mercredi 29 septembre 2021

Les trois visages de la peur de Mario Bava, 1963

 

LES TROIS VISAGES DE LA PEUR

De Mario Bava

1963

Italie

Avec Mark Damon, Michèle Mercier, Jacqueline Pierreux, Susy Andersen, Boris Karloff

95 minutes

Film fantastique à sketchs

Blu ray édité chez Le chat qui fume

Synopsis :

Une jeune femme est agressée et menacée par téléphone par un homme prétendu son ex-amant qui dit revenir de prison pour la tuer…

Un grand –père vampire revient dans sa maisonnée pour terroriser la famille qui vit une malédiction, un chevalier itinérant trouve refuge chez eux et tombe amoureux fou de la fille du vampire…

Une aide à domicile est appelée en urgence pour habiller une vieille dame qui vient de succomber à une crise cardiaque, elle lui dérobe une bague et, rentrée chez elle, elle est prise d’hallucinations morbides où elle voit la vieille morte l’étrangler !

Mon avis :

A juste titre, beaucoup de cinéphiles considèrent « Les trois visages de la peur » comme le meilleur film de Mario Bava et c’est totalement justifié, ce film est un chef d’œuvre, une bombe gothique où les décors ont une place prépondérante !

Chaque sketch a son charme et chaque segment est indépendant des deux autres ; il y a une forte érotisation avec les personnages féminins (Michèle Mercier et Zdenka des Wurdalaks) et des passages de « La goutte d’eau » sont proprement terrifiants !

Bava déroule toutes les facettes de son talent et se trouve aussi à l’aise dans le film de vampire gothique, dans le film d’angoisse ou le pur métrage de terreur, « Les trois visages de la peur » demeure un de ses films les plus ambitieux et la réussite de l’ouvrage est formelle, avec en plus-value un aspect esthétique à tomber par terre !

« Les trois visages de la peur » est donc une œuvre essentielle du cinéma fantastique des années soixante et Bava brille par une modernité et une dynamique dans sa mise en scène rendant parfaitement attractif et indélébile son film….

Si on ne devait garder qu’un seul film gothique italien de cette période, ce serait celui-là ex aequo avec « Le masque du démon » ; « Les trois visages de la peur » s’inscrit dans la continuité du cinéma bavaien et fait partie du florilège de ce genre qui allait engendrer une flopée de métrages juste après…

Le blu ray sorti chez « Le chat qui fume » est inespéré et permettra aux cinéphiles de redécouvrir ce chef d’œuvre dans des conditions optimales ; « Les trois visages de la peur « est un film immuable et il bénéficie d’une aura encore intacte même 58 années plus tard…

Un film essentiel pour tout cinéphile et immanquable à posséder dans toute bluraythèque !

Note : 10/10








Les fantômes de Noël de Victor Vicas, 1983

 

LES FANTOMES DE NOEL

De Victor Vicas

1983

France

Episode des Brigades du tigre

Avec Jean-Claude Bouillon, Pierre Maguelon, Jean-Paul Tribout, Pinkas Braun, Yves Beneyton, Madeleine Barbulée, Annie Savarin, Jacques Dacqmine, Van Doude

55 minutes

Série policière à connotation fantastique

DVD édité chez AB productions

Musique de Claude Bolling

Scénario de Claude Desailly

Synopsis :

Château de Sermoise, à la fin des années vingts…

Alphonse Moulin doit recevoir des invités de marque, la famille Thayer, pour fêter Noël…

Webster Thayer est le juge qui a fait condamner Sacco et Vanzetti à la peine capitale alors que les preuves de leur culpabilité n’étaient pas formellement démontrées, ce qui déclencha un tollé dans le monde entier…

De plus, le journal d’Alphonse  Moulin « Le lys de France » a été l’objet d’un attentat à la bombe !

Gabrielli charge le commissaire Valentin et Pujol et Terrasson d’assurer la protection de  Moulin et ses hôtes au sein du château ; Pujol se fait passer pour un « extra » afin de surveiller de plus près qu’il n’arrive rien au juge Thayer et à sa famille…

C’est alors qu’un soir, la femme du juge se met à hurler dans sa chambre, elle prétend avoir vu les fantômes de Sacco et Vanzetti qui venaient la narguer avec leurs poignets brûlés !

Plus tard, au sapin de Noël, Emilie de Sermoise découvre un paquet pour le juge Thayer ; il s’agit d’un mini-cercueil en bois numéroté « 1 » !

