween 3 » qui ne s’inscrit pas du tout dans la continuité des deux précédents, c’est un opus « à part » et indépendant par rapport aux autres mais tout à fait digne du plus grand intérêt et non négligeable dans la saga…
Les peurs enfantines sont déclinées de manière commune aux deux premiers films mais sont inconscientes chez les enfants puisqu’ils ne se doutent de rien et enfilent leurs masques devant leur télévision, n’imaginant pas la mort qui les attend ; la panique est plutôt pour les adultes qui ont compris ce qui allait se passer, à ce titre, les dernières minutes du film sont sidérantes et la course contre la montre engagée semble belle et bien sans issue !
L’éditeur « Le chat qui fume » a fourni un travail remarquable avec le blu ray du film, magnifique et au superbe packaging, c’est l’occasion pour découvrir ou redécouvrir ce joyau du film fantastique des années quatre-vingts avec jubilation et bonheur !
Même s’il n’y parait pas, « Halloween 3 » est une œuvre essentielle du cinéma fantastique de l’époque, on pense à des films comme « L’invasion des profanateurs de sépulture » ou à des vieux films des années cinquante axés sur la paranoïa…
Très bien mis en scène, « Halloween 3 »se doit d’être réhabilité et trouvera facilement sa place dans la bluray-thèque de tout cinéphile, une fois vu on ne peut plus se l’enlever de la mémoire…
Une référence du genre !
Note : 9/10










