samedi 21 juillet 2012

Vendredi 13 (remake) de Marcus Nispel, 2008


VENDREDI 13 (remake)

Aka Friday 13th Return to Crystal Lake

De Marcus Nispel

Horreur

Etats Unis

2008

91 minutes

Synopsis :

Quelques jeunes gens partent en virée dans une contrée perdue en pleine forêt au bord d’un lac pour camper…

Ils se font occire pratiquement tous par un mystérieux tueur aussi froid que déterminé !

Parmi eux figurait une jeune femme d’une vingtaine d’années, peu de temps après son frère part à sa recherche avec quelques uns de ses amis, toujours au même endroit, avec comme unique but de la retrouver encore en vie car il n’est pas convaincu de la version définitive conclue par la police locale …

Il s’avère que le même tueur a survécu et qu’il va tout faire pour massacrer de nouveau les jeunes gens !

Il faudra à ces jeunes, dans un premier temps, combattre et dans un second temps, survivre !

Leurs aventures sont émaillées par des rencontres de personnages patibulaires à moitié dégénérés, à l’instar du tueur lui-même, qui n’est autre que le notoirement connu Jason Vorhees !

Mon avis :

Et bien voilà enfin le remake de Nispel de « Vendredi 13 » saga culte qui passa et dépassa les années voire les décennies via une longévité cinématographique hors normes pour un genre déviant et béni du cinéma d’horreur, à savoir le slasher gore !

Et déjà on voit bien que Nispel a respecté à la lettre les codes, les codifications et les conventions du genre inhérent à « Friday 13th » !

Tout y est !

Avec les mêmes ascendances, les mêmes personnages typés, les mêmes situations scénaristiques et le respect du meurtre toutes les dix minutes en moyenne !

Le fan n’est pas pris en traitre, loin de là !

Nispel ajoute des touches de modernité par ci par là et elles sont toujours amenées avec classe et parfaitement bienvenues eu égard à une amplification de l’angoisse provoquée (par exemple, l’idée géniale des galeries souterraines qui créera une dimension d’étouffement au spectateur, ou le passage génialement bien filmé de la ballade en ski nautique sur le lac avec comme issue magistrale la vision supposée spectrale de Jason !)…

Copulations plus explicites, inventivité au niveau des armes de mort utilisées, paysages magnifiques et scènes nocturnes anxiogènes s’insèrent avec brio dans un métrage qui multiplie et démultiplie l’effroi, le spectateur est pris au piège tout comme les pauvres bougres et bougresses qui se font annihiler sans arrêt à un rythme effréné !

Vraiment un boulot d’orfèvre !

Car Nispel est un metteur en scène parfaitement expérimenté à cette trame assez schématique mais qu’il transcende toujours avec talent (remember le remake terrifiant de « Massacre à la tronçonneuse » tourné cinq ans auparavant, qui reste, à mon humble avis, le meilleur de la saga avec l’original de 1974 !)…

Avec Michael « King of blockbusters » Bay qui met les moyens conséquents et adaptés au niveau production et des SFX bien foutus et crédibles (l’arc et la flèche entre autres), Nispel avait un boulevard devant lui et pouvait laisser libre cours à son imagination et ainsi faire exulter brutalité et violence !

Il y parvient sans difficultés !

Et le final m’a littéralement tétanisé avec ce générique à la musique sourde et stratosphérique qui permet ainsi de mesurer la claque à laquelle on vient d’assister !

Un des meilleurs segments de cette saga prolifique et qui fonctionne toujours aussi bien malgré les années écoulées…

Note : 8/10






samedi 14 juillet 2012

EXODUS Thrash Metal qui tabasse !


EXODUS

Groupe américain de Thrash Metal

Encore en activité

Leur parcours :

Thrashers émérites et objet d’un culte auprès des férus de Métal rentre dedans et technique, Exodus a à son palmarès une carrière exemplaire remplie de pépites discographiques incontournables et obnubilantes !

Que ce soit le splendide « Bonded by blood » jusqu’à l’incroyable « Exhibit B : the human condition », le point d’orgue et le point commun c’est que ça tabasse sans arrêt !