Valentin est sur ses gardes mais rien n’arrive à expliquer ces situations étranges et funestes !

Le lendemain, Paulette, la femme de chambre, alerte Pujol, paniquée, Madame Thayer a disparu !

Mon avis :

Régal absolu, « Les fantômes de Noël » est mon épisode préféré des Brigades ; le scénario et le déroulé des événements sont passionnants ; le cadre de l’intrigue avec ce magnifique château est démentiel et l’histoire est tordue à souhait (des zombies qui viennent apeurer le juge et sa famille) ; il y a des rebondissements à la pelle (Claude Desailly s’est surpassé, ça n’arrête pas !) ; il y a un REEL aspect fantastique dans cet épisode mais également une fin plausible et tout à fait compréhensible avec des séquences qui mettent vraiment la trouille !

Tous les comédiens sont au diapason pour rendre intéressant cet opus et le spectateur cinéphile brigadophile savoure littéralement de bonheur ces 55 minutes ; on n’a qu’une envie à la fin du visionnage, revoir « Les fantômes de Noël » !

Ça se suit avec délectation et on peut dire que tout est parfait, le timing est nickel et le montage sans la moindre faute, c’est un épisode d’une série comme on n’en fait plus !

La musique de Claude Bolling a également une part très importante dans ce segment et rien n’est laissé au hasard ; il y a des fausses pistes et des passages en trompe l’œil (le renfort métallique aux chaussures, les deux paysans Cornusse et Barnabé, le passage souterrain) et l’identité du coupable responsable de toute cette panique intempestive pourra en surprendre plus d’un, bien malin celui qui aurait deviné !

A voir et à revoir sans modération, « Les fantômes de Noël » est un épisode référence dans les Brigades et il est impératif pour tout cinéphile qui s’intéresse à cette série de le découvrir, si ce n’est pas déjà fait…

LE PLAISIR A L’ETAT PUR ! un épisode orgasmique !

Note : 10/10








samedi 25 septembre 2021

Les misérables de Ladj Ly, 2019

 

LES MISERABLES

de Ladj Ly

2019

France

avec Damien Bonnard, Alexis Manenti, Djebril Zonga, Issa Perica

Etude sociale/Chronique de mœurs

104 minutes

Prix du jury au Festival de Cannes

César du meilleur film

Synopsis :

Le film commence par des images des Champs-Élysées, où une foule en liesse fête la victoire de l'équipe de France à la coupe du monde de football en Russie, en 2018, pour un moment de fraternité éphémère1.

La caméra passe ensuite à Stéphane, un policier qui a quitté Cherbourg afin de se rapprocher de la mère de son fils et d'intégrer la brigade anti-criminalité de Montfermeil où il fait équipe avec Chris et Gwada.

Lors de la première tournée quotidienne de l'équipe nouvellement formée, le trio rencontre les personnes influentes du quartier.

Stéphane essaie de prendre ses marques, et doit faire face aux provocations de Chris qui le met sous pression et agit en caïd auprès de la population.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Ola la putain de baffe !!!!!!!!!

Oubliez tous les précédents films qui parlent de la banlieue comme « Ma 6t va crack-er » ou « La haine », oubliez tout ! « Les misérables » est LE film ultime et le meilleur film qui traite de ce sujet et de très loin !

Epaulé par son ami Kim Chapiron, le réalisateur du génial « Sheitan » avec Vincent Cassel, Ladj Ly réalise pour son premier film une bombe totale et avec une intelligence de traitement sidérante, « Les misérables » est un film inoui avec en plus une technique de filmage remarquable !

L’intrigue est passionnante et les séquences s’enchainent à un rythme  effréné et frénétique, on est sur le cul du début à la fin et on sort du visionnage sur les rotules et collapsés !

Et en plus il y a de l’action à revendre, on peut dire que pour un premier film, ça tabasse sec ! Ladj Ly prend le parti-pris du réalisme et à aucun moment il ne caricature la banlieue, c’est exactement comme ça que cela se passe !

Les trois policiers dont un qui est novice se retrouvent dans un guêpier total et Ladj Ly l’explique dans les bonus, il a retranscrit ce qu’il a vécu lui-même à Montfermeil plus jeune…

Les événements à Viry-Châtillon, les rodéos sauvages, les tirs de mortiers, les rébellions face aux policiers, tout est relaté avec justesse et réalisme, et le constat est édifiant, glaçant et effrayant !

Ladj Ly ne se refuse rien et s’autorise tout, il décline une histoire de vol de lionceau appartenant à la communauté gitane et fait tout partir en vrille, de fil en aiguille, pour obtenir une apocalypse, une catharsis qui sera sans retour pour nos trois policiers !

