samedi 18 juin 2011

EDEN LAKE de James Watkins, 2008

EDEN LAKE





de James Watkins
2008

Un jeune couple part faire un bivouac le long d’un lac…
Rapidement ils vont être ennuyés par des délinquants puis ça va partir en live !

Bon survival movie, « Eden Lake » se démarque de ses prédécesseurs par un sens aigu du réalisme et par le fait que les agresseurs soient des mineurs, ados sans repères mais capables des pires atrocités…
Malgré quelques problèmes de timing et des passages pas très crédibles (une nuit s’écoule avant la torture du mari dans les bois sans que sa femme prévienne les secours, pourtant pourvue d’un bluetooth, et attende patiemment le lendemain matin pour s’en servir ; le couple réussit à se mettre à la surface de l’eau sous la cabane, alors que les ados sont à 5 mètres !), le film aurait gagné à se dérouler en temps réel !
Ceci dit si l’on passe outre, « Eden Lake » reste honnête dans son traitement et remplit très bien son contrat, niveau gore ça y va sec !
Le montage nerveux et les antagonistes teigneux et déboussolés confèrent indéniablement à accentuer le malaise provoqué chez le spectateur, amplifié par pléthore de scènes « chocs » et inopinées et par un final renversant, parfaitement à la hauteur de ce que l’on était en droit d’attendre, encaissant un pallier supplémentaire dans la brutalité, foudroyant l’angoisse tel le venin d’un cobra surgissant pour annihiler sa proie !
Autant dire que le métrage est dru, sans temps morts et réellement bien fichu, les acteurs sont étonnamment bons et le climat de tension opère à 100 %, transcendé par la méchanceté inhérente à l’adolescence, de surcroît déchainée et n’hésitant pas à torturer, agresser, incendier, équarrir et humilier ses victimes !
Les paysages forestiers sont excellemment bien exploités, notamment lors de plans nocturnes et le village avoisinant rempli de gens patibulaires et même dégénérés, rebuts alcooliques de cette « middle class », reste proche du putride, caricaturant le milieu des « bouseux », un peu à la manière d’un « Colline a des yeux » version Aja ou d’un « Texas Chainsaw Massacre » premier du nom, auquel « Eden Lake » fait parfois songer car les gens du village ne sont pour la plupart que des tarés ayant enfanté des progénitures qui ne valent guère mieux qu’elles !
La comédienne principale, gracile, sublime et angélique va, dès lors, se métamorphoser en véritable « machine de guerre », « engin à tuer » sanguinaire et inconsolable, empli de rage et de la plus grande détermination pour accomplir sa vengeance et assouvir ses pulsions frénétiques poussées à l’extrême via des carnages sanguinolents du plus bel effet, agrémentés de bruit et de fureur, dans un climat délétère où barbarie et intempestivité ne feront qu’un !
Ajoutons des moments de pure flippe, très bien accordés au récit, des cadrages audacieux avec notamment des vues aériennes, des gimmicks (la gamelle des chiens Bonnie et Clyde, le panneau « Welcome to Eden Lake » tagué à l’arrière) et une perversité sidérante pour un métrage non undergound et sensé être « grand public », bref, vous obtenez une petite bombe ! Un des meilleurs films de sa catégorie, qui vous laissera pantois, presque en larmes tant son émotivité et son potentiel traumatisant sont énormes, une grande réussite à  visionner impérativement !
9/10

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