Des riffs qui massacrent tout, toujours dans l’optique de créer une alchimie groovesque et très brutale !

Ça n’arrête pour ainsi dire jamais et le « Exhibit B » fait preuve d’une volonté de tout arracher presque hors du commun !

Des titres comme « Good riddance », « The sun is my destroyer » ou « Downfall » explosent littéralement tout, blastant les cages à miel de l’auditeur avec une fulgurance aussi puissante que leur détermination !

Groupe intègre et respecté, Exodus a repris sa carrière en 2004 avec « Tempo of the damned » après un arrêt temporaire de quelques années !

Ils reviennent et ils ne sont pas contents !

De vrais charcleurs qui ont su s’imposer comme fers de lances d’un genre très convoité et où il y a très peu d’élus, seuls les plus grands refont surface !

Au même titre que Overkill, Anthrax ou Testament, on peut les qualifier comme leaders de thrash from USA !

Ils n’ont pas vraiment de maitres, ce sont plutôt eux les maitres !

Ils ont influencé une bonne partie de la scène thrash metal actuelle, par exemple, un groupe signé chez Earache records a carrément repris comme le patronyme d’un de leurs premiers albums « BONDED BY BLOOD » !

Chaque galette s’avère à chaque fois passionnante à écouter et ils ont su évoluer vers la modernité sur les derniers albums tout en gardant leur hargne et leur niak !

Les meilleurs albums sont « Bonded by blood », « Shovel headed kill machine » et « Exhibit B : the Human condition » (leur meilleur selon moi !)…

Il est impossible de se proclamer fan de thrash métal sans connaitre Exodus !








vendredi 13 juillet 2012

Solstice, de Daniel Myrick, 2007


SOLSTICE

De Daniel Myrick

Etats Unis

2007

Fantastique/Slasher

91 minutes

Synopsis :

Sa sœur jumelle s’étant suicidée en prenant des barbituriques un soir de Noël, une jeune femme, Megan, part l’été suivant avec quelques amis dans la maison de campagne familiale située en plein cœur de la Louisiane…

Elle doit s’y ressourcer et se détendre par des baignades et des ballades…

Des événements curieux et inopinés vont interrompre la quiétude ambiante et un terrible et lourd secret va déraciner Megan, en rapport avec un fait tragique survenu quelques temps auparavant…

Une mosaïque va se reconstituer le soir du solstice d’été (le 21 juin) après une incantation nocturne !

Mon avis :

Ramassis de clichés ultra vus et revus et usés jusqu’à la corde, interprétation mauvaise, blagues lourdingues, comédiennes cruches, histoire anoxique et anémiée, « Solstice » souffre de nombreux défauts et l’intrigue ne démarre pour ainsi dire jamais !

Hyper fade et chiant comme la mort (j’ai même compté mes baillements – 17-), il ne se passe JAMAIS RIEN…

On s’ennuie complètement !

Chaque passage que l’on croyait intéressant se fait désamorcer par un plan suivant, on reste sans cesse sur notre faim !

Un comble !

Même pas peur devant un métrage décousu et ridicule qui ne suscite nullement l’intérêt mais plutôt l’impatience d’arriver à son issue, terminant un long calvaire d’ennui absolu !

L’explication finale est tirée par les cheveux et totalement invraisemblable !

Mais que fait Myrick ?

Un banal téléfilm passe pour un chef d’œuvre à côté de ce métrage qui manque complètement d’efficience et de vitalité !

Il faut se forcer pour aller jusqu’au bout !

Les décors splendides (le film est apparemment tourné en milieux naturels) ne sont même pas exploités correctement et à leur juste valeur !

Pléthore de scènes nocturnes demeurent illisibles et empâtent une action déjà bien faiblarde !

Les seconds rôles ne sont pas crédibles un seul instant et la police « COMME PAR HASARD » qui arrive à la fin amplifient la sensation de foutage de gueule dans un bâclage absolu ! 

Il n’y a rien à sauver !

Même le charme des actrices laisse sur sa faim et les minets Bobo sont à claquer avec leurs blagues débiles et leur humour insupportable !