« Les misérables » est donc un métrage particulièrement dur et difficile mais nécessaire en même temps car il permet au spectateur d’acquiescer la réalité de ces « zones de non-droit » (ou de « ghettos) et Ladj Ly a l’intelligence de ne donner aucun privilège  que ce soit aux racailles ou aux flics, il démontre et établit une réalité, si dure qu’elle soit, sans compromis mais avec le souci de « documenter » le public ;  certes certains passages sont d’une violence inouïe, à d’autres moments, les dialogues sont hilarants, mais le film est sur le fil du rasoir et peut basculer par n’importe quelle situation !

« Les misérables » est un film très important, il innove et rénove totalement le paysage du cinéma français et on ne peut pas oublier de sitôt ce film, qui reste, à mon sens, indélébile et un des plus aboutis sur le thème de la banlieue difficile et des rapports policiers/habitants de quartiers sensibles…

En résumé, « Les misérables » est une œuvre nécessaire, pédagogique même, pour tenter d’appréhender et de comprendre les situations dans lesquelles vivent les populations de ces quartiers délaissés et livrées à elles-mêmes…

 Le public ne s’y est pas trompé puisque le film fut un triomphe aussi bien critique qu’au box-office à sa sortie et qu’il rafla de multiples récompenses à Cannes ou aux Césars, ce qui n’est pas rien !

Ladj Ly signe ici un sommet du film sur la banlieue, une étude sociale et une chronique de mœurs à visionner impérativement ; « Les misérables » est un film référence, un classique instantané et une torgnole en pleine poire !

Un chef d’œuvre à marquer d’une pierre blanche et un coup de maitre pour Ladj Ly, à qui on promet une brillante carrière, chapeau et bravo à toute l’équipe du film, votre courage et votre ténacité ont fini par payer !

UNE TUERIE TOTALE !

Note : 10/10










samedi 18 septembre 2021

Rendez-vous d'André Téchiné, 1985

 

RENDEZ VOUS

d’André Téchiné

1985

France

avec Juliette Binoche, Lambert Wilson, Wadeck Stanczak, Jean-Louis Trintignant, Dominique Lavanant

Film d’auteur/comédie dramatique

82 minutes

Scénario d’André Téchiné et Olivier Assayas

Musique de Philippe Sarde

Blu ray édité chez Carlotta

Distribué par MK2

Synopsis :

Une jeune comédienne, Nina, monte à Paris et trouve à se loger chez deux jeunes gens, Paulot et Quentin.

Elle s'éprend de Quentin, un homme ténébreux et ambigu, avec des manies suicidaires, qui joue dans des spectacles érotiques, tandis que Paulot l'aime en secret.

Alors que Quentin sort de chez Nina, il est écrasé par une voiture et meurt brutalement.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Epaulé par Olivier Assayas, André Téchiné réalise ce « Rendez-vous » en 1985 et le film va rebooster complètement sa carrière ; c’est du Téchiné pur sucre donc une œuvre très atypique et là il a énormément insisté sur les scènes de sexe, on est à la limite de la pornographie, mais ça reste un vrai film d’auteur !

Juliette Binoche est en tenue d’Eve quasiment en permanence, ce film l’a révélée et c’est clair que c’est une excellente actrice, mais il faut se farcir des passages très graveleux où la belle est brutalisée dans des jeux sexuels proches de la bestialité, elle se fait cracher à la figure, lécher, doigter sans vergogne par Lambert Wilson et Wadeck Stanczak et il est sidérant que le film n’ait pas été interdit aux moins de douze ans à sa sortie (ça aurait été un minimum eu égard à pléthore de scènes choquantes) ; il ne faut pas s’arrêter à ça car le film recèle de qualités et le jeu des acteurs est remarquable (Stanczak et Trintignant sont impressionnants, Lambert Wilson est à fond dans son rôle et Juliette Binoche est le personnage central du film)…

On pense beaucoup à Zulawski car il y a un ton aussi allumé que dans ses films ; l’érotisme dégagé par le personnage de Nina explose même celui de la Betty de « 37.2 le matin » jouée par Béatrice Dalle…

Il serait injuste de dire que « Rendez-vous » est du « sous Zulawski » car Téchiné a son propre style, il met en lumière des personnages écorchés vifs avec des copulations intempestives (Juliette Binoche n’a pas du tout un rôle facile à jouer, pour son âge à l’époque et pour ses quasi-débuts au cinéma, on peut dire qu’elle irradie le film, ce n’était pas si simple et elle s’en sort de façon merveilleuse, mais au prix de grands sacrifices, notamment au niveau de la nudité ! et ce n’est pas peu dire…).