Les affranchis de Martin Scorsese, 1990


LES AFFRANCHIS
de Martin Scorsese
1990
Etats-Unis
avec Robert de Niro, Ray Liotta, Joe Pesci, Lorraine Bracco, Paul Sorvino, Samuel L. Jackson
Film de gangsters
146 minutes
aka Goodfellas
Budget estimé à 25 000 000 dollars
Recettes au box-office aux Etats-Unis : 46 836 214 dollars
Synopsis :
New York, Brooklyn, entre 1950 et les années 1970/1980…
Henry Hill, un jeune garçon d’un quartier pauvre de Brooklyn, né d’un père irlandais et d’une mère sicilienne, est fasciné par les trafics qu’il voit autour de lui, un jour, il décide de passer de l’autre côté de la barrière et devient à son tour un gangster…
Henry commence par le trafic de cigarettes, il s’enrichit, son père lui met une rouste suite à ses absences répétées à l’école ; les malfrats du quartier interdisent au facteur de donner les courriers venant de l’école à la famille de Henry ; Henry se fait coincer par la police mais le jour de son procès, le juge véreux qui avait reçu un pot de vin des gangsters acquitte Henry…
Paul Cicero dit Paulie contrôle quasiment tous les trafics et, très vite, Henry se fait une place parmi les nombreux caïds, ceux-ci sont Jimmy Conway (aussi d’origine irlandaise comme Henry) et Tommy DeVito, un gangster de petite taille hyper violent…
Une jeune femme, Karen, rencontre Henry Hill et en devient amoureuse…
Les « coups » des gangsters sont de plus en plus énormes, avec le casse d’Air France où Henry et Jimmy détournent la paye de salariés en achetant un membre de la sécurité de l’aéroport !
Des anciens trafiquants se moquent de Tommy, ils vont le payer très cher et seront tués sur le champ dans des éclairs d’ultra violence incroyables !
Lorsque Henry trompe Karen avec une autre femme, Janice Rossi, leur couple commence à péricliter ; puis Henry s’accroche à la cocaïne et aux amphétamines, il fait des crises de paranoïa…
Lors d’un autre casse, celui de la Lufthansa, une autre compagnie aérienne, Jimmy et Henry ne savent pas qu’ils ont molesté un homme dont la sœur est secrétaire au FBI, tous les gangsters sont arrêtés et payent très cher leurs affronts à la justice !
Tommy est pris dans une spirale infernale de vengeance, Jimmy surveille tout ce qui se passe autour de lui et devient très méfiant…
Jusqu’au jour où Henry se fait prendre par le FBI alors qu’il sortait de chez lui…
Lors d’un procès retentissant, Henry « balance » tous les gangsters qu’il connaissait !
Mon avis :
“Les affranchis” est, avec « Taxi driver », le meilleur film de Martin Scorsese et c’est l’un des plus grands films de gangsters jamais porté à l’écran, ce film est unique en son genre, servi par des acteurs incroyables !
On assiste pendant plus de deux heures à l’histoire, au quotidien de gangsters américains sur une période qui s’étale sur une trentaine d’années, « Les affranchis » est un film fleuve ; la dynamique de filmage utilisée par Scorsese est empruntée à la nouvelle vague avec une voix off et des arrêts d’image (comme dans « Jules et Jim » de François Truffaut, Scorsese reconnaît volontiers l’emprunt de cette idée pour son film)…
Le film défile à une vitesse infernale, le spectateur n’a pas le temps de reprendre son souffle ;  des fulgurances ultra-violentes (notamment dans les séquences avec Joe Pesci quand il pète un câble) ponctuent le film bardé d’un humour aigre doux (le chevreuil, la scène de la cafetière avec Samuel L. Jackson, le barman « où va le monde ? »), les répliques qui tuent sont légion dans « Les affranchis » et parfois le film effraie ; il effraie autant qu’il fascine !
La bande sonore est sublime et chaque partition musicale colle à fond avec la scène qui va avec ; la dernière demie heure, tout part en live total, avec coke à fond les gamelles, paranoïa, Ray Liotta a des cernes de fou et la mise en scène est ultra nerveuse, frénétique !
« Les affranchis » est un vrai régal de cinéma, une œuvre intemporelle et inclassable de par sa qualité, tout est impeccable, on ressent la même chose que ce que ressentent les acteurs, c’est du cinéma en « direct live » que l’on peut voir et revoir sans jamais se lasser !
Scorsese a frappé vraiment très fort et le film devint instantanément culte, au même titre que « Scarface » de Brian de Palma ou la trilogie du « Parrain » de Francis Ford Coppola, c’est là qu’on voit la qualité dont font preuve les réalisateurs américains sur les polars ou les films de gangsters, ils sont imbattables, le résultat est sensationnel en tous points !
« Les affranchis » est un chef d’œuvre étonnant et détonnant à plus d’un titre qui s’accorde avec ses prédécesseurs sur la violence mais en la dotant d’une finesse de traitement qui fait tout passer, c’est un film d’une intelligence rare, qui bluffera nombre de cinéphiles !
Si on devait garder dix films sur la mafia ou sur la vie des criminels toutes nationalités   confondues, « Les affranchis » figurerait sur la liste…
Une bombe qui n’a pas vieilli, la tonicité, la rage (n’ayons pas peur des mots !) inhérentes aux « Affranchis » sont restées intactes et le film produit inexorablement le même effet à chaque visionnage : un plaisir total !
Un film IMMORTEL…
Note : 10/10