« Solstice » est un gros gâchis, un film souffrant d’un scénario pipé d’avance car beaucoup trop incohérent et impossible à tenir…

Le fond aussi bien que la forme ne tiennent pas la route un seul instant, il aurait fallu tout revoir dans le métrage ! de la charpente scénaristique au jeu d’acteurs, à la rigueur un Whodunit aurait pu être intéressant mais mieux calculé et un peu plus prenant car ici c’est le naufrage !

A fuir comme la peste !

Note : 1/10



jeudi 12 juillet 2012

Commando de Mark L. Lester, 1985


COMMANDO

De Mark L. Lester

Etats Unis

1985

Action

Avec Arnold Schwarzenegger, Rae Dawn Chong, Alyssa Milano

90 minutes

Synopsis :

John Matrix, un vétéran de l’armée américaine mis à l’écart de cette dernière, vit tranquillement avec sa fille de 11 ans dans un chalet perché en haut d’une montagne…

Tout pourrait aller pour le mieux jusqu’à ce qu’un Etat Major vienne le trouver in extremis, en effet, tous ses compagnons de guerre des batailles passées sont tués un par un !

Alors que deux hommes qui doivent assurer la protection de Matrix se mettent en place, une fusillade éclate et la fille de Matrix, Jenny est enlevée !

La seule solution pour Matrix s’il veut revoir sa fille en vie est de commanditer un attentat contre un dirigeant d’un pays sud américain !

Alors qu’il prend l’avion avec ses geôliers, Matrix parvient à s’échapper !

Il a exactement onze heures pour retrouver Jenny avant qu’elle ne soit exécutée !

Mon avis :

En pleine vague des actioners formatés « gros bras » qui pullulaient dans les années 80, « Commando » tient la dragée haute à ses confrères, grâce une qualité de dynamisme et un budget conséquent…

On ne s’ennuie donc jamais et on suit avec un grand plaisir ces aventures burnées et très violentes, qui accumulent sans arrêt moult bagarres, cascades et fusillades !

Le rôle de Rae Dawn Chong rajoute un côté féminin et quelque peu humoristique à l’intrigue, qui ne dépérit pas non plus dans une tension et un suspense à toute épreuve !

Les méchants le sont vraiment même s’ils paraissent un peu couillons et inintelligents face à un Schwarzy en pleine forme et à l’apogée de l’archétype qu’il a façonné (notamment depuis le premier « Terminator »)…

« Commando » lui servira de levier confirmateur pour atteindre des rôles plus poussés par la suite (notamment « Predator » ou « Total Recall »)…

Malgré qu’il subsiste des raccourcis scénaristiques improbables et de grandes invraisemblances dans le métrage (le coup du train d’atterrissage, les fusillades à vingt contre un où Matrix tue tout le monde et ne reçoit pratiquement aucune bastos !), la rapidité et le montage nerveux font que le film parvient à bluffer le spectateur !

Macho comme pas possible, les acteurs en font quand même des tonnes et le film aurait pu y gagner à plus de retenue, parfois il sombre vraiment dans le bourrinage et laisse oublier au spectateur son cerveau au vestiaire !

Mais nous ne sommes pas là pour réfléchir mais pour nous distraire !

Dans le genre, une grande réussite, témoignage d’une époque où ce type de productions fleurissaient et tombaient tous les mois !

Un film extrêmement sympathique et même si ça reste très léger, on passe un moment agréable !

« Commando », ce n’est pas la peine de disserter 107 ans, ça se regarde pour s’évader mais ce n’est jamais transcendantal, c’est du « fun pur », de l’action savamment mise en scène et décomplexée pour un résultat à la hauteur de nos attentes !

Note : 7.5/10






lundi 9 juillet 2012

Les Bronzés font du ski de Patrice Leconte , 1979


LES BRONZES FONT DU SKI

De Patrice Leconte

France

1979

Comédie satirique

avec Thierry Lhermite, Michel Blanc, Gérard Jugnot, Christian Clavier, Maurice Chevit, Josiane Balasko, Marie Anne Chazel, Dominique Lavanant, Roland Giraud et Bruno Moynot.