Le film vacille après la mort de Lambert Wilson et prend un virage vers le fantastique avec les visions du fantôme de son personnage, mais le fantastique reste anecdotique…

Film d’auteur honnête et beaucoup aidé par la musique magnifique de Philippe Sarde, « Rendez-vous » est un film à part pour son époque mais sa coordination scénaristique peut s’avérer fascinante, le début avec le train, les passages de la pluie battante, le corps sublime de Juliette Binoche, tous ces éléments confèrent à rendre attachant « Rendez-vous » et le film obtint de multiples récompenses et fut un succès critique et public unanime ;  Téchiné signe ici la filiation avec « Barocco » et l’argent que le film rapporta fit effet de levier pour Téchiné qui put après enchainer des films au budget très confortable, « Rendez- vous » est un métrage charnière pour le cinéaste et le tournage chaotique (Lambert Wilson était mort de fatigue, tournant « Rouge baiser » et jouant au théâtre en même temps, dans les bonus il avoue qu’il dormait sur le plateau !)…

« Rendez-vous » est un film qui n’est donc pas inintéressant malgré les réserves sur la nudité omniprésente (un film à ne pas montrer à tout le monde !), pour se faire une idée du style du cinéma de Téchiné, « Rendez-vous » semble un excellent exemple…

Le film ne pourra pas plaire à tout le monde à cause de sa marginalité affichée, il n’est pas du tout tous publics et seuls les cinéphiles les plus « open » parviendront à rentrer dans l’intrigue, quelque peu décousue et difficile à suivre, il faut bien le reconnaître…

« Rendez-vous » est un film rude d’accès mais parfaitement mis en scène, les cinéphiles les plus curieux pourront y trouver leur compte et le film vaut vraiment pour Juliette Binoche, étincelante et irradiante, et très belle physiquement, ce qui ne gâche rien et donne au plus-value au film…

Un film à voir au moins une fois !

Le blu ray de Carlotta est remarquable et permet de découvrir le film dans des conditions optimales, on peut le trouver facilement sur internet et pour un prix modique et accessible à toutes les bourses, on aurait tort de se priver…

Note : 7/10







samedi 11 septembre 2021

Les yeux de Laura Mars d'Irvin Kershner, 1978

 

LES YEUX DE LAURA MARS

d’Irvin Kershner

1978

Etats-Unis

avec Faye Dunaway, Tommy Lee Jones, Brad Dourif, René Auberjonois

Thriller fantastique

104 minutes

Scénario de John Carpenter et David Zelag Goodman

Photographies de Helmut Newton

Blu ray édité chez Sidonis Calysta

aka Eyes of Laura Mars

budget : 7 000 000 dollars

Synopsis :

Laura Mars (Faye Dunaway) est une photographe américaine plébiscitée et mal-aimée car ses photos éloquentes dénoncent le monde violent, cupide et sexiste qui nous entoure.

Laura est pourtant heureuse jusqu'au jour où d'étranges visions s'imposent à ses yeux.

Elle voit un psychopathe assassiner un à un ses proches et intimes.

L'ennui est que ces visions sont simultanées, Laura Mars voit les crimes à l'instant même où ils sont perpétrés...

Un inspecteur séduisant (Tommy Lee Jones) tente de l'épauler...

(source : Wikipedia)

Mon avis :

« Les yeux de Laura Mars » est un excellent thriller très réussi qui emprunte certains codes du giallo italien et qui s’imprègne de fantastique avec le paranormal, c’est également un film hyper angoissant, presqu’un film de terreur avec une musique vraiment très stressante qui fait dresser les poils lorsqu’elle apparaît lors des meurtres ou des visions de Faye Dunaway !

C’est un whodunit où le spectateur est baladé dans de nombreuses fausses pistes, ce n’est qu’au final et au dénouement avec l’identité du tueur qu’on se prend un vent de fous (je ne vous dirai pas qui était le meurtrier mais attendez-vous à être très surpris !)…

Faye Dunaway est très sexy et son idylle avec Tommy Lee Jones, bien que prévisible, donne une plus- value à l’histoire, un peu comme un « refuge » face au cauchemar qu’elle vit avec ces meurtres sanglants (le tueur tue des top-models avec un pic à glace qu’il leur plante dans l’œil !)…

On pense souvent pêle mêle au « Venin de la peur » de Fulci pour les scènes oniriques et même à une préfiguration du « Pulsions » de Brian de Palma, tourné deux ans plus tard !