mercredi 18 mars 2020

Hercule contre les vampires de Mario Bava, 1961


HERCULE CONTRE LES VAMPIRES
de Mario Bava
1961
Italie
avec Reg Park, Christopher Lee, Ida Galli, Rosalba Neri, Leonora Ruffo, George Ardisson, Franco Giacobini
Péplum fantastique
93 minutes
aka Ercole al centro della terra
Blu ray édité chez Artus films
Synopsis :
Du temps de la mythologie grecque…
Hercule a combattu des armées, il revient de la guerre, il est acclamé par la foule comme un héros ; ses amis Thésée et Télémaque le rejoignent après qu’il ait déjoué un ultime combat de guerriers barbares lorsque Thésée batifolait avec Jocaste, la femme qu’il souhaite épouser…
La promise d’Hercule, Médée, est malade, sa pathologie semble incurable ; seule une pierre sacrée pourrait la sauver dixit la Sybille, un oracle qu’Hercule a consulté…
Le roi Lico, qui règne sur le royaume, est en fait un être fourbe qui veut la mort d’Hercule ; il essaie de le contraindre et le convaincre de se rendre dans l’Hadès, lui expliquant qu’il pourra y trouver la pierre qui sauvera Médée…
Accompagné de  Télémaque et de Thésée, Hercule prend la mer à bord d’une embarcation, il parvient dans un endroit hostile et les trois hommes, pris d’une fatigue incommensurable et anormale, s’endorment…
Lorsqu’ils se réveillent de leur léthargie, ils découvrent plusieurs femmes nymphes !
Hercule ne sera pas au bout de ses peines et ses énormes capacités physiques lui serviront à déjouer de nombreux pièges…
De retour sur terre, il constate que  le roi Lico a tenté de tuer Médée…
Quelle sera l’issue des aventures d’Hercule ?
La pierre sacrée dérobée sera-t-elle efficace pour sauver Médée ?
Mon avis :
Co-réalisé avec Franco Prosperi, « Hercule contre les vampires » est le second film de Mario Bava, après « Le masque du démon », tourné l’année précédente ; on y trouve déjà tous les éléments picturaux chers au Maestro avec des flux incessants de couleurs toutes plus magnifiques les unes que les autres et le personnage mythologique d’Hercule est un prétexte pour Bava qui mixe de façon habile et crédible le film fantastique et le péplum…
Reg Park déploie ses biscotos lors d’aventures sensationnelles où l’onirisme côtoie le danger toujours de façon gentillette (on est en 1961 et « Hercule contre les vampires » ne fait pas du tout peur et se suit facilement, c’est un film tous publics !)…
Le personnage de Télémaque joué par Franco Giacobini apporte une touche d’humour et son rôle de poltron rigolo et bienveillant illumine le film, quant au casting féminin c’est un festival avec de sublimes actrices, Leonora Ruffo, Ida Galli et Rosalba Neri en tête !
Christopher Lee, en plein réchappé de sa période flamboyante avec la Hammer films est, quant à lui, tout à fait juste et charismatique, il apporte la touche qu’il fallait au « méchant » du film, avec une posture figée et monolithique pas éloignée de celle qu’il avait pour « Dracula »…
Mais ce que l’on retiendra surtout de « Hercule contre les vampires » c’est vraiment cet esthétisme propre à Mario Bava lors de séquences dantesques comme la traversée de l’Hadès ou l’escalade de l’arbre au jardin des Hespérides, le timing des plans, le montage, tout est hyper efficace et on est seulement au début des années soixante !
Dans le genre du péplum à connotation fantastique, « Hercule contre les vampires » s’impose comme un des leaders du style et cet aspect novateur dont fait preuve Bava lui permet déjà de se hisser comme réalisateur culte, alors qu’il n’est qu’au début de sa carrière et que celle-ci s’amorça pour atteindre les fulgurances qu’on connaît juste après…
Le blu ray édité par Artus films est inloupable pour les cinéphiles, l’image est très nette, le packaging est très beau et cette édition est remarquable à tous les niveaux, Artus signe une nouvelle fois un coup de maitre !
« Hercule contre les vampires » se savoure avec la plus grande délectation et permet d’admirer le travail graphique entamé par Mario Bava, un peu comme un hors d’œuvre de son cinéma, qui explosera après…
Tous publics, « Hercule contre les vampires » ravira les grands comme les petits et comblera les cinéphiles, même les plus exigeants…
Du bonheur absolu !
Note : 10/10