Synopsis :

Les aventures de français moyens dans une station de sports d’hiver, le couple de beaufs Nathalie et Bernard Morin, le célibataire qui cherche à se « caser » par tous les moments (Jean Claude Dusse), Popeye le looser qui végète à droite à gauche et pique les femmes des autres, le médecin et sa femme en conflit de couple, voilà tout ce petit monde réuni pour skier ou apprendre à skier, dans la joie et la bonne humeur !

Leurs pérégrinations se concluent par une excursion en haute montagne où ils se perdront avant d’atterrir chez des paysans patibulaires…

Mon avis :

Tout le monde ici a vu, revu et re-revu ce classique incontournable de la comédie satirique, suite plus incisive d’un premier opus qui tranchait déjà dans la franche rigolade !

Répliques cultes, situations cocasses et personnages à mourir de rire, « Les bronzés font du ski » accumule les gags à la vitesse grand V non stop dans l’humour et dès l’entrée en matière le rire est déjà perceptible !

Il faut dire qu’on savait y faire à l’époque  et que le talent des comédiens opérait miraculeusement et imparablement !

Le métrage se range aux côtés des comédies françaises de la grande période Coluche/Louis de Funès avec un grand penchant satire de la société de consommation et de la malpolitesse des gens entre eux pendant les périodes de vacances …

L’obsession de l’égoïsme de certains personnages est particulièrement appuyée et on a droit à un véritable pamphlet sociétal des travers de l’humain, même s’il n’y a rien de méchant au demeurant mais plutôt un aspect corrosif, qui fait mouche à chaque fois !

Leconte parvient à créer un attachement sur des personnages pourtant ingrats et antipathiques de prime abord, se croyant tout permis et dénigrant toute compassion…

Bernard Morin est à ce titre LE BEAUF par excellence et Jean Claude Dusse avec son obsession de « conclure » quoiqu’il advienne forment des archétypes  de personnages satiriques novateurs et extrêmement singuliers pour l’époque où le film fut tourné !

« Les Bronzés font du ski » passe comme une lettre à la poste et on ne se lasse jamais de le visionner, se marrant à chaque passage même si on connait le film et ses répliques par cœur !

Du très bon cinéma populaire qui s’apprécie sans cesse !  Un bon remède anti morosité qu’il convient de voir ou revoir au moins une fois tous les ans pour se (re)donner bon moral !

Note : 10/10





Le vieux fusil de Robert Enrico, 1975


LE VIEUX FUSIL

De Robert Enrico

France

1975

avec Philippe Noiret, Romy Schneider

Guerre/Drame

Synopsis :

L’action se déroule dans un petit village de Province en pleine occupation allemande…

Un chirurgien de renom intervient auprès des soldats blessés pendant que sa superbe femme vit dans un manoir perché au dessus d’une montagne avec leur jeune fille adolescente…

Un jour le médecin rentre tard chez lui et surprend les Waffen SS abattre sa fille et violer et bruler sa femme au lance flammes !

Fou de rage, il décide de se venger, connaissant tous les recoins de la bâtisse, et tend des pièges aux allemands jusqu’à ce que chacun d’eux meure…

Une lutte acharnée démarre, elle ne sera d’aucun repos et d’aucun temps mort, l’homme devenu bestial est prêt à aller jusqu’au bout pour venger la mort de sa famille !

Mon avis :

Bouleversant et tendu à l’extrême tout en n’oubliant pas pour autant d’être une superbe histoire d’amour, « Le vieux fusil » restera longtemps dans les annales cinématographiques et hantera à jamais ceux qui l’auront vu…

UNE scène, UNE scène effroyable, d’une cruauté insensée ravivera sans cesse le traumatisme engendré à chaque visionnage !

Romy, Romy si belle ! incarnant le symbole de la pureté et de la quintessence de la féminité se retrouvant broyée par l’horreur d’une machine de guerre, même le plus aguerri des plus durs spectateurs sevrés aux pires films du monde entier ne pourra retenir ses larmes dans ce passage chaotique et d’une force émotionnelle décuplée et inattendue !