Kershner connaît la technique de filmage et nous gratifie de nombreux plans de toute beauté (les miroirs dans l’appartement de Laura, les séquences de fuites dans la rue filmées de haut, les gros plans des yeux de Laura Mars…), tout cela est particulièrement habile et très esthétique et renforcera la tension inhérente au métrage, par moments vraiment effrayant…

« Les yeux de Laura Mars » a tout de même pris un sacré coup de vieux, il accuse 43 ans au compteur et, malgré une dynamique imparable et un soin dans le raffinement des décors et des costumes, le film pourra sembler kitsch mais il faut passer outre et savourer cette intrigue policière passionnante et angoissante, avec un meurtrier vraiment tordu, souffrant d’une psychopathologie qui fera frémir même le cinéphile le plus aguerri !

« Les yeux de Laura Mars » est du même acabit que des films comme « Le silence des agneaux » ou « Seven », c’est un film qui fait réellement très peur et à déconseiller aux personnes dépressives…

Le blu ray édité par Sidonis Calysta est magnifique et le rendu de l’image, tout comme le packaging, est impeccable, du très beau travail !

Si vous aimez les thrillers américains avec des personnages barrés et le ton de la fin des années 70/début des années 80 au cinéma, foncez ! « Les yeux de Laura Mars » est le film calibré pour vous, vous ne pourrez être déçu !

Note : 8/10








2072, les mercenaires du futur de Lucio Fulci, 1984

 2072 LES MERCENAIRES DU FUTUR

de Lucio Fulci

1984

Italie

avec Fred Williamson, Eleonora Brigliadori, Jared Martin, Al Cliver, Howard Ross

Film de science-fiction

89 minutes

Blu ray édité chez Pulse vidéo

Musique de Riz Ortolani

aka I guerrieri del anno 2072

Synopsis :

Alors que Rome de 2072 n'est que violence et carnage, une chaîne de télévision invente un jeu de gladiateurs à moto dans une arène, avec des condamnés à mort. 

Drake, condamné à mort après une machination policière, se retrouve dans l'arène face à trois hommes.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Tourné en plein dans la période « incertaine » de Lucio Fulci qui enchainait les nanars (car il faut bien le dire, ce « 2072, les mercenaires du futur » est un sacré nanar), ce post apo je le trouve quand même sympathique et attachant !

Fulci a pompé  des films comme « New York 1997 », « Mad Max 2 » et surtout (et c’est flagrant !) « Rollerball » et même certains plans de « Blade Runner » ! il fallait oser et le bougre ose tout en permanence, il s’est lâché avec des décors ridicules (les immeubles, on dirait des Lego construits par un gamin de 4 ans !), l’histoire vole quasiment l’intégralité du scénar de « Rollerball » (la chaine de télévision, le directeur corrompu, les combats en moto), bref Fulci ne s’est vraiment pas foulé, il devait avoir des dettes de jeu à payer et pensait faire un succès pour se rentabiliser…

Le film s’est fait dégommer par la critique et il faut bien le reconnaître c’est l’un des plus pourris du Maestro !

Cependant, il y a quelques atouts comme cette musique géniale et entêtante de Riz Ortolani et quelques séquences assez marrantes ; les costumes sont à mourir de rire et on sent un grand dénuement dans les moyens financiers (c’est quand même abusé ces décors, un effort aurait pu être fourni !)…

« 2072, les mercenaires du futur » est un film bâclé de bout en bout, il a du être tourné en quelques semaines et Fulci a torché son métrage comme s’il était contraint et forcé de faire du fric au plus vite…

Bref, c’est très moyen et indigne dans la filmographie de l’homme quand on sait qu’il a réalisé des perles comme « La longue nuit de l’exorcisme » ou « L’enfer des zombies », ici on a du mal à reconnaître son talent !

Le blu ray édité chez Pulse vidéo est impeccable et l’image est nette, permettant de faire découvrir le film dans les meilleures conditions…

« 2072, les mercenaires du futur » est donc un film de science-fiction fauché et ringard vraiment pas fameux, il est à visionner uniquement pour les cinéphiles qui veulent avoir vu l’intégralité des films de Fulci…

Les autres passeront leur chemin ou, s’ils sont curieux et veulent se taper des barres de rire, pourront éventuellement tenter l’expérience…

Sans doute un des plus mauvais films de Lucio Fulci !