Frightmare de Pete Walker, 1974


FRIGHTMARE
de Pete Walker
1974
Grande Bretagne
avec Sheila Keith, Rupert Davies, Kim Butcher, Paul Greenwood, Deborah Fairfax
Film d’horreur
88 minutes
DVD édité chez Uncut movies
Synopsis :
Une ville de Grande Bretagne, au début des années soixante-dix…
Jackie et sa demie sœur Debbie vivent ensemble, la relation est très conflictuelle, Debbie n’a que quinze ans mais multiplie les bêtises, elle sort avec des voyous, s’alcoolise et un soir, dans un bar, elle provoque une esclandre avec un barman qui se fera tabasser à la sortie !
Les parents de Jackie, Dorothy et Edmund Yates, furent emprisonnés pendant deux décennies, ils viennent d’être libérés à l’issue de leur procès ; ils réintègrent leur maison située à la périphérie de la ville…
Dorothy est âgée et souffre de graves troubles mentaux, elle s’est improvisée médium et diseuse de bonne aventure, elle reçoit des gens chez elle pour leur tirer les cartes..
Graham est un psychiatre, il est ami de Jackie et essaie de l’aider face au comportement de Debbie ; cette dernière va même jusqu’à l’allumer mais Graham refuse ses avances, par loyauté envers Jackie…
Dorothy et Edmund cachent en fait une psychopathie récurrente et ne sont pas du tout guéris !
C’est alors que des crimes atroces sont commis dans leur maison !  Les cadavres sont entreposés dans la grange située à côté…
Dorothy est atteinte de pulsions cannibales ; Debbie lui rend visite, on pensait qu’elle serait sa future victime mais l’adolescente sera en fait sa complice !
Graham se rend à son tour chez les Yates, ce qu’il va découvrir sera effroyable !
Mon avis :
Pete Walker est un réalisateur culte pour beaucoup de cinéphiles pointus dans le genre de l’horreur ; ici avec ce « Frightmare » il met en scène une histoire de cannibalisme plutôt originale et très nauséeuse, mais le cannibalisme s’axe ici en second plan, Pete Walker fait plutôt la part belle à des personnages névrotiques complètement fêlés avec des acteurs qui font peur et qui ont vraiment la tête de l’emploi…
Le spectateur est donc très mal à l’aise au visionnage de « Frightmare », au même titre qu’avec « Mortelles confessions » et « Flagellations », autres films de Walker, son style ici se distille avec son talent habituel et le personnage de Debbie, jeune ado dépravée, accentue le côté déviant du début du film (la scène du pub) qui va exploser à l’arrivée du couple Yates, vieillards cannibales atroces et repoussants !
Une nouvelle fois, le cinéma de Pete Walker est donc à ne pas mettre devant tous les yeux et « Frightmare » est un film particulièrement perturbant même si la technique et la qualité du film sont indéniables ; Pete Walker nous expose des meurtres à la fourche, au tison et même à la perceuse ( !), les moins aguerris en seront pour leurs frais et risquent même d’avoir la gerbe, les intérieurs dégueulasses aidant…
On préfèrera tout de même « Flagellations » à « Frightmare » si l’on regarde la filmographie de Pete Walker, film plus tonique et à la méthode scénaristique plus élaborée que « Frightmare »…
Ceci étant, les acteurs sont convaincants et la gageure engagée reste globalement réussie grâce à des passages constamment effrayants ; le personnage du psychiatre Graham semble incarner la rédemption pour Debbie mais la juvénilité et l’inconscience dont la jeune fille fait preuve va la faire basculer dans la folie, appuyée par Dorothy, la sensation de « piège » est alors à son summum et tous les visiteurs des Yates vont y passer, c’est net et inexorable !
La magnifique édition DVD de Uncut movies avec le bonus de l’ami David Didelot sont passionnants, David en connaît un rayon sur le cinéaste et nous explique en détails toute la filmographie de Pete Walker qui débuta sa carrière dans des courts métrages érotiques…
Tous les cinéphiles fans de bizarreries et de films déviants devront se ruer sur le DVD de « Frightmare » pour découvrir un pan du cinéma d’horreur british des années 70, qui n’est pas uniquement l’apanage des Hammer films, Pete Walker a frappé fort un grand coup sur la table et ses films sont dignes du plus grand intérêt…
A voir absolument !
Note : 9/10