Reste Noiret, incroyable comme toujours, dans un rôle exploité par la grâce d’un Enrico au firmament de sa carrière, bluffant de sincérité dans sa quête assoiffée et bestiale de vengeance, réduit à l’état animal, capable de tuer un homme à mains nues en le cognant violemment contre un simple lavabo !

Ayant deux longueurs d’avance et maitrisant les passages secrets et les recoins de cette forteresse, il va user et abuser de ces atouts pour amplifier les carnages contre l’oppresseur, pris d’une folie meurtrière mutique et ne déclinant aucun mot sinon quelques borborygmes mêlant sa souffrance ou ses larmes face aux corps décharnés de sa femme et de sa fille…

Ponctué de flashbacks intempestifs, le métrage renvoie alors l’émotion du bonheur des jours passés et de la rencontre avec sa femme, comme passages apaisants face à une fureur de violence  proche de l’insoutenable et visionnaire sur l’horreur de la guerre…

Comme cette séquence de l’hécatombe dans l’église avec cette musique nauséeuse et ces macchabées, corps blafards, prémices de l’ignominie qui va s’annoncer peu après…

Un film très lourd mais nécessaire pour comprendre ce qui peut pousser à bout l’être humain et le retrancher dans une soif de vengeance absolue lorsqu’on s’en prend aux êtres chers qu’il affectionne…

A voir cependant avec de grandes précautions et le cœur solide !

Mais « le Vieux fusil » reste un chef d’œuvre absolu du genre…

Note : 10/10




dimanche 8 juillet 2012

Requiem for a dream, Darren Aronofsky, 2000


REQUIEM FOR A DREAM

De Darren Aronofsky

Etats Unis

2000

avec Eileen Burstyn, Jennifer Connelly

108 minutes

Drame métaphysique

Synopsis :

La dérive lente mais programmée d’un jeune homme et de sa mère par le biais de la toxicomanie ou de l’addiction aux amphétamines respectivement pour ces deux personnes…

La petite amie du jeune, elle aussi totalement accro aux substances illicites et lourdement atteinte, sombrera même dans la prostitution pour payer ses doses, par des relations tarifées toutes plus perverses et saugrenues les unes que les autres !

La mère a des visions, se croyant star d’un jeu de télévision particulièrement débile et où elle fait des « transferts », perdant ainsi tout contact avec le monde réel !

Le film raconte l’itinéraire de chacun, du début à la fin, et sans le moindre compromis !

Ponctuée de flashs fantasmatiques, l’issue sera dramatique et sans concession, se démarquant de l’establishment, du bien pensant et du politiquement correct, via des séances de shoots noyées dans l’opprobre de situations glauques au possible !

Mon avis :

Aronofsky fait preuve avec « Requiem for a dream » d’un grand sens de la réalisation, alternant séquences saccadées et accélérées avec des passages contemplatifs parfaitement rôdés et réellement appropriés à la tension dramatique offerte à l’histoire du métrage…

A ce titre, Eileen Burstyn est incroyable en mère névrosée et bluffante dans un moment d’interprétation où elle fond en larmes face à son fils, pathétique et désoeuvré lui aussi…

L’aspect de la toxicomanie est traité avec une certaine exubérance via une mise en images clippée et clipesque, pas toujours réaliste mais bien restituée…

Quant à Jennifer Connelly elle maitrise un rôle très dur à jouer et pas évident, on peut dire qu’elle s’en sort avec les honneurs, très peu de comédiennes auraient accepté un personnage pareil, elle prouve une nouvelle fois qu’elle a un grand talent d’actrice !

Le spectateur est bercé et berné par un film sans espoir mais qui ravive quelque peu cet espoir justement latent par des passages flashs laissant à penser que tout peut aboutir de manière positive et que les protagonistes peuvent s’en sortir, mais il n’en est rien !