Note : 5/10






samedi 4 septembre 2021

Les monstres de la mer de Barbara Peeters, 1980

 

LES MONSTRES DE LA MER

de Barbara Peeters

1980

Etats-Unis

avec Doug Mac Clure, Vic Morrow, Ann Turkel, Cindy Weintraub

Film fantastique/Horreur

80 minutes

Blu ray édité chez Sidonis Calysta

Produit par Roger Corman

Musique de James Horner

Effets spéciaux de Chris Walas et Rob Bottin

aka Humanoids from the deep

Synopsis :

Le film se déroule en Californie, dans le village de Noyo.

Une compagnie scientifique élève des saumons génétiquement modifiés.

Par un coup de malchance, ces poissons se retrouvent dévorés par des cœlacanthes, qui se mettent à muter en hommes-poissons voraces qui envahissent le port du coin.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Avec « Les monstres de la mer », on est en plein dans le film d’exploitation propre au début des années quatre-vingts et disons le net, c’est un pur régal !

Parfois considéré comme un nanar, « Les monstres de la mer » est un film très tonique, un peu un croisement entre « Les dents de la mer » et « Alien », le tout mixé à la sauce Roger Corman avec des scènes de nudité et pas mal de gore, le film a tout pour séduire les cinéphiles friands de films d’horreur et la mayonnaise prend impeccablement !

Les effets spéciaux de Walas et Bottin sont très efficaces et le film est malin puisqu’en fait (on l’apprend dans les bonus) il n’y a que trois monstres mais au montage, c’est tellement bien foutu qu’on a l’impression qu’ils sont une dizaine !

L’histoire est relativement basique mais la tonicité de la mise en scène donne une épaisseur au scénario et à aucun moment le spectateur ne s’ennuie…

La musique de James Horner est excellente et très immersive, elle est même envoutante et ce, dès le début du film ; chose inédite pour un film d’horreur de cette époque, les monstres sont là en premier lieu pour procréer ! on les voit donc s’accoupler avec leurs victimes ( !) ce qui nous vaudra une séquence d’épilogue particulièrement gratinée qui renvoie carrément en copié collé à « Alien » de Ridley Scott tourné un an auparavant (attention les yeux et les personnes sensibles !)

Rempli de passages croustillants, « Les monstres de la mer » a le double mérite de divertir et de faire frissonner, même si, pour les spectateurs les plus aguerris, cela reste relativement gentil et pépère (on est chez Corman, pas chez d’Amato ou Fulci)…

La scène de la kermesse est le point d’orgue du film et là, tout part en live totalement, le spectacle est réjouissant et les amateurs de gore se régaleront ; on apprend des tas de choses dans les bonus de l’excellent blu ray de Sidonis Calysta par le non moins excellent Olivier Père que Corman, au vu du premier montage, ne fut pas satisfait du tout du boulot de Barbara Peeters et qui manquait singulièrement de sang et de sexe !

Ni une ni deux, Roger Corman congédia Barbara Peeters et fit retourner par un autre réalisateur des séquences beaucoup plus explicites et gore (notamment une décapitation) et des plans de seins nus et de nudité, pensant que cela appâterait plus le chaland et ramènerait plus de dollars au box-office, et le bougre ne s’était pas trompé, le film fut un succès !

Aujourd’hui, quarante ans après, on peut même dire que le capital sympathie du film n’a pas terni et qu’il n’a pas vieilli, l’ensemble demeurant bougrement sympathique !

Les cinéphiles qui l’avaient vu en VHS auront cette fois l’opportunité de le redécouvrir dans une édition blu ray impeccable et miraculeuse, comme toujours Sidonis Calysta a fourni un boulot remarquable et c’est un pur plaisir de revoir « Les monstres de la mer » sur un support digne de ce nom…

Petit film qui devint même culte pour certains, « Les monstres de la mer » se visionne toujours avec la même délectation, il demeure une référence du pop-corn movie ou du film de drive-in et la sympathie qu’il dégage fait qu’il s’est bonifié avec les années !

« Les monstres  de la mer » est donc un film indispensable pour les cinéphiles habitués aux plaisirs coupables et demeure un témoignage de toute une époque bénie et révolue, l’initiative de Sidonis Calysta  est donc à encourager lourdement et l’acquisition du blu ray obligatoire, impossible d’être déçu !

On a tous les ingrédients pour passer un excellent moment de cinéma, ne nous en privons pas…

Foncez !

Note : 8/10