Le caveau de la terreur de Roy Ward Baker, 1973


LE CAVEAU DE LA TERREUR
de Roy Ward Baker
1973
Grande Bretagne
avec Curd Jurgens, Terry Thomas, Tom Baker, Daniel Massey, Michael Craig, Dawn Addams, Denholm Elliott
Blu ray édité chez ESC
83 minutes
Film d’horreur à sketchs
Produit par la firme Amicus
aka Vault of horror
Synopsis :
Grande Bretagne, début des années soixante- dix…
Plusieurs hommes prennent un ascenseur, ils se retrouvent dans un sous- sol qui semble un mausolée mais sans le moindre cadavre ; curieusement, des boissons et des fauteuils confortables sont mis à leur disposition, les hommes décident d’échanger sur des situations qui leur sont arrivées, mettant en lumière des phobies dont ils furent victimes…
Le premier homme raconte avoir été en présence de vampires dans un restaurant, le second est quelqu’un d’extrêmement maniaque, il décrit son quotidien avec sa femme, très maladroite, qui déplace tous les objets qu’il a méticuleusement installés, ce qui vaudra de nombreuses crises de nerfs !
L’un des hommes est un magicien qui s’est rendu en Inde pour observer les tours de passe-passe d’un fakir, il ridiculise ce dernier en dénombrant au public sur place que son tour de magie est bidon ! Puis l’homme ira jusqu’à tuer l’assistante du fakir en la poignardant !
Enfin, un peintre qui s’est fait trahir va fomenter une sombre vengeance qui se retournera contre lui de manière totalement impromptue…
Le point de chute de toutes ces histoires fait se retrouver ces hommes dans un cimetière nocturne, survivront-ils après toutes ces discussions funestes ?
Mon avis :
Le film à sketchs est un genre qui florissait dans le cinéma fantastique britannique des années soixante-dix, nombre d’exemples comme « La maison qui tue », « Asylum » ou « Frissons d’outre-tombe », ici avec « Le caveau de la terreur » on a là la configuration typique et le film est une très grande réussite…
Les segments défilent à une vitesse incessante et sont parfaitement mis en scène par Roy Ward Baker dont le talent n’est plus à démontrer ; le premier sketch apporte une énorme nouveauté au genre du film de vampires, le passage avec le miroir dans le restaurant est superbe !
La saynète avec le vieux monsieur qui épouse une femme plus jeune que lui, et sa maniaquerie maladive, est stressante et la maladresse dont fait preuve la jeune femme rajoute un stress conséquent jusqu’à une issue funeste assez bien rodée…
Le passage avec le fakir et sa belle assistante est le moment le plus original du film, l’imagination de Roy Ward Baker et des scénaristes est poussée ici à son firmament !
Pour le sketch avec le peintre, on a là aussi un segment particulièrement atypique pour un film à sketchs fantastiques de cette époque, avec un timing final imparable et très impressionnant…
Dans son ensemble, « Le caveau de la terreur » est donc un chef d’œuvre du genre et ne souffre d’aucun manque de rythme, le spectateur a juste à se caler sur son canapé et à admirer le boulot effectué !
Malgré que le film soit en version « cut », le blu ray sorti chez ESC films est propre et sans bavure, j’ai juste eu un défaut à la 52ème minute avec une image figée pendant une dizaine de minutes, ce n’est pas forcément de la faute de l’éditeur et pourtant mon blu ray était neuf sous cellophane, mais bon passons, ce détail est mineur…
Pour une fois qu’un éditeur de la qualité de ESC exhume un film avec une VF et assez rare que « Le caveau de la terreur », il ne faut pas faire la fine bouche et se ruer pour l’acheter, ce film est simplement un régal !
La collection « British horror » regorge de vraies perles du cinéma fantastique d’outre- Manche, « Le caveau de la terreur » est donc immanquable…
C’est une occasion inespérée pour découvrir ou redécouvrir un film témoin de cette époque, je ne peux donc que lourdement vous le conseiller !
Note : 9/10