La frontière virtuel/réel est infime et « Requiem for a dream » frôle même le film fantastique lors de situations délirantes comme lorsque l’animateur du jeu télé se retrouve dans la cuisine de la mère…

Dans ce métrage, l’outrance se conjugue avec le dramatique, le tout est conçu avec un talent virtuose et un graphisme très beau, en fait l’histoire en elle-même peut paraitre abjecte dans le réel mais lorsqu’elle est montrée au cinéma elle est belle et attachante…

Au demeurant, un très grand témoignage cinématographique sur la toxicomanie et ses conséquences, une version onirique de « Moi Christiane F., droguée, prostituée » avec des situations connexes à la drogue et à l’addiction qui se greffent sur le côté névrotique d’un film inoubliable et rondement mené !

Un masterpiece d’un genre assez rarement exploité au septième art, à découvrir ou à revoir avec plaisir…   

Note : 9/10













samedi 7 juillet 2012

Zombie Holocaust, Marino Girolami, 1980


ZOMBIE HOLOCAUST

De Marino Girolami aka Frank Martin

1980

Italie

Avec Ian Mac Culloch, Donald O’ Brien, Alexandra Delli Colli

85 minutes

Nanar horrifique

Synopsis :

Une superbe assistante d’un chirurgien dans un hôpital new-yorkais part avec une journaliste, son copain et un anthropologue dans une contrée de l’archipel des Moluques pour enquêter sur une coutume tribale, suite à des pratiques de cannibalisme constatées au sein de l’établissement…

Arrivés sur place, ils font la connaissance d’un médecin et s’engouffrent dans la jungle hostile à la recherche de la moindre trace de vie…

Ce qui devait n’être qu’un simple périple, à la limite de l’humanitaire, va se transformer en cauchemar !

Mon avis :

« Zombie Holocaust », c’est du sévère !

En fait soyons lucides, ce métrage est un bon gros nanar, rigolo et sympatoche !

Mou du genou, tourné à deux à l’heure, répétitif et rébarbatif, le film a beaucoup de mal à décoller et prend difficilement ses marques !

Les comédiens sont aussi convaincants que des ânes qui reculent, tout est prétexte à des scènes totalement GRATUITES pour que Delli Colli, la blonde de service, se  foute à poil sans aucune raison apparente ! (« je suis fatiguée, je vais me reposer » et le plan suivant elle se désape copieusement !)…

On est en plein Grindhouse à l’ancienne avec un stock shot piqué à « L’enfer des zombies » de Fulci lors de l’arrivée en jeep dans le village, plan furtif mais que les connaisseurs reconnaitront sans difficulté !

Girolami fait preuve d’une recherche constante dans le gore et nous gratifie de moult éventrations, énucléations et égorgements !

Le summum de l’originalité gorasse est même atteint lors d’une décapitation avec un moteur de zodiac sur une plage !

Donald O’ Brien avec sa trogne de psychopathe tire son épingle du jeu et permet d’enclencher un levier dans la perversité inhérente à un film qui atteint déjà des sommets en la matière !

L’ensemble est sympathique et, malgré tout, on passe un bon moment ! 

Girolami bouscule les codes scénaristiques instaurés par ses homologues macaroni et s’en sort plutôt bien, même si quelque fois le manque de crédibilité de l’entreprise peut dédouaner la qualité de l’œuvre au profit d’une risibilité certaine !

Ceci étant, le bougre ne s’est pas trop foulé niveau scénario puisqu’il enquille un mix improbable entre « La Montagne du Dieu Cannibale » de Sergio Martino pour Delli Colli en divinité peinturlurée, « Cannibal Holocaust » de Deodato pour les autochtones anthropophages et « L’enfer des zombies » de Fulci, lui piquant l’idée de l’île !

Bref, « Zombie Holocaust » se savoure un Monaco à la main, avec une pizza 4 fromages du même acabit que les SFX de Maurizio Trani, artisan des maquillages sur le métrage et qui s’est surpassé et s’apprécie avec ses potes pour passer le temps !

Témoignage d’un certain cinéma d’exploitation aujourd’hui révolu, « Zombie Holocaust » se cale parmi les pièces maitresses de la catégorie auquel il s’apparente.

Note : 9/10