dimanche 8 mars 2020

Jeu d'enfant de Tom Holland, 1988


JEU D’ENFANT
de Tom Holland
1988
Etats-Unis
avec Brad Dourif, Alex Vincent, Catherine Hicks, Chris Sarandon, Dinah Manoff
Film d’horreur
87 minutes
aka Child’s play
Budget estimé : 9 000 000 dollars
Recettes mondiales au box-office : 44 196 684 dollars
Synopsis :
Une ville des Etats unis; à la fin des années quatre-vingts…
Charles Lee Ray, un tueur en séries, est pourchassé par Mike Norris, une fusillade éclate et Lee Ray se réfugie dans un magasin de jouets ; Lee Ray est adepte de cérémonies vaudous et occultes ; lorsque Norris lui tire dessus, Lee Ray avant de décéder transmet son esprit sur une poupée « Good guy » qui se trouvait sur un présentoir de la boutique…
Karen Barclay, la mère du garçonnet Andy, souhaite faire un cadeau à son fils pour son anniversaire ; Maggie Peterson, une de ses collègues, lui indique que des poupées à l’effigie « Good guy » sont vendues à la sauvette derrière leur lieu de travail ; finalement Karen Barclay achète une des poupées et l’offre à son fils…
Un soir, Karen doit faire des heures supplémentaires, elle demande à Maggie de garder son fils…
C’est alors que Maggie est agressée par ce qui semble être une force invisible et, dans la panique, elle se tue en se défénestrant !
Mike Norris, le policier que l’on a vu au début du film, est chargé de l’enquête, il se rend au domicile de Karen…
Ne trouvant rien de spécial pour faire avancer l’enquête, Norris est sur le point de partir, lorsqu’Andy prétend que c’est la poupée qui est responsable de la mort de Maggie !
Bien sûr, personne ne croit le gamin et Karen, désespérée, essaie de le raisonner, tant bien que mal…
Plus tard, Karen assiste à des événements curieux en rapport avec la poupée, comme si celle-ci était possédée par une force maléfique…
Elle retourne sur les lieux où elle avait acheté la fameuse poupée ; manquant de justesse de se faire agresser par un sans domicile fixe, Karen est sauvée par Mike Norris, le policier qui se trouvait sur les lieux in extremis…
Norris, en parallèle avec Karen, décide de mener son enquête ; Andy a des crises de délires et reste persuadé que la poupée est responsable de tous les crimes, il est interné temporairement…
Lorsque la poupée s’échappe de l’appartement et fonce retrouver Andy dans l’hôpital, Karen comprend alors que son fils disait vrai !
Mon avis :
Tout premier opus d’une longue saga (les « Chucky »), « Jeu d’enfant » est un slasher original et particulièrement efficace, une simple poupée diabolique s’insère avec brio dans le bestiaire des films d’horreur entamé par les Freddy, les Jason et consorts ; la gageure était difficile pour rendre crédible et « déridiculiser » l’histoire mais Tom Holland (déjà réalisateur de « Fright night » aka « Vampire, vous avez dit vampire ? ») est un metteur en scène expert en la matière et « Jeu d’enfant » passe comme une lettre à la Poste et tient en haleine du début (fulgurant) à la fin, le spectateur accepte sans difficultés le personnage de la poupée « Chucky » comme tueur grâce à un montage nerveux et une solide interprétation des acteurs…
La justification de la poupée diabolique et possédée s’articule avec un tueur en séries décédé qui prend possession de Chucky de manière fortuite mais l’ingéniosité de Holland fait qu’on gobe le transfert homme/poupée car il parait logique dans le découpage des plans ; de plus la plus- value est nette avec pas mal de séquences horrifiques très bien conçues (la défénestration, la poupée brulée, l’entame hyper burnée avec la course poursuite) on pense même à des films comme « Shocker » de Wes Craven ou à d’autres métrages qui firent la réputation et la renommée des films d’horreur américains dans les années quatre – vingts…
La dynamique du film est balaise et le rythme ne faiblit à aucun moment, le gamin joue à merveille et semble excellemment dirigé, ce qui fait qu’il n’est nullement insupportable comme on aurait pu le craindre…
C’est tout à fait compréhensible que Chucky devint vite un personnage culte et clef du genre, dans la foulée des suites furent tournées quasiment chaque année et ce rythme métronomique permit d’engranger un maximum d’argent pour les producteurs qui ne s’y trompèrent pas car la série fut un immense succès…
Avec le recul, on peut aisément dire que le film n’a pas vieilli et reste un témoignage de l’inventivité des scénaristes de l’époque, prônant l’efficacité et la transmission de la peur comme éléments vecteurs ; on n’est pas dans un film ultra flippant tout de même et le gore s’avère très discret, on est moins dans un film de terreur que dans un conte horrifique, accessible à un large public « Jeu d’enfant » se visionne avec le plus grand plaisir et marque avant tout par son originalité et son culot (une simple poupée pour enfants devient serial killer, fallait oser, Hollywood l’a fait !)…
La génèse de la saga se trouve ici, avec ce film, et rien ne semble arrêter la mythologie « Chucky », ce personnage est ancré dans l’imaginaire des spectateurs, Tom Holland a réussi un coup de maitre qui fit rebondir sa carrière !
A voir sans faute ou à découvrir pour les néophytes, vous ne pourrez pas être déçus !
Note : 7/10